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sisyphe sisyphe 14 août 2010 16:25

ISRAËL


En nommant le juge Jacob Turkel à la tête de la commission d’enquête sur l’assaut contre la flottille pour Gaza, fin mai dernier, Benyamin Netanyahou pensait probablement qu’il n’y aurait aucun problème. D’abord en raison de l’âge respectable du monsieur, 75 printemps révolus, et de celui de ses deux adjoints, 93 ans pour Shabtaï Rosen, un professeur de droit international, et 86 ans pour le général de réserve Amos Horev. Sous la plume des commentateurs, cela signifiait une seule chose : le peu de crédit accordé par le gouvernement à cette enquête décidée sous la pression de la communauté internationale, États-Unis en tête.

Mais, en moins de deux mois de travaux, Jacob Turkel a montré qu’il était du genre coriace. Pour répondre aux critiques sur l’âge des membres israéliens de la commission, il a nommé comme secrétaire un juriste de 33 ans, Hosea Gotlieb. Quelques jours plus tard, le « vieux » juge faisait savoir à Netanyahou que, si ses prérogatives n’étaient pas élargies, il lui serait impossible de mener à bien sa mission. Il eut gain de cause en obtenant la possibilité de convoquer des témoins qui pourraient être entendus sous serment.

Barak parle trop vite

Plus encore : depuis le début de la semaine, alors que la commission a successivement auditionné le chef du gouvernement, puis le ministre de la Défense, et enfin le chef d’état-major, les médias se font l’écho d’enquêteurs qui ne lâchent pas le morceau : questions difficiles au besoin répétées si on n’y a pas répondu et à l’occasion des réprimandes. Ehud Barak en a fait les frais, lui qui s’est vu reprocher par Turkel la longueur de son discours d’introduction ainsi que sa rapidité d’élocution « nuisant à l’intelligibilité de son propos » (sic).

Dans son témoignage, Benyamin Netanyahou a rejeté la responsabilité du fiasco de l’affaire du ferry turc sur son ministre de la Défense, lequel a d’ailleurs laissé entendre qu’il n’était pas responsable des aspects techniques de l’opération (argumentation intéressante pour le numéro un de la défense nationale). À ce stade, le chef du gouvernement ne paraît pas déstabilisé, du moins au plan intérieur. Mais, peut-être, ne s’agit-il que d’une question de temps. En effet, si la commission Turkel conclut ses travaux par un rapport très dur, l’opinion publique israélienne exigera des têtes. Sans compter les trois autres enquêtes en cours : celle du contrôleur de l’État, équivalent israélien du président de la Cour des comptes, qui, lui, a décidé d’examiner le processus de décision ayant mené à l’abordage du Marmara. Et, enfin, les deux commissions de l’ONU, celle nommée par Ban Ki-moon, dont le premier rapport devrait tomber mi-septembre, et celle des droits de l’homme à Genève. Pour les dirigeants israéliens, l’automne pourrait être très chaud.


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