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ffi ffi 12 août 2010 16:02

@ sysiphe
Je pense que vous vous méprenez sur le sens que je donnais ici à bien / mal. Il est vrai que j’aurais dû préciser car ces mots ont des sens assez étendus et cela fait fort prétentieux de dire de soi que l’on ne fait que le Bien.

En fait, je l’entendais en référence à un être, exclusivement pour lui-même, selon le sens « ça me fait du bien » ou « ça me fait du mal ». Il me semble plus judicieux de commencer par définir le bien et le mal pour un seul être, à savoir : « le bien est ce qui attire, le mal est ce qui fait fuir ». Ainsi la survie sera le souverain bien pour tout ceux que la vie attire et que la mort repousse, ce qui n’est pas le cas d’un suicidaire, que la vie repousse et la mort attire. Le bien pour un suicidaire, c’est son suicide, c’est cela qui l’attire. Nul doute qu’une société considèrerait un tel acte comme un mal, repoussant.

Je n’évoquais donc pas ces notions en tant que concept sociaux, comme vous l’avez pris. De ce point de vue, elles sont moins faciles à définir, plutôt fruits d’un arrangement culturel réformable, parfois arbitraire, avec lequel chacun peut parfois être en décalage.

Cela dit, maintenant que sont rigoureusement définis les notions bien/mal à titre individuel, cela permet d’entamer la réflexion au niveau d’une collectivité. En effet, puisque celle-ci est peuplée d’une pluralité d’être, donc d’un pluralité d’appétit distincts, il est possible de regarder comment les vues sur le bien et le mal convergent ou divergent entre les uns et les autres.

Par exemple prenons un sadique qui aime bien infliger de la douleur à autrui. S’il tombe sur un masochiste, qui aime bien ressentir la douleur, tout va pour le mieux, ils s’attirent mutuellement. Mais s’il tombe sur un être qui craint la douleur, il sera vu repoussant et considéré comme mauvais, ce qui déclenchera la haine. Prenons l’exemple d’un homosexuel, attiré par le corps des hommes. S’il trouve l’âme-soeur, qui partage ses penchants, il sera bien vu, mais s’il drague un hétérosexuel, qui est repoussé par le corps de l’homme, il sera mal vu. Ou encore, deux personnes attirées par une même chose, trop rare pour que les deux en ait la possession, ils seront tentés de se battre pour cette chose (jalousie) comme le font les enfants.

Bref, ce qui m’attire peut repousser autrui, ce qui m’attire peut attirer autrui,... toute panachage est possible. Je pourrais aussi ajouter l’indifférence dans la réflexion.

Autrement dit, je crois que le bien et le mal est absolument définissable pour tout être (attirance, répulsion) et que cette distinction est universelle : tout le monde la ressent. Mais au niveau social, il me semble que cela se complique, car tout être étant particulier, les intérêts peuvent ou diverger, ce qui est source de divergence puis séparation, ou converger, ce qui est source de convergence puis de concorde si le bien visé est partageable, ou s’opposer ce qui est source de concurrence puis de conflit si le bien visé ne l’est pas.

Ici intervient la civilisation, qui tentera de construire une régulation morale des appétits individuels, selon ses propres fins.


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