• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


aberlainnard 16 septembre 2010 17:26

Voilà encore un sujet brûlant qui va empoisonner l’humanité au XXIème siècle en raison de la pression excessive qu’exerce l’homme sur le cycle naturel de cet élément.

 L’eau est un élément abondant sur la planète. Nous n’avons pas eu besoin de Veolia tant que Gaïa la purifiait gratuitement et donnait à tous les êtres vivants de la planète une eau propre à leur consommation. Gaïa est une usine de traitement écologique modèle. Elle prélevait l’eau salée des océans, l’adoucissait par évaporation avec la participation du Soleil qui la fournissait gratuitement en énergie, puis la transportait sur terre utilisant l’énergie éolienne. Elle en stockait une partie sur les montagnes sous forme de glace pour parer aux saisons plus sèches et en utilisait une autre pour arroser les plaines et les forêts. Là, après avoir arroser les plantes et les cultures des humains, les eaux étaient à nouveau judicieusement réparties. En surface, le surplus allait alimenter les ruisseaux descendus des montagnes pour donner des rivières et des fleuves qui se chargeaient gracieusement de la distribution en eau des populations qui avaient bon goût de s’installer sur leurs rives (et pour cause !). Enfin, ce qui restait de ce précieux fluide était filtré par le sol puis mis en réserve sous forme de réservoirs qu’on appèle nappes phréatiques, à la disposition des populations qui avaient choisi de vivre à l’écart des rivières et qui voulaient bien se donner la peine de creuser leurs puits. L’usine Gaïa se chargeait également et toujours gratuitement de la collecte des eaux usées pour les recycler. Une partie était assainie sur place par lagunage dans les marais ou par filtration dans les sols perméables et retournait sagement dans les réservoirs souterrains. L’autre partie des eaux usées non traitées était collectée par les fleuves et retournait directement aux océans qui savaient les traiter. Et le cycle recommençait ainsi, indéfiniment, calmement, sans hâte, mais toujours avec la même efficacité.

Mais voilà, les hommes, toujours plus nombreux, toujours plus pressés et avides, ont perturbé Gaïa. C’est pas qu’ils étaient foncièrement méchants, les hommes ! Ils ont juste oublié une chose : c’est que l’usine de traitement Gaïa, comme toute usine, avait une capacité de production maximum, que les stocks de réserve étaient limités et qu’à vouloir forcer le rythme de production c’est le système cyclique dans son ensemble qu’il dégradait gravement.

Mais l’homme est très très intelligent. Se rendant compte de la situation, il a inventé Veolia et ses sœurs pour secourir Gaïa. Et le génie humain s’est dit qu’il pouvait sûrement faire mieux et plus vite que Gaïa, et aussi gagner beaucoup de sous, bien sûr ! Alors, de géniaux ingénieurs ont pris les choses en mains. Et c’est vrai qu’en dépensant beaucoup d’énergie pour fabriquer et faire fonctionner des grosses pompes bien puissantes et en s’aidant de beaucoup de produits chimiques que le génie humain sait produire, ils ont pu nous fabriquer de l’eau (presque, pas toujours !) potable très très vite dans des cycles beaucoup plus courts que ne le fait Gaïa.

Très heureux de l’extraordinaire réussite des ingénieurs géniaux, l’homme financier de Veolia se réjouissait de voir les hommes, toujours plus avides et dépendants de cette eau-là, pour arroser abondamment les champs afin de produire plus de maïs, prendre des bains dans les jacuzzi de leurs salles de bains, remplir leurs piscines privées, laver leurs merveilleux 4x4, arroser les terrains de golf bien verts. Il jubilait, le financier de Veolia.

Oui mais… devant une telle réussite, les ingénieurs, pas si géniaux que ça au fond, se rendaient bien compte que leur capacité de production, elle aussi avait ses limites. En plus les boues plus ou moins toxiques et les produits chimiques utilisés participaient à accroître la pollution ambiante et donc à compliquer leur problème d’épuration. Ça allait coûter encore beaucoup plus cher.

Mais le financier de Veolia s’en foutait, les consommateurs le payeraient encore mieux ; il était riche, il avait son jacuzzi, une piscine, son 4x4 bien propre et rutilant pour montrer sa splendide réussite du côté de l’avenue Kléber et au club de golf !

Hé, les humains ! Ça va pas, non ?

Arrêtez un peu de bousiller la planète, les gamins !

Et si on vivait au rythme de Gaïa, ça serait pas un peu plus reposant, non ?

 

D’accord avec l’auteur. C’est bien le niveau local qui est favorable à une ré-appropriation technique et économique,  de ce bien précieux qu’est l’eau. D’abord pour mieux maîtriser la consommation au plus près de son lieu d’utilisation. Ensuite pour passer en revue les solutions techniques d’épuration et choisir la mieux adaptée aux conditions locales et la moins perturbatrice pour l’environnement. En zone rurale, l’épuration naturelle par lagunage pourrait probablement être réalisée en beaucoup d’endroits, après étude de faisabilité, avec un minimum d’énergie ; juste un peu de temps.

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès