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revenant 27 octobre 2010 08:26

Une insurrection qui vient ?
Laissez moi rire, quand des centaines de personnes innocentes sont séquestrés, gazés, matraqués, pour que l’on présente le soir aux JT des casseurs ; personne ne voit rien et ne sais rien !
Le jeudi 21 octobre place Bellecour à Lyon ce sont nos libertés fondamentales qui ont disparus !
Réveillez vous c’est la guerre qu’ils nous ont déclarés, et c’est par la non violence et le droit que nous devons riposter.
Une insurrection c’est juste bon pour qu’ils nous cogne sur le gueule et pour nous installer définitivement dans une dictature.
Sur ce lien il y a des témoignages sur les événements du 21 octobre 2010, sinistre jour de l’histoire de France.

Le 25 octobre à 14:08, par Calins

Je tiens à apporter mon témoignage sur ce que j’ai vécu hier, jeudi 21/10/10, à Bellecour.

Je suis arrivée vers Bellecour aux alentours de 13H40 ; là, je ne peux que constater que l’état de siège a été déclaré à Lyon.

J’ai voulu atteindre la place, mais une partie de la rue de la Barre était déjà interdite d’accès par des rangées de CRS ; j’ai atteint la place Antonin Poncet par la rue des Marronniers ; là, à mon grand étonnement, j’ai constaté que la place était cernée de toutes parts par les CRS et même des membres du GIPN, cagoulés et armés … Les miltants seraient-ils devenus des terroristes ? Une partie des « futurs manifestants » était sur la place Bellecour, l’autre sur la place A.Poncet.

Nous étions séparés par des lignes de CRS qui filtraient déjà les allées et retours entre les 2 places ; vers 14H, j’ai enfin pu atteindre la place Bellecour ; il y avait là quelques centaines d’étudiants, de lycéens, de syndicalistes …comme parqués en plein air ; beaucoup d’entre nous ont voulu revenir rejoindre l’autre groupe ; les CRS nous en ont empêché ; je suis allée de l’autre côté de la place, côté rue de la Barre ; là–bas, idem ; aucune possibilité de sortie.

Résignée, je prends donc mon mal en patience ; les autres s’y résignent aussi ; aucun d’entre eux ne tentera d’échapper ou de se faufiler à travers ; je suis stupéfaite du calme ambiant des « parqués » de la place Bellecour.

D’un coup, sans aucune raison apparente, une des lignes de CRS décide d’avancer sur la place en nous repoussant au centre ; de l’autre côté, la même chose.

Nous étions pris comme dans un étau ; l’étau resserré, une pluie innombrable de grenades et autres projectiles de gaz lacrymogène nous tombe dessus ; stupéfiés, asphyxiés, les gens courent un peu dans tous les sens pour tenter d’échapper aux gaz répandus.

Cet épisode s’est répété ; à chaque fois, même surprise, même panique…

Des CRS traversent la place au pas de course ; un hélicoptère nous survole en permanence, des détonnations régulières…

Quand nous avons tenté de nous asseoir le long des bâtiments, à chaque fois, les CRS nous ont délogés ; nous avions l’interdiction de rester assis, impassibles à attendre la suite des évènements.

Pour autant, que pouvions nous faire d’autre ? Si ce n’est compter les p’tits cailloux dilués dans le sable rouge sur la place…

Je suis restée ainsi prisonnière, parquée sur la place pendant 2H environ.

Humiliée, épuisée nerveusement, oppressée totalement par cette démonstration de force ; des centaines de CRS, armés, cagoulés pour certains, qui semblent prendre un malin plaisir à nous ballader d’un coté à l’autre de la place, à nous voir ainsi pris au piège…

Finalement, ils me laisseront sortir… pourquoi moi et pas les autres ? Au compte-gouttes…Au faciès…A l’auto-collant sur nos vêtements…A l’âge …

Et brutalement, le rang de CRS se resserre, plus personne ne peut sortir.

Je laisse derrière moi quelques 150 à 200 manifestant encore prisonniers sur la place.Je rejoins le cortège situé devant la poste ; et là, en quelques secondes, les gaz sont lâchés, les CRS chargent, les gens éparpillés ; avec 4/5 copains syndiqués, nous sommes repoussés matraques pressées dans le dos ; quelqu’un tente de prendre une photo de la scène ; un policier réagit mal et nous asperge, si besoin en était, de sa bombe lacrymo, en pleine figure.

Ce matin encore, mes yeux sont rouges et irrités (je porte des lentilles de contact) ; la peau de mon visage a viré au rouge et me brûle …

Quand j’apprends ce matin ce qu’ils ont encore subi (gazages, canons à eaux, …) j’en ai la nausée.

Des suites juridiques à la garde-à-vue géante place Bellecour ?

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