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CHALOT CHALOT 18 novembre 2010 22:57

 pour aller plus loin

L’évangélisation à la crèche

A cet élargissement géographique correspond une volonté, pour l’enseignement catholique, de développer la palette de ses prestations. Le numéro de février 2008 d’Enseignement catholique actualités propose un dossier « Place aux tout-petits », qui présente le nouveau positionnement de l’enseignement catholique sur ce volet. Ce dernier exprime son désir d’ouvrir des crèches dans les établissements scolaires privés, pour permettre un accueil précoce des enfants, « dès 18 mois ou même en deçà ».

Dans son éditorial « L’audace des tout-petits », Eric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, témoigne qu’il n’en manque pas lui-même, citant l’apôtre Marc : « En vérité je vous le dis : quiconque n’accueil pas dans le Royaume de Dieu un petit enfant, n’y entrera pas. »

Une telle « audace » cache mal de juteux motifs lucratifs, soit « 2,4 millions de moins de 3 ans », clients potentiels pour l’école catholique de demain : « Derrière ces désirs de chèches [ …] il y a certes l’idée de faire connaître l’enseignement catholique et ses valeurs à des personnes qui n’y seraient peut-être jamais venuesi… Sans compter la création entrevue de « crèches d’application pour ses filières sanitaires et sociales », et combien de financements croisés en perspective !

Ce positionnement sur la tranche des « 18 mois et en deçà » augure d’une agressivité retrouvée de l’enseignement catholique vis-à-vis de la concurrence. « Au moment où […] l’Éducation nationale se désengage à l’égard des moins de 3 ans, l’enseignement catholique n’aurait-il pas une place à prendre dans ce débat sur la petite enfance en proposant des structures d’accueil ? […] En 2007, les écoliers de 2 ans ont vu leurs rangs se réduire de 7,9 % par rapport à 2006 », souligne Gilles du Retail, directeur de l’information au secrétariat général de l’enseignement catholique. « Il y a un gros besoin de places pour les petits. Nous sommes concernés par la prise en charge de l’enfance. Et pourquoi pas de la petite enfance, s’il y a un service à rendre, sans intentions scolaires, mais pour permettre tout simplement aux enfants de grandir ? »

« L’enseignement catholique ne doit pas être trop frileux » et ne pas hésiter, enjoint enfin l’article précité, à se lancer à corps perdu dan de « nouveaux projets avec les collectivités locales »… un appel à la pêche aux subventions diverses, encouragée par la possibilité de créer des sections partagées en crèches l’après-midi » et « classes préélémentaires le matin »…

Les organismes susceptibles d’accorder leur financement, sont multiples : la commune, le département, l’Éducation, la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), les familles…

Le président du conseil d’administration de la CNAF, Jean-Louis Deroussen, désigné par la CFTC, accorde de fait un agrément implicite à l’enseignement catholique, sans même prendre la peine d’examiner les dossiers : « Je vois mal la CNAF refuser des propositions de l’enseignement catholique », rassure-t-il…

La CNAF indique même qu’elle peut financer des personnels non enseignants. Le dossier n’oublie rien, pas même le montage financier.


Extrait de « Main basse sur l’Ecole publique » de Eddy KHALDI et Muriel FITOUSSI

Editions DEMOPOLIS septembre 2008

i Enseignement catholiques actualités, mars 2008.


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