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easy easy 30 novembre 2010 20:58

Julien,

Bidochon, de toutes les choses, a toujours tout compris.
Bidochon a toujours su ce qu’était une plage. Mais la dire, préciser où elle commence et où elle finit, pourquoi et comment elle est là, cela, il ne sait pas le dire. Ce sont les docteurs qui savent dire les choses en les taillant, en les épluchant, en les réduisant, en les séparant et en les déformant.

Bidochon a toujours tout compris sans avoir su le dire.

Interrogé, jamais Bidochon de 1970 n’aurait affirmé qu’en délivrant à sa banque un ordre de virement de 1000 F de Paris vers Rome, il allait y avoir le moindre transport d’or. Bidochon a toujours compris que ce transfert reposait sur une mise en réseau de fiduciaire. Et Bidochon se doutait bien que sa banque prélevait quelque chose pour
ce service ficuciaire, exactement comme il se doute que son notaire prélève quelque chose pour fiduciariser des transferts de propriété.

Aujourd’hui, des docteurs démagos enseignent à Bidochon une manière de raconter ce qu’il savait sans savoir le dire et Bidochon peut enfin dire qu’il a toujours su. Et il en fait des gorges chaudes de ce verbe nouveau.

Pffff !

Quelle comédie !
Depuis que nous avons 12 ans, nous avons entendu parler des chaînes, de l’avion, de la boule de neige, de la liste sur laquelle on pose son nom et on envoie un chèque à celui qui est en haut de la pyramide de Ponzi avec l’espoir qu’à notre tour, si tout se passe bien, nous serons prochainement en haut de cette pyramide. A nous de recevoir mille chèques bien gras.

Mais on joue les étonnés face à l’affaire Madoff alors qu’elle est ce qu’il y a de plus banal. Et tous ceux qui ont joué avec lui savaient très bien ce qui se passait. Chacun espérait simplement ne pas être pris dans l’acte final. C’est uniquement quand on n’a pas pu en profiter qu’on lève les bras aux ciel. Ceux qui ont profité se font discrets et ceux qui se sont fait avoir aussi, tant l’arnaque était évidente.

Quelle comédie car chacun spécule. Si ce n’est sur le prix de revente de son logement, c’est sur celui de sa bagnole, sur le terrain que son grand-père pourrait léguer ou sur ses sicav. 



A cette heure-ci, je suis le seul, à ma connaissance, à dire que ce que le docteur Grignon a choisi d’appeller argent dette, pourrait tout aussi bien s’appeler argent crédit ou argent confiance ou argent fiduciaire, ce serait tout aussi exact. Je me suis fait moinser à tour de bras sur ce sujet hier, mais aucun Grignoniste ne se pose devant moi pour me démontrer que j’ai tort.
En ce grand moment de frustrations exacerbées (car en effet, les riches s’en mettent vraiment beaucoup dans les fouilles puisque nous adorons leurs L’Oréal et leurs Potter)
il est de bonne tonalité démagogique de dire que l’argent est créé à partir de la dette afin de faire ressortir que l’emprunteur est pendu et que le banquier est le méchant.

Tu parles d’une nouveauté. De tous temps, l’emprunteur a toujours eu la corde au cou et s’en est tiré 98 fois sur 100 (sauf quelques cas à spirale vicieuse du genre subprime qui ont vu, avec la faillite massive d’emprunteurs, la faillite et la disparition de dizaines de banques) ?
Dans ce principe fiduciaire, basé sur la confiance ou une convention, sans matérialisation, il est de bonne logique qu’il y ait de temps en temps des effets larsen qu’on appelle bulles. Et alors, ce n’est pas parce que l’effet Larsen fout de temps en temps la merde dans les sonorisations des salles qu’on peut se passer de microphones et d’amplificateurs créant parfois des amplifications exponentielles. Ce n’est pas parce qu’il y a parfois des bulles et des gamelles que le principe de l’argent fiduciaire est à jeter aux orties.


Ca change quoi de mettre l’accent sur la victimisation de l’emprunteur puisqu’il y a encore et toujours des milliers de particuliers et de patrons qui sont à supplier leur banquier de leur prêter de cet argent appelé dette par Grignon ?

Punaise, le coup d’enfer en ce moment est précisément d’emprunter dix millions de cet argent appelé dette, de le convertir en immeuble et de rembourser l’imbécile de banquier quasiment sans intérêt et en monnaie de singe qui a de fortes chances d’être dévaluée. Et ça, des tas de Bidochon l’ont compris et s’y emploient vu la hausse de l’immobilier.

Faudrait savoir, c’est quoi le bidule de singe, la pierre, le billet de banque, les actions PPR ou l’or ?



Le fantasme de savoir dire ce que l’on sait confusément, c’est cela qui fait marcher l’Occident car c’est ici qu’on adore savoir et jouer aux docteurs, à l’analyse, à la dissection.
 
Et depuis Grignon, plein de Bidochon se découvrent docteurs de la finance, après s’être découverts docteurs en fusion des matériaux et en journalisme d’investigation

En Occident, plus ya de chômeurs, plus ya floraison de docteurs en toutes choses.

A Bidochon je ne reproche donc rien et je sais qu’il sait tout (je ne plaisante pas). C’est quand, par le verbe, il joue au docteur, au fin limier et au prédicateur qu’il me paraît ridicule.


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