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Z (---.---.107.66) 5 avril 2006 11:59

Merci pour votre article, Thibaud, dont les motivations sont fort louables.

Maintenant, comme l’ont fait remarquer quelques commentateurs précédents, comment intégrer dans ce discours la notion de décroissance, qui rend caduque une des bases de votre raisonnement : « Le capitalisme crée des richesses, et c’est précisément ce que tout le monde veut. »

Il semble en effet évident que la raréfaction des ressources va entraîner une lutte encore plus acharnée pour l’accaparement de celles-ci, et des inégalités encore plus grandes entre les riches et les pauvres dans les quelques décennies qui viennent. D’où l’intérêt de développer une culture de la répartition des richesses et de coopération plutôt que de compétition, à la fois à l’échelle inter- et intranationale, pour préserver un semblant de paix...

Vous dites notamment « Il faut donc tenter de tirer les plus démunis vers les classes moyennes et favoriser l’accession de ces dernières au pouvoir d’achat le plus élevé possible. » Est-ce à dire qu’il faut encourager une augmentation de la consommation (quelle qu’elle soit) ? N’est-il pas un peu criminel de continuer à encourager la croissance alors qu’il semble logique qu’une décroissance (économique) va s’imposer d’ici moins de 50 ans (peut-être beaucoup moins, personne ne connaît la date exacte, mais 50 ans me semble être le grand maximum) en raison de la raréfaction des ressources énergétiques (principalement le pétrole) ? Ne faudrait-il pas plutôt, finalement, une politique du haut vers le bas ? C’est complètement contraire aux aspirations de chaque individu, pourtant cela doit devenir une aspiration collective.

La véritable question qui devrait occuper les débats ne devrait-elle pas être : « Comment se préparer à vivre cette décroissance tout en conservant un modèle social équilibré » plutôt que « Comment relancer la croissance afin de créer de la richesse pour ensuite la répartir » ? Cela passe par une réorganisation de la société, des prises de conscience individuelles, une remise en cause de ses objectifs de vie, etc...

Je continue de m’interroger sur les raisons pour lesquelles cette problématique n’apparaît - quasiment - jamais dans les discours de chacun sur l’économie, la politique, etc... Car pourtant j’ai l’impression qu’elle rend tous ces discours particulièrement irréalistes et de fait erronés. Peut-être pouvez-vous me renseigner sur votre cas. Est-ce parce que vous estimez que cette notion de « fin du pétrole pas cher » est un mythe, ou bien qu’elle n’aura pas lieu avant un siècle ou deux ? Pourquoi cette question est-elle toujours superbement ignorée ? Je pense personnellement que c’est parce que les gens n’y croient pas. Pourtant les faits sont là. Nier la réalité n’a jamais réussi à changer la réalité.

Je vous serai très reconnaissant de bien vouloir discuter sur ce point.


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