Il y a en Espagne un climat d’impunité couvrant les pratiques des polices espagnoles. La justice va systématiquement dans le sens de la version policière. S’il y a des stigmates de violences, alors « le détenu s’est auto-mutilé ». S’il n’y a pas de stigmates, « c’est qu’il n’y a pas eu de torture ». Tout simplement... Les policiers espagnols ne sont pas cons, ils font attention à ce qu’il n’y ait pas de stigmates trop visibles (sauf de temps en temps où ils y vont un trop fort et le type fini sa garde-à-vue à l’hosto). Ils copient pas mal ce qui se fait dans la police israélienne (aquaparc, etc.). C’est un style de torture « civilisé » en somme, qui convient particulièrement au monde occidental, bien loin de la gégène. Mais cela n’en reste pas moins de la torture.
Même dans les cas rarissimes où des plaintes pour tortures sont étudiées, elles n’aboutissent pas pour des motifs du genre « on n’est incapable de savoir qui étaient les fonctionnaires de police présents à cette garde-à-vue, donc classement sans suite ». C’est ce climat d’impunité général qui continue d’être dénoncé par Amnesty International, le Comité de l’ONU pour les Droits de l’homme, et d’autres ONG encore.