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Mmarvinbear Mmarvinbear 31 décembre 2010 19:53

C’est tout ce que tu as pour défendre ton point de vue ???

Bon... Pas terrible comme texte... il est pas trop à jour et il manque de punch.

Voyons ce que je peux en faire...

Je ne condamne pas le roi Fahd, honoré par le roi d’Espagne, qui est reconnu par tous sans exception comme étant le souverain légitime du royaume d’Arabie Saoudite. Je ne le condamne pas quand il applique les lois les plus rétrogrades et les plus cruelles de son pays car sa population veut dans sa grande majorité qu’il en soit ainsi, par ferveur religieuse, par hypocrisie, ou par peur.


Je ne condamne pas le général Dustum, allié des USA en Afghanistan, car il n’existe, malgré toutes les enquêtes menées par les organisations de défense des Droits de l’Homme, aucune preuve de son implication dans les massacres mentionnés.


Je ne condamne pas la Turquie, membre de l’OTAN et candidat à l’UE, qui mène une politique abjecte de génocide culturel car en agissant ainsi, je sais que je prends le risque de braquer le régime et sa population, ce qui aurait un effet contraire à celui recherché. Je préfère la pousser pas à pas à voir un point de vue qu’elle affecte d’ignorer mais qu’elle devra voir en face si elle veut continuer d’avancer vers nous. Et c’est l’intérêt de tous qu’elle le fasse.


Je ne condamne pas le sinistre Kissinger, car même s’il sentait le risque qu’il prenait à élaborer une telle stratégie, ce n’est pas lui qui a ordonné le massacre de Timor commandé par Suharto, ni qui a déclenché le coup d’ Etat de 1973.


Je ne condamne pas Sharon, homme de « paix », qui agonise depuis plus de trois ans maintenant sur un lit d’ hôpital. Je ne condamne pas un homme qui toute sa vie a été élevé dans la haine de l’autre, sans que l’on lui donne une raison ou le courage de changer d’avis comme Rabin et Arafat l’ ont fait.


Je ne condamne pas les USA pour avoir abrité lors de son exil des années 70 un roi devenu fou et que le peuple népalais a finalement réussi à chasser.


Je ne condamne ni la Jordanie ni l’Egypte qui essayent tant bien que mal de trouver un équilibre entre respect démocratique de sa population et résistance au fondamentalisme musulman qui se veut seule alternative crédible aux régimes autoritaires en place.


Je ne condamne pas la peur ressentie par le peuple américain après les attentats du 11 septembre. Je ne condamne pas les mesures prises à cet effet car je sais qu’avec le temps les américains eux-même finiront par comprendre leur propre folie sécuritaire qui les pousse à accepter tout et n’importe quoi.


Je ne condamne pas l’appel des opposants au président Chavez qui, jour après jour, concentre auprès de lui des pouvoirs de plus en plus grands au dépend d’un Parlement qu ’il controlait de moins en moins. Je ne condamne pas la critique formulée contre Chavez quand il se fait voter une loi lui permettant, sans contrôle aucun, de placer à sa guise 35 membres de sa proche famille à des postes de haut-fonctionnaires ou de gouverneur.


Je condamne la compagnie Union Carbide qui, le 2 décembre 1984, a tué, par négligence et esprit de lucre, 30.000 personnes dans la ville indienne de Bhopal. Mais je ne condamne pas la compagnie sur la base de la nationalité de ses dirigeants de l’époque ou même actuels.


Je ne condamne pas l’entreprise pétrolière  Exxon-Mobil car le procès n’a pas eu lieu, et parce que dans un système démocratique, la sentence ne doit jamais précéder le jugement.


Je ne condamne pas les entreprises qui font de la délégation de service public une occasion de se remplir les poches car elles sont le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire. L’argent qu’elles engrangent aujourd’hui leur fera défaut demain et cela incitera la population, qui est facilement impressionnable et attirée par le mirage du libéralisme économique à tout crin, à réfléchir quand aux conséquences de ses choix et à reconsidérer sa position.


Je ne condamne pas les entreprises espagnoles (BBVA, Endesa, Telefonica, Repsol) qui ont senti les craquements du système bancaire argentin, fragilisé par un libéralisme à tout crin et par le vote de lois et de règlements ineptes qui ont aggravé la situation.


Je ne condamne pas la maison Coca-Cola quand elle est dénoncée par deux réalisateurs canadiens qui ont du par la suite reconnaitre devant un tribunal qu’au moins deux séquences de leur documentaire était de la diffamation pure.

Je ne condamne pas les grands laboratoires pharmaceutiques qui ne sont pas responsables de la contamination du SIDA par voie sexuelle quand la pose d’un simple préservatif peut sauver une vie mais que ce geste est ignoré délibérément pour des raisons religieuses.


Je ne condamne pas l’ALCA qui n’est en rien responsable des actes monstrueux de serials-killers qui officient tant au Mexique qu’ aux USA.


Je ne condamne pas le FMI ni l’OMC, qui ne veulent que le bien-être de tous, même si c’est une posture de façade et qu’ il y a beaucoup à dire quand à leurs méthodes et les choix économiques et idéologiques.


Je ne condamne ni l’UE ni le gouvernement des Etats-Unis qui placent les accords commerciaux au-dessus des mesures pour la protection de l’environnement car leurs populations ne disent ni ne font rien pour imposer un point de vue plus écologique, privilégiant leur petit confort à l’intérêt général.


Je condamne, si cela est avéré, les tortures sur Unai Romano, jeune Basque qui, il y a un an, fut transformé en ballon tuméfié dans un commissariat espagnol, défiguré à un tel point que ses parents le reconnurent uniquement à un grain de beauté sur son visage. Je condamne aussi les mouvements autonomistes basques ou autres qui ne condamnent pas le terrorisme de l’ ETA, qui n’hésite pas à tirer comme de parfaits lâches dans le dos de ceux qui s’opposent de façon frontale à leurs menées criminelles.


Je ne condamne pas le Gouvernement espagnol qui, au mois d’avril, a mis en place l’état d’exception sans consulter le Parlement comme la constitution espagnole le lui autorise avec l’accord du roi.


Je ne condamne pas la loi sur les Etrangers qui expulse les hommes qui se sont introduits de façon illégale sur un territoire qui peut les accueillir s’ils en font la demande et si leur venue ajoute un plus au pays. Je ne condamne pas un système qui lutte contre l’esclavage moderne par le combat contre les mafias qui prennent prétexte de la misère pour réduire les immigrants en esclavage durant des années afin qu’ils payent leur trajet avec un salaire de misère.


Je ne condamne pas le « coup de décret » qui précarise encore plus l’emploi, supprime les aides et laisse les travailleurs, comme des feuilles mortes, à la merci des caprices du vent des patrons, car le peuple a tout fait pour favoriser l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement qui avait annoncé la couleur et qui a réussi à les tromper avec des miroirs aux alouettes si mal faits que même moi je savais qu’ils se ruaient vers la catastrophe.


Je ne condamne pas, cela va de soi, Dieu quand il pleut, quand la foudre tombe ou que le tonnerre gronde, ni quand la terre tremble ou qu’un volcan crache ses flammes.


Je suis un démocrate : peu m’importe la mort d’enfants car la mort est une partie intégrante de ce monde. Tour ce qui vit doit mourir et je ne ferai pas exception à la règle.


Je suis un démocrate : je condamne l’ETA, ceux qui l’appuient ou qui gardent le silence, même s’ils sont muets de naissance ; j’exige, pour que la paix se fasse, que l’ETA capitule et que ses derniers membres se rendent et assument les conséquences de leurs paroles et de leurs actes.

Je suis un démocrate et je ne condamne pas que l’ETA. Je fais partie d’un monde qui à la fois a perdu la tête et qui à la fois sait ou il va.

Je suis un démocrate. Autant que faire se peut, je n’exige pas des autres qu’ils se conforment à ma vision du monde, mais je demande qu’ils acceptent les conséquences de leurs choix antérieurs sans se lamenter, d’en accepter les conséquences désagréables sans qu’ils prétendent qu’elle viennent des Autres pour soulager leurs consciences et préserver l’image si valorisante qu’ils se font d’eux même.


Je suis un démocrate, mais je sais qu’une idéologie, même de gauche, ne doit rester qu’une boussole, indiquant vaguement la direction à prendre, et non une carte préétablie à appliquer automatiquement dans la réalité car le monde est sans cesse changeant et qu’il convient de s’adapter à ses mouvements sous peine de le voir nous perdre et nous éliminer de sa surface.


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