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Marc Bruxman 14 janvier 2011 20:21

"L’économie de la connaissance ne permettra jamais d’occuper une partie significative de la population dans un pays comme le nôtre, du moins avec semaine travaillée de 39h."

Bien franchement sur des métiers à forte concentration de matière grise, l’horraire de travail n’est pas vraiment déterminant. Un programmeur ne vous pondra pas du code optimal 8 heures par jour ! Il faut laisser du temps pour bien faire le travail et ce temps est largement gagné sur le long terme. 

Mais le gros problème la dessus est l’éducation,

"J’ajouterai au Maroc et autres pays émergents, sauf que la cause n’est pas l’insuffisance de personnel qualifié en France mais les bas salaires ailleurs. Mon fils qui est ingénieur informaticien ne cesse de me le dire, ce sont les donneurs d’ordre qui contraignent par contrat les SSII à délocaliser leur production en Inde ou au Maroc pour faire baisser les coûts.« 

Pour avoir essayé l’outsourcing sur du développement, je dois dire qu’au final les coûts finissent par être plus élevés que du travail fait en France. Lorsque vous ajoutez le management supplémentaire, les bugs et problèmes rencontrés, outsourcer du développement coute très cher. Sauf sur du boulot bas de gamme ou on a juste besoin d’un pisseur de code. Enfin cela c’est parce que l’on a toujours fait attention à bien recruter et à évaluer le profil technique dès l’entretien d’embauche via une série de questions éliminatoires qui font que 80% des gens que l’on voit ne passent au final pas le dit entretien. (C’est cruel mais c’est comme cela). 

La majorité des écoles d’ingénieur françaises sont »généralistes« et offrent au mieux un verni. A coté de sa future profession, le diplomé a appris la mécanique, l’électronique, la mécanique des fluides. Plein de choses qui ne lui serviront pas si il devient informaticien sauf cas spécifique. On lui a donné des cours de management (comme si gérer une équipe s’apprenait en cours), des cours d’éthique de l’ingénieur (véridique), bref plein de cours qui ne lui serviront pas dans son futur métier. La comission des titres d’ingénieurs l’impose, les écoles ne sont pas forcément coupables.

Derriére cela, on a une spécialisation de 6 mois en informatique à la fin. Or, en 6 mois pas le temps de s’impréigner des concepts, tout est souvent baclé. Les connaissances en modélisation objet sont catastrophiques, en algorirhmique de même et en base de données pareil. Pire on a dit à l’étudiant qu’il serait manager et ne ferait pas de technique et il l’a cru. Donc il a évité de trop travailler les matières techniques. Arrivé dans le monde de l’entreprise on a des gens qui ne maîtrisent pas les concepts, qui veulent être manager mais ne peuvent pas l’être sur un projet technique. C’est 5 années de formation gachées. La seule école en France qui a essayé de faire quelque chose de convenable est l’EPITA même si elle a du elle aussi passer par les fourches caudines de la comission des titres et y a donc perdu. (Après il y a aussi des gros nazes venant de la bas ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit hein !). On trouve après ca et la quelques bons éléments dans toutes les écoles (des passionnés qui ont appris tout seul) et c’est fini ! Le reste c’est de l’ingénieur »standard" formé à tout et donc à rien.

Les quelques autodidactes ou ingénieurs bien formés sont employables et en aucun cas quand on en recrute un je n’envisagerai de l’échanger contre de l’outsourcing, ca me couterait le double. Mais le tout venant sachant que de toute façon ils ne savent rien faire tout seul et sont rarement autonomes, effectivement, l’outsourcing est compétitif. Mais c’est avant tout un défaut de formation.

Otons de l’idée des jeunes qu’ils peuvent être managers sans rien comprendre à la technique. Il seront au mieux la serpillére qui fait les powerpoint du chef. Ou la secrétaire de luxe qui envoie des mails et remplit un diagramme de gantt mais ne comprends rien à ce qui se passe. Certe on donne un titre de chef de projet à cette secrétaire.

Et pour les autres métiers je suis sur que c’est exactement pareil. A vouloir être bon en tout, on finit par être bon à rien. Il y a de la place pour des ingénieurs généralistes, je n’ai aucun problème avec l’existence de quelques écoles comme polytechnique ou centrale. Mais lorsque même l’école de seconde zone se met à faire du généraliste, on est en zone ROUGE.


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