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Francis, agnotologue JL 11 février 2011 11:17

Je n’ai pas regardé cette émission, et je ne veux pas polémiquer sur la réforme dont vous parlez.

Je voudrais simplement réagir à ceci :

« Or, c’est une réforme qui, forcément, ne sera pas populaire, puisqu’elle consiste essentiellement à trouver un financement. Toutes les idées sont pour l’instant mises sur la table : augmentation de la CSG, assurances privées, confiscation d’une partie du patrimoine qui sera dans la succession, jour de travail dédié » (SR)

De quel financement parle-t-on ? L’Etat n’a pas besoin de financement pour faire une réforme, si c’est de réforme que vous parlez. En revanche, si vous parlez du coût que la réforme entraînera, alors, effectivement, il s’agit de savoir combien ça va coûter, et qui va payer. Mais en contrepartie, il faut degarder ce que l’on va gagber en tremes de qulatiété de vie et d’économie sur d’autres budgets. Une chose me paraît sûre : il ne faut pas que les citoyens soient amenés à payer des profits qu’une réforme libérale engendrerait. Le traitement de la dépendance doit demeurer un service public.

L’expression « les impôts financent les dépenses publiques » est trompeuse. L’ambiguïté provient de la confusion entre financement et paiement. La production capitaliste est financée par les avances de capital en investissements et salaires, avances dont la croissance sur le plan macroéconomique est permise par la création monétaire ; et les consommateurs paient. Quel rôle joue l’impôt vis-à-vis de la production non marchande ? Il en est le paiement socialisé. Le contribuable ne « finance » pas plus l’école ou l’hôpital que l’acheteur d’automobile ne « finance » les chaînes de montage d’automobiles. Car le financement est préalable à la production, que celle-ci soit marchande ou non marchande. Et le paiement, privé ou socialisé, lui est postérieur. Enfin, l’activité productive supplémentaire engendre un revenu et donc une épargne supplémentaire qui vient s’ajuster à l’investissement déclencheur, tant privé que public. Il convient donc d’apporter une réponse logique à un problème d’ordre également logique : l’économie capitaliste étant une économie monétaire, pourrait-on effectuer des prélèvements sur une base qui n’aurait pas encore été produite et, pis, qui devrait résulter de ces prélèvements ? Puisque c’est logiquement impossible, le retournement s’impose : la production non marchande et les revenus monétaires qui y correspondent précèdent les prélèvements. Autrement dit, et c’est là le point crucial pour renvoyer au musée des idéologies le discours libéral : les travailleurs des services non marchands produisent le revenu qui les rémunère." (JM Harribey)

Entretenir la confusion entre financement et paiement, c’est brouiller les cartes, mal dire les choses et ajouter aux malheurs du monde.


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