• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Walid Haïdar 21 février 2011 10:57

Article qui aborde un sujet intéressant mais qui manque tout de même de références étayant son propos.


Vous donnez votre avis en somme, et bien que je n’y sois pas hostile à priori, j’ai plus l’impression d’un article qui ne saurait convaincre qui que ce soit qui ne soit déjà de votre avis.

Ce que vous dites me parle, parce que je suis moi-même sorti d’un épisode psychotique en deux temps :

d’abord j’ai pris du Zyprexa combiné à effexor : effet direct, énorme soulagement. Je devais suivre le traitement sur une durée indéterminée, probablement à vie.
Bien que l’effet fut radical, j’ai toujours été très cartésien, et c’est cette « foi en la raison » qui m’a sauvée plus que les médicaments.

D’une part parce que s’il n’y avait eu QUE les médicaments et le psy, sans faire preuve d’un esprit critique acharné, j’aurais replongé dans la folie dès l’arrêt du traitement, donc j’aurais été condamné à un traitement lourd à vie. D’autre part parce que cet esprit critique savait que la magie n’existe pas.

Autrement dit, que la fulgurence avec laquelle agissaient les médicaments sur des symptômes aussi lourds et profond, avait probablement une contre-partie. C’est pourquoi peu de temps après avoir commencé le traitement, et retrouvé un peu de confiance et de stabilité, je l’ai stoppé contre l’avis des médecins et de ma famille, et cessé de voir le psychiatre.

Cette période a été très difficile. Le combat seconde par seconde contre la psychose a repris, même si le recul que j’avais pris durant la période du traitement m’a aidé à l’atténuer. J’ai souffert pendant près de 3 ans pour vaincre le mal qui me rongeait, mais je l’ai fait par une analyse rigoureuse, et un acharnement à comprendre la nature de ce mal, ses causes, et à pratiquer tout ce qui me permettait de m’en extraire, pour me reconstruire une vie plus saine, et toujours en m’imprégnant de l’amour de la vérité : un amour authentique et profond, une véritable foi en la vertu de repousser ce qui ne peut être vrai. Je sais que ces propos en feront rire certains, qui s’arrêteront à leur superficie.

Et avec le recul de cette expérience, ce qu’elle m’a appris et ce qu’elle a forgé en moi, je suis intimement convaincu que si j’avais suivi un traitement médicamenteux prolongé, non seulement j’en serais encore dépendant, et dépendant à vie probablement, mais en plus je n’aurais peut-être pas détruit les germes de ce qui me rongeait, ou pas à ce point, et surtout : quels déséquilibres sont-ils provoqués par des pilulles qui font disparaître le mal comme par magie ?

La tension (et l’attention) portée contre le mal est complètement inhibée par des médicaments qui donnent l’illusion que tout va bien (ou mieux), alors que le chaos est aux portes et guette la brèche. Alors comment savoir si la chimie grossière ne finira pas d’elle-même par fissurer l’architecture fragile de l’esprit qui habite le cerveau, cet inconnu hyper-complexe ? Que cette chimie n’affaiblirait-elle pas sensiblement, insidieusement et profondément, cette architecture ?

En tous cas, l’enseignement général que j’ai tiré de cet épisode est aussi simple qu’implacable : sans amour il n’est rien, sans raison il ne subsiste rien.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès