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societal (---.---.194.47) 15 août 2006 09:51

L’auteur de l’article, Yann Riché, écrit « Or le poids de la dette est supportable si le pays s’enrichit grâce à cette dette, »

... mais justement, oui, la France s’enrichit (en capital) grâce à cette dette : les dépenses d’investissement (comprennent la Formation Brute de Capital Fixe : Écoles, hôpitaux, infrastructures de transport et de communication, l’acquisition de terrains, etc.) représentent 3,3% du PIB en 2005 soit 56 Md€

Comme le budget de l’Etat est de # 330 Md€, le taux de FBCF est de 17% du budget, et incidemment plus que le « déficit » qui est en 2005 de 46,9 Md€. Si l’Etat tenait une comptabilité d’entreprise, en face de ce « déficit d’exploitation » de 46,9 Md€ il y aurait bien une création de capital (de valeur) de 56 Md€, et cette « entreprise » (l’Etat) paraitrait tout à fait saine, étant capable d’investir 17% de son budget pour développer son attractivité. On peut souligner que ces équipements vont servir aux générations futures et il n’est donc pas anormal que ces générations futures participent également au remboursent de cette dette et au payement des intérêts de celle ci.

De plus, on ne peut pas regarder le montant d’une dette sans la comparer au capital... chaque nouveau-né français est endetté à hauteur de 17000 euros c’est vrai. Mais « en face » il dispose d’infrastructures : routes, hôpitaux, écoles... Sa richesse peut être évaluée à environ 166 000 euros (somme des patrimoines publics et privés divisée par le nombre d’habitants). Parler de la dette sans évoquer les infrastructures et l’activité qu’elle finance et dont tout le monde bénéficie est bien peu sérieux.

Je rajouterais que si le « droit régalien » d’émettre notre monnaie n’avait pas été bafoué, nous (collectivement) ne devrions pas emprunter pour investir, et que , sans remonter plus en amont que que 1980, à cette époque la dette de l’Etat (français) était de 206 Md€ (en valeur « euro 2004 »). Si on considère les intérêts moyens à 5% sur la période 1980 à 2004, un calcul à partir des valeurs annuelles de la dette nous montre que si nous n’avions pas eu à emprunter cette monnaie sur un marché monétaire (donc à payer des intérêts) la dette cumulée ne serait que d’environ 417 Md€ à fin 2004 (au lieu de 1067 Md€). Pour résumer, entre 1980 et 2004 la dette a augmenté de 861 Md€, lesquels sont répartis en 211 Md€ de nouveau capital emprunté et 650 Md€ d’intérêts. Les prêteurs nous ont donc collectivement « ponctionné » de 650 Md€ et c’est un transfert de richesse de la collectivité vers des « particuliers » , vers ceux qui sont déjà les plus riches. ’’

Voir des réfutations complètes de l’article de Yann Riché sur ce lien et celui-ci

Maintenant, j’approuve l’idée que la dette ne doit pas servir à financer le fonctionnement de l’Etat et de son administration, mais seulement permettre la création de richesses « réelles » (équipements) ... la comptabilité publique n’est hélas pas présentée comme une comptabilité d’entreprise et il est donc difficile de savoir ce qui part en fonctionnement et en équipement dans les emprunts budgétaires.


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