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Yves (---.---.227.235) 28 avril 2006 18:17

L’Union européenne va se coucher aujourd’hui officiellement devant la Turquie :

les ministres des Affaires étrangères vont entériner la déclaration, ou plutôt la capitulation, que les ambassadeurs ont fini par mettre au point hier à Bruxelles, au terme de deux semaines de discussions faisant suite à l’échec répété des précédentes réunions ministérielles. Ce sont finalement les turcophiles, emmenés par la présidence britannique, qui l’ont emporté.

Cette déclaration est censée répondre à la provocation turque de fin juillet, quand le gouvernement d’Ankara, étendant enfin son accord d’union douanière aux « nouveaux » pays de l’UE, a précisé que cela n’entraînait en aucune manière une reconnaissance politique de Chypre, et que l’accès au territoire turc resterait interdit aux bateaux et avions chypriotes. Or dans sa déclaration, l’Union européenne se contente de demander à la Turquie de reconnaître Chypre au plus tard au moment de son adhésion, et de l’avertir qu’elle doit pleinement mettre en œuvre l’accord d’union douanière, notamment laisser les navires et avions chypriotes accéder à ses ports et aéroports, pour que les négociations se déroulent au rythme prévu.

Alors que ces conditions devraient être des préalables (c’est une évidence, au simple regard du droit international), on en reporte l’application à plus tard, au gré des Turcs. Car il faut à tout prix ouvrir les négociations d’adhésion à la date prévue, à savoir le 3 octobre prochain.

Le Premier ministre Dominique de Villepin est donc un menteur. Le 3 août dernier, il affirmait qu’il ne lui paraissait « pas concevable qu’un processus quelconque de négociations puisse s’ouvrir avec un pays qui ne reconnaîtrait pas chacun des membres de l’Union européenne ». Et il répondait par l’affirmative à un journaliste qui lui demandait si cela voulait dire que les négociations ne débuteraient pas le 3 octobre si la Turquie campait sur ses positions.

Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy est donc aussi un menteur. Car le lendemain, dans Le Monde, il enfonçait le clou, soulignant que « ne pas vouloir reconnaître un pays de l’Union tout en voulant y entrer, ce n’est pas acceptable ». Et aujourd’hui, il signe une déclaration par laquelle il accepte le diktat d’Ankara.

Le gouvernement turc peut crier victoire. Puisque c’est une défaite de l’Europe.


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