Kearjean.

L’égoïste (dixit toi) « connard » (dixit Arianne) que je suis vous répond :

Vous me semblez enfermé dans votre dogme qui est :
- tous les clients de prostituées (même les plus en souffrance) sont des salauds,
- et que toutes les prostituées sont des victimes.
Et pour être honnête, c’est pour moi, ce qui rend le discours des neo-abolitionnistes complement inaudible.

Si on me demande ce qu’est une démocratie moderne, je dirais une société qui apporte une réponse pragmatique à un problème avéré et non pas une réponse dogmatique. Le problème est complexe car il touche à l’intimité des gens et répond à des situations réellement injustes (j’ai cité le problème des personnes handicapées, mais ce n’est pas le seul : je suis étonné à chaque fois que je vois une bimbos aux bras d’une star sexagénère. La prostitution n’est-elle pas déguisée ?).

A-t-on le doit dans une société moderne pour répondre « en surface » à un malheur réel qui touche 85% des prostituées qui la subissent de sacrifier les autres 15% ? Je trouve que c’est une réponse violente et même cruelle. Et croyez bien que je compatis, tout comme toi, aux malheurs des filles qui subissent cette prostitution et le chantage qui va avec.

Ce qui me choque et qui pour moi déssert votre discours, c’est l’absence d’un seul compromis qui justement tienne compte de la complexité de la chose.
Je prend un exemple : Si dans le rapport parlementaire, il y avait eu ne serait-ce que pondération sur les assistants sexuels, j’aurais certainement tendu l’oreille en me disant : ils ont leur ligne de conduite (l’abolition) mais on cherche malgré tout à combler les injustices.
Mais non, nous n’avons droit qu’à un discours simpliste et accusateur digne de la grande époque de l’inquisition. Bravo pour le modernisme. 

J’ai lu des témoignages d’assistants sexuels suisse. Oh, ce n’est pas la relation idyllique, loin sans faux mais vous voulez que savoir le ressentis que j’ai eu de ces hommes et de ces femmes (car malheureusement l’accident de vie n’est pas sexiste) : de la fierté, oui de la fierté pour leur travail... Et personnellement, je crois qu’ils ou elles ont le droit d’être fiers. Voilà, ce que j’appelle une société moderne, qui ne m’a pas l’air d’être le refuge des vieux proxos.
Le nid les avaient invité et qu’en ont ils tiré : rien du tout. Il préfèrent se cloitrer dans leur dogme.

De plus, je m’inscris aussi en faux à la victimisation systématique des prostituées. 85% le sont pour les 15 autres %, non. Nous n’avons besoin que de nous souvenir de Zahia qui à la suite de son affaire, a fait de nombreuses unes dont VSD. Doit-on aussi compatir pour cette malheureuse ?

J’ai aussi un mot pour la Suède. J’ai toujours trouvé que cette société n’est pas un exemple car brutale et dogmatique. Elle passe toujours d’un côté ou de l’autre de la ligne par de grand mouvement de balancier : soit trop répressif, soit trop permissif... jamais de pondération. Cela vient de la culture autocratique du pays : on façonne ta carrière, on façonne tes pensées. En un mot, on décide pour toi.
Savez-vous que jusqu’à récemment, les femmes pauvres ou handicappées étaient stérilisées car leur progéniture ne correspondait pas au modèle suedois. Est-ce féministe et moderne ? 
Je suis curieux maintenant de voir quelle va être la répression des immigrés suite aux attentats ratés de Stockholm.

Dernier point, notre société française perturbe complêtement mon échelle de valeur. Nous sommes l’un des plus grands exportateurs d’armes du monde, avec un grand nombre de personnes qui dépendent de ce commerce. En revanche, pas de prise de conscience de nos politiques.
J’espère que quand viendra l’idée de démilitarisation, Arianne et Kearjean, vous serez sur le pont.