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sisyphe sisyphe 16 mai 2011 15:23

Dominique Strauss-Kahn a quitté dimanche soir le poste de police d’East Harlem menotté, le visage tendu mais composé, dûment encadré par des officiers du New York Police Department (NYPD). Un bref moment d’humiliation, ouvertement « négocié » par les fonctionnaires du NYPD avec les photographes « en échange » d’un « black-out » total sur l’image de la plaignante. La comparution de DSK devant la Criminal Court du sud de Manhattan a été reportée d’un jour en raison d’un nouveau mandat obtenu par la NYPD pour recherche des traces d’ADN (cheveux, sperme...) sur les vêtements de DSK ainsi que d’éventuelles « traces de griffures ».

Plus de trente heures après son interpellation à bord de la Première classe d’un avion d’Air France, samedi 14 mai, à 16h40, plusieurs incohérences ou anomalies commencent, toutefois, à émerger dans le récit de la « fuite » du directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Même si le témoignage de la plaignante, la femme de chambre du Sofitel -qui serait d’origine sénégalaise selon certaines rumeurs non confirmées -semble a priori accablant, des contradictions se font jour sur l’agenda de DSK et les circonstances de sa « fuite supposée ».

Incohérences horaires

Selon les premières déclarations du porte-parole de la NYPD, Paul Browne, basées sur la plainte de la femme de chambre, l’agression sexuelle dont elle aurait fait l’objet aurait eu lieu à 13h00 (heure locale) le samedi, soit trois heures quarante minutes avant son interpellation. Interrogé par nos soins, le directeur général de l’hôtel Sofitel, Jorge Tito, un des premiers à avoir recueilli le témoignage de l’employée, nous précisait pour sa part, dès samedi soir, que les faits avaient eu lieu à midi. De son côté, l’entourage proche de DSK indiquait, dimanche, à Paris, que DSK aurait quitté l’hôtel à 11h45 du matin (!) pour rejoindre sa fille vers 12h15 et déjeuner avec elle, avant de prendre un taxi directement pour l’aéroport JFK...

Le déjeuner avec Camille

Evoqué pour la première fois, dans la presse américaine, par le site Internet « Daily Beast », le déjeuner avec sa fille reste un des éléments clefs de l’emploi du temps de samedi de DSK. Confirmé par l’entourage du patron du FMI à Paris, il reste encore très flou. Selon toute probabilité, le patron du FMI aurait déjeuné avec Camille, 26 ans, étudiante à Columbia University et fille de sa seconde femme Brigitte Guillemette qu’il a épousée en 1985. L’horaire exact du déjeuner avec Camille, qui était hier présente à la Criminal Court de Manhattan en vue de l’audition, au côté des avocats de son père, pourrait se révéler un élément crucial de l’enquête.

La notion de « fuite »

Dès ses premières déclarations à la presse, le porte-parole de la NYPD, Paul Browne, a largement accrédité la thèse de la « fuite » précipitée de DSK, circonstance aggravante qui corrobore le sentiment de culpabilité du fautif. Il a notamment révélé que, dans sa précipitation, le patron du FMI aurait oublié son portable et plusieurs « effets personnels » dans la suite louée pour une nuit. Mais dans ce cas-là, pourquoi DSK aurait-il lui même téléphoné à l’hôtel pour faire récupérer son portable et se le faire apporter à l’aéroport ? Ironiquement, c’est cet appel de l’intéressé lui-même qui semble avoir alerté le service de sécurité de l’hôtel et permis à la police de retracer le « fugitif » et de le faire cueillir sur le tarmac de l’aéroport de JFK, par des fonctionnaires du Port Authority, en cabine de première classe, dix minutes seulement avant le décollage. Autre interrogation : alors que le presse américaine évoquait, au début, une « facilité de vol » permettant au patron du FMI d’emprunter un avion d’Air France à la dernière minute, il semble établi que son billet sur le vol AF23 à destination de Paris ait été réservé bien à l’avance.

L’utilité de la suite à 3.000 dollars

Parmi les questions non résolues figurent également celle de la nécessité de louer la suite numéro 2806 à 3.000 dollars la nuit, alors que DSK dispose de la jouissance d’un appartement à Manhattan. Le motif de son passage par New York pour se rendre à Paris reste encore à clarifier.

Une police new-yorkaise très diserte

Autre anomalie, pour certains spécialistes de la chronique judiciaire : le luxe de détails fournis par le service de presse de la NYPD, plusieurs heures avant le prononcé de l’inculpation de DSK dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2h15 du matin. De fait, le porte-parole de la NYPD a évoqué son inculpation pour « délit sexuel, tentative de viol et séquestration de personne » avant minuit. Il a aussi évoqué les circonstances précises de l’agression, en rapportant les propos de l’employée sur DSK, sortant « complètement nu de la salle de bains pour l’agresser par derrière »... Selon certains journalistes américains, il n’est pas si rare, toutefois, que la police américaine livre un luxe de détails avant même la confirmation de l’inculpation.


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