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éric (---.---.181.73) 12 mai 2006 17:28

La météo et le droit : le lundi de Pentecôte ;

La canicule de l’été 2003 a été particulièrement meurtrière pour les personnes âgées. Cet aléa climatique a mis en évidence l’incapacité de notre société à faire face à un risque sanitaire. La solution proposée pour dégager de nouveaux moyens fut la suppression d’un jour férié. Au-delà de la question du jour se pose la question de la pertinence de la méthode et avant de son utilité. Avec aujourd’hui bientôt trois ans de recul, il apparaît d’après les études menées par l’INED que les personnes âgées décédées lors de la canicule seraient mortes au cours de l’année suivante. Il n’y a donc pas eu des morts « de trop », la moyenne des décès annuels pour cette catégorie restant stable. Donc, pourquoi avoir supprimé un jour férié ? Qui plus est, c’est la valeur ajoutée de ce jour qui sert à alimenter une caisse. Autant il est possible de déterminer la valeur ajoutée des activités marchandes (industrie, commerce…) autant il m’apparaît impossible de mesurer la valeur ajoutée quotidienne moyenne d’un policier, d’un magistrat, d’un enseignant, pour ne citer que ces exemples. L’unité de mesure est donc mal choisie. De plus, elle ne porte que sur le travail, le rentier ne va pas travailler un jour de plus par définition, pourtant il est possible de calculer la valeur ajoutée de ses capitaux placés pour un jour par an. Voilà bien une mesure qui sous couvert de solidarité (partielle) permet une augmentation du temps de travail. 90% du financement repose sur 42% de la population active. Parallèlement, le travail gratuit rapporte 2,4 milliards d’euros aux entreprises. Le 16 mai 2005, fut un jour durant lequel plus de la moitié des français n’a pas travaillé, l’absentéisme scolaire y a atteint des records. Les commentaires qui suivirent ne purent faire l’impasse sur la durée annuelle du travail des français comparée aux citoyens des pays européens notamment. Des durées annuelles du travail effectif, à ne pas confondre avec la durée légale, furent citées. Ce type de chiffre est sans valeur si l’on ne précise pas en même temps la proportion de contrats de travail à temps partiel. En effet, un pays peut faire le choix, grâce à des aides fiscales ou des réductions de charge de favoriser les recrutements à temps partiel. De ce fait, pour un même volume horaire annuel, il y a davantage de salariés. Par voie de conséquence la durée annuelle effective du travail peut être plus faible qu’ailleurs. Est-ce pour autant le choix des salariés ? Prenons un exemple : Si dans un pays il y a 1000 actifs occupés pour 1607000 heures de travail au total, la moyenne sera de 1607 heures par actif (durée légale en France, salarié à temps plein). Si maintenant ce même pays pour la même durée de travail, utilise 200 salariés de plus à mi-temps, 200 sur les 1000 étant passés à mi-temps. Il en résulte que 1200 salariés se partagent 1607000 heures, d’où une durée effective moyenne par salarié de 1339 heures environ. Il sera facile de montrer les salariés de ce pays du doigt, et de rajouter que la durée légale n’y est même pas appliquée. Une façon de montrer l’inutilité de cette durée légale et de la supprimer au nom d’un contractualisme entre salarié et entreprise.

N’oublions pas que moins de droits ou tout au moins, pour sauvegarder l’illusion du droit, moins d’applicabilité du droit, cela signifie moins de litiges, moins de contraintes, donc plus de liberté, et par voie de conséquence plus de temps et d’argent pour ceux qui vivaient l’existence des ces droits comme une contrainte n’ayant pas à s’en servir personnellement.

Extrait de mon ouvrage « QUI VEUT DÉTRUIRE LA CLASSE MOYENNE ? »


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