Il faut que tu comprennes pourquoi, ami étranger, j’aime et je
vénère ma patrie comme ma mère ; pourquoi, si riche de tout ce
qu’elle me donne, je désire transmettre cet héritage. Ne crois pas
que cet amour que j’ai au cœur soit aveugle. Mais devant toi, je ne
dirai pas les défauts de ma mère Patrie.
Car tu sais bien qu’un
fils ne gagne rien à critiquer sa mère. C’est en grandissant
lui-même qu’il la fait grandir. Si je veux ma patrie meilleure et
plus saine, que je devienne moi-même meilleur et plus sain.
La
France, ma patrie a tant de qualités que je ne saurais, ami
étranger, te priver de sa douceur ; si tu sais découvrir ses
charmes et ses vertus, tu l’aimeras, toi aussi. Je partagerai avec
toi ses bontés et, loin de m’appauvrir de ce don, je m’enrichirai de
cette tendresse nouvelle que tu lui porteras.
Mais ne l’abîme pas,
ami étranger, la France, ma douce patrie, ma chère mère ; ne la
blâme pas, ne la pervertis pas, ne la démolis pas car je suis là,
moi son fils, prêt à la défendre.