Même s’il y a un certain nombre d’objections concernant le Projet Venus (j’en pose un certain nombre dans l’article que vous mentionnez), il n’en demeure pas moins que sur le fond, il y a dans le PV des choses à retenir, et qui devraient mobiliser notre intérêt et susciter plus qu’une simple curiosité, mais une réflexion en profondeur.
Ce que je retiens dans le projet, c’est notamment le principe général d’Économie Basée sur les Ressources.
En résumé : "L’EBR
est un nouveau mode de société qui établit comme principe fondateur que
l’ensemble des ressources naturelles de la Terre constitue un héritage
commun à tous les êtres humains, et qui utilise la science et la
technologie pour garantir l’accès gratuit à toutes les ressources
nécessaires au développement digne et libre de chaque être humain, dans
une gestion globale et durable selon les lois de la Nature.«
Notre réflexion ne devrait pas tant se fixer sur »est-ce souhaitable ?« - évidemment que cela est souhaitable, et même indispensable - mais plutôt sur »comment réaliser un tel projet ?« .
La proposition que fait Jacque Fresco en est une, mais elle ne devrait pas être la seule, dans la mesure où elle ne reflète que les aspirations d’un seul homme (même si ces aspirations sont partagées par tous ceux et celles qui la soutienne - et qui ont bien sûr voie au chapitre).
Une autre chose me semble importante, et qui n’est pas abordée dans le projet, c’est la notion de démocratie, c’est-à-dire de gestion de la cité (= politique) par et pour le peuple. En cela, il me semble que les idées défendues brillamment par Étienne Chouard sont complémentaires et pourraient se combiner avantageusement avec les principes essentiels de l’EBR.
Un des éléments qui me semble alors fondamental à développer, dans cette »miction« du PV et de l’EBR, est que la Connaissance (la Science) est l’un des pouvoirs qu’il est nécessaire de prendre en compte, avec les quatre autres (législatif, exécutif, judiciaire, médiatique), pouvoirs qui DOIVENT être encadré par une constitution démocratique (et l’on considère bien, ici, que les gouvernement dit »représentatifs« dans lesquels nous sommes ne sont PAS des démocratie !)
Dans cette équation, considérant les principes de l’EBR (redistribution sans utilisation de monnaie des ressources et des biens et services produits), le sixième (ou le premier !) des pouvoirs, à savoir la création monétaire, n’est pas pris en compte.
Peut-être le devrait-il, au moins dans une phase de transition, car je ne voit guère comment passer d’une économie entièrement fondée sur la monnaie à une EBR, sans transition.
Une piste de réflexion pourrait alors être de rendre le pouvoir de la création monétaire au peuple (via une constitution démocratique telle que proposée par Étienne Chouard), suivie d’une relocalisation de la création monétaire, accordée au niveau des communes, chacune instaurant sa propre monnaie locale. L’objectif serait alors, à terme, de tendre vers une inutilité de fait de ces monnaies, permettant de ne plus y avoir recours, et de passer alors à une EBR »pure".