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yvesduc 17 août 2011 20:21
J’ai lu ce livre ainsi que quelques autres sur le même sujet, et je trouve que les auteurs (Holbecq et Derudder) concluent un peu vite. Je leur suis par contre redevable d’aborder ce sujet de la création monétaire et de son rôle dans la dette. Si la thèse qu’ils sous-entendent est vraie, nous sommes dans un mensonge d’une portée inouïe.

L’idée selon laquelle on pourrait créer autant d’argent que l’on voudrait est donnée au détour d’une phrase, sans être étayée. Je ne crois pas aux miracles et j’aimerais un peu plus d’explications. Je ne suis pas économiste mais peut-être que la croissance actuelle (très élevée) de la masse monétaire ne pose pas de problème en raison de la façon dont elle est distribuée (à une poignée d’acteurs...).

Mais la principale question, pour revenir à la dette, est : la dette est-elle due à la création monétaire ? Autrement dit, est-elle « normale » ? C’est là que le raisonnement des deux auteurs est malheureusement incomplet, à mon avis, puisqu’ils omettent par exemple d’expliquer ce que devenaient les profits de la banque centrale, à l’époque où l’État empruntait auprès d’elle. Revenaient-ils à l’État ? Holbecq le suggère en rappelant que la Banque de France est propriété de l’État, mais ne le dit PAS clairement. Les intérêts peuvent aussi être détruits, ou recyclés en nouveaux prêts, ou que sais-je. Deuxièmement, les deux auteurs n’évoquent pas les mesures qui avaient été prévues au moment où la création monétaire a été privatisée, pour que les États restent à l’équilibre. Ceci, dans l’hypothèse (voir question précédente) où la privatisation de la création monétaire crée un manque à gagner pour l’État, en raison des intérêts qu’il ne touche plus, s’il les touchait (selon réponse à la question précédente, donc). J’espère ne pas être trop confus...

En soulignant que la dette actuelle de la France est à peu près égale aux intérêts versés au privé depuis la privatisation de la création monétaire, et que notre budget serait au contraire quasiment à l’équilibre si nous n’avions pas versé ces intérêts, Holbecq et Derudder suggèrent quelque chose mais ne l’étayent pas suffisamment, me semble-t-il. Il faudrait comparer précisément avec la situation antérieure.

Sur ce même thème, d’autres questions me viennent. Si tous les acteurs sont obligés de s’endetter en raison du mécanisme même de la création monétaire (= PAS de création monétaire ex nihilo ; création monétaire via les crédits uniquement), tous les acteurs devraient donc être dans la même situation d’endettement élevé que l’État (entreprises grandes et petites, particuliers pourquoi pas, etc.). Est-ce le cas ? On aborde plus rarement l’endettement privé...

Je suis assez frustré : malgré 4 livres sur le sujet (et des articles, etc.), le sujet me semble extrêmement difficile à pénétrer. Malgré les efforts méritoires de gens comme Holbecq. Toute suggestion de lecture sera la bienvenue...

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