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Laurent Herblay Laurent Pinsolle 23 août 2011 15:26

@ Eratostène


La ZMO, concept inventé par Robert Mundell consiste en trois critères :
1- la mobilité des travailleurs
2- un budget fédéral
3- une homogénéité économique

Ces trois critères sont vérifiés pour les Etats-Unis où la France, mais absolument pas par la Zone Euro (ce qu’admettent de plus en plus les soutiens de l’euro je vous signale : lors d’une émission sur France 24, mes trois contradicteurs l’avaient admis) :
1- mobilité des travailleurs : existe à l’échelle de la France ou des Etats-Unis, mais pas du tout à l’échelle de la zone euro (différences culturelles, de langue...)
2- budget central important : OK pour la France ou les Etats-Unis, faux pour la zone euro
3- homogénéité économique : bien sûr, il y a de grandes différences entre certaines zones des Etats-Unis et de France, mais cela n’a rien à voir avec la diversité du tissus économique de la zone euro. Dans les deux premiers cas, il y a un salaire minimum national. Dans la zone euro, il varie de 200 à 1200 euros par mois. Ensuite, tous les grands distributeurs sont véritablement organisés à l’échelle national, ce qui n’est pas du tout le cas à l’échelle de la ZE.

L’euro pousse à un moins-disant salarial puisqu’il n’y a pas possibilité d’ajuster ensuite par une dévaluation. Quand les dévaluations étaient possibles, un pays pouvait laisser les salaires augmenter plus vite sur son territoire que chez les voisins car il pouvait dévaluer pour compenser après coup. Avec une monnaie unique, ce n’est plus possible, donc l’euro pousse au moins-disant salarial.

Dans une crise, les pays avec de forts déficits commerciaux dévaluent pour relancer leur économie. Avec l’euro, ils sont contraints de baisser leurs salaires (Grèce, Portugal, Irlande, Espagne demain, Italie et France après-demain ?). L’Allemagne a montré cette terrible voie en diminuant ses salaires de 2,5% depuis 10 ans (mais 20% pour les bas salaires).

Les coûts de transaction : vu l’explosion des profits des banques, on peut dire qu’il s’agit d’un point de détail.

Le « franc une monnaie de merde » : beau raisonnement d’économiste !!!

Est-ce que le fait que la lire, la peseta ou le franc (dans une moindre mesure) a empêché ces trois pays de croître jusqu’au début des années 90, plus vite encore que l’Allemagne et son mark cher ? Non, c’est la rigidité monétaire (la non adéquation de la valeur de la monnaie à la situation économique d’un pays) qui provoque la récession.

La baisse de la valeur d’une monnaie n’est pas forcément un problème : la Suède a fortement rebondi en laissant sa couronne se déprécier pendant la crise.

Les dévaluations sont une conséquence de la crise des années 1930 et non une cause, comme l’expliquent trois prix Nobel d’économie (Allais, Krugman, Stiglitz). La crise des années 1930 est la conséquence d’une énorme crise financière consécutive d’une bulle colossale et qui a détruit le système bancaire étasunien (et allemand), que les autorités n’ont pas voulu sauvés.

La petite tirade sur l’égoïsme est vraiment trop facile. La question de l’euro, c’est plaquer une politique monétaire unique sur des pays tout simplement trop différent pour partager une même monnaie ; Même la bulle immobilière espagnole trouve une bonne partie de son explication dans l’euro. Si l’Espagne avait conservé la peseta, nul doute que les taux espagnols auraient été plus élevés, ce qui aurait limité la bulle.

Enfin, on peut parfaitement coopérer avec des monnaies nationales. On l’a fait pendant très longtemps et la croissance de la futur zone euro était bien plus vaillante dans les années 1970 et 1980 quand nous pouvions adapter nos politiques monétaires à nos réalités nationales différentes, tout en se coordonnant avec le SME.

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