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eric 25 août 2011 10:17

On atteint ici un summum de la caricature.

"Il propose de mettre l’université et le savoir au centre du système d’enseignement supérieur et de recherche, engagé dans un pacte durable avec l’État« 

Ce milieu, qui est sociologiquement un des plus a gauche du pays se propose de mettre le savoir au cœur de l’enseignement ! Cela revient à dire que jusqu’à présent, il ne l’était pas ? Quel aveux !
Un pacte durable avec l’État ? Comme si les universités n’étaient pas un élément de l’État ? Qu’est ce que cela veut dire sinon un contrôle accru du politique sur le système ?

Pour remédier à la crise qualitative récurrente des universités, qui produisent des masses de diplômés peu qualifies et peu utilisables dans l’économie, peu de travaux de recherche au niveau international, on va :
Faire du quantitatif :
Doubler le nombre de places : En 10 ans, cela revient en gros à doubler le nombre de locaux et d’enseignants ! Où, quoi ? Quand ? Comment ? Avec qui ?
Saupoudrer les étudiants : on prévoit 2,5 millions d’étudiant en plus et on planifie 40 000 logements supplémentaires ! Cela commence bien ! Il est vrai que 50 000 rénovations sont prévues. Mais comme par nature, les étudiants supplémentaires seront à priori issus des catégories pour lesquelles financement et logement étaient les plus problématiques, la disproportion entre les objectifs et les moyens atteint une sorte de summum.
Arroser les enseignants : car là, des postes, c’est sur, on va en créer..... ! Sans parler des hausses de salaire prévues. Il faut dans les 10 ans à venir un doublement du nombre de prof au minimum. Compte tenu qu’il faut un certain temps pour former un prof d’université, qu’ils ont en moyenne 52 ans et représentent 60% des effectifs, cela veut dire que l’on va nommer prof de fac, la totalité des intervenant actuels. On peut se poser la question du maintient du niveau qualitatif des enseignements dans un tel contexte.

Sur le plan qualitatif, on va casser le thermomètre :
Mettre au pas les grandes écoles : on ose pas supprimer les prépas, mais on va diviser par 2 le nombre de places, ce qui veut dire une sélection encore plus brutale et plus élitiste d’un côté, de l’autre, contraindre les grandes écoles à recruter plus d’élèves d’université alors que le système se voudrait encore moins sélectif qu’aujourd’hui. On imagine 50% d’une classe d’âge sans critère sélectif s’arrachant quelques rares places dans un système grandes école marginalisé. Bonjour la foire d’empoigne.
C’est à peu prêt aussi malin que les mesures fiscales familiales qui ont fait perdre la présidentielle à Jospin ; Les auteurs semblent oublier que si leur militants sont plus qu’à leur tour des enseignants, ceux ci sont aussi des parents. 50% des polytechniciens sont leurs rejetons.
Avec ces propositions, ils auront l’occasion de constater une fois de plus que leur forces vives sont d’accord pour limiter l’accès des bourgeois à la reproduction sociale, mais que leur générosité s’arrête au touche pas à mon gosse....
Pour le reste, des créations de postes, la satisfaction de revendications corporatistes qui placent comme toujours les intérêts et prurit idéologiques des enseignants militant au cœur du système éducatif. Des gadgets sociétaux : pourquoi des bonus associatif ? Nous avons des associations en veux tu en voila, notre problème est plutôt le manque de PME performantes qui n’ont souvent pas les moyens de se payer des diplômés de haut niveau. Pourquoi pas un bonus PME ?

Et tout est à l’avenant dans un grand n’importe quoi. »Baisser les coefficient des matières socialement discriminatoires..... ! Allez dire cela aux profs de français, histoire, philo des toutes les filières scientifiques. C’est en filigrane le renoncement à donner un minimum de culture général à tous.
Lancer un audit des enseignements privés ! Pas des publics qui concernent l’essentiel des étudiants.
Etc.....

Ce texte est important : dans le domaine qu’elle connait le mieux, qu’elle domine humainement et idéologiquement, la gauche plus que partout ailleurs, fait preuve d’un conservatisme corporatiste et idéologique incurable.
Rien sur l’accès des immigrés à des postes d’enseignants titulaires
Rien sur la parité : des quotas pour les sénat et le CAC 40, mais on aura toujours UNE femme patronne d’université ?
Pourquoi des recrutement dans les grands corps sur dossier et plus sur concours conformément à la tradition républicaine ?

Parce que l’enseignement est une des clefs principales de l’avenir, ce programme délirant est à lui seul une bonne raison de renvoyer ces irresponsables à leurs chères études.


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