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 C BARRATIER C BARRATIER 25 août 2011 19:37

Les vieux proberbes évoquaient toujours la présence sur les lieux des galipettes de celui qui tenait la chandelle. Personne n’a rien vu, mais tout le monde raconte. Quel recul !

Assez d’accord avec l’auteur, sauf de considérer DSK comme un économiste. Nous n’avons pas d’économiste sauf les auto proclamés..même si nous avons des prix Nobel d’Economie comme FRIEDMAN, des usurpateurs qui croient à l’économie comme une fatalité dont les politiques doivent être les propagandistes. Une fatalité laissant libres les pillards puissants et organisés. Une machine qui produit des milliardaires en conduisant des millions de gens spoliés au désespoir, à la faim, à la rue, souvent à la mort. Je ne crois qu’à l’économie politique, c’est à dire contrôlée par les élus. Davantage d’Etat, on a fait, on a réussi dans un passé proche.

Ceux qui savent le mieux ce que pensent les socialistes de DSK sont bien sûr les socialistes et pas les intervenants d’Agoravox. J’ai donc cherché, et je dois reconnaître ma surprise.

Les journaux cités font partie de la presse capitaliste. Pour élargir ce pannel , voici donc, pris dans Désir d’avenir, un point de vue socialiste absolument délicieux :

"DSK est-il indispensable au Parti Socialiste : évidemment non !... Il y a 18 Heures, 54 Minutes

Les commentateurs, chroniqueurs, dirigeants de gauche et de droite, économistes, n’ont ces dernières heures qu’une phrase à la bouche, répétée en boucle :

"DSK est indispensable au Parti Socialiste ! Il y a toute sa place ! Son expertise est nécessaire !"

Je pense absolument le contraire.

DSK est un véritable boulet pour le Parti Socialiste.

Passons rapidement sur sa dernière frasque qui a eu pour effet de mettre dans l’embarras et d’affaiblir tout le Parti, de le ridiculiser aux yeux des français, de l’Europe et peut-être du monde, qui a eu pour conséquence de plonger celles et ceux qui le soutenaient dans la peine car, et on les comprend, ils n’ont toujours pas compris comment ni pourquoi un homme de cette trempe a pu tomber si bas en se livrant à quelques galipettes -puisque la justice américaine nous a dit qu’il s’agissait de cela « seulement »- dans une suite d’Hôtel. Quand on compte se présenter aux plus hautes fonctions de l’Etat, on adopte un comportement public ET privé en conformité avec la grandeur de la fonction, à moins de vouloir imiter un Berlusconi.

DSK serait donc, nous assène-t-on, l’économiste dont les socialistes ne peuvent, ne doivent pas se passer.

Observons les choses d’un peu plus près.

DSK est un économiste sans doute de talent mais le talent n’a jamais suffi à éviter les errements. Voire les trahisons idéologiques que le PS et certains de ses dirigeants semblent n’avoir toujours pas voulu admettre.

C’est avec DSK que le libéralisme économique, que le capitalisme financiarisé, que le carriérisme le plus cynique des hauts fonctionnaires à son service ont fait leur entrée rue de Solférino pour ne plus en sortir. Pourtant, ces trahisons ont connu leur première conséquence négative avec l’élimination de Jospin en 2002. Celui-ci ayant l’inconscience d’affirmer un soir que son programme n’était pas socialiste ! Le ver déja était dans le fruit. En 2007, c’est parce que les éléphants du PS ont voulu à tout prix poursuivre dans une dérive libérale suicidaire que Ségolène Royal ne parviendra jamais à imposer ses vues.

Puis vint Nicolas Sarkozy, gestionnaire du vide, Président du mouvement mais pas de l’action. Et beaucoup, y compris deux éminents hommes de gauche, vont sombrer dans l’alliance impossible : Pascal Lamy, nommé directeur de l’OMC, défenseur déclaré du libre échange. Et bien entendu DSK, proposé par Nicolas Sarkozy à la tête du FMI. Un poste où, personne ne le dit jamais, il ne servira strictement à rien sinon à satisfaire le plaisir pervers du Chef de l’Etat.

A rien en effet puisque les pays émergents se méfiaient du FMI au-delà de tout, ceux-ci préférant accumuler des réserves de change plutôt que goûter au prêts du Fonds monétaire. Il faudrait QUAND MEME le faire savoir ! Le FMI sous DSK ne fut rien d’autre qu’une coquille creuse. En revanche, DSK fut, par le biais du FMI, un formidable relais des idées libérales et un allié providentiel des tenants de la financiarisation. Si cet homme-là est indispensable au Parti de Jaurès, quelque chose alors m’échappe. Si cet homme-là peut aider à retrouver l’électorat ouvrier que Ségolène Royal avait réussi à faire passer de 12% (! !) pour Jospin à 24% pour elle, qu’on me le prouve !

(Pour rappel, ce sont les idées libérales du PS, la conversion du parti au « Strauss-khanisme », son détournement du monde ouvrier qui sont allés grossir les rangs des déçus du socialisme et ont fourni les bataillons qui ont permis à la droite de l’emporter en 2007...). C’est pourtant DSK que toute l’intelligentsia et autres « sachant » parisiens considèrenet comme indispensable...

Avec Dominique Strauss-Kahn, plus grand privatiseur de banques tous ministres confondus pendant la Vème, le Parti Socialiste a accepté de se soumettre à la domination sans partage de la pensée économique dominante, celle que depuis des jours un Elie Cohen déverse dans vos cerveaux lors des journaux télévisés et autres émissions de radios. Ce faisant il a trahi sa base, brouillé le message et perdu son crédit. Il a même fait pire en provoquant la division entre les fonctionnaires et les ouvriers qui formaient il y a peu encore le gros de ses militants encartés ! Pourtant, et c’est la un paradoxe étonnant, l’immense majorité des français est opposé au dogme du libre-échange sauvage et incontrôlé, encore plus aujourd’hui qu’il a basculé dans le tragique tant ses résultats sont catastrophiques.

Dominique Strauss-Kahn est indispensable ?... Evidemment non ! Il ne peut plus l’être. Il ne doit plus l’être... A moins de changer... Beaucoup !...

Les théories qu’il a imposées, aidé en cela par la passivité d’un François Hollande pendant onze ans à la tête du Parti Socialiste où il ne fit quasiment rien, ont contribué à la décrédibilisation du socialisme français et à son manque d’audace. Les programmes économiques 2002 et 2007 bétaient, il faut avoir le courage et la clairvoyance de le dire, d’une vacuité affligeante. Il faut dire, à la décharge peut-être de DSK, que ceux qui l’entourent et le conseillent sont issus du Conseil d’Etat ou de la Cour des Comptes, hauts lieux du conformisme économique le plus frileux.

Enfin, et ce n’est pas le moindre, on observe chez DSK et ses amis un mépris affiché pour la démocratie. En effet les Lamy, Trichet (Ex CFDT et PSU) et évidemment DSK affichent une prédilection pour les nominations plus que pour les élections. L’écrasement de DSK par Ségolène Royal a démontré à quel point un Strauss-Kahn était plus un homme de salon qu’un homme de combat. Il ne suffit pas de moucher un Ministre des finances médiocre (Nicolas Sarkozy) un soir sur un plateau de télévision pour faire un bon candidat. N’oublions pas que DSK avaiy=t beaucoup d’admiration pour un Jacques Delors qui, faut-il le rappeler, ne fit pas preuve d’un esprit démocratique lors des débats européens sur le traîté de Maastricht. Jacques Delors était à cette époque à la tête de la Commission européenne.

Alors, quelques semaines avant les primaires de gauche (9 et 16 octobre), quelques mois avant l’élection présidentielle, faisons l’effort de constater que DSK n’est pas indispensable. Bien au contraire, il est l’ « exemple » même de ce qu’il ne faut plus faire, de ce à quoi il ne faut surtout plus croire !

Place au courage, ce courage disait Jaurès, qui est d’aller à l’idéal...

Chris

 

http://www.desirsdavenir.org/participatifs-les-ateliers/en-partage/les-debats-participatifs/4-les-cafes-sego.html

"

 


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