2022 : entre sécession des riches et récession pour tous les autres, quel avenir ?
Il n'est au monde aucun gain, ni trésor, qui puisse assouvir l'appétit de l'avarice
-Pubilius Syrus
Le rapport d’Oxfam pour 2022 vient de tomber, et si les chiffres qu’il contient peuvent nous sembler à nouveau familiers, ils sont toujours aussi révoltants, aussi bien que sans précédent : depuis le début de la pandémie, les premières fortunes de France ont doublé leur richesse. Quant au nombre de milliardaires, il a littéralement explosé, à mettre en parallèle avec le nombre de précaires, voire de « superpauvres », qui a lui aussi bondi. Et, alors que d’un côté on supprime des vols et des emplois par milliers dans l’industrie aéronautique, le nombre de jets privés en cours de commande n’a jamais été aussi élevé, sans parler de celui des superyachts (taille >30 mètres), dont les chantiers navals spécialisés ont vu les carnets de commande se remplir pour les 5 prochaines années.
Les oies se gavent, mais le foie gras est en pénurie
C’est le site Basta ! qui le raconte, dans un article qui a tout du réquisitoire le plus accablant jamais porté contre le capitalisme. Loin du discours glorifiant un supposé « mérite », tout juste destiné, dans les faits, à légitimer un ordre social de plus en plus injuste, déséquilibré, dysfonctionnel, et in fine, insupportable.
Car en effet, qu’y a-t-il de méritoire à exploiter la planète jusqu’à son épuisement, jusqu’à sa destruction ? Qu’y a-t-il de bien, bon, beau et juste à précipiter dans la pauvreté et la précarité des milliards de personnes, au bénéfice d’une infime minorité ? Qu’y a-t-il de sain à faire la morale des « petits pas », du « colibri qui fait sa part » au niveau écologique, à 99% de l’humanité, si c’est pour que quelques privilégiés n’émettent autant de gaz à effet de serre en 15 minutes, qu’un européen moyen en quinze ans, pour la seule et unique gloriole personnelle de pouvoir dire « je suis allé dans l’espace, c’était mon rêve, et merci aux centaines de milliers de collaborateurs (que j’exploite) de mon entreprise d’avoir permis ce rêve » ?
Tout ceci n’est pas seulement injuste, insupportable et inquiétant : c’est aussi devenu grotesque.
Là où les 5 plus grosses fortunes françaises ont doublé leur patrimoine en quelques années, le rapport d’Oxfam nous apprend que « cet accaparement mondial, rapide et considérable, de richesses, est dû notamment à la montée en flèches des cours des actions, à la montée en puissance des monopoles et des privatisations, à la baisse des taux d’imposition pour les ultra-riches, et à la réduction des droits et des salaires pour les travailleurs et travailleuses »…
Alors que de l’autre côté de la lorgnette, 7 millions de personnes, soit 1 français sur 10, dépend de l’aide alimentaire pour survivre…estimons-les heureux, nous dirait sans doute le méprisant de la république, car l’aide alimentaire existe dans notre pays, au moins…c’est effectivement bien pire ailleurs, n’est-ce pas ?
Et c’est vrai : selon les estimations de la Banque Mondiale reprises dans ce rapport, 100 millions de personnes supplémentaires sont passées, en 2020, « sous le seuil d’extrême pauvreté », c’est-à-dire en (sur)vivant avec moins de 1,90$ par jour. Alors qu’au même moment, un nouveau milliardaire sort de son œuf doré toutes les 17 heures en moyenne.
+ 493 ultrariches en 2021 selon Forbes, ce qui porte le total à 2755 ultra privilégiés, ayant, comme nous allons le voir, tous les passe-droits. Alors que dans le même temps, plus de la moitié la plus pauvre de l’humanité, soit 3.1 milliards de personnes, se débat tous les jours pour trouver qui un toit, qui à manger, qui de l’eau potable, ou des soins …
Récession vs sécession
600 millions pièce : c’est le prix moyen d’un superyacht de plus de 30 mètres.
Car oui, il y a concurrence ici aussi : un vulgaire riche, avec son yacht de 20 mètres, ne fait pas le poids face à un Vincent Bolloré et son Paloma de 60 mètres. Et je ne parle pas de l’Azzam de la famille royale Saoudienne, avec ses 180 mètres et sa piste d’hélicoptère, son réservoir d’un million de litres de carburant et son moteur de 94 000 chevaux…qui pollue à lui seul autant qu’une petite ville. Il y a toujours plus gros poisson dans la mer n’est-ce pas…chez les ultra privilégiés aussi.
Et le bilan carbone de tout ce délire de grandeur collectif ? Il est, on s’en doute, absolument désastreux. Le rapport nous apprend ainsi que les jets privés par exemple, qui transportent en moyenne 4 personnes par vol, sont jusqu’à 14 fois plus polluants que les avions commerciaux, et 50 fois plus que les trains. Et leur nombre, là aussi, a explosé en 2021. En parallèle, l’aviation commerciale a elle pris un sacré coup dans l’aile : suppression de vols et de postes par milliers. Doit-on le regretter ? Peut-être pas, si on considère que l’aviation était responsable d’un bon paquet des émissions des gaz à effet de serre et que, pic pétrolier aidant, il fallait sûrement en passer par là un jour où l’autre…mais allez dire cela à un chômeur d’une de ces industries, qui voit l’état arroser d’argent public son employeur licencieur, et en même temps ne rien faire pour lui ?
Et puis, on pourrait se demander, depuis que ces rapports annuels existent, et mettent en lumière leurs turpitudes…cela a-t-il limité l’appétit des super riches ? Cela les a-t-il incité à adopter, eux aussi, un comportement vertueux ? On se doute bien que non : nous parlions du caprice de Jeff Bezos, qui a pu s’offrir un voyage en orbite basse sur le dos de ses centaines de milliers d’employés exploités, et qui a pour ce faire émis sans complexe l’équivalent de 15 ans de CO2 d’un européen moyen en quelques minutes.
Nous pourrions aussi parler de ces 300 superyachts qui, nous apprend le rapport, émettent autant de CO2 que toute la population du Burundi, soit 10 millions de personnes… Le vulgum pecus qui n’a que son salaire pour vivre, et pas de stock options et autres rentes faramineuses, est ainsi permanence culpabilisé, voire taxé, au motif d’un capitalisme qui devrait se verdir toujours plus pour tenter de perpétuer un système à bout de souffle, un système destructeur des écosystèmes, des hommes et du vivant…tandis que ceux qui en profitent vraiment, eux, bénéficient toujours du « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ». Et, comme dans le film « don’t look up », certains nient encore l’évidence, et préfèrent regarder ailleurs, alors que la comète est désormais visible dans le ciel, et qu’elle grossit de plus en plus…jusqu’au bout, jusqu’à l’inéluctable conclusion.
C’est-à-dire : jusqu’à la fin, ce qui ne manquera pas d’arriver tôt ou tard, et plutôt tôt que tard, si l’on poursuit à ce rythme.
Alors on nous incite désormais à acheter un vélo, voire une bagnole électrique, histoire de nous faire croire que vu que plus rien ne sort du pot d’échappement, ça veut sans doute dire que la fabrication de ces nouvelles « technologies vertes » n’impacte pas la planète…et de la même manière, on essaie de nous faire croire que quelques centaines d’ultra riches, au mode de vie complétement déconnecté des exigences qu’ils imposent au reste de la planète, n’impacteront en rien celle-ci.
Enième nouveau mensonge, qui augure bien de ce qu’il est en train de se passer : un futur inquiétant et dystopique, où une minorité de privilégiés se la coulera douce, pendant que la majorité, trop occupée à se battre et se débattre avec des difficultés insurmontables, et avec ses semblables pour survivre, dans un environnement devenu de plus en plus hostile à la vie… oubliera forcément les vrais responsables de son sort…
Quand la fiction rejoint la réalité
Ce qui nous attend ? C’est assez simple en fait. D’un côté une petite minorité « d’élites », de privilégiés, qui pourront se payer la totale : voyages en avions privés, superyachts où le plein du réservoir dépasse souvent le million de dollars, train de vie sans contraintes, avec accès à des produits de qualité (bio, non pollués, sans insecticide, glyphosate et autres saloperies cancérogènes..), une santé préservée… Et, si jamais ça tournait trop mal (dérèglement climatique prononcé, guerres, émeutes voire révolution), des portes de sortie, comme dans le film précédemment cité, voire comme dans d’autres œuvres de Science-fiction du même acabit. Ainsi dans le film Elysium, les ultra riches se sont exilés en orbite, dans une station ultra sécurisée, où l’air et la nourriture sont sains, avec toute la technologie nécessaire pour se soigner…pendant qu’ « en bas », les émeutes pour de l’eau potable, pour manger à sa faim, mais aussi la criminalité, la répression policière et étatique jettent les milliards de pauvres les uns contre les autres.
Ne croyez pas que ça n’est qu’une fiction : les bunkers sécurisés, réservés aux riches, avec exfiltration du lieu d’habitation « en cas d’évènement grave » par une équipe spécialisée, sont aujourd’hui une réalité. Ce site internet en fait même la promotion : il a suffi à Vivos, boîte spécialisée dans ce genre d'assurance-vie pour riches, de récupérer le réseau de tunnels et de bunkers construit par les soviétiques sous la frontière de l’Allemagne de l’Est, du temps de la guerre froide, pour les aménager avec tout le confort nécessaire. Et ça, ça n’est que l’option numéro 1, réservée aux moins riches d’entre les riches. La grosse tendance, chez ceux qui ont vraiment les moyens, c’est plutôt l’achat de dizaines d’hectares en Nouvelle-Zélande, loin de tout, des grands centres urbains comme des centrales nucléaires, avec ranch et/ou bunker ultra équipé, équipe de mercenaires assurant la sécurité, et armée de rancheros élevant un troupeau de buffles et autres bovins, autant que d’immenses réserves de bouffe, histoire d’être bien au chaud, en totale autarcie, dès que la situation s’envenimera suffisamment pour y aller ventre à terre, en hélico ou en jet privé…
De la sécession à l’effondrement
On peut tabler sur un avenir fortement ressemblant à ce que prédisait le film Elysium, avec peut-être moins de technologie avant-gardiste, mais aussi plus de bordel : l’avion sera réservé, comme les meilleurs soins médicaux, à une petite minorité de privilégiés. On peut aussi envisager un contrôle social de plus en plus renforcé et autoritaire, car, comme l’explique clairement François Boulo, ça n’est pas qu’ils avaient tout prévu, oh non, ne leur accordons pas plus de machiavélisme ni d’intelligence qu’ils n’en possèdent réellement ! Ne faisons pas cette erreur : il s’agit juste de perpétuer un système profondément injuste, mais qui leur profite tellement à eux, qu’ils y trouvent et y trouveront toujours leur compte. Ce système profondément délétère, ne se perpétue qu’au prix de lourdes conséquences : créer de plus en plus de pauvres, d’exclus, transférer toujours plus de richesses du bas vers le haut. Et-ceci est crucial- tout cela a un corollaire fort gênant : à mesure que ce ruissellement inversé s’opère de plus en plus, il crée de plus en plus de miséreux. D’où un risque accru d’explosion sociale, un risque de plus en plus élevé, à mesure que le temps passe, de remise en question dudit système.
Il ne leur reste donc plus qu’une seule solution : toujours plus d’autoritarisme, de contrôle social, de flicage, de serrage de vis, de limitation de libertés. Avec, si possible au passage, une bonne dose de « regardez mon doigt qui pointe les immigrés, là bas, et pas la lune des richesses, ici ».
Théorie de la dérive autoritaire exponentielle
On le voit tous aujourd’hui de façon fort simple : pas seulement avec le passe vaccinal, qui en est une éclatante démonstration au grand jour…mais aussi plus simplement en se baladant dans les rues de n’importe quelle ville de taille moyenne : citez un seul endroit où il n’y a pas une caméra en train de vous filmer, ou une antenne GSM en train de vous tracer…citez un seul moment où vous n’êtes d’ailleurs pas surveillés : en surfant sur internet, même pour ceux qui croient être protégés derrière un VPN ? Raté, votre fournisseur d’accès dispose de toutes les métadonnées de connection que vous émettez entre votre « tunnel crypté », et votre ordinateur…et il doit les archiver durant un an, délai durant lequel il peut les fournir à un juge si ce dernier les réquisitionne…sans parler des techniques avancées qui peuvent être déployées par un gouvernement, tel le fingerprinting ou les boîtes noires d’interception, qui permettent d’intercepter absolument tout, cryptage ou pas, et qui sont, bien sûr, utilisées pour « lutter contre le terrorisme » dans le cadre de la fameuse « loi de sécurité intérieure ».
Une telle loi a d’ailleurs déjà été mise en œuvre pour retrouver des activistes du climat, les arrêter et les emprisonner. Alors qu’elles se croyaient protégées en utilisant Protonmail, logiciel qui avait toujours fait sa pub sur « la sécurité de ses utilisateurs », « sa messagerie chiffrée et sécurisée », bénéficiant de la fameuse « confidentialité suisse » (la boite étant localisée au pays du gruyère), car elle assurait un cryptage de bout en bout de toutes les données émises lors d’un envoi de mails. Il n’a pas fallu plus de quelques jours pour que la société Helvète obéisse à l’injonction de la police française, de lui fournir l’adresse IP d’un militant écologiste de « youth for climate », qui avait commis le plus abominable crime terroriste que la macronie eut pu concevoir : il squattait un local commercial du Xième arrondissement de paris, ledit local étant vide et en travaux depuis plusieurs années, pour dénoncer la gentrification du quartier à marche forcée… Le procès des 7 dangereux terroristes arrêtés et identifiés se tiendra en février prochain devant le tribunal correctionnel, pour –je cite le chef d’accusation- « violation de domicile ». No comment.
On eut souhaité autant de zèle pour les fraudeurs fiscaux qui détournent des milliards des hôpitaux publics, des écoles publiques, des finances publiques…
Pour résumer : il n’est aujourd’hui pas un seul endroit où le simple citoyen, qu’il soit coupable de quoi que ce soit ou pas, ne soit à l’abri d’un pouvoir qui n’a d’autre solution pour se maintenir en place que d’user de plus en plus de la surveillance de masse généralisée, et de la répression qui va avec, pour les motifs les plus futiles –terrorisme par ci, situation sanitaire par là…
Car le pouvoir a peur de « sa » population, n’en doutons ici aussi pas un seul instant : comment interpréter autrement les commandes massives d’armements pour la police et les CRS, et ce en pleine pandémie, alors que le fait de demander de simples FFP2 gratuits pour un simple instituteur, ou des purificateurs d’air pour les salles de classe, fait de lui un dangereux irresponsable qui veut ruiner la France ?
Effondrements, guerre, dérive autoritaire : quel scénario ?
Nous l’avons vu, la situation est loin d’être simple, mais pas totalement désespérée.
Mais, comme je n’aime pas rester sur de bonnes nouvelles, j’ai tenté de pousser la réflexion un peu plus loin pour les années à venir.
Non pas que je sois la réincarnation de Madame Irma, ou que je pense que nous allons tous mourir à brève échéance (quoique), mais surtout parce que l’exercice parait tout bonnement impossible à réaliser.
Les récents mouvements de troupes dans la mer de Chine (avec l’apparition près des côtes chinoises d’un sous-marin nucléaire US, fait assez rare pour être souligné), aussi bien que « la révolution avortée » au Kazakhstan de la semaine dernière, sans parler de l’activité fiévreuse à la frontière Ukrainienne…beaucoup d’éléments tendent à faire penser que nous ne sommes pas loin de l’étincelle qui mettra le feu non pas au hangar rempli de barils de poudre, mais plutôt à la plaine remplie d’ogives nucléaires.
Mais -et réjouissons-nous en tant que ça dure n’est ce pas- à chaque fois le joueur d’échecs qu’est Poutine réussit à déjouer les pronostics, aussi bien que la chance qui semble être du côté de la paix. Remarquez que nous ne sommes pas à l’abri d’un coup de folie de la marionnette Biden, manipulée par un complexe militaro industriel qui trouve de moins en moins de débouchés à sa production de plus en plus pléthorique…
Mais ce qui me paraît vraiment, mais alors vraiment le plus immédiat, accessible et pour tout dire plausible, ça n’est pas tant ça, que la longue dégringolade avec des « pointes », des surgissements, des basculements autoritaires de plus en plus poussés.
Longue dégringolade, parce que par exemple, certaines statistiques ne mentent pas.
La mortalité infantile est en train de recommencer à grimper dans nombre de pays, y compris en France, et ce depuis 2014 (source : INSEE, qui nous apprend que ce taux est passé de 3.4 à 3.8 pour 1000 en cinq ans), ce qui tend à démontrer que nous sommes déjà dans une phase d’effondrement. Cette statistique étant, selon les démographes les plus pointus sur le sujet, un signe précurseur d’effondrement des sociétés. Ainsi Emmanuel Todd avait pu « prédire » l’effondrement final de l’URSS rien qu’en étudiant la dégringolade de cette statistique cruciale, en…1976, soit quinze ans avant sa réalisation effective.
Mais attention : qui dit « effondrement » ne dit pas forcément situation à la Mad Max en quelques jours ou quelques mois. Cet imaginaire fausse la réalité, car nous sommes effectivement dans un effondrement multi systémique de grande ampleur, qui est en train de s’étaler sur des années, et qui pourrait se poursuivre sur des décennies. Comme le dit Dimitry Orlov dans son ouvrage phare « les cinq stades de l’effondrement », nous passons par plusieurs stades d’effondrement successifs : financier, économique, politique, sociétal, et, peut-être en dernier lieu, culturel. Seul ce dernier stade remet Mad Max sur le devant de la scène, avec un élan de survie généralisé conduisant les individus à oublier toute norme culturelle et morale –ce qui amène son lot d’horreurs les plus cinématographiques, tel le cannibalisme, ou le tous contre tous.
Entre cet ultime stade et les autres, existent une infinité de nuances de gris, que nous sommes en train d’expérimenter, d’ailleurs : effondrement financier (2008 est-il aujourd’hui fini ? mystère…), effondrement économique (avec maquillage généralisé des statistiques de l’emploi, et de la croissance, en tous points désastreuses), effondrement politique (avec pantomime électorale digne du temps de Brejnev), effondrement écologique (le GIEC n’arrête pas de le dire, mais don’t look up !)… nous y sommes, un peu de tout ça en même temps.
Ouroboros, signaux faibles et répétition générale
Et ce qui choque, ça n’est pas tant ça, car tout le monde sait, au fond de soi, qu’il y a quelque chose de pourri en ce royaume où l’argent est devenu roi. Non, ce qui choque vraiment, c’est que, face à la colère qui gronde, face aux prix qui montent et aux salaires qui baissent, on désigne à la vindicte populaire les éternels boucs-émissaires : juifs hier, arabes aujourd’hui, immigrés de tous temps…
Les vrais responsables ? Eux, ils sont tranquilles. Voire : ils financent ceux qui tendent le doigt, comme Bolloré finance le petit bourgeois Zemmour, histoire qu’il fasse le sale boulot. Histoire qu’il détourne l’attention de là où il eut fallu qu’elle se porte –vers Bolloré et ses comparses, qui profitent goulûment de la crise en siphonnant la richesse de millions d’autres, tout en salopant la planète au passage.
Et le serpent se mordit la queue : nous en revoilà à notre point de départ.
Mais soyons honnêtes : aujourd’hui, face à toutes ces incertitudes, il y a quand même une raison d’espérer.
Une simple, unique, infime raison.
Que nous soyons mal barrés est un fait : mais s’il y en a qui le sont encore plus que nous, c’est bien eux, les ultra-qui-possèdent-tout-et-qui-en-veulent-toujours-plus.
Ils en sont d’ailleurs tellement conscients qu’ils préparent ce qu’ils savent faire le mieux pour relancer leur saloperie de machine : une bonne guerre.
Mais, dans le climat d’hédonisme généralisé qui est le nôtre, je me vois mal toute notre jeunesse, qui n’a jamais connu la guerre, et qui n’a que le smartphone à la main et la consommation à la bouche, partir la fleur au fusil. Et c’est tant mieux.
Je la vois plutôt se mobiliser de plus en plus, au fur et à mesure qu’elle réalisera que la principale victime de tout ceci, c’est elle. Que le principal dindon de la farce, c’est elle. Que le principal débiteur de la crise, de leur crise, ce sera, encore une fois, elle.
Et ici aussi, les statistiques ne mentent pas : plusieurs études démontrent une explosion des tentatives de suicide chez les jeunes.
Cette augmentation, tout à fait significative pour notre pays, l’est tout autant dans la majorité des pays industrialisés. La jeunesse est en train de comprendre qu’il n’y a pas d’avenir pour elle.
Alors le désespoir est souvent ce qui apparait en premier. Ce qui est le plus visible…
Mais on observe ici aussi d’autres signaux plus ou moins faibles : « the great resignation » aux Usa, cette vague d’abandons de poste (4 millions de départs volontaires du travail par mois, 40 millions en dix mois !), qui commence à arriver en europe, au grand désarroi des "zélites" et autres "dirigeants" qui n'y comprennent manifestement pas grand-chose.
Les gens n’achètent plus ce récit, comme quoi « travaillez, et vous réussirez ».
Ils ne l’achètent plus, parce qu’ils ont compris : c’est la fin du deal, de l’adhésion, du « gagnant/gagnant ».
Et (croyez-le ou non) ce phénomène inquiète fortement, voire terrorise littéralement, les moins imbéciles de nos « élites », qui savent très bien ce que cela veut dire.
Un peu plus tôt dans l’année, à l’image de l’augmentation des suicides chez les jeunes, nous avions eu « l’épidémie de forcenés » qui avait vu le GIGN et autre RAID multiplier les interventions.
Autre signal faible.
Tous ces signaux faibles, qui mis bout à bout, nous font envisager quelque chose de beaucoup, beaucoup plus grand. Quelque chose en gestation, en fermentation dans notre pays.
Vous n’avez pas remarqué tous ces radars automatiques qui recommencent à flamber ou à tomber mystérieusement un peu partout sur la route ? C’était quand la dernière fois, déjà ?
Explosion générale
Alors je me lance : le silence résigné, quasi assourdissant des masses, et plus particulièrement des masses françaises aujourd’hui, alors que les coups pleuvent, que les prix explosent, que l'essence atteint des sommets inégalés, que les salaires stagnent, et que ce qu’ils nomment pudiquement « précarité » grimpe en flèche…et ces ultrariches qui offrent, cerise sur le gâteau, un spectacle indécent…Et bien sûr les possédants qui ne veulent surtout rien lâcher. Le patronat, comme le gouvernement, ne veut rien entendre. Fermez-là, la discussion est close, vous avez eu vos 100 balles, de quoi vous plaignez-vous ? A l'heure où l'inflation est galopante, on apprend à l'instant que ouf ! le prix de l'électricitné n'augmentera "que de 4%" en février prochain...nous voilà sauvés !
Un tel niveau de déconnection du réel ne présage rien de bon. Mais il augure forcément quelque chose à court terme. Je pense que tout ceci n’est que le prélude à une explosion sociale sans précédent.
Je ne puis en présager l’issue, surtout vu l’état de préparation quasi militaire de la milice qui a servilement contribué à maintenir ce pouvoir illégitime en place ces 5 dernières années, et que certains osent encore appeler « police ». Mais, quand je dis « sans précédent », j’en escompte déjà la portée : c’est en France que cela se jouera, j’en suis persuadé. La France a toujours été à l’avant-garde des mouvements de masse. Une inspiration pour le monde.
Face à une élection truquée d’avance, et sans espoir de débouché politique, que restera-t-il au peuple français en 2022, ce peuple qui a inventé la révolution, et l’a reproduite à cinq reprises ?
Acceptera-t-il passivement son sort et celui de ses enfants ?
Je ne le crois pas.
L’explosion sera massive, brutale, et sans doute que la répression le sera tout autant.
Elle aura lieu dans l’année qui arrive, et pas plus tard. Car plus tard, ce sera trop tard : ce sera au choix la guerre, ou l’effondrement. Voire les deux.
Quitte à se lancer, allons-y jusqu’au bout : je pense qu’elle aura lieu à la rentrée 2022, juste après l’élection de la nouvelle marionnette de la finance, et juste pendant la septième vague. A moins que ça ne soit la sixième. En tout cas, sûr et certain, ce sera lorsque les médias commenceront à parler de la cinquième injection obligatoire, sous peine de désactivation d’un pass vaccinal tellement efficace qu’il aura du mal à contenir au choix « la vague », le « raz-de-marée », le « tsunami » ou appelez-le comme vous voulez…qui déferlera de nouveau, « hélas », sur notre pays. Cette répétition quasi obligatoire et continuelle d'une épidémie qui devait "se finir avec la majorité de la population vaccinée", répétition préparée et renforcée par un passe vaccinal inefficace et ségrégationniste, finira par taper sur les nerfs de la majorité des français, qui refuseront purement et simplement les mesures restrictives.
A ce moment-là, et en l'absence de mesures fortes sur les salaires et l'emploi, notre pays connaitra un taux de pauvreté jamais atteint. Au sortir de l'été, les miséreux se compteront par centaines de milliers supplémentaires chaque semaine, victimes des licenciements et de l'appauvrissement par grignotage continu du pouvoir d'achat à cause de l'inflation, sans aucune réelle mesure pour préserver les français des diktats du 4eme reich européo-allemand. il faudra toujours "rembourser la dette" qui ne cessera de se creuser...
A ce moment-là bien sûr, l’hôpital public se sera déjà effondré, tout comme l’éducation nationale (et de nombreux autres services publics indispensables, sous pression continue depuis deux ans, sans moyens supplémentaires et étranglés par des budgets sans cesse réduits).
Non pas à cause des trois malades du variant Theta Prime qui se battront en duel dans les services de réa, ou des gamins qui seront devenus un réservoir endémique de Covid, mais bien à cause des criminels qui nous gouvernent, et qui s’emploient jour et nuit à saccager tout ce qui n’est pas encore privatisé, et livré aux appétits de leurs sponsors. Vous voyez de qui je parle ? Oui oui, de ceux qui se baladent en super yachts…zavez saisi le truc !
Blague à part, je pense sincèrement que l’année 2022 sera un bon cru.
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