27 septembre date-clé du Mouvement démocrate
Le Mouvement démocrate est plutôt né dans la douleur. Mise à part l’élection présidentielle qui a vu Bayrou devenir le 3e homme avec 18,57 % des voix, suivie de la volonté de l’ensemble de l’UDF par un vote majoritaire au conseil national représentatif de l’ensemble des militants et instance légale de ce parti (1 500 votants et unanimité moins 4 voix) le 10 mai 2007 - et ce contrairement aux affirmations des fuitards et autres traîtres - de se transformer en un nouveau parti, ce qui fut fait par un nouveau vote le 30 novembre après un nouveau conseil national extraordinaire permettant par modification des statuts la constitution le 1er décembre 2007 du Mouvement démocrate, donc mise à part cette élection ce qui a suivi a été un chemin de croix.
Le MoDem est parti de la volonté de François Bayrou d’enterrer définitivement toute dépendance à partir d’un socle ancien et d’un très long mouvement de pensée en fusion avec un apport de sang neuf. Le système électoral est tel que le tout début fut catastrophique par la fuite (on en a vu les raisons ici) d’une part des élus pour sauver leur siège, et ensuite quelques départs, pas si nombreux, mais sans cesse remis sur le tapis par la presse complice et distillés comme un poison lent au cours du temps. Ce qui fait que l’on a traîné pendant plus d’un an la même information répétée à l’envi d’élus qui quittaient le MoDem, mais si on fait la somme de ceux-ci cela ne représente que rien : Cavada, Arthuis, Bourlanges, Arthuis, Gibaut et sur le départ Mercier. En face, 2 500 élus et 60 000 militants. En face des arrivées comme Cap 21 avec Corinne Lepage, venant des verts comme Jean-Luc Bennahmias et récemment Jean-François Kahn. Les législatives furent une Bérézina. Les municipales qui ont suivi furent également difficiles bien que le score général là où le MoDem a présenté des listes a tourné vers les 15 % et plus de 13 % là où le MoDem avait des candidats pour les cantonales. C’est donc loin d’un effondrement. C’est même un exploit pour un parti jeune, en pleine structuration, dans les turbulences terribles à la suite des législatives, dans l’atmosphère de poudre avec tant de boulets tirés sur lui, avec un afflux inimaginable dans l’ancienne UDF de nouveaux adhérents, motivés, mais turbulents et inexpérimentés. Aux conditions difficiles se sont ajoutées de la pagaille, des impatiences mal maîtrisées, des ambitions nouvelles. Et les municipales, si l’idée de dire que c’était une élection locale et qu’à élection locale solution locale, ont montré une réalisation qui fut pour le moins aléatoire et mal comprise pour ne pas avoir décidé d’une règle claire pour l’entre deux tours. En effet, des associations ici avec le PS et là avec l’UMP au premier tour selon la valeur de l’efficacité de l’équipe municipale se tenait, c’est entre les deux tours que cela a donné lieu à un foutoir exponentiel et peu compréhensible. La règle eut dû être : alliance au premier tour selon les circonstances locales et maintient au second tour quand la liste était indépendante et si cela était possible. L’organisation a été un péché de jeunesse, cependant il a fallu mettre en place à toute vitesse tant de listes que cela excuse un peu les erreurs.
Peut-on dire que le pire est derrière pour ce mouvement ? Il y a plusieurs réponses à cela. D’abord, le MoDem manquait d’organisation et il y avait en son sein des tensions. Aucune de ces tensions ne pouvait se régler sans un arbitre clair : l’élection. Ce 27 septembre était le jour national des élections primordiales pour le Mouvement démocrate, élections pour la mise en place des structures départementales. Trois sortes de liste se présentaient :
- une liste collégiale pour la présidence : 5 futurs dirigeants ;
- une liste du conseil départemental qui détermine la politique locale ;
- une liste pour la convention nationale qui au niveau national détermine la politique du mouvement.
Les deux dernières listes avaient un nombre proportionnel de colistiers aux adhérents du département. Pour exemple, dans le Rhône, il fallait 140 noms respectant la parité pour la convention nationale et 165 pour le conseil départemental et ce pour 2 700 adhérents.
Cette élection est la dernière étape de la naissance réelle du MoDem. L’organisation se met en place. Ces élections ont été un succès de la démocratie interne. Il y avait trois cas de figures : des départements avec une seule liste, peu nombreux, des départements avec une véritable compétition et deux listes, la majorité et quelques rares cas où il y avait plus de deux listes et quelques départements où la guerre faisait rage. Alors qu’habituellement ce genre d’élection (tout au moins au sein de l’UDF) avait un taux de participation de 10 à 15 % il s’est élevé à plus de 30 %. Ce qui a été étonnant c’est que cela a aussi accéléré le renouvellement des réadhésions, et comme le règlement l’autorisait pour ceux qui étaient adhérents depuis plus d’un an, de pouvoir réadhérer jusqu’au jour du scrutin, le 27 septembre même. Cela a une double signification : 1 que ces élections ont intéressé les militants et 2 cela contredit que ce mouvement n’a été qu’un soufflé puisque l’engagement, loin de s’essouffler, se renforce. Il devait y avoir une attente qui aura ainsi été comblée.
Ces élections sont importantes, car si elles n’éteignent pas complètement des querelles internes, elles déterminent de façon non contestable qui a gagné. Elles sont faites de telles sortes que le résultat est fusionnel et que, lorsqu’il y a deux listes, les vice-présidences se partagent entre les deux listes et les conseillers départementaux et les conventionnels nationaux sont répartis à la proportionnelle. Cela est logique puisque tous appartiennent au même parti, ce n’est donc pas un affrontement idéologique, mais plus une compétition de personnes et de méthode de fonctionnement. Ces élections vont avoir le double avantage de pacifier le mouvement et surtout de mettre enfin sur les rails une organisation fonctionnelle. Après plus de dix mois, le Mouvement démocrate se met réellement en ordre de bataille. S’il restera quelques accrocs, les trouble-fêtes vont très rapidement être mis en minorité car la volonté générale, et de façon écrasante, est à l’apaisement et à la volonté de travailler ensemble. Les trublions s’excluront d’eux-mêmes. Et si d’autres élus décidaient de partir, cela n’est plus qu’un problème négligeable. E je vais prendre l’exemple du Rhône où aucune des deux listes ne voulait se réclamer de Michel Mercier, pourtant ancien président du département de l’UDF puis du MoDem jusqu’en janvier 2008, vice-président et trésorier du Mouvement démocrate. Ainsi lui qui est le prototype du petit magouilleur d’arrière-salle, l’arrangeur des coups tordus, du notable établi qui croit que tout lui est dû et que ses arnaques sont de la stratégie de haute volée, lui qui veut être ministre, qui hésite entre la poire et le fromage, n’était-il non seulement pas le bienvenu, mais mis complètement de côté. On disait bien qu’il soutenait en sous-main une liste qui a fait 43 %, ce qui clôt définitivement son échec. Vous imaginez donc bien que si ce n’est officiellement en tout cas cela l’est pratiquement, Mercier est mis hors du MoDem du Rhône. Ce n’est plus lui qui le quitte, mais la démocratie interne qui le met out. Alors qu’il décide un jour de rejoindre le NC, grand bien lui fasse. Il n’est qu’un poids pour le Mouvement démocrate et en aucun cas une force active et positive.
Ces élections sont un succès pour le Mouvement démocrate car elles prouvent qu’il a su - enfin - s’organiser, que les querelles internes vont s’apaiser, qu’il sera en ordre de bataille pour les prochaines échéances, a priori - quoiqu’il fasse se méfier - favorables à notre Mouvement : les élections européennes. Cela a aussi l’avantage que les militants vont se sentir réconfortés, et que l’énergie de division va se transformer en énergie d’action. Evidemment, la suite va dépendre de la capacité des équipes qui vont diriger les mouvements locaux à organiser, développer, agir et communiquer, et il se peut bien qu’il y ait ici ou là des médiocres, des opportunistes, des incompétents, des nuls, mais la majorité sera positive et les idées générales du MoDem qui sont diffusées nationalement rejaillira localement.
Enfin, il est de plus en plus clair que le MoDem est devenu incontournable et devient peu à peu majeur dans le paysage politique français. Cela se voit à de petits signes. Cela vient aussi du fait que, depuis le mois de juillet, le MoDem et François Bayrou ont été présents de façon assidue et forte : le RSA, Edvige, Tapie entre autres. La victoire sur Edvige démontre qu’un combat n’est pas perdu d’avance, même si on n’a que trois députés. Evidemment, Bayrou avait été précédé le 3 juillet par Corinne Lepage et de très nombreux autres personnalités et groupes ou associations étaient intervenus. On peut dire que Bayrou a emballé la machine et cela lui a donné un poids supplémentaire. Je crois que, de plus, sa lettre à l’ensemble des maires aura apporté au MoDem une nouvelle aura. Aujourd’hui, la pétaudière du PS n’est non seulement pas retombée, mais elle s’est aggravée. On voit Moscovici, prétendant crédible se ranger derrière Delanoë. On voit les tergiversations de la mairesse de Montpellier qui change de cheval comme de paire de chaussures (on les appelle paraît-il les poissons volants, ces barons qui changent de leaders). On voit une bataille d’Amazones entre Royal - et ma foi elle m’a subjugué en jeannette Bisounours. J’avoue que je suis ébahi du : aimez-vous les uns les autres. Il y en a un qui a joué à cela il y a 2000 ans et il a mal fini, et qui fait la danse des canards au Zénith - et Aubry qui lui envoie des boulets de canons. Le PS était déjà éclaté avec quatorze candidatures, il devient illisible avec des ralliements improbables. Sans aucune volonté de dénigrer gratuitement : le PS c’est exactement l’expression qui dit qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Enfin, moi, je n’y comprends rien. Ce qu’il y a de certain c’est qu’à court terme c’est devenu pire maintenant qu’il y a trois semaines. Ceci dit, c’est un parti puissant avec beaucoup d’élus, une machine de guerre et un leader issu du congrès de Reims peut remettre tout cela en marche. Le pire pour eux n’est pas certain, mais il y a de sacrés trous dans la coque. Ils sont un peu dans la position du Titanic, mais rien n’est perdu. La politique est une fille que personne n’emprisonne. Elle fait bien ce qu’elle veut. D’autant que l’on revoit au loin DSK qui a été laissé tombé par ses amis qui se sont ralliés ici et là, qui repointe son nez par sondage interposé et par sa position de roi de la monnaie en pleine crise financière mondiale. Il va être un virus venu de l’extérieur. Enfin ce que l’on peut affirmer c’est que les éléphants ont enterré les rénovateurs : Moscovici, Valls, etc. : à la trappe et celles qui combattent, Royal et Aubry, ont été ministres il y a bien longtemps. On ne peut pas dire qu’elles soient du sang neuf. Bayrou non plus, exact. Cependant, il n’y a pas pour l’instant au MoDem des Valls ni des Moscovici.
Dans ce grand bazar et cette cacophonie socialiste qui parle plus de place que d’idée (même si le PS n’en est pas dépourvu) et, pour l’instant, le Mouvement démocrate est reconnu comme une voix que l’on entend à nouveau, une voix cohérente et forte. Et dans le désastre financier qui s’annonce - là aussi le pire n’est pas certain - le discours constant et ancien de Bayrou contre une société qui a engendré cette crise devient crédible. Le signe dont je parlais est que justement le leader du MoDem a été interrogé par Les Echos le 25 septembre dernier et hors le fait que ce journal économique donne une place importante prouve que celui-ci devient crédible à être interrogé dans ce genre de média spécialisé, ce qui lui affine une stature de chef d’Etat, ce qu’il dit est fort intéressant. Et dans la continuité, la jeune radio-TV d’économie BFMTV l’a interrogé une heure le dimanche 28 septembre ce qui lui conforte sa place incontournable et sa crédibilité en matière économique.
En conclusion, ce 27 septembre est une des dates les plus importantes du Mouvement démocrate avec celle du 1er tour des présidentielles, celle du 10 mai, celle du 30 novembre et du 1er décembre 2007.
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