A nos Zemmour !
Haineux ++, parangon de l’extrême-droite empestant les années 30… Pour qui n’aurait pas suivi les récents progrès du langage, et, vierge d’a-priori, éprouverait la curiosité d’évaluer par soi-même notre punching-ball national, quelle surprise ce serait ! Quelle perte de ce repère qu’est le sens des mots…
Des mots, même détournés, la fonction première est de permettre la communication. Ecoutons donc, sans étouffer son propos sous des huées de circonstance, Eric Zemmour, sur CNews, face à Mohammed Sifaoui, lors du premier ‘Face à l’info’ (émission que n’ont pu empêcher d’éminentes personnalités tels l’empoisonneur Nutella ou Valérie Trierveller).
Sur l’islam, en substance, et en réponse à Sifaoui qui lui reproche de prendre les textes au pied de la lettre et de mettre les musulmans dans un même sac :
Z. -Quand Voltaire parle d’écraser « l’infâme », c’est au catholicisme qu’il s’en prend. Il ne rêve pas d’exterminer les catholiques. Je n’ai rien contre les musulmans en tant que personnes. Je parle d’une idéologie.
S. -Il y a des courants différents : le salafisme, qui défend un islam littéraliste,- le seul que vous connaissiez-, le wahhabisme, le soufisme… L’islam, c’est ce qu’on en fait. Et vous n’êtes pas légitime pour en parler. Moi, si.
Z.-Les soufistes sont minoritaires. L’islam est un principe politique…
S.-… et spirituel !
Z.- Spirituel et politique, qui régit la cité.
"Il est en contradiction avec la devise Liberté, égalité, fraternité. Pas de liberté : nos actes sont régis par le dogme. Pas d’égalité ni entre hommes et femmes ni entre musulmans et non-musulmans (ces derniers relégués à l’état inférieur de dhimmis)… Quant à la fraternité, elle ne concerne que la Oumma (la communauté des musulmans).
Et de tenter (au milieu du capharnaüm des interruptions) de citer une ou deux sourates appelant au meurtre des juifs et des chrétiens, sourates connues, revendiquées par les « littéralistes » - qui s'y réfèrent pour nous détruire, tout de même -, et que d’autres voudraient restituer dans un contexte millénaire.
Question candide : pourquoi, s’il s’avère que des textes suprémacistes menacent notre civilisation et notre petite santé, d’assez fins critiques du sujet ne peuvent-ils s’entendre pour les dépiauter, en proposer des amendements, éclairer le débat, au lieu de s'entre- lyncher ou d'appeler au boycott des rares voix qui s'élèvent ?
Il est à noter que le seul à ne pas répondre aux contre-arguments par l’injure est précisément celui dans lequel nos amuseurs des prime time voient une réincarnation de Goebbels.
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