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A Paris, on se moquait autant des usines à cochons allemandes que l’état major français de 1940 des panzer divizions

François Hollande débordé et conspué au Salon de l’agriculture désigne les responsables de la crise : la grande distribution. Manuel Valls s’en prend à la commission européenne et aux réformes…voulues par la France. Quelques coups de mentons mussoliniens du premier ministre n’effaceront pas la responsabilité de nos politiques.

 

 

La fin de la politique agricole régulatrice

La crise agricole actuelle est largement due à l’effondrement des cours dans un contexte où la Politique agricole commune a abandonné toute action régulatrice des marchés. La responsabilité incombe largement à l’incompétence de ceux qui ont eu en charge la question agricole en France : Bruno Le Maire et Stéphane Le Foll . Le choix libéral n’était pas inéluctable et pendant quarante ans la France s’est battue pour une Pac régulatrice des marchés.

L’Etat français, dans le cadre de l’Union européenne, s’est privé d’outils pour réguler l’activité agricole. Par exemple, les quotas laitiers, instaurés en 1984, ont permis de contrôler la production laitière pendant une vingtaine d’années. Afin de juguler la surproduction, l’Europe met en place des quotas laitiers en 1984. Par la suite, les oléagineux et les céréales sont soumis à des « quantités maximales garanties » au-delà desquelles le soutien est réduit.

Des mesures structurelles sont également instaurées : incitation financière au gel volontaire des terres ou à la cessation d’activité des agriculteurs âgés, programmes d’extensification de la production, primes à la diversification…

En 1984, le Conseil européen de Fontainebleau instaure le principe de la discipline budgétaire. Ainsi, les dépenses agricoles ne pourront pas augmenter plus vite que les ressources propres de la Communauté.

Conduite par le commissaire irlandais MacSharry, la réforme de 1992 poursuit l’objectif de résorber durablement la surproduction et les dépenses de la PAC, mais aussi de conclure le cycle de négociations commerciales lancé en 1986 dans le cadre du GATT (« Uruguay round ») avec les partenaires extérieurs de la Communauté.

Elle s’attaque alors directement au système des prix garantis : ceux-ci subissent une forte baisse, les producteurs recevant en contrepartie des aides directes sous forme de primes à l’hectare ou à l’animal. Une partie de leur exploitation doit être mise en jachère obligatoire. La protection douanière et les subventions à l’export sont considérablement réduites.

La réforme introduit également des mesures incitant les producteurs à utiliser des méthodes plus respectueuses de l’environnement.

Ces mesures parviennent à limiter la production et à assurer la compétitivité de l’agriculture européenne au niveau mondial par un rapprochement avec les prix mondiaux. En revanche, la compensation de la baisse des prix garantis par des paiements directs ne diminue pas les dépenses de la PAC (il ne s’agit que d’un transfert de charges du consommateur au contribuable).

 

Dans sa vision libérale, l’Europe a décidé depuis 2008 d’arrêter ce système.

Fini les quotas et les mesures d’incitatives, on va pouvoir produire, surproduire La France ne mesure pas la conséquence de la suppression des quotas laitiers acceptée en 2008 par Bruno Le Maire

« Sur la question des quotas, je suis pragmatique. La France s’est vue accorder un quota de 25 milliards de litres cette année et nous ferons 23 milliards de litres. La question qui se pose est : est-ce que les quotas sont la solution à la crise du secteur ? », s’est interrogé Bruno Le Maire.
« Ce que je veux, c’est réguler la production pour assurer un revenu stable et décent aux producteurs. Il ne faut pas s’accrocher à des formules magiques. D’ailleurs, il n’y a pas de formules magiques », a-t-il ajouté.
« Oui, c’est une inflexion », a-t-il dit. La France était jusque-là avec l’Allemagne et l’Autriche l’un des seuls pays européens à ne pas se résoudre à la fin des quotas prévus pour 2014-2015.
« On ne dépense jamais trop pour un secteur stratégique (…) La régulation de la production est nécessaire car le secteur agricole et agro-alimentaire est trop stratégique pour être laissé aux forces du marché », a-t-il insisté en concluant sur l’intérêt de « faire dans le secteur agricole ce que nous avons fait dans le secteur financier. Cela sera notre fil rouge pour la réforme de la PAC en 2013 ».

Bruno Le Maire s’est lourdement trompé.

Stephane Le FOLL N'A PAS FAIT MIEUX « C’est un choix de libéralisation, on ne va pas revenir dessus », indiquait le ministre en 2015. « Mais on a permis aux producteurs de s’organiser entre eux et maintenu un filet de sécurité avec la possibilité d’apporter des restitutions (dédommagements) en cas de détérioration grave du marché ».

Alors que plusieurs pays du Nord, dont l’Allemagne ou les Pays-Bas, optent pour des fermes à grande échelle et l’industrialisation de la production, en France les producteurs ont été encouragés à se regrouper en Gaec, les groupements agricoles d’exploitation en commun, rappelait -t-il.

« Loin des fermes-usines, on arrive ainsi à des groupements de 400 vaches capables de produire jusqu’à un million de litres. Mais chacun reste en capacité d’assurer son autonomie fourragère. Ce système permet de se satisfaire d’une rentabilité plus faible que dans le cas des fermes-usines qui nécessitent d’importants investissements ».

En comparaison, le modèle des fermes industrielles ne lui paraît pas une garantie d’avenir. « Le gigantisme fait peser de graves risques sanitaires sur le troupeau et l’exploitation reste étroitement dépendante de la volatilité des prix de l’alimentation animale », fait valoir le ministre.

Le Foll se trompait lourdement…

Ce qui est vrai pour le lait vaut également pour les autres secteurs. La nouvelle Pac accorde des aides directes à l’hectare sans distinguo de production et plus l’exploitation est vaste plus elle touche. L’objectif est clair pousser à produire plus.

Cette libéralisation a permis d’augmenter la production de lait jusqu’à devenir excédentaire. Cela a entraîné une baisse des prix. Dans le secteur alimentaire, il suffit d’un léger surplus de production pour que les prix s’effondrent.

La fin des quotas laitiers a poussé à la surproduction laitière, au gigantisme des exploitations. Les cours du lait ont accompagné le processus jusqu’au moment où ils se sont retournés puis effondré. Le phénomène a impacté la filière de la viande, car des vaches laitières ont été mises à la réforme, c’est-à-dire vendues aux abattoirs pour leur viande. Dans le même temps, les débouchés se sont réduits, notamment à cause de la baisse de la consommation de viande.

 

Les cours se sont effondrés et en premier ceux du porc car l’offre a explosé

Les prix du porc sont fixés au marché au cadran de Plérin en Bretagne, qui est le marché du porc breton. Le prix est fixé pour 18% de l’élevage français. Il sert ensuite de référence nationale. « Le jeudi, les abatteurs (industriels) achètent aux éleveurs et c’est ainsi qu’est fixé le prix, par une confrontation directe entre l’offre et la demande comme en salle des ventes. On est aussi sur un marché européen. Il y a de la concurrence. Le prix dépend de l’offre et de la demande.

L’offre a explosé particulièrement en Allemagne AU Danemark et en Espagne. La logique est clairement productiviste avec l’apport d’une main d’œuvre étrangère très bon marché venu du Maroc ou de l’Est.

L’agriculture productiviste française ne fait pas le poids : rigidités du marché du travail, normes écologiques handicapantes.

Les grandes exploitations connaissent cependant une période de croissance. Ces dernières années des fermes-usines ont même fait leur apparition, provoquant la colère des syndicats agricoles. Ainsi, selon la Confédération paysanne, près d’une trentaine d’exploitations géantes sont en projet sur le territoire. Parmi elles, une ferme de 250 000 poules dans la Somme, 125 000 poulets dans le Vaucluse, ou encore 23 000 porcelets dans les Côtes-d’Armor. La plus médiatique reste la ferme des 1 000 vaches dans la Somme.

La logique européenne contraint l’agriculture à adopter ce modèle ou à disparaitre… Nos hommes politiques ignoraient-il que la France n’était pas prête à ce grand tournant, d’ailleurs le pouvait-elle avec les rigidités de son marché du travail et les normes écologiques uniques au monde qu’on lui impose.

Le choix du marché c’est le choix des exploitations avec 1000 ou 2000 vaches, le choix des ogm. On assume ou on ne fait pas.

Les Allemands assument : ce sont des écolos qui remplacent le nucléaire par le charbon et démultiplient les gaz à effet de serre. Ils assument également dans le domaine agricole avec leur production de graines de soja écologiques en usine. Les Danois sont également des écologistes mais à leur manière, avec des éoliennes et de l’énergie propres plantées au milieu de vastes étendues de lisier de cochon. Nous nous sommes des écolos normatifs avec tout plein de contrôles .

La logique du marché n’est pas elle de l’agriculture à la José Bové et nos politiqués ont contraint notre agriculture à affronter le marché en portant Jean Vincent Placé sur le dos.

La logique du marché conduit une spécialisation des agricultures en fonction de leurs avantages compétitifs (les porcs au Danemark, le blé dans le Bassin parisien, l’arboriculture dans les pays du Sud…)

L’agriculture en France reste dominée par les petites structures. Si, au-delà d’un seuil minimal, la taille n’est pas en soi un élément déterminant de la performance des exploitations, elle tend toutefois à le devenir avec l’adoption de nouvelles pratiques culturales et l’évolution vers de grandes structures observées dans plusieurs pays. Il s’agit notamment de nouvelles techniques reposant sur des matériels sophistiqués et très informatisées en productions végétales, d’automatisation en production animale. Les économies d’échelle sont par ailleurs plus manifestes dans les industries de première transformation et l’internationalisation limitée des groupes agroalimentaires français (en dehors du sucre et de quelques secteurs) sont un facteur de faiblesse, dans un environnement de plus en plus dominé par des entreprises mondialisées. Une réglementation plus contraignante et un coût du travail plus élevé sont souvent considérés par les organisations professionnelles comme un désavantage comparatif pour la France. Les écarts de coût du travail sont cependant très significatifs dans des secteurs à forte intensité en main d’œuvre (fruits, légumes) ou dans la première transformation animale avec des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, et plus encore la Pologne ou l’Afrique du Nord.

Sur la période récente, l’Allemagne a accru sa part dans les exportations mondiales de produits agricoles et agroalimentaires. En viande porcine, l’Allemagne avec 4 millions de tonnes équivalent carcasse a vu sa production croître de 30 % depuis 2000, alors que la France, avec 2 millions de tonnes, a vu sa production diminuer de 5 % sur la même période. La France est déficitaire vis-à-vis de l’Allemagne (le solde français avec l’Espagne s’est davantage dégradé encore). En lait, tandis que la France n’a pas atteint son quota national de production pour la campagne 2014- 2015 (sous-réalisation de 3,5 %, sur fond d’une baisse de 4 % de la collecte de lait), l’Allemagne dépassait le sien de 3,7 %. Elle exporte aussi plus de fromage que la France. En produits transformés, la France est derrière l’Allemagne sur tous les marchés d’export à quelques exceptions près. Les abattoirs allemands transforment désormais les porcs de plusieurs pays voisins avant d’y réexporter la viande, alors que le bas taux d’utilisation des abattoirs français contribue à leurs faibles marges.

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ce décalage entre France et Allemagne. La proximité géographique et logistique avec des marchés de consommation dynamiques en est un. L’élargissement a mis l’Allemagne au centre de l’Europe, « éloignant » d’autant la Bretagne, et c’est sur les marchés d’Europe centrale que l’écart de position commerciale avec la France s’est creusé. Les exploitations agricoles moyennes sont d’une taille assez similaire en France et en Allemagne. Néanmoins, les grands domaines de l’est de l’Allemagne, récemment modernisés et ayant pris le pli d’une agriculture industrielle, constituent des concurrents de premier ordre. Ces industries ont bénéficié d’investissements massifs dans des nouvelles unités de production après la réunification, et elles sont davantage robotisées qu’en France . Elles procurent en particulier aux laiteries et aux abattoirs de la matière première bon marché. Alors que les productions les plus intensives en main d’œuvre ont souffert en France depuis dix ans, elles se sont au contraire développées en Allemagne (mais aussi en Espagne et dans les pays d’Europe centrale.

Dans la production de fruits et légumes et l’horticulture, le coût horaire moyen du travail serait une fois et demie plus élevé en France qu’en Allemagne (12,4 et 7,90 euros de l’heure, respectivement, en 2013) . Dans l’abattage et la découpe de viande, les comparaisons sont potentiellement faussées par le recours massif en Allemagne aux « travailleurs détachés », qui ne sont pas comptabilisés dans les chiffres d’emploi. Une fois ce facteur pris en compte, le coût du travail moyen apparaît là encore de l’ordre d’une fois et demie plus élevé en France qu’en Allemagne. L’Allemagne a utilisé les énergies renouvelables pour subventionner ses exploitations agricoles. Ainsi, les agriculteurs allemands recevraient chaque année près de 9 milliards d’euros pour leur production d’énergie renouvelable, biomasse et photovoltaïque . Le fort développement du programme biogaz, grâce à des tarifs de rachat élevés, est tel qu’une partie non négligeable du revenu des agriculteurs provient de cette ressource qui, en outre, réduit considérablement leurs problèmes de trésorerie

Les faiblesses françaises ne concernent pas seulement l’agriculture mais la filière dans son ensemble.

 

LA GRANDE DISTRIBUTION EST-ELLE COUPABLE ? Le gouvernement dénonce la loi Sarkozy de modernisation de l’économie et entend imposer la présence des agriculteurs dans les négociations entre distribution et industriels. Est-ce compatible avec les règles européennes de libre concurrence ? Non. Est-ce utile ? NON.

En France, les distributeurs, les grandes surfaces, jouent le jeu pour la viande fraîche, ils achètent français. Mais les salaisonniers qui utilisent 70 % du porc pour la transformation trouvent de la viande 15 à 20 % moins cher dans les pays voisins. Pour la première année, l’export et l’import de porc en France sont au même niveau.

Cette insuffisance de grandes structures concerne d’ailleurs tout autant l’industrie agroalimentaire, ce qui contribuerait (selon les études) à nuire à sa compétitivité. En France, il n’existe pas suffisamment de structures qui seraient équivalentes aux « global players » américains, brésiliens ou chinois. Ainsi, par exemple, dans le secteur de la viande, les principales entreprises françaises – Bigard pour la viande bovine et Cooperl pour la viande porcine – ont une taille bien inférieure à celle des géants américains, brésiliens ou chinois ou sont bien moins internationalisées que certains groupes européens comme Vion (Pays-Bas) ou Danish Crown (Danemark).
Trois économistes de renom, Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie à AgroParisTech et chercheur associé au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), Lionel Fontagné, professeur à l’université de Paris I, et Sébastien Jean, directeur du CEPII et directeur de recherche à l’INRA, ont publié au mois de décembre dernier deux études complémentaires pour le Conseil d’analyse économique (CAE), une structure placée auprès du Premier ministre. Celle-ci s’inspire du Council of Economic Advisers aux Etats-Unis, composée d’économistes qui conseillent la Maison Blanche. La première de ces études est une note intitulée L’agriculture française à l’heure des choix. Elle fait le point sur la situation du secteur agricole français en expliquant qu’en dépit d’importants soutiens publics, les résultats sont globalement insatisfaisants, que ce soit en termes d’évolution de l’emploi, des revenus, de la compétitivité ou de son impact environnemental. La seconde étude est un focus, dont le titre est Comment expliquer les contre-performances de l’agriculture française ? et qui tente d’expliquer pourquoi ces résultats sont si décevants.

Que doit-on en retenir ?

Une agriculture largement subventionnée, mais dont les résultats sont insatisfaisants

L’agriculture française bénéficie d’un fort soutien public. Les auteurs évaluent ainsi les« transferts directs » à 30 000 euros pour chacune des 320 000 exploitations. Ils classent également parmi les soutiens publics des exonérations et déductions fiscales, la protection douanière vis-à-vis de certaines importations agricoles, ou les compensations liées au fait que les cotisations sociales des agriculteurs ne permettent pas de couvrir l’ensemble des dépenses du régime agricole. Au total, ces aides représenteraient en moyenne 84 % du revenu agricole d’une exploitation. Ce montant serait encore plus élevé dans le secteur du lait (89 %) et a fortiori dans les secteurs bovins viande (169 %) et ovins caprins (198 %). Les auteurs donnent à ce titre l’exemple extrême d’un élevage ovin des Alpes qui perçoit 59 000 euros de transferts publics alors que le revenu net de l’exploitation est inférieur à 19 000 euros.

Le modèle agricole français ne pouvait survivre au choc des marchés et il est aujourd’hui pathétique de voir la classe politique française chercher à remonter le temps pour revenir dix ans en arrière. Que demandent Le Foll et Vals aujourd’hui à nos partenaires européens ? le retour à une PAC régulatrice, celle que la France a sacrifié lors des rendez-vous de 2008 et de 2013. Que penser de ces étranges pratiques ciblant la distribution, elles sont illégales et la commission devrait très vite sévir.

Les fameuses tables rondes regroupant les industriels, les producteurs et la distribution pour déboucher sur des ententes sur les prix sont totalement en contradiction avec la politique européenne de la concurrence. Affligeant ….

 

 Et l’embargo RUSSE sur les produits alimentaires a également eu un effet redoutable. 

« Les emmerdes, disait Jacques Chirac, ça vole en escadrille », et cela vaut aussi dans le domaine agricole. En 2014 l’Union européenne pousse l’Ukraine à choisir entre elle et l’Union économique poutinienne. La crise commence à l’Est .Pour punir Poutine d’avoir permis aux russes de Crimée de devenir russes l’Ue décide de sanctions économiques. La Russie réplique et c’est l’agriculture en particulier française qui trinquera. Hollande a visé poutine et tiré sur les agriculteurs. La disparition des produits laitiers bon marché venus d’Europe a donné sa chance à la production russe . Les consommateurs et investisseurs russes n’ignorent plus les fabricants russes, qui arrivent même à exporter.

La Russie est en proie à la récession et cette année, la situation se détériore encore, souligne le journal. Mais l’agriculture relève rapidement la tête. Les autorités insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas que des sanctions et de la chute du rouble (qui favorisent les produits russes et rendent les produits importés plus chers), mais de facteurs fondamentaux à long terme.

Suite au désordre lié à la décollectivisation , le secteur agricole est tombé en ruines et la Russie est devenue dépendante des importations de produits alimentaires. Le nouveau code foncier adopté en 2001 a permis aux Russes de créer des sociétés privées mais le secteur se développait lentement.

Pari gagné. Ainsi, la Russie était encore récemment un grand importateur de poulet et de porc d’Amérique du Nord. Aujourd’hui, elle couvre ses besoins en volaille et devient un exportateur net de porc, pour la première fois de l’histoire. L’année dernière, les exportations agricoles se sont chiffrées à 20 milliards de dollars, soit plus que les ventes d’armes.

Pour sortir de la crise agricole la France doit de toute urgence mettre fin à cet embargo mis en place pour faire plaisir aux faucons américains.

La crise est cependant structurelle et il faudra  beaucoup plus pour en sortir. La France peut-elle faire l’impasse sur la modernisation par le marché et les fermes de 1000 vaches . Pas évident d’échapper à la malbouffe surtout à l’export. Quant aux consommateurs théoriquement prèts à payer plus cher pour des produits de qualité, en ont-ils les moyens ?

Méfions-nous de déclarations d’intention.

Bureau, Fontagné et Jean recommandent de développer les recherches sur les nouvelles techniques de sélection afin de « créer les conditions d’une agriculture innovante  », mais aussi d’éviter un « risque de décrochage de la France en termes d’innovation  ».

Le ralentissement des gains de productivité dans l’agriculture et l’agroalimentaire français se mesure à travers la faible progression des rendements des grandes cultures ou la dégradation du solde extérieur. Les auteurs estiment à ce propos qu’« on ne peut pas écarter l’hypothèse que l’agriculture française soit simplement moins innovante  » en soulignant en particulier la faiblesse des dépenses de recherche privée des entreprises françaises en amont et en aval de l’agriculture. Les auteurs indiquent que les instituts techniques, les coopératives, les chambres d’agriculture ne promeuvent pas suffisamment les « techniques innovantes ». Enfin, ils soulèvent la question de « l’acceptabilité sociale du progrès technique » en faisant notamment référence aux OGM. Ils en concluent que « du fait d’un rejet sociétal, la recherche française accuse un retard technologique qui devient important  » et que « les choix français pourraient à terme se révéler coûteux en termes de retard technologique ».

 

C’est le prix que l’agriculture française doit payer aux khmers verts de la politique … La filière énergétique, le gaz de schiste, le BTP, l’industrie, l’agriculture , qui mesurera un jour la nuisance du Grenelle de l’environnement et du sectarisme écologique.

 

Heureusement il y aurait la tradition du bien manger à la française, la qualité peut-elle sauver l’agriculture française ? Oui et non, rien n’est simple.

Mais attention la production de qualité n’est pas obligatoirement associée aux exploitations de petites tailles. Les producteurs de poulets classe A du fameux modèle breton ne font pas mieux avec 12000 poulets que d’autres avec 120 000. Les 400 vaches de Le Foll ne sont pas plus garantes de qualité que 1000 vaches regroupées dans une seule ferme.

La crise du modèle breton est celle d’un positionnement bas de gamme incapable de produire de la malbouffe compétitive.

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Périco Légasse résume bien la situation :

« Les agriculteurs qui se suicident sont ceux qui ont suivi et appliqué à la lettre les consignes de la politique agricole européenne, encouragés en ce sens par les directives de Bruxelles, les chambres d’agriculture et les instances syndicales liées aux lobbies, qui leur ont dit : modernisez-vous en empruntant beaucoup pour surproduire toujours davantage, afin d’obtenir le prix de revient le plus bas possible, et vous resterez les plus concurrentiels sur le marché. Et si une offensive vient vous menacer, elle viendra de si loin que l’Union Européenne constituera un rempart. Ce que l’on n’avait pas prévu, c’est que l’offensive viendrait de l’intérieur de l’Europe, avec des outils européens. C’est notre alliée, et partenaire, l’Allemagne qui, après nous avoir bien « aidés » dans le démantèlement de nos fleurons industriels, a créé des usines porcines dont certaines concentrent 40.000 bestiaux (que l’on ne nous parle plus d’agriculture), avec de la main d’œuvre bulgare ou roumaine payée 3€ de l’heure, pour vendre de la viande de porc 30% moins chère que le moins cher de la production bretonne, à la grande distribution française toujours prête à trahir l’économie nationale pour augmenter ses marges… Bien entendu, les dirigeants de Berlin n’imaginaient rien, ne se doutaient en rien des conséquences. Et à Paris, on se moquait autant des usines à cochons allemandes que l’état major français de 1940 des panzer divizions, puisqu’il et bien connu que les Ardennes sont infranchissables… Aujourd’hui, le porc allemand est en vente dans les grandes surfaces de Bretagne. Je ne savais pas que nos choix économiques étaient encore fixés par le général Gamelin. Quand on fait de la merde, il y a toujours une possibilité que quelqu’un en fasse une encore moins chère.

L’apparition de maladies dans les élevages est la conséquence directe du confinement d’animaux en surnombre. En aquaculture, on prévient le drame en saturant les poissons d’antibiotiques. Idem dans les élevages de poulet intensifs. Le palmipède engraissé échappait à la règle, mais la consommation de foie-gras ayant explosé, il a fallu concentrer davantage pour produire davantage, à moindres coûts. Résultat, le terrain devient favorable aux épidémies. « 

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L’intelligence recommanderait la montée en gamme.

Bureau, Fontagné et Jean recommandent les acteurs à promouvoir ensemble un petit nombre de labels valorisant des atouts des produits agricoles et alimentaires français. Ces atouts doivent concerner en particulier « l’excellence sanitaire française ». Ils en concluent de façon assez intéressante qu’«  il faut faire en sorte que les multiples contraintes sanitaires, éthiques et réglementaires imposées par le consommateur européen se transforment en atouts commerciaux ».Pour ce faire il faudra réviser la nature des normes, elles ont privilégié l’élimination des bactéries et du gout ? De la m…e même propre et sous cellophane reste de la m….e

 

Enfin, le dernier facteur réside dans une mauvaise stratégie française de compétitivité dite « hors prix ». Les auteurs estiment ainsi qu’«  associer qualité et origine géographique est un pari risqué, surtout à l’international  », d’autant que les consommateurs étrangers sont généralement plus sensibles aux marques déposées qu’aux appellations d’origine qu’ils ne connaissent pas nécessairement et que la valeur ajoutée concerne avant tout aujourd’hui les produits transformés, plutôt que les produits bruts différenciés. En d’autres termes, ce que l’on a en tête pour chez nous, ne correspond pas forcément aux critères les meilleurs pour l’export.

Par ailleurs, le « positionnement haut de gamme » n’apparaît pas suffisant, comme le démontre la baisse de la part de marché international du vin français face aux vins d’autres pays. Le plus affligeant est le mauvais état de l’élevage de es magnifiques bêtes à viande du Charolais ou du Limousin.

En clair, on ne peut laisser aux concurrents les basses et moyennes gammes. On peut noter à ce propos que c’est également la position qui était défendue par le rapport De nouveaux modèles de croissance pour les industries agroalimentaires françaises ? rédigé en 2015 par Michel Zarka et Anne Laroche et publié par Saf Agr’iDées et La Fabrique de l’industrie. Les auteurs de ce rapport défendaient un positionnement moyen de gamme pour répondre aux besoins alimentaires croissants des classes moyennes dans les pays émergents, ce qui « suppose d’adapter les produits aux attentes des consommateurs de différentes régions du monde et de ne pas se laisser enfermer par un modèle de gastronomie à la française, privilégiant le haut de gamme et les spécificités régionales » car, d’après eux, « cette niche est trop limitée pour permettre à la plupart des PME et ETId’amortir les coûts d’accès aux pays étrangers ».

Une nécessaire révision des politiques agricoles

Ces constats sont souvent assez bien connus, mais que doit-on faire pour cela change ? Pour Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean, il faut réviser les politiques publiques agricoles. De leur point de vue, ces politiques souffrent tout d’abord d’un « manque d’orientation claire ». Ensuite, elles se caractérisent par « un empilement d’outils peu efficaces et poursuivant parfois des objectifs contradictoires  » qui se traduisent par «  des dépenses élevées n’atteignant ni les objectifs de compétitivité, ni ceux d’assurer un revenu décent pour l’ensemble des agriculteurs, ni ceux de préservation de l’environnement ».

Ils reconnaissent aussi que les difficultés rencontrées par l’agriculture correspondent à ce que l’on peut retrouver dans d’autres secteurs économiques : faible taille des structures, relations défaillantes entre fournisseurs et industrie, « positionnement en gamme peu lisible à l’étranger », coûts plus élevés que la concurrence, difficultés à innover.

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30 réactions à cet article    


  • raymond 2 29 février 2016 10:27

    Évidement celui qui paie un ouvrier 4 euros de l’heure est moins cher que celui qui paie 10 euros.
    Donc nivellement par le bas catastrophique.C’est la même chose qui c’est produit pour les légumes français quand l’Espagne est entrée dans l’Europe.
    A chaque fois la France est le dindon de la farce.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 février 2016 21:05

       Merci pour cet article qui élargit la question à l’ Europe et au marché mondial, puisque le but de la PAC dérégulée est de fonctionner sur les marchés mondiaux de la malbouffe.


      Ce qui manque dans l’article, ce sont les solutions ?
      Si les Français veulent une agriculture locale de qualité, qui respecte les sols et la santé des consommateurs, alors il faut sortir de cette logique mondialisée, et sortir de l’ UE.

      La France verse 22 milliards d’euros chaque année au budget européen, dont 14 reviennent sous forme de PAC. On peut parfaitement éviter ce détour, et verser directement aux agriculteurs français les 14 milliards, non plus aux rendements, mais à la qualité des produits.
      Mais cela suppose de sortir de l’ UE.

      Ce sont les propositions de l’ UPR sur l’agriculture, chapitre 14 du programme.


    • exocet exocet 1er mars 2016 20:03

      @raymond 2
      « Évidement celui qui paie un ouvrier 4 euros de l’heure est moins cher que celui qui paie 10 euros ».

      A supposer que les éleveurs et agriculteurs Français emploient des salariés Français payés au SMIC horaire...

      Dans mon coin, le sud-Est, les agriculteurs ont depuis 15 ans tous leurs Portugais et Marocains, pour la plupart au SMIC mensuel, mais avec des horaires de 12 heures par jour, qu’il pleuve qu’il neige qu’il vente, six jours sur 7.
      ça représente des mois de 300 heures à 1100 euros par mois, soit moins de 4 euros de l’heure....

      Et j’ai des sources sures, dont le fils d’un gros producteur de pommes....

      Je vois plutôt le principal handicap Français dans des exploitations trop petites.
      Pour avoir travaillé justement dans les bilans énergétiques des exploitations agricoles et dans la méthanisation à la ferme, on s’aperçoit du redoutable effet d’échelle pour la rentabilité :
      Un élevage de 70 vaches laitières sera absolument non rentable, là ou un élevage automatisé de 400 à 600 vaches fera de beaux profits, car le prix de revient au litre de lait sera très différent de l’un à l’autre....à qualité de production identique.

      De plus, avec notre manie Française de biaiser la libre concurrence, tout est plus cher chez nous, y compris les achats et investissements pour les agriculteurs et éleveurs :
      une installation de méthanisation clés en mains de taille identique coute 2 fois plus cher à l’achat en France qu’en Allemagne, et sera donc très difficile ici à rentabiliser.
      Elle sera aussi rentable si elle est de grande taille, et donc adossée à des exploitations agricoles de grande taille...

      En Allemagne, il y a eu une période difficile pour les exploitations agricoles, les plus petits ont vendu, les plus gros se sont agrandis en les rachetant.
      En france on a soutenu aussi les petits en difficultés, les non rentables, résultat ils sont toujours là
      et les gros ne se sont pas agrandis.....

      Enfin, ce n’est que mon opinion...


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 29 février 2016 10:53

      « L’intelligence recommanderait la montée en gamme. »

      C’est le même genre de fadaise qu’on préconisait dans l’industrie et la production manufacturière il y a 20 ans.


      • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 29 février 2016 10:59

        si FRANCOIS ET LE FOLL ARRETAIENT DE LECHER LE CUL DE MERKEL on en serait pas la :

        - immigrés payés a 400 EUROS MOIS SANS RETRAITE ET SECU mais avec le billet de retour en avion payé COMME prime !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

        -femmes se coltinant les petits « travails »et ne faisant plus d’enfants la furherin angela leur laissant seulement a se faire violer !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

        -reproduction presque inexistante sauf cher les SCHWEIN (porcs )


        • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 29 février 2016 11:02

          @TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE

          tres bon CET ARTICLE BRAVO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


        • ARMINIUS ARMINIUS 29 février 2016 11:54

          Puisque la guerre du porc industriel est perdue pourquoi ne pas se consacrer à une filière qualité correspondant au label « bien manger en France », circuits courts, élevage au sol , labels minimum « bleu, blanc, cœur », bio (pour les riches)et pour les autres : diminuez la quantité et augmenter la qualité !
          Le porc industriel allemand est insipide, comme leur charcuterie et leurs jambons beaucoup trop salés. Quand je veux faire plaisirs à mes amis allemands je leur apporte des vrais rillettes (de Connéré) et de la saucisse sèche ardéchoise : ils se précipitent dessus ! Comme pour le vin il y a des marchés à gagner( mais on manque de vrais commerciaux multilingues.)
          En 40 on attendait les panzers en campagne, ils sont passé sur les routes avec du blindage léger mais une vitesse doublée...
          A nous d’alléger notre production et de doubler la qualité ( et le prix !) Trop cher ? regardez un peu à combien se vend le kilo de jambon de cochon noir du périgord ou du célèbre serrano espagnol (dont j’ai oublié le nom)


          • julius 1ER 29 février 2016 14:58
            Puisque la guerre du porc industriel est perdue pourquoi ne pas se consacrer à une filière qualité correspondant au label « bien manger en France », circuits courts, élevage au sol , labels minimum « bleu, blanc, cœur », bio (pour les riches)et pour les autres : diminuez la quantité et augmenter la qualité !
            Le porc industriel allemand est insipide, comme leur charcuterie et leurs jambons beaucoup trop salés. Quand je veux faire plaisirs à mes amis allemands je leur apporte des vrais rillettes (de Connéré) et de la saucisse sèche ardéchoise : ils se précipitent dessus ! Comme pour le vin il y a des marchés à gagner( mais on manque de vrais commerciaux multilingues.)

            @ARMINIUS

            tu parles du porc mais il faut parler aussi des autres productions ..... il faut chercher une production d’excellence là où les autres font de la « merde » ..... de toutes façons il faut faire le contraire des autres c’est une règle d’autant plus que pour les surfaces cultivables où d’élevages il y a des pays qui en disposent davantage que nous ... 

            il faut que l’agriculture française fasse ce qui a été fait pour les produits de luxe et d’ailleurs il vaut mieux manger un bon poulet chaque semaine que des "nuggets de merde tous les jours ...



          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 février 2016 21:17

            @julius 1ER
            Ce que vous proposez = 5% du marché.
            95% de la consommation alimentaire en France, passe par les 4 ou 5 centrales d’achats de la grande distribution, qui sont sont contraintes par Bruxelles à acheter aux prix mondiaux.


            La PAC a été dérégulée pour les besoins des marchés mondiaux de la malbouffe.
            Intermarché voulait acheter plus cher la viande française, l’ UE refuse.

          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 février 2016 21:24

            @ARMINIUS
            La PAC n’a pas été dérégulée pour faire de la qualité, mais de la quantité pour les marchés mondiaux de la malbouffe. Si vous voulez autre chose dans les assiettes, pour tous les Français, et pas seulement pour une minorité, alors il faut sortir de l’ UE et faire nos propres lois.


            Les lobbies qui dictent à Bruxelles les lois européennes ne sont régulés par personne, et surtout pas par le vote des citoyens.

            Les Commissaires européens qui rédigent les lois ne sont élus par personne.
            « Compétences de la Commission européenne ». 


            Et même quand les Chefs d’États sont contre, c’est la Commission qui décide.

          • Martha 29 février 2016 12:19


             Article qui ratisse dans tous les sens et qui n’apporte rien de neuf et est-ce voulu ? ne cherche pas un instant à aller au fond des choses.

             Seul point sur lequel on peut être d’accord c’est : « le manque d’orientation claire ».

             Si on accepte l’orientation, elle, très claire, des Allemands, tout à fait en accord avec celles de la commission Européenne, on ne peut que accepter une compétition qui aboutira aux mêmes modèles de structures agricoles.
             Malgré les agriculteurs eux-mêmes, cela se fera quand même. On a vu comment, depuis les années 60, au nom de la politique agricole commune, européenne et de la sacro-sainte « modernisation » ils ont été FORCE de modifier leurs techniques de production, d’augmenter leurs rendements et d’aller toujours plus vers « le progrès ».
             Ceux qui sont allés dans le sens du courant, qui ont été aidé pour cela par le système bancaire, qui ont toujours travaillé à fond et accepté toutes ces modernisations, ce sont eux qui sont encore présents, les autres, on n’en entend plus parler...

             Ceux sont eux qui aujourd’hui disent : il y en a marre !

             Et ils ont raison. Cela mène à quoi cette imbécilité ? et cela dans un contexte où la règle du jeu est faussées : règles sociales différentes d’un pays à l’autre de la soi-disant communauté européenne : salaires fortement différents, coût de la couverture sociale à l’avenant et des trouvailles sémantiques européistes parfaitement hypocrites : « les travailleurs détachés ».

             Accepter ces règles, qui sont celles de la soi-disant « mondialisation », du progrès (de quoi ?) et du libéralisme sans frein, cela mène à quoi au juste ?
             Surement à une modélisation agricole qui va tendre vers celui des US. Les Allemands sont bien parti pour cela. La fin du modèle français qui perpétue encore (mais cela pourra-t-il tenir ?) l’exploitation familialle revisitée sur le mode GAEC, de plusieurs familles, liées ou pas.

             Est-ce intelligent ? Qui ne voit pas que cela ne mène à rien qu’a une baisse de la responsabilité face à la qualité, ce qui sous entend bien des choses.

             1°L’auteur de cet article trouve normal tous « les progrès européistes » : la culture des OGM, qui diminuent (pour un temps) la main d’oeuvre, c’est très bien, acheter du soja transgénique à l’argentine, cela libère les terres pour faire plus de blé. Les effets toxiques du rondup on s’en fiche, la commission européenne nous à donné le feu vert et sa bénédiction...

             2° Des élevages de vaches laitières de 1000 vaches,( et pourquoi-pas plus ?). Des poulaillers de 120.000 poules et des « usines à cochons » de 40.000 têtes, Pas de problème, tout va bien. C’est beau ! On est très fort ! oui, les plus forts !
             Il faut aller voir de prés, dans la durée, c’est peut-être bien autre chose qu’il s’y passe.

             Il faut effectivement trouver une orientation claire. Mais pourquoi serait-elle celle des Allemands ?

             Il faut remarquer l’intelligence du choix des Russes d’interdire l’utilisation totale des OGM et des produits qui en contiennent. Je crois que ce choix est décisif, il va obliger le reste du monde à revoir totalement ses choix sur ce plan là.

             Les devises national portent en elles des constantes qu’il faut prendre en considération, voilà quatre exemples qui pour moi sont éclairantes :

             Angleterre : « Dieu est mon droit ».
             Allemagne : « Unité et droit et liberté ».
             Suisse : « Un pour tous, tous pour un ».
             France : Liberté, Egalité, Fraternité".

             Qui ne voit l’importance de cela. Ce qui fait la cohérence de notre pays ? Les agriculteurs français sont prêts a nous assurer une production suffisante et de qualité, à couvrir les charges sociales qui nous sont communes, à respecter les lois du travail françaises et en retour ils demandent à être reconnus dans leur structure sociale et à être respecté.

             N’est-ce pas une orientation claire cela ? Y en a-t-il un seul qui, connaissant les dangers que font courir à leurs concitoyens l’usage des OGM, est favorable à leur utilisation chez-nous ? Y en a-t-il un seul qui sacrifiera la qualité au profit du rendement ?

             Un conseil : aller voir sur le site upr.fr la réaction des agriculteurs aux prises de paroles de F.Asselineau, c’est le seul qui est applaudi.

             La seule orientation claire à prendre, si on veut garder notre agriculture telle que nous l’avons connue, c’est en premier lieu de SORTIR DE CETTE EUROPE du fric, qui nous tord le nez !
             et revenir à nos principes républicains dont on aurait jamais dû s’éloigner.


            • julius 1ER 29 février 2016 15:12
               La seule orientation claire à prendre, si on veut garder notre agriculture telle que nous l’avons connue, c’est en premier lieu de SORTIR DE CETTE EUROPE du fric, qui nous tord le nez !
               et revenir à nos principes républicains dont on aurait jamais dû s’éloigner.
              @Martha

              ce que tu dis est assez juste mais ta conclusion est nulle car cette orientation que tu dénonces n’est pas qu’Européenne c’est le Capitalisme mondial qui l’a créé et accéléré ... 
              Mettre en place une agriculture raisonnable et raisonnée dans un pays qui compte à peine 500 000 exploitations ce n’est quand même pas un objectif incommensurable .... 

              quitte à mettre en place un revenu citoyen même pour les agriculteurs car les pays qui survivront seront ceux qui prendront soin de leurs population...... car je vois mal comment on peut gagner n’importe quelle compétition avec des malades ou des gens en mauvaise santé ???? 

              le Bouthan en remplaçant le PIB par le bonheur universel a déjà pris une longueur d’avance sur nous !!!!!!!!!!! 

            • gerard5567 29 février 2016 16:21

              @julius 1ER Et aussi mettre des freins à la mondialisation.


            • raymond 2 29 février 2016 18:15

              @Martha
              Marre du trollisme UPR tu te discalifie avec ta page de pub.
              en voilà un moi aussi je sais faire :
              http://www.cnt-f.org/


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 février 2016 21:27

              @Martha
              Merci pour cette analyse, mais l’article a le mérite quand même de poser la question au niveau européen, et mondial.
              Ce qui n’est pas le cas par exemple de l’article de Fergus sur le même sujet...
              Comme quoi il y a plusieurs variétés d’ européistes...


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 février 2016 21:36

              @raymond 2
              Non seulement l’ UPR est censurée depuis 9 ans par les Gouvernements et les médias dominants, mais vous prétendez nous interdire Internet ?
              Vous n’aimez pas les chefs écriviez-vous un jour, mais vous n’aimez pas non plus la démocratie.

              Programme de l’ UPR sur l’agriculture, chapitre 14 .


            • Martha 29 février 2016 22:46


               @raymond 2,

              Libre à vous de considérer que revenir sans cesse sur les analyses et les solutions proposées par l’UPR pour sortir de de la mouise dans laquelle nous ont plongé les irresponsables européistes soit du trollage.

               Reconnaissez, si vous êtes honnête que c’est ce parti qui est le seul à proposer un moyen simple et à notre portée, de façon tout à fait citoyenne et paisible de sortir de cette machine infernale et de redevenir maître chez nous.

               Il n’y a pas d’autre solution pour reprendre les commandes du navire et faire notre politique agricole, comme cela nous chante, dans l’intérêt bien compris des Français. Les intérêts des agriculteurs Français sont les mêmes que ceux des autres Français. Le comprenez-vous, cela ?

               Le temps presse : il suffit de voir à quelle vitesse déboulent les lois antisociales et les transformations de notre législation, sur tous les plans.
               D’ailleurs sur ces sujets, on ne sait même plus où on en est. Pouvez-vous me dire si à peu près tous les produits alimentaires que nous achetons sur les rayons des « grandes surfaces » sont AVEC ou SANS OGM ?
               Où en est-on au juste ? Cette transgression inadmissible, contre la volonté de la majorité des Français s’est faite sans rien dire et nous voilà inondés de ces saletés.

               C’est très bon le glyphosate, n’est-ce pas ? Et bien maintenant ça y est et cela vous est servi à tous les étages.

               Libre circulation des farines de maïs, de blé, de tourteaux, de drêches de betterave et de tout ce que l’on peut faire maintenant en OGM (avec deux ou trois passages au glyphosate) !!! ! On est devenu cinglé. Et il ne faudrait rien dire. On n’en a même pas entendu parler du moment où la législation Française a été transgressée, emportée dans le torrent !

               Nous avons un an pour faire connaître l’existence de cette perche tendue par l’UPR, seul moyen de sortir de ce marécage. C’est le seul parti avec lequel on se sent en parfait accord.

               Un moyen très simple et peut-être le plus sûr de savoir à quel point ce que dit ce parti est juste, c’est qu’il est totalement occulté par nos médias menteurs et que les politiques qui eux sont en boucle à l’antenne, qui prennent sans vergogne les idées de F.Asselineau parce qu’elles sont incontournables, ne cherchent absolument pas à le rencontrer en débat public.


            • raymond 2 1er mars 2016 09:28

              @Martha
              Pourtant je suis parfois d’accord avec les analyses de L’UPR mais vos liens permanent sur le site UPR c’est fatiguant.


            • Martha 1er mars 2016 11:07


               @raymond 2

               Prenez votre second souffle, ce n’est pas fini.

               Rien ne vous oblige à lire mes commentaires, passez au suivant, cela vous évitera ce genre de fatigue.

               Le temps qui nous sépare du premier tour des présidentielles rétrécit très vite.
               Tout est fait pour passer sous silence l’activité et les réussites du seul parti qui propose aux Français, de façon claire, légale et facile, de faire sortir notre Pays des griffes des européistes.
               Internet reste pour le moment le seul média où celui-ci peut s’exprimer et celui-ci le fait très bien.
               Les forums sont là aussi pour signaler la monté en puissance de ses analyses, qui se confirment de jour en jour, et, pourquoi pas, de faire de grands signes, pour inviter les Français curieux d’esprit, intelligents et citoyens à faire un tour sur le site upr.fr : ils ne perdront pas leur temps.


            • vesjem vesjem 6 mars 2016 18:49

              @raymond 2
              non , çà ne m’est pas fatiguant


            • Le p’tit Charles 29 février 2016 14:36

              On sait ce qui sort des « Salons-Parisiens »...que de la merde.. !


              • julius 1ER 29 février 2016 15:22

                Ainsi, les agriculteurs allemands recevraient chaque année près de 9 milliards d’euros pour leur production d’énergie renouvelable, biomasse et photovoltaïque . Le fort développement du programme biogaz, grâce à des tarifs de rachat élevés, est tel qu’une partie non négligeable du revenu des agriculteurs provient de cette ressource qui, en outre, réduit considérablement leurs problèmes de trésorerie

                @l’auteur, 
                ce subventionnement déguisé n’est autre que la mise en place d’un revenu de base ou revenu citoyen cad que l’agriculteur n’est plus tributaire de la vente ou mévente de ses produits elle lui assure « un coussin amortisseur » 
                pour vivre normalement .....

                je me demande si l’on va comprendre que cette flexe-sécurité pour les travailleurs devra être mise en place tôt ou tard car les aléas du marché ne peuvent par participer à un fonctionnement normal et régulier de celui-ci !!!

                et cette crise de surproduction et sous-consommation ne peut pas améliorer les choses c’est évident !!!!

                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 29 février 2016 21:30

                  @julius 1ER
                  La PAC redonne à l’agriculture française 14 milliards sur les 22 versés au budget de l’ UE.
                  En sortant de l’ UE, on peut verser les 14 milliards directement aux agriculteurs français, non plus en fonction de la quantité, mais de la qualité des produits, de la préservation des sols et de la santé des consommateurs.


                • gerard5567 29 février 2016 16:20

                  ’La charcuterie allemande n’est plus ce qu’elle était ; elle est désormais sans saveur. En fait, c’est d’une concurrence à la médiocrité qu’il faudrait évoquer (au fric, ce qui revient au même). .


                  • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 29 février 2016 18:43
                    francois dit a MUTTER MERKEL c’est le CACA

                    MUTTER REPOND CACA........BOUDIN

                    • lsga lsga 29 février 2016 19:35

                      Il n’y a pas de crise agricole.
                      Il y a tout un tas de koulaks de merde qu votent à droite et à l’extrême-droite depuis des générations, qui doivent faire faillite, puis revendre leurs terres aux grandes multinationales de l’agro-alimentaire, avant finalement de devenir salariés pour elles.
                      Bienvenu dans le prolétariat camarades ! Vous verrez, l’exploitation salariale va vous rendre un peu plus progressistes, vous en avez besoin.
                      Au passage, ça nous évitera d’avoir à fusiller toute cette racaille avant de collectiviser leurs terres lors de la prochaine révolution.


                      • non667 29 février 2016 21:08

                        de toute façon les éleveurs de porcs sont fichus .hollande l’a dit a le foll :

                        <<encore quelques immigrés et la consommation de porc sera interdite en france >> smiley smiley smiley smiley


                        • JC_Lavau JC_Lavau 1er mars 2016 15:44

                          Ch’ais pas s’il n’y pas aussi des loupés dans les usines à prolos. On voit des prolos mal formatés qui s’en vont en Turquie, et de là en Syrie ou en Iraq, pour aller y tirailler, ou égorger modérément, ou jouer à la bombe humaine afin de tuer un maximum de gens.
                          Variante : des Pakistani du Royaume Uni qui vont s’entraîner au Pakistan, et reviennent se faire exploser avec un maximum de chair britannique à hacher.

                          Ch’ais pas s’il n’y aurait pas quelques malfaçons à l’intérieur du crâne. Des fois que les princes qui nous aiment et nous gouvernent n’aient pas bien tout compris ? Je m’interroge.


                          • vesjem vesjem 6 mars 2016 18:53


                            L’agriculture est l’une des activités de santé publique universelle majeure ; aussi , il conviendrait , pour le bien de l’humanité , du monde animal , et de la planète , de réguler la concurrence , d’assainir son fonctionnement , et de contrôler très sérieusement ses acteurs
                            Hélas pour la planète et ses habitants , le « grand marché financier » à déjà pris le chemin contraire .
                            Le vote à main levée au parlement européen favorise le lobbyisme forcené des chimistes


                            • Franko 2 juillet 2016 12:04

                              Ouais, faire ceci ou celà, c’est très bien mais on oublie une chose :

                              Nous devons seulement obéir aux ordres de nos « chers dirigeants » sinon ?
                              Il n’y a que la rébellion.
                              En plus : Croyez-vous vraiment que les Russes vont fermer leurs fermes maintenant en pleine production ?
                              Et qu’ils vont se mettre à acheter des saletés « à l’OGM » produites à partir de terres empoisonnées ?
                              Tout celà au terme des « sanctions » ?

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