Affaire Balkany : Sept ans de prison ferme et 10 ans d’inéligibilité requis contre le Maire de Levallois - Perret
Le jeudi 13 Juin, le parquet national financier a requis sept ans de prison contre le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany. Il a été jugé pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale. Quatre ans ont également été requis avec sursis contre son épouse Isabelle.
« Un manquement fiscal transformé en crime »
Une fois n’est pas coutume, l’assertion se confirmerait-elle pour le couple Balkany ? En 1996, Patrick et Isabelle s’en étaient tirés, condamnés tous les deux par la 9e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité. Ils avaient rémunéré aux frais des contribuables de la ville de Levallois-Perret pendant dix ans, trois personnes supposées être des employés municipaux et qui ne s’occupaient en réalité que de son appartement et de sa résidence secondaire.
Pour ce procès ouvert depuis le lundi 13 mai dernier, débouchant sur d’autres volets notament les 5 millions de dollars réliant le maire Patrick Balkany à George Forrest, homme d’affaire belgo congolais et magnat du Katanga, les magistrats chévronnés en requierent plus. Selon cette accusation, le couple Balkany aurait depuis plusieurs années de dissimulé aux yeux du fisc un patrimoine environnant les 13 millions d’euros, au minimum. Le couple aurait masqué par un chapelet de sociétés offshore logées au Liechtenstein ou à Panama, des propriétés luxueuses (Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy au Maroc) ainsi que des comptes bancaires à l'étranger.
Si bon nombre de ces affaires sont déjà closes par la prescription, les poursuites couvrent la période 2007-2014. C’est dans tous les cas une ordonnance de 92 pages que les juges chargés de l’instruction du dossier, Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon, ont épluché depuis plus de quatre ans pour tenter de demeler tous les montages.
Les époux de 70 et 71 ans sont acculés. Le baron des Hauts-de-Seine et sa défense auront tout mis en œuvre pour négocier une image de « fraudeur passif » ayant la corruption en « horreur » devant la cour et les médias. Sa femme Isabelle, avait pour rappel, tenté de mettre fin à ses jours quelques heures après une publication sur facebook le 1er Mai : « Je suis fatiguée qu’un manquement fiscal qui n’a, certes, aucune excuse, mais qui a, du moins, des explications familiale soit (…) transformé en crime ».
« On marche sur la tête »
Le Parquet National Financier a requis contre le maire LR de Levallois-Perret Patrick Balkany, jugé à Paris pour blanchiment et corruption, sept ans ferme, incarcération immédiate, dix ans d'inéligibilité et la confiscation de tous ses biens : « On requiert contre cet homme, qui est peut-être aujourd'hui l'incarnation du mal absolu dans cette France qui devient puritaine, ce que parfois on ne requiert pas dans les crimes de sang »s’était indigné son avocat Eric Dupond-Moretti sur latribune.fr
Contre Isabelle Balkany en convalescence, les procureurs ont requis quatre ans de prison avec sursis et 500.000 euros d'amende. Toujours selon le même site d’information, la première adjointe du maire de Levallois avait reconnu une faute dans une lettre lue par son avocat : l'achat non déclaré en 1997 de la villa Pamplemousse, avec des fonds familiaux cachés en Suisse.
Le milliardaire saoudien Al Jaber mis en cause dans le volet « Georges Forrest » révélé dans cette affaire, devra de son coté répondre de « corruption active » pour avoir soldé le riad Marocain de Patrick Balkany à 2,75 millions d'euros au moment même où il négociait un projet immobilier à Levallois. Le PNF a requis contre lui, quatre ans dont deux avec sursis et 150.000 euros d'amende.
Contre Jean-Pierre Aubry « prête-nom » de Patrick Balkany, le parquet a requis trois ans dont un avec sursis et 150.000 euros d'amende.
Alexandre Balkany, fils du principal accusé dans cette affaire rique des amendes de 100.000 euros pour avoir « couverts ses parents ».
Pour le procureur Arnaud de Laguiche, c’est une leçon. Lors d'un réquisitoire à deux voix avec Serge Roques, transcrit par France soir, il déclare :
« Beaucoup ont fait de cette affaire un symbole de l'impunité des puissants, de l'impuissance et de la lenteur de la justice en matière de grande délinquance économique et financière ».
Le procès s'est achevé mercredi 19 juin. Le maire de Levallois-Perret pourra interjeter appel du jugement, s’il le souhaitait, dans un "délai de dix jours à compter du prononcé du jugement contradictoire".
« Je n'aspire qu'à une chose, c'est de pouvoir rester auprès de ma femme, car elle a besoin que je sois auprès d'elle » a-t-il conclu devant le tribunal correctionnel.
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