Bob Dylan, au delà du Nobel, au delà du réel
Ma grande sœur avait un disque, un 45 tours, enfin pas vraiment la version originale de Bob Dylan, mais celle de Richard Anthony. "Combien de routes un garçon doit-il faire…... « Ecoute mon ami ...Ecoute dans le vent ...Ecoute, la réponse dans le vent. »
Du coup, j’écoutais le vent, tout ouïe, sous ma casquette en simili cuir à rabats, qui avait l’immense mérite de cacher mes feuilles de choux.
J’avais dix ans, déjà des complexes, et Richard c’était avec Johnny forcément, le chanteur que je préférais. C’est vrai j’étais bien niais ! Pour dire, je ne savais même pas que le prix Nobel de littérature existait. Mais si on m’avait demandé mon avis, je l’aurais remis tout naturellement à Enid Blyton, celle qui avait créé la collection du club des cinq. Je disais « clube », à la française. On disait tout à la française à l’époque...Les chanteurs yéyé faisaient leur miel de tout ce qui se passait outre manche. Ils avaient le chic pour récupérer les meilleurs morceaux des interprètes anglais ou américains, et les rendre totalement insipides.
Il suffit d’écouter les « compagnons de la chanson », pour se rendre compte de la catastrophe. « The yellow submarine » avait passé la manche, mais avait refait surface en vert. Ne manquait plus qu’Yvette Horner et son accordéon assise sur le périscope, à ouvrir la route,comme lors d’une étape du tour de France. « Vert comme la mer ! » Disaient ils pour forcer l’addition...Rien à voir cependant avec l’écologie, un mot qu’on connaissait pas. On balançait les poubelles à la décharge sauvage, toujours fumante, un endroit magique où l’on récupérait des trucs insensés. La décharge était pas très loin de la base américaine. On regardait les avions décoller et même une fois par an on assistait au meeting.
C’est là assis sur des vieux bidons que j’ai lu mes premiers « Bugs Bunny », en texte original. Parfois incompréhensibles, mais tellement plus exotiques. Ca venait de là bas, bon dieu !...Mes deux cousines s’étaient mariées à des aviateurs yankees et envoyaient des cartes postales de Las Vegas, de Nashville. Des boulevards de richesse et de soleil, avec des palmiers incandescents. Elles ont longtemps trainé sur le buffet, près de la corbeille de fruits. En Normandie, c'avait été l'été pourri ! .
De Johnny, sur qui s’était refermé les portes du pénitencier, à son copain Eddy Mitchell qui interprétait « Eddie sois bon », la France des yéyé n’était qu’une entreprise de pressing et de teinturerie, où l’on acceptait de vous repincer un costard ou un jean pour l’adapter à votre tour de taille.
Et Bobby ?…..Il était arrivé en 62 à New-york avec sa guitare sa valise en carton ; un météore dont je vous ferais la grâce de décrire la trajectoire. Internet n’est quand même pas fait pour les chiens qu’ont le blues, et qui ne sont pas capables de chercher un os à ronger sur la toile.
De toute façon tout le monde maintenant connaît tout ça : L’arrivée en stop de sa vieille province, Greenwich village, les premiers contrats, les nuits passées chez des copains de hasard sur un sofa fatigué.
Dégourdi le gars, bien plus que gros lourdeau de Van Ronk, à qui il avait piqué un morceau ou deux….Dave Van Ronk, un folk singer immensément doué mais beaucoup moins opportuniste que Bobby. http://bit.ly/2dgIXEo
Le truc de Dylan, c’est l’imprégnation. Ce gars là était une vraie éponge. Au début rien qu’un folk singer comme un autre, mais le talent de faire son miel de tout, et de prospérer insolemment. Le film « I’m not there » revient sur ce parcours de génie insolent.http://bit.ly/2e40Vi2
Pour ceux qui connaissent pas, regardez donc aussi le film des frères Coen, une soi disant fiction où l’on reconnaît assez rapidement les visages des vrais acteurs d’alors. « Inside Liewyn Davis » http://bit.ly/2dgJSF6
Un régal pour tout dire. La bande son les images. « C’est trop cool, ce film mec ! » comme on disait dans les années 70.
A l’époque y avait aucune image de la scène rock and roll, sur les écrans de cinéma, et encore moins de télé. Bien sûr, il y avait eu quand même « Woodstock » qu’était passé sur les écrans de cinéma perdus des petites villes de province.
Un film qu’avait jeté sur les routes tout un tas d’adolescents rêvant d’un autre ailleurs. Rien à voir vraiment avec le djihad !
Même Johnny monté sur son Harley, avec Sylvie derrière, s’était laissé poussé les cheveux. Il ne chantait plus "noir c’est noir" mais célébrait Jesus, et surtout les filles aux seins nus, pas celles en tenue d’apicultrices, mais du genre pas coincées, libérées, comme on disait alors.
Tout ça sur fond de San Francisco, La Mecque de ces années là. Le pouvoir des fleurs, mec ! Ouai trop cool !….
En 66 j’étais tout gamin mais j’ai accompagné ma sœur au cinéma Novelty d’Evreux. C’est que Johnny passait, forcément un événement ! J’avais abandonné ma casquette à rabats, pour m’étrangler le cou avec une cravate à fleurs, un truc très tendance depuis les élucubrations d'Antoine.
En première partie passait un type étrange, tirant des sons insensés sur sa guitare. Quand allait-il finir de l’accorder ?...Le public était partagé ne sachant si c’était du lard ou du cochon, une expression qu’on ne dit plus. Enfin Johnny est arrivé sous les hourras, et a chanté "noir c'est noir" puis "le pénitencier".J'étais aux anges.
Plus tard bien sûr j’ai regretté de ne pas avoir apprécié davantage le type d’avant Johnny…. http://bit.ly/2e31sAL
C’était la toute première livraison du « live expérience », une série de concerts que Jimmy Hendrix donnera aux quatre coins de l’Europe, et qui en feront rapidement une vedette planétaire, l’égal de Bob Dylan. J'avais été le type qui avait regardé Annibal passé le col du mont saint Denis avec ses éléphants de guerre, et qui avait cru avoir affaire à un berger poussant son troupeau de chèvres...Merde !
"But Don't think twice, it's all right..."
Ca fait 50 ans pile-poil, ça nous rajeunit pas tout ça !
Le temps est il toujours de notre coté ?...Pas sûr…
Mais à peine je venais de le découvrir, que Bob se mettait à la guitare électrique..
Certains criaient à la trahison, disant qu’il aurait mieux fait de ne pas se relever de sa gamelle en moto.
Les fans sont parfois très cruels, ne vous pardonnent rien, voudraient vous voir comme un personnage en cire du musée Grévin. C’est comme ça que le pauvre John s’est fait avoir, bien des années plus tard.
Dylan s’en foutait pas mal des aficionados et des groupies. Il disait qu’il n’avait jamais voulu être un chanteur à message, un maître penseur.
Perso, même si je ne voulais pas sa mort, bien au contraire, je préférais les vieux morceaux, écrits quatre ou cinq ans plus tôt, et qui me semblaient l’avoir été à des années lumières : « Master of war », http://bit.ly/1WrJwQR  ;  ; « Mister tambourine man », « Memphis blues again » ce genre de choses, avec Joan Baez qui chantait avec lui, comme une pitie amoureuse et extasiée..
Johnny et Sylvie étaient à des années lumière...Ils n’auraient même pas obtenu un poste de concierges à Nasville….
Mon enfance était derrière moi, je ne voulais maintenant plus que des versions originales," in live", sans avoir la transcription par la censure et l’adaptation franchouillarde.
Même si je ne comprenais pas les paroles, et surtout parce que je ne les comprenais pas. Elles devenaient musiques, et se faisaient dociles, prêtes à toutes les interprétations poétiques les plus folles. Une sorte d’absolu que ne pouvaient partageaient les anglophones. Mais à vrai dire, eux aussi n’étaient pas déçus des illuminations poétiques.
« Le sorcier de la pluie m'a donné deux remèdes,
Puis m'a dit : "Vas-y franchement".
L'un était un élixir du Texas
L'autre n'était que du Gin de cheminot.
Et comme un idiot je les ai mélangés
Et ça m'a étranglé l'esprit... »
Dylan disait des trucs comme ça, comme ça lui venait, pariant sur le fait que s’il ne savait pas trop ce qu’il disait , il était sûr et certain que d’autres seraient assez malins pour en trouver le sens…
C’était à vrai dire des années bénites, à des années lumière d'où nous sommes, pauvres vaches hollndaises, une époque où le rock and roll dévalait la pente, emportant pas mal de types pas mal groggys avec lui, ravis de se laisser faire, de se laisser aller.
Le vieux monde était définitivement derrière nous, et le solo de Jimmy portant aux septième ciel l’hymne américain était dans toutes les têtes. Il se conjuguait avec l'acier froid du texte splendide de Dylan, "masters of war", avec en surimpression les images des marches contre la guerre du Vietnam.
On ne se rendait pas compte encore que Dylan était prophète des temps à venir, avec toujours une longueur d'avance, quand il chantait « A hard rain gonna fall... »...
C’est vrai, le vieux monde avait plus d’un tour dans son sac, et nous disait dans le vent q'u'on n'écoutait plus : « Patience mon gars, attends un peu les années Reagan ! »….
On est plus ou moins formaté par son époque et ses rêves. "Mais cool man, détends toi, monte dans un wagon de marchandises vide et prends la route t’aérer les idées et va voir le vaste monde !"
Avant Bob Dylan, il y avait eu Woody Guthrie et aussi bien sûr Jack Kerouac ,et puis Arthur Rimbaud qui avaient parlé de ces choses, égrainé des mots et des riffs ! Tout cela avait formaté tout un tas de gamins à partir sur les routes du monde, à la recherche de quelque chose d’autre que le temps perdu du petit Marcel Proust.
Nicolas Bouvier avait écrit « l’usage du monde ». Sans compter les bouquins d’ Henry Miller, un autre ami américain. C’était des livres que les routards et les freaks s’échangeaient, avec la certitude de faire partie d’un monde d’initiés, où les étranges fumées de Castaneda faisait aussi recette. .
Rien que des mauvaises fréquentations disait ma mère qui voulait que je passe le concours des postes.
C’était en 76, quelque part du coté de Tabriz, dans le nord de l’Iran.
J’avais 20 ans, et trop longtemps traîné aux indes et au Népal, à la recherche de Lucy in the sky, des illuminations d’Arthur et de quelque chose d’autre, d’indéfinissable.
Mais j’étais maintenant sans un sou, tendant le pouce dans le froid vif de Février, tachant de rentrer en stop en Europe, le ventre creux.
L’homme en costard dans sa Mercedez qui me prit ce matin là semblait tomber du ciel. Il parlait Français et était aviateur dans l’armée iranienne. Le genre de type qui n’a pas du passer la révolution islamiste, à moins qu’il ait réussi à mettre les bouts dans son mirage d’acier, ou les ailes de Garuda, la monture du dieu Vishnu !
En partant le lendemain, pour le remercier je lui filais une écharpe achetée à Bénarès, sur le bord du Gange. Il était hindouiste, une curiosité dans ce pays, et je n’aurais pas pu lui faire de plus beau cadeau. J’espère bien que mon écharpe jaune, avec ces motifs de Ganesh, ce brave dieu à tête d'éléphant, n’a pas servi de pièce à convictions plus tard, devant un tribunal coranique.
Il me paya un bon repas. Je me resservis sans demander. La faim donne tous les culots. Et comme je regardais tristement la neige tomber de l’autre coté de la vitre du restaurant, il m’invita à passer la nuit chez lui.
Je pus jouir d’une nuit bien au chaud, avant de reprendre la route le lendemain , une paire de chaussettes en gros coton pour tenir le coup sous le froid glacial qui approchait les moins vingt au mont Ararat, où s'était dit-on Noë, il y a fort longtemps.
Il avait toute une collection de disques, mais c’est un vieux disque de Bob, en mono, craquant comme un feu de bois, qu’il mit ce soir là sur sa platine.
Et alors du néant, sortit la voix nasillarde, toute proche,, comme je ne l’avais entendue, et comme je l'entendrai jamais plus, à tel point que j’aurais juré qu’il chantait dans ma langue maternelle.
Il est vrai que depuis un an, j’avais fait des progrès considérables en anglais. Bobby était dans la pièce, me tendait une tasse de thé, et interprétait « Mister tambourine man » sur sa vieille guitare, rien que pour moi.
Je n'en perdais pas une miette, prenant ma revanche enfin sur la soirée du Novelty, celle où j'étais totalement passé au travers de Jimmy Hendrix. Mais j'étais si jeune, je ne pouvais pas savoir que j'avais croisé dieu. Et si je tremblais encore un peu, dans mon pantalon de toile indienne, comme un pauvre imigrant pitoyable, suceptible d'inspirer un poète de passage.I Pity The Poor Immigrant - Bob Dylan
Mais ce n'était plus de froid, mais d’extase, comme Natanael, dans « les nourritures terrestres » ce bouquin d'André Gide.
Mr. Tambourine Man
Hé ! Mr.l'homme au tambourin, joue-moi une chanson,
Je n'ai pas sommeil et n’ai nulle part où aller.
Hé ! Mr.l'homme au tambourin, joue-moi une chanson,
En ce matin tintinnabulant je suis prêt à te suivre.
Bien que je sache que cet empire du soir est redevenu sable,
M'a glissé entre les doigts,
M'a laissé aveugle mais pas encore assoupi.
La lassitude m'a pris par surprise, je reste planté là,
Je n'ai personne à voir
Et la vieille rue vide est trop mortelle pour rêver.
Emmène-moi voyager sur ton bateau magique,
Mon esprit s’est envolé, mes mains n'ont plus de prise,
Mes orteils sont trop gourds pour marcher, je n'attends plus que des bottes
Pour errer sans but.
Je suis prêt à aller n'importe où, prêt à disparaître
En ma propre parade, pour suivre le chemin que m’indique ta danse,
Je te promets de te suivre.
Bien que tu entendes rire, tourner, danser follement sous le soleil,
Tout ça n'est destiné à personne, c'est juste une échappatoire
Et sauf pour aller au ciel il n'y a pas d'obstacle à franchir.
Et si tu entends de vagues mots aux rimes sautillantes
Au son de ton tambourin, ce ne sont que celles d’un clown en guenilles,
Je n'y prêterais attention, ce n'est qu'une ombre que tu
Le vois poursuivre.
Puis fais-moi disparaître à travers les anneaux enfumés de mon esprit,
Dans les ruines brumeuses du temps, loin des feuilles gelées,
Arbres tremblants et hantés, dehors au vent des plages,
Loin de l’atteinte tordue des chagrins fous.
Oui, je voudrais danser sous le ciel de diamant avec une main flottant librement,
Silhouetté par la mer, encerclé de sables de cirque,
Tous mes souvenirs et mon destin engloutis sous les vagues,
Laisse moi oublier aujourd'hui jusqu'à demain.
Hé ! Mr.l'homme au tambourin, joue-moi une chanson,
Je n'ai pas sommeil et n’ai nulle part où aller.
Hé ! Mr.l'homme au tambourin, joue-moi une chanson,
En ce matin tintinnabulant je suis prêt à te suivre.
(Traduction de Pierre Mercy )
Bien des années plus tard, en 2012 Dylan passa au festival des vieilles charrues, Même pas en seconde partie de Johnny, comme Jimmy Hendrix l’avait fait en 66 dans ce fameux concert du « Novelty ».
Mais tout ceux qui l’ont vu ce jour là vous diront qu’ils n’ont rien entendu. Dylan s’était foutu de la gueule du monde, tournant le dos à la scène, et chantant d’une façon inaudible.
L ‘heure était passée, et la grâce. Dylan était de nouveau de l'autre coté du miroir. Les apparences en ce monde sont trompeuses, et les yeux ne nous servent pas toujours de guide ! On ne choisit pas le jour de clarté, ni du moyen qu’il faut pour y parvenir, mais sachez qu’on ne réserve pas souvent son billet à l’avance !.....
Peut être que si je cherchais dans les textes je trouverais quelque chose sortant de sa plume pour conclure.
Faut pas compter sur ce type pour s’excuser, trouver ce que vous cherchez, même un prix Nobel. Il nous tourne le dos. Certains mauvais coucheurs, se réclamant de la Pléiade, diront qu’on l’a dévalué.
Mais je dirais qu’il vaut mieux avoir remis le prix Nobel de littérature à Dylan, que celui de la paix à Hitler, quand à l'a proposé en 39.....Quoique qu'il aurait pu prétendre aussi au prix nobel de littérature. Je veux dire si l'on avait tenu des exemplaires vendus.
Mais qui se rappelle de « Mein kampf » ?
Je crois pas que Dylan était fait pour la gloire, comme Richard Anthony par exemple, qui écoutait siffler le train, ou encore les compagnons de la chanson, dans leur sous marin vert, vert comme la mer….
Souvent je pense au passé. Qu’est devenu Richard Anthony ?...Les portes du pénitencier se sont elles refermées sur lui ? A t’il eu le prix Nobel de traduction ?..
Que c’est triste un train qui siffle dans le soir !
Dylan n’a même pas répondu, même pas dit merci !
Peut être qu'il se cache, qu'il a honte, qu'il va refaire le coup de Jean Paul Sartre, le mépris splendide...
Pas une exception cependant....Gracq, Sartre, Camus... refuser les honneurs n'a pas de prix
Ils auraient mieux fait de le remettre à Enid Blyton, si elle était encore vivante, à un membre du club des cinq par procuration, ou pourquoi pas à Jean d’Ormesson, qui se donne un mal de chien pour ne pas mourir, pour écrire encore un roman, une page, une ligne de plus, à 91 balais.
91 ans....Voilà bien longtemps qu’Arthur avait renoncé à écrire, là bas, en Abyssinie. .
S'il veut le prix à tout prix, peut-être que Jean d’Ormesson devrait se mettre à la guitare électrique. On ne sait jamais, il pourrait avoir le Nobel de rock and roll.
Pourquoi serait on plus sèrieux à 91 qu'à 17 ?
On peut toujours l’imaginer faisant un remake de Bobby, passant pourquoi pas lui aussi au festival des vieilles charrues.....Un nom prédestiné.
But it ain`t me, babe,
Mais ce n'est pas moi, bébé
No, no, no,
Non, non, non,
It ain`t me, babe,
Ce n'est pas moi, bébé
Je ne corresponds pas à ce que tu recherches, bébé.
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