Capitalisme et patriarcat : la vraie guerre derrière le voile
Le capitalisme moderne fertilise ce terrain. En Europe, ces hommes triment — livreurs, ouvriers, éboueurs —, sous-payés, pendant que l’inflation explose (+8 % en France, 2024, INSEE). Dans leurs pays, la mondialisation ravage tout : en Égypte, fief des Frères musulmans, 30 % des jeunes chôment, la dette publique atteint 90 % du PIB (2023). Dépossédés, humiliés, ils deviennent des proies. Les islamistes transforment cette misère en arme, redonnant aux hommes un pouvoir sur femmes et enfants sous le masque de la foi — une dignité que l’Occident leur vole, sanctifiée par un Coran brandi comme bouclier.
En Iran, 1979 n’était pas qu’un rejet du Shah et de ses inégalités (10 % détenaient 40 % des richesses) ; c’était une croisade drapée de religion contre une modernité honnie, imposant un patriarcat féroce sous couvert de révolution divine, exportée malgré les sanctions (PIB -6 %, 2023). En Afghanistan, les talibans, revenus en 2021 sur un pays en ruines (43 % sous la pauvreté, Banque mondiale 2024), prêchent la charia pour mieux restaurer un ordre où l’homme règne en maître. La religion n’est pas l’objectif : c’est la façade noble qui rend l’esclavage patriarcal acceptable, une arme pour rallier les masses et défier l’Occident.
Sous le voile, sous la barbe, ce n’est pas qu’une révolte matérielle. C’est une guerre culturelle, portée par les RSI — famille, religion, traditions —, comme les nommait Lénine. Marx, après Fourier, jugeait une civilisation à la liberté des femmes. Les islamistes le savent : ils brandissent la religion, pas le patriarcat brut — trop laid, trop esclavagiste —, pour mener leur assaut contre une civilisation qui, malgré ses hypocrisies capitalistes, a fissuré leur domination. Le voile n’est pas piété, c’est un défi ; la barbe, un uniforme. En Europe, ils recrutent dans la précarité pour imposer cet ordre masqué, là où CNews ne voit que fanatiques. Et les femmes, « prolétaires de l’homme » (Marx), luttent doublement : contre le capitalisme qui les broie, contre ces mâles qui, dépossédés dehors, les enchaînent dedans sous un dieu invoqué.
Les élites adorent ce chaos : elles crient à l’islamisme pour esquiver leur rôle, tandis que les islamistes avancent, la religion en étendard, le patriarcat en vrai dessein. L’immigration amplifie ce choc sans rien résoudre. La lutte est double : exploités contre puissants, femmes contre geôliers, dans une guerre civilisationnelle que les islamistes mènent sous un masque sacré. Voir au-delà du voile et de la barbe, c’est refuser leur croisade et nos divisions pour abattre, ensemble, capitalisme et patriarcat.
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