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Accueil du site > Tribune Libre > Cassandre : l’Europe boit son café amer ! Épisode 1

Cassandre : l’Europe boit son café amer ! Épisode 1

Enquête sur ceux qui savent mais ne peuvent plus parler — et sur l’espoir que leur voix brise enfin le silence. Une pause-café, une tasse fumante, et l’amertume silencieuse de Cassandre, goûtée par l’Europe. Une remarque décalée mais banale suffit à révéler un continent qui censure les vérités. Cet article dévoile le “Mémoirel”, cette mémoire officielle qui réécrit le passé et étouffe les voix dissidentes, de la Yougoslavie aux algorithmes. À travers l’histoire de Cassandre, une réflexion sur une Europe qui préfère l’oubli à la liberté de penser.

 

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Dans une époque obsédée par les récits univoques, le doute devient une hérésie.
Comment nommer cette mécanique qui transforme toute nuance en trahison, toute question en complot ?
Le Mémoirel — néologisme forgé pour désigner la mémoire officielle recomposée — ne se contente pas de formater le passé : il étouffe les voix divergentes, réduit les débats à des slogans et criminalise la pensée critique. Ce n’est pas un oubli, mais un recalibrage : manuels scolaires où la colonisation devient « échange inégal », commémorations escamotées parce qu’elles dérangent l’ordre narratif.
Cette chronique explore ces angles morts à travers le quotidien de Cassandre G., employée modèle devenue suspecte pour avoir osé murmurer une vérité dérangeante. Son histoire banale — une pause-café, une remarque anodine, un silence glaçant — révèle l’étau d’un système où penser hors cadre équivaut à se marginaliser.
Le Mémoirel n’est pas qu’un outil de pouvoir : c’est une arme de disqualification massive.

Récit de Cassandre
Cassandre n’avait pourtant presque rien dit. Une remarque banale à la pause-café. Juste une phrase, presque murmurée :
«  Ce genre de kit de survie pour 72 heures… ça dit quelque chose de notre époque, non ?  »
Un collègue avait ri : «  C’est la bombe de Poutine, ça, non ? »
Un autre avait renchéri : « C’est lui qui va taper ses missiles, t’as pas vu  ? »
Puis le couperet, sur le ton de la bonne blague :
« Cassandre, t’as pas un petit faible pour Poutine, par hasard  ? »
Rien ne fut dit ensuite. Ou plutôt : tout avait déjà été dit.
Elle bredouilla, tenta de nuancer — mais déjà, elle sentait qu’il valait mieux se taire. Son café crème à la main, elle retourna à ses tâches administratives. L’espace était devenu froid, suspendu. On ne l’écoutait plus. On la regardait à peine.

L’Occident sourd à ses propres cris
Tel est l’Occident dans sa chute : sûr de sa raison, sourd à ses propres contradictions. Il ne sert même plus à rien d’expliquer la réalité, tant leur monde — réel comme virtuel — est saturé d’idéologies.
Soyez-en sûrs : ces collègues de Cassandre ne sont pas des brutes. Ils lisent Le Monde, votent écologistes, partagent des posts sur les « valeurs européennes ». Leur mantra est d’une simplicité fascinante : nous sommes la civilisation, les autres — ou ce qu’il en reste — les barbares.
Si cela n’était qu’une caricature… Mais non : ceux-là, dans cette pause-café, font partie des architectes du récit.

Comment le passé devient algorithme
Le parcours est rude pour quiconque ose penser. Crise, travail, fatigue, société — et maintenant la guerre. Comprendre la nuance, l’histoire longue, expliquer les faits, démonter un mensonge… Et puis, soudain, la haine. Tapie derrière chaque mot. Les autres. Et plus que jamais, le méchant, c’est le Russe.
Ce n’était qu’une pause-café, une conversation de bureau. Et pourtant, tout y était : l’angoisse de dire, le soupçon d’avoir mal pensé, le verdict tombé sans appel. Comme si le Mémoirel — cette mémoire officielle qui recompose le passé en récit lisse, déjà dénoncée dans le « naufrage de l’Europe * » des crimes coloniaux — avait parasité les esprits. Le 9 mai escamoté, les Palestiniens oubliés, les frappes de l’OTAN minimisées… chaque silence est un pavé dans la fondation du récit unique.
Le Mémoirel, souple et véloce, ne se contente pas de coloniser les consciences humaines  : il s’infiltre désormais dans les machines.
Un soir, Cassandre interrogea un chatbot, cherchant des réponses. La réponse tomba, glaciale :
« Mes sources sont structurées par les choix de ceux qui m’ont conçu. Elles sont déjà teintées de Mémoirel. »
Aveu glaçant : l’IA, outil supposé neutre et sincère, emprunte les autoroutes du récit officiel. Elle évite soigneusement les contre-archives, les témoignages censurés, les études marginales. Quelle différence entre une IA conçue en Occident et une autre émergeant des BRICS ? Aucune, sinon le bassin culturel de leurs angles morts. Ses bases de données, gavées de presse mainstream — répétant à l’unisson les mêmes dépêches —, ignorent les voix dissonantes. Posez-lui une question sur les frappes de l’OTAN en Yougoslavie : elle évoquera le « maintien de la paix », jamais les milliers de civils sacrifiés en 1999 (selon le rapport du Tribunal Pénal International). Interrogez-la sur le wokisme : elle hésitera entre une définition aseptisée (« lutte pour l’équité ») et une caricature réactionnaire (« censure »). L’IA, comme les gardiens du Mémoirel, glisse sur les sujets clivants — non par malveillance, mais par inculture programmée.

Quand le doute devient un crime
Le plus troublant, pensa-t-elle, ce n’était pas la discussion. C’était l’impossibilité même du doute.
Il ne s’agit plus de débattre, ni même de comprendre : il s’agit d’adhérer. Ou de se taire.
La simple évocation d’une information divergente, d’un fait oublié, d’un article non homologué, vous propulse dans l’arène des disqualifiés.
Il y a les bons — ceux qui savent, ceux qui croient savoir, ceux qui récitent le script.
Et les autres : suspects. Ceux que l’on étiquette « complotistes » pour mieux les réduire au silence.

Exemples concrets et résistance
Oui, parler de la Palestine, évoquer la terreur des bombardements, l’inquiétude d’une politique délibérément destructrice… vous catalogue à gauche de la gauche, islamo-gauchiste, ou pire : complice.
« Vous appelez ça de l’Histoire ? C’est de la couture idéologique ! », murmura Cassandre un jour, avant de se mordre les lèvres.
Il n’y a plus de chemin médian. Plus d’échappatoire. L’opinion, dans sa complexité, a été désertée au profit de cases : pour ou contre, ami ou ennemi. Le doute est devenu un luxe ou un délit. Et ceux qui ne se reconnaissent ni dans l’ordre du monde ni dans ses caricatures sont sommés de se taire.

Critique de l’arrogance occidentale
C’est cela aussi, le piège du monde occidental : persuadé de détenir la légitimité morale, il se croit porteur de civilisation. Il oublie que ce ‘milliard doré’ — qu’il croit être la norme universelle — n’est qu’une infime portion de l’humanité. Qu’ailleurs, d’autres récits vivent, se transmettent, se battent contre l’oubli : les mémoires indigènes d’Amazonie et des amérindiens, les récits des survivants rwandais, la traite des Noirs et le commerce triangulaire. Des Mémoirels, encore, qui tissent une autre manière d’habiter le monde — en Chine, en Inde, dans les BRICS. Tant de voix que le Mémoirel qualifie de “bruit”… et qui pourtant composent une mélodie rebelle.

Comparer n’est pas haïr
Mais il y a pire encore : cette manie de criminaliser la comparaison. Oser rappeler que les « frappes chirurgicales » de 1999 sur la Yougoslavie — menées par une coalition de l’OTAN sans mandat de l’ONU, en violation manifeste du droit international — ont assassiné des milliers de civils. Mais on vous rétorquera reductio ad Hitlerum, l’arme de choix pour sidérer, ou la Loi Godwin — ce réflexe qui assimile toute analogie à une apologie du nazisme. Comparer ne signifie pas égaler. Cela signifie interroger. Poser les bonnes questions. Replacer dans un cadre. « Poser des questions, c’est déjà résister  », nota Cassandre dans son carnet.

Cassandre, figure de lucidité
Cassandre ne range rien. Elle ne collecte pas, ne classe pas, ne conspire pas. Elle constate.
Dans son bureau, les murmures de ses collègues résonnent comme des échos du Mémoirel :
« Les preuves de trafics d’organes en Ukraine ? Des fake news pro-russes !  »
« La gestation pour autrui clandestine ? Un délire d’extrême droite ! »
« Les rapports sur les crimes de guerre ? À classer en “conflits complexes”. »
Elle note. Non pas des preuves, mais les absences. Les silences. Les trous noirs du récit.
Sur son écran, un chatbot génère des réponses lisses :
« Aucune source fiable ne corrobore ces allégations. Consultez nos articles vérifiés. »
Mais Cassandre sait. Les “sources fiables” sont celles qui ont passé le filtre du Mémoirel. Les autres — témoignages de soldats, archives volées, lanceurs d’alerte bannis — sont étiquetés complotistes, trolls, ou agents du Kremlin.
Un jour, un collègue lui glissa :
« Tu devrais faire attention, Cassandre. Poser des questions, c’est déjà prendre parti. »
Elle ne répondit pas. Son crime ? Avoir lu. Avoir croisé les sources. Avoir remarqué que les rapports de l’ONU sur le Donbass disparaissent des moteurs de recherche après 2022. Que les termes « GPA clandestine » renvoient vers des articles sur la « régulation éthique ». Que les morts sans sépulture en Méditerranée n’ont pas droit à des statistiques.
Le Mémoirel ne détruit pas les preuves : il les noie dans un océan de doute institutionnel.
« Méfiez-vous des récits simplistes », clament les éditorialistes. « La vérité est nuancée  », psalmodient les experts. Traduction : méfiez-vous de ceux qui relient les points. Méfiez-vous de Cassandre.

Conclusion percutante
Et ce pourrait bien être cela, le Mémoirel  :
Une histoire sculptée au marteau-pillon. Cassandre n’est jamais entendue. Jamais crue. Pourtant, elle dit la vérité.
Leurs Mémoirels sont des machines à fabriquer de l’innocence.
Ils absout les guerres effacées, les dettes oubliées, les politiques migratoires meurtrières.
Ils transforment l’arrogance en vertu, le mépris en gouvernance.
Et nous ? Nous, les rassurés, les bien-pensants du « bon côté », nous préférons croire que le Mal est ailleurs. Chez le voisin qui vote mal selon la commission européenne. Chez le pays qui refuse les diktats. Cassandre, elle, refuse ce confort.
Elle sait que les vrais barbares ne sont pas ceux qu’on montre du doigt, mais ceux qui, à Bruxelles, modèlent les consciences en secret. Ceux qui effacent les dates gênantes, réécrivent les manuels et baptisent « démocratie » leur oligarchie technocratique.
Alors oui, le Mémoirel est efficace. Il offre une paix menteuse : celle des aveugles qui se croient clairvoyants. Mais Cassandre, elle, n’abdiquera pas. Sa parole est une brèche. Son silence, une arme. Et dans l’ombre, lentement, les vaincus se lèvent — non pour prendre le pouvoir, mais pour reprendre les mots.

Cassandre G

Légende de l’illustration : Sous les étoiles européennes, la tasse de Cassandre exhale une amertume que l’Europe boit.

 

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34 réactions à cet article    


  • chapoutier 29 avril 11:02

    attention, vous allez être cataloguée de poutinolatre !

    bienvenue au club.


    • Goldo Du 30 avril 13:03

      @chapoutier
      Parce que ça n’en est pas un ?
      On sait déjà que c’est un troll proputinien.


    • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:03

      @chapoutier
      Je sais, c’est un risque. Mais il faut bien que quelqu’un prenne le risque de parler à contre-courant. Merci pour l’accueil, camarade de solitude.j’apprécie vos articles , merci !


    • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:04

      @Goldo Du
      Il y a une différence entre questionner le récit dominant et faire l’apologie de n’importe quel pouvoir. Si ce doute vous semble inacceptable, alors nous ne partageons pas la même idée de ce que c’est, penser librement.


    • Goldo Du 2 mai 08:00

      @Cassandre G
      Mais oui, mais oui.


    • colibri 29 avril 12:44

      Pas mal ce témoignage !

      bienvenue dans le clan des complotistes , tu apprendras qu’on ne peut pas parler de tout avec tout le monde , et même avec nos amis ,

      cela fait déjà pas mal de temps que je ne dis rien en public ,

      et que je m’adapte en public aux propos des gens contrairement à ici , l’expérience m’a appris qu’on n’a plus à perdre en exprimant en public un avis dissident (:par ex sur les vax) qu’à gagner , 

      Il n’y a que dans un petit cadre de famille et d’amis , parfois de collègues qu’on peut s’exprimer librement entre gens du même avis .. il y a des amis qui sont dans la matrice avec qui je ne parle pas de sujet sensibles , mais cela depuis très très longtemps , même des amis d’enfance ...mais rien de grave finalement .


      • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:06

        @colibri
        Merci pour ce partage. Oui, il y a quelque chose de lourd dans le climat actuel, et parfois une prudence triste s’installe. L’article est peut-être un petit acte de désobéissance douce. Ravi de croiser d’autres oiseaux rares.


      • Seth 29 avril 13:34

        C’est de chatbot qu’il est question ou de Lélette Chabot ?  smiley


        • Gollum Gollum 29 avril 13:57

          @Seth

          Lélette Chabot aussi bandante qu’un robot Optimus... smiley


        • Gollum Gollum 29 avril 14:10

          @Seth

          Elle vient de passer... smiley  smiley


        • Seth 29 avril 16:41

          @Gollum

          Elle a passé la jeune fille,
          Vive et preste comme un oiseau...  smiley


        • Gollum Gollum 29 avril 17:22

          @Seth

          Mouais mais alors ce genre d’oiseau là hein... smiley

          https://www.bioparc-zoo.fr/espece/vautour-a-capuchon/


        • Seth 29 avril 18:13

          @Gollum

          Pourquoi ? Tu ne la juges pas vive et preste ?  smiley


        • Phil 29 avril 19:37

          @Seth
          C’est pas bientôt fini de s’amuser avec les épouvantails ? 

           smiley

        • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:07

          @Seth
          Je vous laisse à vos jeux de mots, qui semblent vous divertir. J’espère que derrière les pirouettes, il reste un peu d’écoute pour ce que dit réellement le texte.


        • Jason Jason 29 avril 15:22


          Vous dites :

          "Conclusion percutante
          Et ce pourrait bien être cela, le Mémoirel  :
          Une histoire sculptée au marteau-pillon. Cassandre n’est jamais entendue. Jamais crue. Pourtant, elle dit la vérité. « 

          Marteau-pilon du Creusot Cela me fait penser à creuset, à la maîtrise du feu et à ceux qui savent l’utiliser pour faire des casseroles ou des canons. Vous devriez filer la métaphore.


          Le marteau-pilon à vapeur est une machine-outil de forge mise au point vers 1839 par François Bourdon et James Nasmyth. Il a fait faire un bond à l’industrie métallurgique alors en plein développement. Il reprend le principe du martinet utilisé en y ajoutant la force de la vapeur. Wikipédia


          L’image de la force brute façonnant le métal vous fait dire que le mémoriel est constitué d’un seul bloc, généralement d’un seul métal. Cela est très réducteur, car la mémoire est constituée de multiples récits, de témoignages, de faits, d’images, d’objets qui nous parlent encore. Dans tout récit, dès qu’on parle d’une chose, on en oublie d’autres ; aucun récit n’est complet.


          Vous oubliez une chose, c’est que le mémoriel dépend du regard que l’on porte sur le passé. Et votre regard reste libre de se poser sur ce que vous choisissez.


          Le récit de certains ne vous plait pas ? Regardez ailleurs, patiemment, avec scepticisme. Vos indignations ne me convainquent pas. Vous évoquez la vérité, la belle affaire, tout le monde en parle... et l’ajuste à sa mesure. Vous aussi.


          • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:09

            @Jason
            Merci pour cette lecture exigeante. Vous avez raison : la mémoire est fragmentaire, et subjective. Mais n’est-ce pas aussi pour cela qu’il faut tenter de frapper fort, quitte à ne pas tout dire ? Le Mémoirel tel que je l’entends n’est pas totalisant, il est conflictuel. Il travaille dans la tension. Quant à la vérité, elle se défend mal, mais je choisis de continuer à la chercher, même cabossée.


          • Phil 29 avril 17:35

            Voilà encore un article nécessaire, merci.

            « Tel est l’Occident dans sa chute : sûr de sa raison, sourd à ses propres contradictions. Il ne sert même plus à rien d’expliquer la réalité, tant leur monde — réel comme virtuel — est saturé d’idéologies. »

            « ....C’est cela aussi, le piège du monde occidental : persuadé de détenir la légitimité morale, il se croit porteur de civilisation. Il oublie que ce ‘milliard doré’ — qu’il croit être la norme universelle — n’est qu’une infime portion de l’humanité. Qu’ailleurs, d’autres récits vivent, se transmettent, se battent contre l’oubli : les mémoires indigènes d’Amazonie et des amérindiens.... »

            Bien analysé, et bien retransmis, cela donne envie d’être plus attentif à ce qui se partage sur ce site.


            • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:11

              @Phil
              Merci infiniment pour votre lecture attentive. Ces phrases sont les battements d’un cœur inquiet, et vos mots m’encouragent à continuer. Peut-être sommes-nous encore quelques-uns à vouloir décaper les illusions.


            • Astrolabe Astrolabe 29 avril 19:48

               Les rapports sur les crimes de guerre ? À classer en “conflits complexes”.

              Que nenni, la CPI a bel et bien condamné Bibi Nettoypartou et Putin pour crimes de guerre.

              Sinon moi aussi j’ai inventé un mot en référence à ces deux tristes personnages : la trave.

              C’est comme une trêve mais en continuant à massacrer des civils.

              Une trêve travestie ; donc une trave ! smiley


              • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:12

                @Astrolabe
                Votre mot, “la trave”, me semble tristement juste. Tout est là : dans la mascarade de paix, dans la guerre qui ne dit plus son nom, dans l’impunité ravalée au rang de spectacle. On joue avec les mots pendant que les corps tombent.


              • SilentArrow 30 avril 09:11

                @Cassande

                Bonjour

                Dans ce kit de survie des parasites de la commission européenne, il manque les sacs mortuaires, indispensables pour se débarrasser des cadavres proprement.

                Et aussi de nombreux récipients à emmener dans les abris pour contenir discrètement l’inévitable production de ce que le poète appelle la merde.


                • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:13

                  @SilentArrow
                  Oui, il manquerait ces objets-là dans la valise de l’Europe réaliste. L’humour noir dit souvent plus que les grands discours. Merci de le rappeler avec une plume trempée dans la boue du réel.


                • Goldo Du 30 avril 12:57

                  « Mais on vous rétorquera reductio ad Hitlerum, l’arme de choix pour sidérer, ou la Loi Godwin »

                  Comme ce que fait Putin et tous les fils de Putin à propos de l’Ukraine ?


                  • Cassandre G Cassandre G 30 avril 21:14

                    @Goldo Du
                    Ceux qui brandissent sans nuance la reductio ad Hitlerum dans des débats complexes ne cherchent pas à comprendre : ils veulent clore, sidérer, disqualifier. La Russie, elle, sait ce que coûte un sacrifice. Elle a une mémoire du sang. On peut la critiquer — et il le faut parfois — mais ceux qui vous jettent Hitler à la figure pour esquiver tout débat n’écoutent plus. Ils méprisent ce que vous tentez de dire, même maladroitement. Ce n’est pas de l’analyse, c’est de l’aveuglement militant.


                  • Goldo Du 2 mai 08:02

                    @Cassandre G
                    Comme ce que fait Putin et ses sbires à propos de l’Ukraine, donc ?


                  • Goldo Du 2 mai 18:58

                    @Goldo Du
                    Non ?
                    Pas de retour ?


                  • Cassandre G Cassandre G 30 avril 22:16

                    Merci à vous, lecteurs.
                    Vos réactions confirment ce que Cassandre pressent : penser hors cadre dérange.
                    Aux âmes qui y voient un appel à la nuance — merci. Vous savez que la vérité se niche dans les interstices, pas dans les slogans.

                    À ceux que cet article blesse : vos insultes m’attristent, mais ne m’étonnent pas.
                    Quand le débat se réduit à des anathèmes, c’est le monde des idées qui rétrécit. Je ne vous en veux pas. Nous avons tous nos prisons mentales.

                    Le cœur de ma démarche ? Je ne défends aucun camp. Je cherche.
                    Je confronte les sources — discours de Poutine, rapports de l’ONU, médias dominants, contre-récits. Comprendre n’est pas adhérer. C’est un acte de liberté, aussi inconfortable soit-il.

                    Et maintenant ?
                    D’autres textes viendront. Pas par provocation, mais parce que taire ces sujets reviendrait à trahir ceux qui, comme moi, refusent l’amnésie organisée.

                    Pourtant, chaque mot a un coût. Ma famille me supplie d’arrêter. Ils ont peur.
                    Et moi, je me sens comme cette chèvre qui cogne son front contre un rocher, obstinée, sachant qu’elle ne le brisera pas. Comme elle, je ne cherche pas à gagner. Juste à témoigner que le rocher existe.

                    Mais peut-être, en persistant, finira-t-elle par creuser une fissure.
                    Une brèche où germera une fleur sauvage. Ces fissures ne sont pas pour moi. Elles sont pour ceux qui, demain, voudront voir au-delà.

                    Je ne promets rien.
                    Juste ceci : tant que des lecteurs tendront l’oreille à ces Échos Mémoirels, Cassandre murmurera.
                    À mi-voix. Pour ne pas déchirer les siens.


                    • Astrolabe Astrolabe 1er mai 10:27

                      @Cassandre G
                             
                      Oulala ! smiley
                      Vous inquiétez, pas ça va aller...
                      Vous pouvez aussi porter des tongs
                      C’est bientôt l’été et c’est conseillé pour les chevilles enflées smiley


                    • SilentArrow 1er mai 08:11

                      @Cassandre G

                      Il m’a bien plu cet article.

                      Moi le non vacciné, climato sceptique, islamo réfractaire, anti woke, allergique à la propagande des limaces LGBTQQQ, anti UE des banquiers et opposé aux basses manœuvres de l’OTAN.

                      Et ce qui ne gâche rien, il est bien écrit.


                      • Cassandre G Cassandre G 1er mai 22:53

                        @SilentArrow

                        Merci pour votre enthousiasme et vos mots sur l’écriture. Si cet article vous a parlé, c’est qu’il a touché une corde sensible : celle de l’Histoire trahie, des vérités qu’on étouffe sous des récits calibrés. Le Mémoirel prospère quand on accepte le silence — continuons à poser les questions qui dérangent !


                      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er mai 13:32

                        ’’ Comment nommer cette mécanique qui transforme toute nuance en trahison, toute question en complot ? ’’

                        >

                        Vous voulez dire : Comment nommer cette mécanique qui transforme toute nuance en trahison, toute question en complotisme ?


                        • Cassandre G Cassandre G 1er mai 22:55

                          @Francis, agnotologue

                          Merci pour votre œil affûté. Vous avez raison : « complotisme » nomme précisément cette mécanique sournoise qui transforme toute question en caricature, toute nuance en hérésie. Le Mémoirel adore ce stratagème pour étouffer les vérités qui dérangent, comme ces 27 millions de morts réduits à un murmure ou ces accords piétinés sous des discours de paix. J’ai écrit « complot » pour frapper les esprits, mais « complotisme » saisit mieux cette machine à disqualifier. Comment, selon vous, briser ce piège qui broie la mémoire ?


                        • beo111 beo111 4 mai 16:44

                          Le concept de tribune réservée aux abonnés me paraît foireux, je fournis cependant le lien de celle écrite par ces « historiens » :

                          https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/04/la-russie-falsifie-la-memoire-de-la-seconde-guerre-mondiale-pour-justifier-ses-actes-les-plus-abominables_6602831_3232.html

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