Ces gens qui parlent d’eux à la troisième personne...
On voit sur le net, se répandre une curieuse habitude : au lieu d'employer la première personne, de parler directement, certains utilisent la troisième personne.
On voit sur certains sites d'information, des gens se présenter à la troisième personne : "l'auteur est professeur d'économie, il a écrit plusieurs ouvrages..."
"Il est écrivain-chercheur, diplômé de l’ENS, docteur en philosophie. Après avoir enseigné la biologie et la physiologie à l’université, il s’est consacré à différentes recherches...."
On perçoit, là, une forme de schizophrénie inquiétante, comme si celui qui écrit n'assumait pas ses propres paroles : "je" est un autre !
"Je" est double !
Cette distance pompeuse semble aussi dire que celui qui parle n'est pas sincère, se cache sous un masque trompeur !
Il est vrai que sur internet, tout est possible, tout peut être trompeur : on peut s'affirmer détenteur de toutes sortes de titres, prétendre à une forme de notoriété.
"Journaliste auteur de plusieurs livres à succès, l'auteur s'est retiré de la vie active..."
Cette mise à distance, ce dédoublement de personnalité sont tout de même surprenants.
Parler à la troisième personne, c'est souvent se donner de l'importance, se considérer comme un autre qui n'est pas le même dans la vie de tous les jours !
Est-ce que, dans le quotidien, on parle de soi à la troisième personne ?
Cet artifice est, au fond, assez révélateur : souvent, sur internet, les gens se dédoublent, prennent une personnalité différente, peuvent jouer des rôles, abusent le lecteur, se jouent de lui...
Tout est possible sur internet : certains se parent de toutes les vertus, ou accusent les autres de défauts dont ils sont eux mêmes pourvus, oubliant de balayer devant leur porte, ils ne se voient même pas tels qu'ils sont !
Curieuse inconscience, curieux déni des réalités !
L'inconscience, la méconnaissance de soi, l'esprit de supériorité, une forme d'arrogance sont à l'origine de ces dénis....
Parler de soi à la troisième personne, un romancier peut le faire, à travers une fiction, lorsqu'il écrit une forme de roman semi autobiographique...
Mais parler de soi à la troisième personne pour se présenter, pour répondre à des questions, on a du mal à le concevoir !
On perçoit dans cet usage une forme de mégalomanie, une arrogance, un manque de modestie, un narcissisme exacerbé.
Certains reprochent aussi aux hommes politiques de mentir, de se livrer à de fausses déclarations, mais eux-mêmes adoptent la même attitude, ils n'hésitent pas à fausser le débat, et sont d'une mauvaise foi évidente et confondante...
Internet permet, ainsi, toutes sortes de trafics : les menteurs, les personnalités doubles se multiplient, et se livrent à un jeu assez malsain.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2018/10/ces-gens-qui-parlent-d-eux-a-la-troisieme-personne.html
23 réactions à cet article
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Sergio, il dit : « Tout le monde le sait, quand on parle des autres, on ne parle pas de soi ! »
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Voici un dialogue entre un romain et Jules César, extrait de la bande dessinée de Goscinny, « Le domaine des dieux », dix-septième épisode des aventures d’Astérix :
Le romain : Il est formidable !
Jules César : Qui ça ?
Le romain : Ben... vous !
Jules César : Ah !... lui !
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@Giordano Bruno
MERCI pour cet extrait ! Belle illustration de l’article...
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Il y a aussi ceux qui parlent d’eux au pluriel.
Comme Allah dans le coran. C’est bizarre dans une religion monothéiste.
Et puis il y a la reine d’Angleterre, par exemple lorsqu’elle dit « We are not amused » (ça ne nous fait pas rigoler), justement au moment où tout le monde a envie de rigoler.
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@popov
C’est un pluriel dit de « majesté », un usage de l’ancien régime.
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@OMAR
Bonjour Omar. Toujours prêt à mordre à l’hameçon !
Un des architectes de le trinité fut Tertullien, un théologien berbère. C’est même lui qui a inventé le mot. À cette époque préislamique, il y avait parmi les Berbères de grands hommes capables d’influencer le destin de l’Occident. Il y en a eu d’autres comme Arius et Augustin d’Hippone, sans compter ceux qui sont devenus empereurs ou gouverneurs romains -
@rosemar
C’est un pluriel dit de « majesté », un usage de l’ancien régime.
C’est pour cela que cela me fait sourire quand on l’utilise aujourd’hui. -
@OMAR
Berbères, mais arabaisés, coraniqués et souratés, peut-être chrétiens dans un lointain passé, mais aujourd’hui persécuteurs de chrétiens. -
@OMAR
Ton dieu on a rien à foutre , alors gardes le bien pour toi et nous fais pas chier avec des croyances moyenâgeuses et oui on a la haine de gens incultes et débiles comme toi , et on en veut plus chez nous , t’as compris ou t’as du caca dans le tête. -
@OMAR
Tu découvres soudainement...
Non, je le sais depuis longtemps. À l’époque de l’empire romain le nord de l’Afrique était au même niveau civilisationnel que les autres provinces de l’empire.
Mais ça c’était avant que l’islam et l’arabisation ne transforme cette région en un « shithole » dont les habitants veulent s’échapper.
Alors Omar, on n’est pas mieux chez le kouffars que dans le paradis islamique ? Même si l’air qu’on y respire est chargé de micro particules de graisse de porc qui s’échappent pendant la cuisson ? -
@OMAR
Et pour cet effort culturel et ce douloureux aveu de ta part, cadeau : les restes d’une église Byzantine datant du 4ème siècle...
C’est un peu comme si la France rasait toutes les mosquées sauf la grande mosquée de Paris, et puis disait à tout le monde « Regardez comme nous sommes tolérants, il y a une mosquée dans notre capitale ». -
@OMAR
En Algérie, il est interdit d’essayer de convertir un mahométan au christianisme.
Souhaiteriez-vous que la France traite les mahométans (qui n’ont rien à foutre en France) comme l’Algérie traite ses chrétiens (qui étaient là avant l’arrivée de l’islam) ?
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Le moi est réputé être haïssable.
Le vouvoiement n’est-il pas lui aussi un déni de réalité ?
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@rogal
Le vouvoiement est une marque de considération et de politesse.
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« Je » est double !!!
Cela nous change agréablement d’une multitude qui reste désespérément vouée au simplisme !!!
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Seken pas aimer les profs de français.
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@seken
Une revanche à prendre ?
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@Xenozoid
Non, il est sur la Dominique, comme le lever d’ailleurs, tu finiras par le comprendre, l’ami !
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C’est le syndrome de Robinson. N’ayant aucun interlocuteur, « Ile » parle à un autre, souvent il a la grandeur de l’océan. et l’empêche de sombrer dans le néant.
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@Mélusine ou la Robe de Saphir.
Ou plutôt le syndrome d’hubris....
http://www.psy-luxeuil.fr/article-le-syndrome-d-hubris-la-maladie-du-pouvoir-120982919.html
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