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Accueil du site > Tribune Libre > Chute de l’URSS, années noires et extension de l’OTAN

Chute de l’URSS, années noires et extension de l’OTAN

La chute de l’URSS est assurément l’évènement historique du dernier siècle qui, avec la deuxième guerre mondiale, a eu le plus d’impact sur la situation mondiale. Il a ouvert la porte à la restauration du capitalisme et mis fin à la guerre froide. L’équilibre des forces mondiales s’est trouvé modifié. Ce fut un évènement majeur de l’histoire de l’humanité.

Les forces en présence

Pour comprendre comment fonctionne le monde dans lequel nous vivons, il est important de comprendre le plus précisément possible ce qui s’est passé. Comme toujours, nous sommes confrontés à des interprétations très diverses de ces évènements. Le plus souvent, des clans politiques plaquent une idéologie sur les faits. Ceux qui veulent que le centre du mal soit éternellement les USA voient des interventions sournoises des services secrets dans toutes les mobilisations populaires. Les réactionnaires, qui rêvaient depuis des décennies d’envahir ces territoires pour y restaurer le capitalisme étaient enthousiastes à l’idée qu’ils allaient arriver à leurs fins sans avoir à intervenir directement. Souvent le résultat global fut perçu soit comme une délivrance soit comme une catastrophe.

Je veux essayer ici d’expliquer la chute de l’URSS en matérialiste c’est-à-dire sans aucunement plaquer une quelconque idéologie sur les faits. Au contraire, chaque fait doit être pris comme une donnée brute qui doit être placé dans une analyse mettant tous les faits en cohérence. Si des services secrets peuvent assurément jouer un rôle, en aucun cas ils ne peuvent être le moteur de l’histoire. Ce sont les hommes qui font leur propre histoire. Si quelques-uns d’entre eux jouent un rôle particulièrement important, il n’en reste pas moins que c’est la grande masse des hommes qui agit même quand, par moment, des millions d’hommes sont sous la coupe de dictateurs que d’autres, ou les mêmes, ont contribué à mettre en place. L’histoire de l’humanité reste l’histoire de la lutte des classes. Tout le temps que la production des biens matériels était assurée par des esclaves, inévitablement des esclaves se sont révoltés. Il en fut de même avec les serfs. Toujours les exploités s’opposent aux exploiteurs. Il faut assurément voir quelles étaient les forces sociales en présence lors de la chute de l’URSS. Schématiquement, dans les pays des blocs de l’Est, je considère trois forces sociales distinctes.

  • Dans la couche sociale privilégiée couramment appelée la bureaucratie ou nomenklatura, une large marge cherche depuis longtemps à asseoir ses privilèges sur la propriété privée. Les bureaucrates regardent avec envie les pays capitalistes. Dans ces pays, la richesse se transmet de génération en génération. Le privilégié n’est pas éternellement contraint de faire plaisir à des supérieurs hiérarchiques. Alors que dans le bloc de l’Est, les privilèges d’un bureaucrate sont fragiles. Il suffit de bien peu de chose pour qu’ils disparaissent du jour au lendemain. De plus, les privilèges ne se transmettent pas automatiquement aux enfants. Depuis l’arrivée de Gorbatchev, cette couche sociale voit, avec les réformes de Gorbatchev la possibilité d’aller dans ce sens. Ils étaient favorables à la restauration du capitalisme mais ils ne voulaient pas que l’Empire se fissure.
  • Dans cette même couche sociale de la bureaucratie ou nomenklatura, d’autres craignent que tout le système s’écroule. Ils savent que la révolution russe qui avait sonné le glas du capitalisme est maintenant loin derrière eux. Ils appartiennent à une caste qui s’est dressée au long de l’histoire de l’URSS contre les masses populaires. Ils savent que leurs privilèges sont liés à un pouvoir qui s’est établi contre la masse des producteurs et qui a dû maintes fois s’imposer par la force. En particulier, les pays d’Europe de l’Est sont considérés comme des colonies qui doivent rester sous la coupe impériale de la Russie. Ils savent qu’il a fallu plusieurs fois envoyer les chars soviétiques pour rétablir l’ordre dans ces pays. Plus récemment, ils ont longuement guerroyé en Afghanistan. Ils voient, d’un mauvais œil ce qui se passe depuis l’arrivée de Gorbatchev en Pologne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie. N’aurait-il pas fallu depuis longtemps rétablir l’ordre par la force ? Il serait temps, de leur point de vue, de mettre un terme à la politique de la Glasnost et de la Pérestroïka prônée par Gorbatchev.
  • La grande masse de la population aspire à plus de liberté. De ce point de vue, elle est favorable à la politique de Gorbatchev. En particulier, les russes veulent que la découverte, petit à petit, de ce que fut effectivement leur histoire, longtemps cachée par la dictature stalinienne, continue. La catastrophe de Tchernobyl vient de mettre au grand jour l’échec de la politique du mensonge. Ils veulent maintenant connaître toute la vérité. L’apport de l’association Mémorial à cette connaissance de la vérité est considérable et ne doit pas s’arrêter. La population est attachée à ses traditions mais elle veut aussi être ouverte à toute la culture mondiale. Elle ne veut plus subir une chappe de plomb qui l’isole du reste du monde. En plus, dans tous les vastes territoires considérés quasiment comme des colonies par l’Empire russe, les populations veulent leur indépendance et la mobilisation populaire ne cesse de prendre de l’ampleur dans ces pays. Les divers nationalismes ont été brimés et veulent maintenant s’exprimer. Bien évidemment, les Etats-Baltes qui ont été intégrés de force à l’URSS, par la volonté des deux dictateurs Hitler et Staline, veulent leur indépendance et ils le disent maintenant haut et fort dans de puissantes manifestations.

Nous ne reviendrons pas sur les années précédentes mais la chute du bloc de l’Est ne peut se comprendre que comme la suite de toutes ces mobilisations de la période précédente. Il faut donc avoir suivi ce qui s’est passé pendant les premières années de la politique de Gorbatchev.

Nous allons maintenant examiner les faits en nous basant sur quelques documents.

Ce que disait Gorbatchev

Voyons d’abord ce que disait Gorbatchev lui-même à propos de ces événements. Vous trouverez le texte en anglais sur le web dans un article intitulé « Mikhail Gorbachev : I am against all walls ». Mickhail Gorbatchev est interviewé par un journaliste de RBTH (Russia Beyond) le 16 octobre 2014. Il est précisé qu’à ce moment, nous sommes près du 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin. Ajoutons que Poutine est, à ce moment, au pouvoir depuis quatre ans et qu’il a mis toute la presse à ses bottes. On voit, en lisant la question posée, que le journaliste de Russia Beyond est aux ordres de Poutine. Voici ma traduction, faite avec Google, de la question et de la réponse.

Question du journaliste : L’une des questions clés soulevées par les événements en Ukraine est l’expansion de l’OTAN vers l’Est. Avez-vous le sentiment que vos partenaires occidentaux vous ont menti lorsqu’ils élaboraient leurs projets d’avenir en Europe de l’Est ? Pourquoi n’avez-vous pas insisté pour que les promesses qui vous ont été faites – notamment celle du secrétaire d’État américain James Baker selon laquelle l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Est – soient juridiquement codifiées ? Je cite Baker : « L’OTAN ne s’avancera pas d’un pouce plus à l’Est. »

Réponse de Gorbatchev : Le sujet de l’« élargissement de l’OTAN » n’a jamais été abordé, et il n’a pas été évoqué pendant ces années. Je le dis en toute responsabilité. Aucun pays d’Europe de l’Est n’a soulevé cette question, même après la fin du Pacte de Varsovie en 1991. Les dirigeants occidentaux ne l’ont pas évoquée non plus. Un autre point que nous avons évoqué a été abordé : garantir que les structures militaires de l’OTAN ne progresseraient pas et que des forces armées supplémentaires de l’Alliance ne seraient pas déployées sur le territoire de l’ex-RDA après la réunification allemande. La déclaration de Baker, mentionnée dans votre question, a été faite dans ce contexte. Kohl et [le vice-chancelier allemand Hans-Dietrich] Genscher en ont parlé.

Tout ce qui pouvait et devait être fait pour consolider cette obligation politique a été fait et respecté. L’accord de règlement définitif avec l’Allemagne stipulait qu’aucune nouvelle structure militaire ne serait créée dans l’est du pays, qu’aucun déploiement de troupes supplémentaires n’y serait effectué, qu’aucune arme de destruction massive n’y serait déployée. Cela a été observé toutes ces années. Il ne faut donc pas présenter Gorbatchev et les autorités soviétiques de l’époque comme des naïfs à la merci de l’Occident. S’il y a eu naïveté, c’est plus tard, lorsque la question s’est posée. La Russie n’a d’abord pas émis d’objection.

La décision des États-Unis et de leurs alliés d’étendre l’OTAN à l’Est a été prise de manière décisive en 1993. J’ai d’emblée qualifié cette décision d’erreur grave. Il s’agissait d’une violation flagrante de l’esprit des déclarations et des assurances qui nous avaient été faites en 1990. Concernant l’Allemagne, elles étaient juridiquement consacrées et sont respectées. »

Avant la chute du mur de Berlin c’étaient les questions du désarmement qui étaient discutées entre les deux blocs. Sur cette photo, Gorbatchev et Reagan signent l’un des traités sur le désarmement

J’ai mis en gras, dans la citation, les deux passages dans lesquels les poutinistes veulent voir une contradiction.

Gorbatchev n’était pas débile. L’intégralité de sa réponse est parfaitement cohérente. Il n’y a jamais eu de promesse de non extension de l’OTAN vers l’Est. Plus tard, il y a eu effectivement une extension avec l’adhésion de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque, le 12 mars 1999. Gorbatchev précise que la décision a été prise dès 1993. Nous savons qu’en mars 1991, l’Otan avait refusé d’intégrer ces trois pays qui remplissaient pourtant les conditions imposées à cette époque. En fait la décision date officiellement du 10 janvier 1994  : « Lors du Sommet de l’OTAN, tenu à Bruxelles, les 16 dirigeants alliés ont dit qu’ils escomptaient un élargissement de l’OTAN aux Etats démocratiques de l’Est, et qu’ils l’envisageraient favorablement. Ils ont réaffirmé que, comme le prévoit l’Article 10 du Traité de Washington, l’Alliance était ouverte à d’autres Etats européens susceptibles de favoriser le développement des principes de ce Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique Nord ».

Gorbatchev avait toute liberté de considérer que, de son point de vue, c’était une « erreur grave » et qu’il s’agissait d’une « violation flagrante de l’esprit des déclarations et des assurances qui nous avaient été faires en 1990 » mais, pour autant, il ne renie pas ce qu’il vient de dire quelques secondes auparavant : « Le sujet de l’« élargissement de l’OTAN » n’a jamais été abordé, et il n’a pas été évoqué pendant ces années ».

La question du journaliste introduit donc d’emblée une contre-vérité communément claironnée chez les poutinistes quand il dit : « Pourquoi n’avez-vous pas insisté pour que les promesses qui vous ont été faites – notamment celle du secrétaire d’État américain James Baker selon laquelle l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Est – soient juridiquement codifiées ? Je cite Baker : « L’OTAN ne s’avancera pas d’un pouce plus à l’Est. ».

Gorbatchev le recadre dans sa réponse en expliquant que : « La déclaration de Baker, mentionnée dans votre question, a été faite dans ce contexte. ». Il s’agissait de « garantir que les structures militaires de l’OTAN ne progresseraient pas et que des forces armées supplémentaires de l’Alliance ne seraient pas déployées sur le territoire de l’ex-RDA  ». La déclaration de Baker ne concernait que l’Allemagne de l’Est.

De plus, Gorbatchev, prend la précaution de dire : « Il ne faut donc pas présenter Gorbatchev et les autorités soviétiques de l’époque comme des naïfs à la merci de l’Occident ». Il a raison d’insister car Poutine voudrait maintenant faire croire que les autorités soviétiques et lui-même étaient, à l’époque, de grands naïfs qui se sont fait avoir. Nul doute que si c’était vrai, Poutine ne s’en vanterait pas !

J’ai déjà rapporté plusieurs fois ce que dit Gorbatchev au début de sa réponse car c’est une preuve irréfutable qu’il n’y a jamais eu ces prétendues promesses de non-extension de l’OTAN vers l’Est.

Remarquons bien aussi que lorsque la décision a été prise en 1993 d’intégrer dans l’OTAN des pays de l’Europe de l’Est, Gorbatchev considérait qu’il s’agissait d’une erreur et non pas d’une agression caractérisée de l’OTAN. Si les évènements s’étaient déroulés tels que Gorbatchev les souhaitait, l’OTAN aurait disparu en même temps que le pacte de Varsovie car il voulait une entente parfaite entre l’Ouest et l’Est. Une autre hypothèse a été envisagée : l’entrée dans l’OTAN de tous les anciens pays du bloc-de l’Est, Russie comprise. Comment et pourquoi un homme qui souhaite, à ce moment-là, soit la suppression de l’OTAN soit l’intégration de la Russie dans l’OTAN irait-il se préoccuper d’éventuelles promesses sur la non-extension de cette organisation ?

Son ministre des affaires étrangères Edouard Chevardnadze a dit en 2009 dans une interview accordée en allemand que la dissolution du pacte de Varsovie et, a fortiori, l’absorption dans l’OTAN des pays de l’Est et de certaines républiques ex-soviétiques étaient tout simplement quelque chose d’inimaginable : « À l’époque, nous ne pouvions pas croire que le Pacte de Varsovie puisse être dissous. C’était au-delà de notre domaine de compréhension. Aucun des pays participants n’avait de doute sur le Pacte de Varsovie. »

Il faut donc bien voir la différence entre la situation en 1990 et la situation en 1993 pour comprendre qu’il n’y a aucune contradiction dans ce que dit Gorbatchev.

Etapes vers l’extension de l’OTAN

Pour bien comprendre tout cela, il faut suivre l’évolution de la situation pendant les deux années cruciales : 1990 et 1991. Je vais voir précisément, en revenant sur les faits, quelles ont été les différentes étapes qui ont mené au premier élargissement de l’OTAN. Je donne dès maintenant, en six points, un résumé de cette évolution :

  1. Aucune demande d'adhésion à l'OTAN n'a été officiellement formulée de la part des pays du "bloc de l'Est" avant 1991 exception faite de l'Allemagne de l'Est qui a été intégrée dans l'OTAN le 12 septembre 1990. Le traité de Moscou stipule : "Après l'achèvement du retrait des forces armées soviétiques du territoire de l'actuelle République démocratique allemande et de Berlin, des unités des forces armées allemandes affectées aux structures d'alliance de la même manière que les unités stationnées sur le reste du territoire allemand pourront également stationner dans cette partie de l'Allemagne, bien que sans vecteurs d'armes nucléaires. Ceci ne s'applique pas aux systèmes d'armes classiques qui peuvent avoir d'autres capacités en sus de leur capacités classiques mais qui, dans cette partie de l'Allemagne, sont équipés à des fins classiques et affectés seulement à celles-ci. Des forces armées et des armes nucléaires ou des vecteurs d'armes nucléaires étrangers ne seront pas stationnés dans cette partie de l'Allemagne et n'y seront pas déployés » C’est la seule promesse concernant l’OTAN qui ait été faite et elle a, évidemment, été respectée. 
  2. L'OTAN a refusé les demandes d'adhésion des pays de l'Europe de l'Est pendant au moins deux ans : en 1991 et 1992. Les explications en ont été données dans le compte-rendu d’une réunion préparatoire à une réunion du CAN. Cette réunion préparatoire à en lieu à Bonn le 6 mars 1991. J'ai publié et commenté le compte-rendu dans un article intitulé : «  En 1991, l’OTAN a refusé d'intégrer des pays d’Europe de l’Est  ». Raymond G. H. Seith, sous-secrétaire d’Etat des USA a argumenté ce refus en déclarant notamment : "Nous ne devons pas fournir un prétexte aux tenants de la ligne dure en Union Soviétique pour construire des sentiments anti-occidentaux".
  3. Le putsch de Moscou raté qui s’est déroulé du 19 au 21 août 1991 a grandement changé la donne. Les «  tenants de la ligne dure en URSS  » ont été mis en échec et le risque qu’ils tentent à nouveau un coup de force fut dès lors minime. Les craintes qui amenaient les dirigeants de l’OTAN à refuser l’adhésion de nouveaux pays ont disparu.
  4. Les demandes d’adhésion se font faites plus pressantes. Les représentants des pays concernés l’ont dit et expliqué nettement et publiquement. Au cours de l'année 1993, l'OTAN a officieusement accepté les adhésions de la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque.
  5. Le 10 janvier 1994, «  lors du Sommet de l'OTAN, tenu à Bruxelles, les 16 dirigeants alliés ont dit qu’ils escomptaient un élargissement de l’OTAN aux Etats démocratiques de l’Est, et qu’ils l’envisageraient favorablement. Ils ont réaffirmé que, comme le prévoit l’Article 10 du Traité de Washington, l’Alliance était ouverte à d’autres Etats européens susceptibles de favoriser le développement des principes de ce Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique Nord. ». C’est donc, officiellement à ce moment que la décision d’intégrer de nouveaux pays à l’OTAN a été prise.
  6. Le 12 mars 1999 la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque adhèrent à l'OTAN. Les étapes qui ont permis de passer de la décision du 10 janvier 1994 à cette adhésion sont données dans ce document de l’OTAN

Les pays de l'Est veulent adhérer à l'OTAN

Avant de voir plus en détail comment se sont déroulés les évènements, je veux faire table rase d’un autre mythe fabriqué par Poutine. Il veut faire croire que toutes les mobilisations populaires aboutissant aux demandes pressantes de certains pays d’adhérer à l’OTAN résulteraient de manipulations des USA et de l’OTAN.

L'OTAN a seulement répondu aux demandes de pays qui voulaient échapper à l'emprise de Moscou. Ce n'est nullement l'OTAN qui était à l'initiative. D'ailleurs les conditions d'adhésion sont devenues plus difficiles. Si l'OTAN avait cherché à s'étendre le plus vite possible, elle aurait fait l'inverse. Au début les candidats ne devaient remplir que trois conditions :

  • Le consensus entre pays membres devait être obtenu.
  • Les candidats devaient apporter une contribution positive à l’Alliance atlantique.
  • Seuls des "États européens" pouvaient candidater.

A partir de 1995, les candidats devaient répondre à cinq critères supplémentaires :

  • Avoir un système politique démocratique fonctionnant bien et reposant sur une économie de marché.
  • Traiter les populations minoritaires de manière équitable.
  • S’engager à régler les conflits de manière pacifique.
  • Être capables et désireux d’apporter une contribution militaire aux opérations de l’OTAN.
  • Être attachés au caractère démocratique des relations entre civils et militaires et des structures institutionnelles.

De plus, même si ce n’était pas une condition explicite, les pays candidats à l'intégration devaient être également prêts à rejoindre la structure militaire intégrée. Les américains ne voulaient pas que d’autres pays fassent comme la France qui s’était retirée des structures du commandement militaire intégré de l’Alliance en 1966. On se souvient que De Gaulle avait alors exigé le démantèlement des bases de l’OTAN situées sur le territoire français. Dorénavant, le processus se veut en outre conditionnel et graduel. Depuis 1999, les candidats entament un dialogue intensifié avec l’OTAN puis peuvent se voir proposer le « Plan d’action pour l’adhésion », qui lui-même est seulement susceptible de se conclure par l’adhésion sans que la garantie en soit acquise à l’avance.

Alors que l’OTAN n’a fait que rendre plus difficile l’adhésion de nouveaux pays en instituant des conditions d’admission plus restrictives, Poutine a plus tard accusé les dirigeants occidentaux de vouloir étendre l'OTAN le plus vite possible vers l'est. A l'inverse, l’OTAN a répondu, avec beaucoup de réticences, à une demande pressante qui venait de ces pays issus de l’Europe de l’Est et de l’ancienne URSS. Les dirigeants de ces pays voulaient tous adhérer au plus vite à l’UE et à l’OTAN. Ils pensaient ainsi se mettre à l’abri, définitivement, des ambitions impérialistes de la Russie. Les internationalistes sont loin de s’en réjouir car ils combattent l’OTAN et l’UE. Nous estimons que ce n’est pas une bonne solution de se jeter dans les griffes d’un impérialisme pour se protéger d’un autre impérialisme. Nous nous prononçons pour les Etats Unis Socialistes d’Europe. Mais, il faut examiner la réalité des faits pour comprendre en quoi les discours de Poutine sont mensongers. Il veut seulement trouver une justification à ses agressions. En fait, il veut reconstruire l’empire des tsars et de Staline.

Nous sommes à nouveau dans cette situation avec des dirigeants de l’Ukraine qui sont eux aussi demandeurs pour adhérer à l’UE et à l’OTAN afin d’avoir la garantie d’échapper définitivement à l’autorité de Moscou. C’est évidemment ce que Poutine ne supporte pas. Ses discours sur le danger que cela ferait courir à la Russie ne sont que poudre aux yeux. Je ne suis guère spécialiste des questions militaires mais la propagande russe n'hésite pas à dire que Berlin, Londres et Paris ne sont qu'à une ou deux minutes du tir des fusées à têtes nucléaires russes. Les Russes courraient-ils un danger plus grand ? Nous sommes toujours dans une situation "d'équilibre de la terreur".

Nous avons une autre preuve encore bien plus flagrante que l’OTAN n’a jamais cherché à s’étendre le plus vite possible à l’Est. Je l’ai signalée au point 2 du résumé des étapes menant vers l’extension de l’OTAN (chapitre précédent). Je rappelle donc qu’au début de 1991, la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque ont demandé à adhérer à l’OTAN et leur demande a été rejetée. Cela est évidemment en complète contradiction avec les discours des poutinistes.

Nous disposons d’un compte-rendu classé secret, mais maintenant déclassifié, d’une réunion qui s’est tenue à Bonn le 6 mars 1991. C’était une réunion préparatoire à la prochaine réunion du CAN (Conseil de l’Atlantique Nord). Vous trouverez ce compte-rendu, sur papier rose, ci-dessous. Cette réunion était convoquée pour préparer la réponse qui sera envoyée aux trois pays candidats à l’entrée dans l’OTAN. Les participants savaient d’emblée qu’ils allaient refuser l’adhésion. Ils voulaient chercher une argumentation et proposer des mesures compensatoires.

J’ai consacré tout un article intitulé : « En 1991, l’OTAN a refusé d'intégrer des pays d’Europe de l’Est  » à ce compte-rendu. Je ne vais donc pas le reprendre ici. Je reprends seulement deux arguments qui ont été avancés :

  • John Weston, secrétaire adjoint du cabinet et directeur politique au foreign office, représentant le Royaume-Uni a déclaré : « Il serait important dans notre réponse de ne pas ostraciser les Russes. »
  • Raymond G. H. Seith, sous-secrétaire d’Etat, représentant les USA a déclaré : « Nous ne devons pas fournir un prétexte aux tenants de la ligne dure en Union Soviétique pour construire des sentiments anti-occidentaux ».

Il est donc clair que l’OTAN a, sur cette question, fait exactement l’inverse de ce que disent les poutinistes.

D'autres preuves

Revenons maintenant à la question des prétendues promesses. Nous avons donné la preuve principale qu’il s’agit d’un mythe avec une déclaration de Gorbatchev. Nous la reproduisons à nouveau en gros caractères car il nous semble que la discussion sur ce sujet devrait être ainsi close.

Cette preuve devrait suffire mais les esprits récalcitrants étant nombreux chez les poutinolâtres, j’en ai d’autres à leur proposer.

Il suffit d'ailleurs de réfléchir un peu pour se rendre compte que, sans qu'il y ait un traité, personne ne peut être en mesure de faire de telles promesses et cela de manière très générale. Imaginerait-on, par exemple, qu'aujourd'hui Emmanuel Macron fasse une promesse sur ce que sera la politique de la France après les prochaines élections présidentielles ? A fortiori, personne ne peut faire de promesses sur ce que sera à l'avenir la politique de l'OTAN laquelle engage plusieurs pays. C'est encore plus évident quand on connait le mode de fonctionnement institutionnel de l'OTAN avec les réunions du CAN et les sommets de l'OTAN. La politique de l'OTAN évolue constamment en fonction de la situation et des évènements politiques. Seuls des traités entre des Etats sont en fait des promesses. La seule promesse concernant l'OTAN qui ait été faite est celle du traité de Moscou à propos de l'unification de l'Allemagne. L’article 5, tel qu’il est formulé par Wikipédia, stipule : « Les forces de l'OTAN pourront ensuite stationner à l’est de l’Allemagne, mais s’engagent à ne pas faire stationner d’armes nucléaires après l’évacuation de l’ex-RDA par les troupes soviétiques. » Cette clause, comme toutes les autres, a été respectée.

Ne craignons pas de supposer l'impossible pour tenter... l'impossible. Nous voudrions en effet convaincre les plus récalcitrants des poutinolâtres (Mission impossible !). Supposons, un instant, que ces promesses aient existé. Si c'était le cas, alors la réunion du 6 mars 1991, dont nous avons beaucoup parlé (« En 1991, l’OTAN a refusé d'intégrer des pays d’Europe de l’Est  ») aurait été inutile. Rappelons qu'il s'agissait de trouver une argumentation pour justifier que l'OTAN refusait l'adhésion de la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie. Il aurait alors suffi de dire que cette intégration était impossible puisque la promesse avait été faite à la Russie qu'il n'y aurait pas d'extension vers l'Est de l'OTAN.

De plus, si ces promesses avaient existé, nous ne voyons pas pourquoi Poutine aurait attendu aussi longtemps pour dénoncer qu'elles ne soient pas respectées. A ma connaissance, les premières divergences entre George W. Bush et Vladimir Poutine apparaissent lors de leur rencontre du jeudi 24 février 2005 à Bratislava (Slovaquie) au sujet des « révolutions de couleurs ». Les désaccords apparaissent plus nettement dans le discours prononcé par Poutine le 10 février 2007 devant la Conférence de Munich sur la sécurité. Ce n'est qu'en 2008 que les relations entre la Russie et l'OTAN se sont dégradées en raison de la guerre menée par la Russie en Géorgie. Le CAN (Conseil de l'Atlantique Nord) a condamné la décision prise par la Fédération de Russie de reconnaître l'indépendance des régions géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. L'ONU et la plupart de ses États membres ne reconnaissent pas cette indépendance et considèrent l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie comme des territoires géorgiens occupés par la Russie. C'était, dès 2008, un prélude à ce que Poutine voulait faire avec la Crimée.

Voyons plus précisément ce qu’était la position de Poutine en 2005. Le 7 mai 2005, alors qu'il était interrogé à propos de la politique de l'OTAN, voici exactement ce que Poutine disait en réponse à une question de Christian Malard, journaliste de France 3 (Vidéo entre 2:22 et 3:40).

Question : "Depuis la fin de la guerre froide, quel jugement portez-vous aujourd'hui sur l'OTAN qui essaye d'étendre son influence à vos voisins, à vos partenaires comme l'Ukraine et la Géorgie."

Réponse : "Le fait que l'OTAN exerce une grande influence sur l'Ukraine et la Géorgie ne nous indispose pas. En revanche, tout élargissement de l'OTAN n'améliorerait pas la sécurité du monde. Je ne vois pas en quoi l'élargissement à nos voisins Baltes, par exemple, peut améliorer la sécurité du monde. Cela dit, si d'autres républiques de l'ex-URSS adhèrent à l'OTAN nous respecterons leur choix. C'est leur droit souverain en matière de défense, mais certains problèmes pourraient surgir dans le cadre de notre coopération militaire avec l'Ukraine qui est énorme. Cette coopération est à un tel niveau que, s'il devait y avoir une présence militaire de l'OTAN en Ukraine, je n'y maintiendrais plus nos technologies de pointe et nos armements sensibles. L'Ukraine pourrait alors avoir des problèmes. Je le dis franchement. Enfin, au moment où nous allons commémorer le soixantième anniversaire de la victoire, je veux dire que c'est une chance de pouvoir tourner définitivement cette page douloureuse de l'histoire de l'Europe. Elle est à la base de la concorde, de la réconciliation. Cela nous permettra d'élaborer des principes clairs et compréhensibles qui vont nous guider dans les années à venir."

Nous voyons d'une part que le ton était déjà menaçant à propos de l'Ukraine, bien avant le Maïdan, et d'autre part, qu'à cette époque, Poutine était encore pleinement respectueux du droit international. Il disait vouloir respecter le choix des républiques de l'ex-URSS désireuses d'adhérer à l'OTAN. Même s'il se demandait si cela améliorerait la sécurité du monde, il n'envisageait pas de s'y opposer. Rappelons qu'à cette époque les élargissements du 12 mars 1999 (adhésion de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque) et du 29 mars 2004 (adhésion de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie) étaient réalisés et que Poutine ne les critiquait pas. Les menaces à propos de l'Ukraine restaient vagues puisqu'il dit seulement "je n'y maintiendrais plus nos technologies de pointe et nos armements sensibles" mais nous percevons bien qu'il envisageait pire que cela "L'Ukraine pourrait alors avoir des problèmes. Je le dis franchement". Il n'avait pas besoin de laisser entendre qu'il y avait une manipulation des USA. En examinant ce qu'il disait à cette époque, nous voyons s'écrouler les mythes construits par la suite. Il n'est pas du tout question, après ces deux élargissements, de promesses qui n'auraient pas été tenues ou de manipulations des USA.

A vrai dire, il est évident qu'il s'agit d'une fable.

L'évolution de la situation

Signature de l’accord sur les armes chimiques entre Gorbatchev et Georges H. W. Bush. En juin 1990, c’était encore le désarmement qui était l’enjeu des négociations entre les deux blocs.

Dans les années 1990/91, très rapidement, l’équilibre des forces à l’échelle internationale s'est trouvé modifié. Les évènements qui se sont succédés étaient souvent inimaginables un an plus tôt et, assurément, personne ne les avait prévus. Coup sur coup on voit la réunification de l’Allemagne, l’effondrement du pacte de Varsovie et ensuite des pays d’Europe de l’Est demandent leur adhésion à l’OTAN. Cette dernière commence par refuser afin de ne pas paraître intervenir dans le processus en cours. Il faut suivre cette évolution de près pour comprendre ce qui était réellement réalisable ou simplement envisageable à chaque moment et ce qui ne l'était pas.

A la suite de toutes les mobilisations populaires dans les pays de l’Est, les régimes communistes d'Europe orientale tombent un à un, à l’automne 1989, et Moscou n'intervient toujours pas. Le 9 novembre, le Mur de Berlin s'effondre, puis la Tchécoslovaquie fait sa Révolution de velours et la Roumanie exécute son dirigeant stalinien, Nicolae Ceausescu. Le bloc socialiste n'est plus.

Le 12 septembre 1990 se tient à Moscou la réunion finale des discussions 2+4 et l’accord de Moscou est signé. Le traité de Moscou de septembre 1990 règle enfin le statut international de l'Allemagne tout en instituant son unification. Rappelons en effet que le sort de l'Allemagne à l'issue de la deuxième guerre mondiale n'avait pas été codifié dans un traité de paix. Le traité est signé entre les quatre puissances victorieuses de la deuxième guerre mondiale et les représentants des deux Allemagnes. Ce traité est d'ailleurs fréquemment appelé "traité 2+4 ou traité 4+2". Son nom officiel est "traité portant règlement définitif concernant l'Allemagne". 

Trois semaines plus tard, le 3 octobre 1990, la réunification de l’Allemagne est proclamée. L’ancienne Allemagne de l’Est devient ainsi partie intégrante de l’OTAN. Dans le contexte d’opposition entre la Russie et bien des pays d’Europe de l’Est, notamment la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque ainsi que les pays Baltes, le désir d’adhérer eux-aussi à l’OTAN se fait sentir. Pour saisir à quel point ces pays s'opposaient à l'ancienne Russie, il faut suivre toute l'évolution de la période précédente. J'ai publié une chronologie de la période 1985/86/87. Je la complèterai prochainement. Nous ne pouvons pas revenir ici sur tout le déroulement des évènements depuis l'arrivée de Gorbatchev à la tête de la Russie. Je rappelle seulement qu’en 1990, d’après Gorbatchev et Chevardnadze, personne n’envisageait qu’il sera mis fin au Pacte de Varsovie. En conséquence personne ne pouvait envisager qu’il y aurait des demandes d’adhésion à l’OTAN des pays d’Europe de l’Est.

L’alliance militaire du pacte de Varsovie est officiellement dissoute le 25 février 1991 (4 mois et demi après la réunification de l’Allemagne). Dès lors les demandes d’adhésion à l’OTAN arrivent. Cependant, Gorbatchev précise : « Pas un seul pays d’Europe de l’Est n’a soulevé la question (extension de l’OTAN) même après la fin du pacte de Varsovie en 1991. Les dirigeants occidentaux ne l’ont pas non plus soulevée »

Il faudra donc encore attendre avant que la question de l’extension de l’OTAN soit soulevée. Cependant Gorbatchev a tendance à prendre ses désirs pour des réalités. Il veut que le bloc de l'Est reste intact. Il ne le sait pas mais, dès le début de 1991, par conséquent avant la fin du pacte de Varsovie, trois pays du bloc de l'Est avaient déjà demandé leur adhésion à l'OTAN (La Tchéquie, La Pologne et la Hongrie). L'OTAN a décidé de rejeter leur demande lors de la réunion secrète tenue à Bonn le 6 mars 1991. J’en ai parlé ci-dessus.

Le Pacte de Varsovie, alliance militaire soviétique, a été dissous quatre mois plus tard, le 1er juillet 1991. 

Le coup d'État manqué d'août 1991 contre Gorbatchev scella le sort de l'Union soviétique. Planifié par l'aile conservatrice de la bureaucratie (nomenklatura), il a affaibli le pouvoir de Gorbatchev et propulsé Eltsine et les partisans de la restauration du capitalisme au premier plan de la politique de la Russie et de l'URSS. Avant ce coup d’Etat, les USA-OTAN prenaient des précautions pour éviter de provoquer cette force qui voulait mettre un point d’arrêt à la politique instaurée par Gorbatchev (Glasnosk et Prérestroïka). Après ce coup d’Etat, le risque était nettement moindre. Cette aile des purs et durs du stalinisme ne pourrait plus tenter un deuxième putsch. Les USA-OTAN n’avaient plus de raison majeure pour refuser l’adhésion des trois pays : Hongrie, Pologne, Tchéquie. 

D'août à décembre 1991, les quinze républiques soviétiques, Russie comprise, ont quitté l’URSS comme la Constitution soviétique l'autorisait. Le 25 décembre 1991, Gorbatchev a annoncé sa démission.

Boris Eltsine est désormais le maître de la Russie. Il s'est chargé rapidement de dissoudre l'Union soviétique. Cette dislocation de l'URSS a marqué la fin de la guerre froide. Elle s'est produite le 26 décembre 1991, avec la reconnaissance par le Soviet suprême de l'URSS de l'indépendance des 15 républiques constitutives de l'URSS.

A ce moment-là et dans les années suivantes, l'entente était parfaite entre l'OTAN et la Russie.

L'OTAN n'ayant plus de raison de refuser l'adhésion aux trois pays qui en avaient fait la demande (Hongrie, Pologne et République Tchèque), elle fut acceptée  le 10 janvier 1994.  Ce n'est que le 12 mars 1999 que l'adhésion est devenue effective. Les conditions d'admission étant devenues difficiles le processus d'intégration est en effet long. Poutine n'a nullement protesté contre cet élargissement de l'OTAN. Il n'a pas davantage protesté contre l'élargissement du 29 mars 2004 (Adhésion de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie).

L’élargissement de l’OTAN, a été fait à l’initiative des pays d’Europe de l’Est qui voulaient des garanties qu’il n’y ait jamais de retour en arrière. Ils ne voulaient pas voir les chars russes arriver chez eux comme en 1953 en Allemagne de l’Est, en 1956 en Hongrie, en 1968 en Tchécoslovaquie… et en 2022 en Ukraine. Le mythe introduit depuis par Poutine et les poutinistes qui veulent faire croire que ce seraient les américains qui seraient à l’origine de cette volonté d’adhésion à l’OTAN et à l’UE des pays de l’Europe de l’Est s’effondre. Ils affirment notamment que ce seraient les USA qui, par des manipulations diverses, seraient à l’origine des « révolutions de couleur ». 

Une couche de plus

Il s'agit assurément d'une fable, cependant l'enjeu est trop important pour que les poutinolâtres en restent là. Il s'agit pour eux d'inverser les rôles. Ils veulent montrer que, pour eux, quand Poutine a envahi l'Ukraine, il n'était pas l'agresseur. Il aurait été en situation de défense face à l'OTAN. C'est évidemment faux. Cependant, le grand spécialiste de la falsification vole au secours des poutinolâtres de tout poil pour mettre encore une conche supplémentaire. C'est donc le site web "Les Crises" qui se charge une fois de plus de la besogne. Je rappelle que Berruyer, qui dirige ce site, c’était déjà signalé avec une grossière falsification que tous les poutinolâtres avaient avalé. J’ai expliqué cela dans un article intitulé : « Les poutinolâtres français en remettent une couche  ». Cependant, il n'ose plus sortir des titres tapageurs sur "des promesses non-tenues". La page web est intitulée "Expansion de l’OTAN : ce que Gorbatchev a entendu" et le contenu est annoncé ainsi : "Des documents déclassifiés montrent des garanties de sécurité contre l’expansion de l’OTAN aux dirigeants soviétiques de Baker, Bush, Genscher, Kohl, Gates, Mitterrand, Thatcher, Hurd, Major et Woerner". En fait, le site « Les Crises » reprend ce qui a été fait par d’autres en Amérique. L’internationale du poutiniste mène un dur labeur.

Nous avons vu que les "complotistes" adorent les documents classés secrets. Au lieu d'analyser les faits, ils plaquent leurs présupposés idéologiques sur les faits. Rien de tel pour eux que d'exhiber des documents classés secrets en clamant haut et fort que ce sont des preuves. Ils le font surtout quand ces documents ne prouvent rien du tout, voire même, quand ils prouvent le contraire de ce qu'ils affirment. Nous avons vu que c'était le cas pour le compte-rendu de la réunion du 6 mars 1991 qui s'est tenue à Bonn.

La plupart des documents américains classés secrets sont déclassifiés après 25 ans. Les mémorandums des discussions de 1990 sur l'unification de l'Allemagne ont donc été déclassifiés en 2015. Les poutinolâtres se sont précipités sur ceux qui contenaient le sigle "OTAN" ou l'expression "vers l'Est" et ils ont immédiatement clamé que chacun d'eux était une preuve de la prétendue promesse. Ils se sont ébahis en constatant qu'ils avaient ainsi, de leur point de vue, une quantité faramineuse de preuves. Bien évidemment, dans la plupart de ces documents, il n'est question que de la non-extension de l'OTAN sur le territoire de l'Allemagne de l'est.

Nous avons vu qu'il était impossible qu'il en soit autrement. Pendant les discussions sur la réunification de l'Allemagne personne n'envisageait la suppression du pacte de Varsovie. Personne n'envisageait qu'il puisse y avoir une extension de l'OTAN vers l'Est. Personne ne pensait nécessaire qu'il y ait des promesses à ce sujet. Par contre le fait de savoir si l'OTAN serait ou non présente sur le territoire de l'Allemagne de l'est a en effet été maintes fois soulevé dans ces discussions de 1990. Après que des intervenants, à l'instar de James Baker, aient déclaré que l'OTAN ne s'étendrait pas d'un pouce vers l'Est, la décision finale, acceptée par tous, fut plus nuancée. Le traité stipule : « Les forces de l’OTAN pourront ensuite stationner à l’est de l’Allemagne, mais s’engagent à ne pas faire stationner d’armes nucléaires après l’évacuation de l’ex-RDA par les troupes soviétique ». Cette clause, comme toutes les autres, a été respectée et, finalement, l'OTAN s'est étendue sur l'ancienne Allemagne de l'Est mais sans y amener des têtes nucléaires.

Je vais tout de même citer deux de ces prétendues preuves avancées par les poutinolâtres. Je commence par ce qu'a dit Baker puisque les poutinolâtres nous affirment que c'est lui qui a le plus clairement fait des promesses de non-extension vers l'est de l'OTAN.

Voici un document dont il faut lire le deuxième paragraphe de la page 3. Baker s'adresse à Chevardnadze. Je donne directement ma traduction :

"Concernant la question de la neutralité soulevée par Modrow, nous pensons que ce serait une erreur. Je pense qu'un simple examen de l'histoire suffit à le démontrer. Une Allemagne neutre se doterait sans aucun doute de sa propre capacité nucléaire indépendante. Cependant, une Allemagne fermement ancrée dans une OTAN transformée, j'entends par là une OTAN beaucoup moins militaire et davantage politique, n'aurait nul besoin de capacités indépendantes. Il faudrait, bien sûr, des garanties absolues que la juridiction ou les forces de l'OTAN ne se déplaceraient pas vers l'est. Et cela devrait se faire d'une manière qui satisfasse les voisins de l'Allemagne à l'est."

En quoi ce que dit Baker ici devrait-il être compris comme une promesse de non-extension de l'OTAN ? Surtout qu'il conjugue au conditionnel "Il faudrait", "cela devrait". Là encore, il dit l'inverse de ce qu'affirment les poutinolâtres. Il veut éviter qu'une "Allemagne unifiée neutre" se dote de l'arme nucléaire. Il préfère qu'elle soit intégrée à l'OTAN et sans arme nucléaire. La décision finale sur l'unification de l'Allemagne sera conforme à ce que veut Baker.

Voici une autre prétendue preuve. Je vous donne d’emblée la traduction de Google du texte dans son entier (image suivante). C’est le mémorandum d’une rencontre au siège de l’OTAN à Bruxelles entre les plus éminents responsables de l’OTAN et une délégation du soviet suprême de l’URSS.

Pour les poutinolâtres, une preuve de « je ne sais quoi » se trouverait dans ce passage :

"Le 1er juillet, la délégation a rencontré M. Woerner, secrétaire général de l'OTAN. Ce haut responsable de l'OTAN a évoqué la nécessité d'un contact direct entre les représentants des forces armées de l'URSS, les parlementaires russes et les structures administratives. Dans sa déclaration, il a réagi d'une certaine manière à nos propositions. Il a notamment indiqué avoir reçu une déclaration écrite de Bush concernant une réduction prochaine de 80 000 hommes des troupes américaines en Europe. M. Woerner a souligné que le Conseil de l'OTAN et lui-même étaient opposés à l'élargissement de l'OTAN (13 des 16 membres de l'OTAN soutiennent ce point de vue). Lors de sa prochaine rencontre avec L. Walesa et le dirigeant roumain A. Iliescu, il s'opposera à l'adhésion de la Pologne et de la Roumanie à l'OTAN, comme il l'avait déjà fait à la Hongrie et à la Tchécoslovaquie. « Nous ne devons pas permettre, a déclaré M. Woerner, l'isolement de l'URSS de la communauté européenne. »

Ils ont l’habitude de considérer n’importe quel texte hors de son contexte. Ainsi la phrase « M. Woerner a souligné que le Conseil de l'OTAN et lui-même étaient opposés à l'élargissement de l'OTAN  » serait, de leur point de vue, une promesse. Eh bien non ! D’ailleurs, même si on considère la phrase hors contexte, ce M. Woerner dit qu’au moment où il parle, le conseil de l’OTAN et lui-même sont opposés à l’élargissement de l’OTAN. Il ne dit nullement que ce sera encore la position de l’OTAN à l’avenir.

Cependant, il est indispensable pour comprendre pleinement l’intérêt de ce texte de le placer dans son contexte. Cela m’oblige à me répéter. Nous n’apprenons rien de fondamentalement nouveau. La rencontre s’est déroulée du 29 juin au 2 juillet 1991. Nous savons très bien que l’OTAN à ce moment ne veut pas qu’il y ait de nouvelle adhésion venant des pays de l’Est. Ils craignent, à juste titre, une intervention de l’aile dure des apparatchiks staliniens. Et, en effet, nous le savons, sept semaines plus tard, les conservateurs ont envoyé les chars dans les rues de Moscou. Le putsch raté de Moscou s’est déroulé du 19 au 21 août 1991.

Il faut aussi regarder en arrière. Quatre mois auparavant, le 6 mars 1991, les occidentaux réunis à Bonn dans une réunion secrète préparatoire à une réunion du CAN ont décidé de refuser toute demande d’adhésion à l’OTAN.

Mais au moment que nous évoquons maintenant (fin juin/début juillet), la délégation russe a des raisons supplémentaires d’être inquiète car, ils savent qu’il y a une demande de quelques pays pour adhérer à l’OTAN. Cela n’a plus rien de secret. Dans sa réponse M. Woerner dit :

« Prochainement, lors de sa rencontre avec L. Walesa et le dirigeant roumain A. Iliescu, il s'opposera à l'adhésion de la Pologne et de la Roumanie à l'OTAN, et il l'avait déjà fait à la Hongrie et à la Tchécoslovaquie. »

Quatre mois auparavant, les demandes d’adhésion n’étaient pas ouvertement affichées. Ils parlent, dans le texte, « des forces conservatrices de notre pays » et ils disent : « L’élargissement de l’OTAN à de nouveaux membres, comme nous l’avons souligné, serait perçu négativement en URSS et en RSFSR ».

Il faut sans doute être « complotiste » pour voir des promesses dans ce texte.

Les poutinolâtres proposent une trentaine de textes de ce genre. Les prétendues preuves sont toutes de cet acabit. Je ne peux évidemment pas examiner ici les trente textes comme je viens de le faire pour deux d’entre-eux.

Les années noires

Les « années noires » qui suivent la chute de l'URSS (de 1991 à 2000) ont été assurément des années d’incertitude. Elles ont été vécues péniblement par la grande masse de la population russe alors que, notamment dans l’armée, la solution d’un retour à la situation antérieure semblait une bien meilleure solution que le maintien de l’espèce de chaos dans lequel se trouvait la Russie. C’est pourquoi tous les pays qui venaient de se séparer de la Russie craignaient encore un retour en arrière.

La Russie est sortie de ce chaos quand Poutine est arrivé au pouvoir mais à partir de ce moment la situation fut pire. La politique mise en place par Poutine répondait aux injonctions du FMI avec l'appui total des USA. Ce qu’on a appelé les années noires n’a pas été un effondrement de la production en Russie. En fait, c’était un effondrement des garanties sociales. Des fonctionnaires, qui avaient un vrai salaire, se sont retrouvés sans emploi. Par exemple, toutes les familles avaient les moyens et la garantie qu’elles pouvaient élever leurs enfants. Tous les moscovites (russes blancs privilégiés) avaient des maternités, des crèches, des écoles, des garderies, des centres de vacances... Tout cela s’est effondré brutalement quand tout l’appareil d’Etat a été démantelé. L’économie russe a continué à produire de la même manière grâce essentiellement au gaz, au pétrole et aussi grâce aux productions agricoles des « colonies » russes (notamment de l’Ukraine). J’appelle ainsi les vastes régions de l’actuelle « Fédération de Russie » ainsi que les républiques prétendument autonomes de l’Asie Centrale. Dans ces « colonies russes » la situation ne s’est ni dégradée ni améliorée. Ce sont certains des moscovites qui ont connu une réelle dégradation au moment où quelques-uns d’entre eux amassaient une colossale fortune en dilapidant les biens de l’état.

Bref, la production a toujours été la même, mais la distribution a été différente selon le schéma classique du capitalisme. Les pauvres sont de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvres tandis que les nouveaux riches ne cessent de s'enrichir. Certains ont parlé d'un effondrement de l'économie mais en fait, il s'agissait plutôt d'un effondrement socio-économique selon une formule également connue. Une grande masse de russes ont sombré brutalement dans la pauvreté tandis que les clés de l'économie sont passées dans les mains d'oligarques d'une manière anarchique. Eltsine a pris des mesures pour redresser cette situation à la fin des années 1990 en suivant les injonctions du FMI. Quand Poutine est arrivé, il a mis fin au caractère anarchique de la restauration du capitalisme. Il a d’abord mis de l’ordre dans la voyoucratie des oligarques. Pour cela, il est devenu le chef des grands voyous. Ensuite, il a flatté le nationalisme russe en se faisant le champion du maintien des « colonies » de l’Empire Russe. Les guerres de Tchétchénie ont été pour lui une opportunité. Il s'y est distingué dès son accès à la fonction de premier ministre sous la direction de Eltsine. Ces guerres, avec leurs abominables massacres, lui ont amené une triste popularité auprès de tous les russes fascisants et racistes. Ce sont ceux-là qui ont été pleinement satisfaits de la politique de Poutine avec, aussi, l’infime minorité de ceux qui ont profité du démantèlement de l’Etat.

Il faut souligner que pour mener cette politique, Poutine a eu l’appui des dirigeants américains. L'entente était parfaite entre l'OTAN et la Russie. Voici ce que dit une page de Wikipedia à ce sujet :

"Tout au long des années 1990, l'OTAN et la Russie signent plusieurs accords importants de coopération. Ceux-ci portent notamment sur la lutte contre le terrorisme, la coopération militaire (notamment le transport par la Russie de fret non militaire de la FIAS en Afghanistan), la lutte contre le narcotrafic, la coopération industrielle et la non-prolifération nucléaire".

En 1994, la Russie rejoint le PPP (partenariat pour la paix) puis, en 2002, le COR (Conseil OTAN-Russie) est créé. À cette époque, les dirigeants américains ont aidé Poutine à mener à bien ces opérations qui permettaient d’éviter la désagrégation de tout le bloc de l’Est. Ils ont fait tout le contraire de ce que les poutinistes racontent maintenant. 

Les mémorandums de Budapest

Au début des années noires, tous les dirigeants, aussi bien américains que russes, étaient préoccupés par la prolifération des armes nucléaires consécutive à la chute de l'URSS. A ce moment, quatre anciennes RSS (Républiques Socialistes Soviétiques) devenues indépendantes possédaient sur leur sol des armes nucléaires : la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan. L'Ukraine était alors la troisième puissance nucléaire mondiale. Elle possédait 176 missiles intercontinentaux et 1500 ogives nucléaires. Les États-Unis et la Russie voulaient éviter une extension du nombre de pays détenteurs de l'arme nucléaire et ils ont entamé pour cela des négociations. Ils ont signé, le 23 mai 1992, le protocole de Lisbonne par lequel la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine renonçaient à la possession d'armes nucléaires et s'engageaient à rejoindre le TNP ( traité sur la non-prolifération des armes nucléaires) mais ces pays demandaient des contreparties. Les 5 et 6 décembre 1994 un accord définitif a été signé à l'occasion du sommet de la CSCE qui se tenait à Budapest. C'était trois mémorandums chacun d'eux concernant un pays (Ukraine, Biélorussie, Kazakhstan).

Eltsine et Clinton signent les mémorandums de Budapest

La Russie s'engageait alors à garantir la sécurité de l'Ukraine sur 6 points :

  1. Respecter l'indépendance et la souveraineté ukrainienne dans ses frontières actuelles.
  2. S'abstenir de toute menace ou usage de la force contre l'Ukraine, si ce n'est en défense légitime ou d'une autre manière conforme aux dispositions de la Charte des Nations unies.
  3. S'abstenir d'utiliser la pression économique sur l'Ukraine en vue d'influencer sa politique.
  4. Demander l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l'Ukraine.
  5. S'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine.
  6. Consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.

En 2009, ces garanties sont renouvelées. A ce moment, après avoir été deux fois le Président de la Russie, Poutine a laissé la place, depuis mars 2008, à Medvedev. Il reste néanmoins l'homme fort du régime et il reviendra officiellement au pouvoir en 2012 pour l'éternité (sauf si…). Il est assurément engagé par la déclaration commune du 4 décembre 2009 signée entre les Etats-Unis et la Russie. Cette déclaration confirme que les garanties de sécurité figurant dans les mémorandums de Budapest signés avec l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan demeurent valables au-delà de cette date. En 2009 les deux grandes puissances ont donc clairement réaffirmé leur engagement « de respecter l'indépendance, la souveraineté et les frontières existantes de l'Ukraine ».

En envahissant l’Ukraine, Poutine renie la parole donnée mais il a le culot de laisser entendre que c'est lui qui a été trahi. Il fait état pour cela de ses fantasmagoriques promesses. C’est assurément Poutine qui est le parjure, l’homme sans honneur et sans parole qui se dédit et se renie sans vergogne.


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28 réactions à cet article    


  • Seth 21 juin 15:20

    M. Dugenêt et moi avions causé mediapart où il semblait ne pas savoir ce qu’était « le club » et ce qu’était la colonne bleue à droite de l’écran où on trouve le summum de la bien pensance et où il brilla autrefois.

    Cet article y fut publié avec un succès très relatif :

    https://blogs.mediapart.fr/jean-dugenet/blog/140625/chute-de-l-urss-annees-noires-et-extension-de-l-otan


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 juin 21:18

      @Seth
      Cherchez-vous à montrer ici que je publie mes articles sur divers supports ? Cela a notamment comme avantage de me permettre de publier les articles qui sont censurés sur AgoraVox. Je ne vois toujours pas ce que vous appelez « le club » mais je suis ravi d’apprendre que j’y fus brillant. 
      Merci.


    • Seth 21 juin 15:40

      C’est assurément Poutine qui est le parjure, l’homme sans honneur et sans parole qui se dédit et se renie sans vergogne.

      « Parjure » soi disant à l’opposé de ces chers hollandouille et mémèrekel qui se sont avec lui portés garants des accords de Minsk et ont ensuite reconnu innocemment l’avoir fait par pure bonté d’âme et avec la ferme intention de ne surtout pas se bouger leurs gros culs pour qu’ils soient respectés.

      Or se porter garant engage à s’assurer de l’application des traités. Poutine l’ayant fait dans le but d’arrêter les bombardements de l’Ukraine bandériste sur des peuples russes (Chiffre officiel de 14000 morts entre 2020 et 2022) et de reconquérir à défaut de mieux ces territoires qui le demandaient (droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) est donc le seul à s’être engagé pour assurer cette garantie.

      Dit un type pas du tout poutiniste.  smiley


      • pemile pemile 21 juin 15:46

        @Seth «  Chiffre officiel de 14000 morts entre 2020 et 2022 Chiffre officiel de 14000 morts entre 2020 et 2022 »

        Plutôt 2014-2016 et ces 14.000 morts sont majoritairement des militaires des deux camps.


      • Seth 21 juin 15:56

        @pemile

        Militaires ou pas entre 2014 et 2020 il y a eu 14000 morts (source ONU) et cela avant la guerre.


      • pemile pemile 21 juin 16:10

        @Seth «  cela avant la guerre. »

        Non, après l’invasion russe de 2014, et si tu veux utiliser ce chiffre soit précis sur les dates et sur la répartition, 3 405 civils, 4 400 membres des forces ukrainiennes et 6 500 membres des groupes armés prorusses


      • pemile pemile 21 juin 16:12

        @Seth

        Et vouloir prétendre que ces 14.000 morts sont le fait des ukrainiens et pas de la volonté de Poutine de prendre la main en Ukraine, faut oser !


      • Seth 21 juin 16:15

        @pemile

        Heben on est d’accord : de 2014 à 2020. Je note que les russkofs s’en sont pris plus que les ukros, comme par hasard.

        Et qu’il y a eu des « victimes collatérales ». Donc 14000 vies sont parties en fumée. Du fait des bombardement ukraignos initiaux.


      • pemile pemile 21 juin 16:59

        @Seth «  Heben on est d’accord »

        Pour ton analyse de l’attaque israélienne en Iran, oui, pour prétendre que la guerre du Donbass est due au « ukraignos » non !


      • Seth 21 juin 17:10

        @pemile

        On arrête là, t’est un têtu qui refuse d’entendre raison.  smiley


      • pemile pemile 21 juin 17:12

        @Seth «  t’est un têtu qui refuse d’entendre raison. »

        Au contraire, je suis plutôt allergique aux propagandes foireuses !


      • @Seth

        Le discours sur le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est toujours utilisé de manière sélective par le Kremlin. Si la Russie soutient des mouvements séparatistes dans des pays voisins (comme en Ukraine, en Géorgie ou en Moldavie), elle réprime fermement toute velléité d’indépendance sur son propre territoire : Tchétchénie, Daghestan, Républiques du Caucase du Nord (Ingouchie, Kabardino-Balkarie, Karatchaïevo-Tcherkessie, Ossétie du Nord-Alanie), Tatarstan, Bachkirie, etc.


      • Seth 21 juin 20:08

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

        Je cite ce fameux droit par dérision : c’est l’exemple même d’écrit officiel au niveau mondial qui ne veut strictement rien dire puisqu’on n’y a pas défini clairement la notion de peuple.

        Mais tout le monde le ressort dans le sens qui l’arrange et en fait ce qu’il veut.  smiley


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 juin 20:39

        @Seth
        « de 2014 à 2020. Je note que les russkofs s’en sont pris plus que les ukros, comme par hasard. »

        Je ne sais pas si c’est exact, mais il est certain que les russes envoyés par un certain Prigojine auraient dû rester chez eux plutôt que de venir envahir le Donbass en se faisant passer ensuite pour des ukrainiens russophones et séparatistes.


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 juin 20:57

        @Seth
        Vous me parlez des accords de Minsk à propos desquels les ukrainiens ne se sont engagés à rien. Si vous n’êtes pas d’accord, citez-moi un passage de ces accords qui le prouve en précisant bien qui a signé.

        Pour ma part, j’ai parlé des memorandums de Budapest et de l’engagement pris plus tard de continuer à respecter les clauses d’inviolabilités des frontières ukrainiennes. Il y a là, de la part, de Poutine, un reniement évident d’une promesse faite et signée dans un traité en bonne et due forme. Cela n’a rien de commun avec de prétendues promesses qui sont moins que des bruits de chiottes.


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 juin 21:21

        @Seth
        « Chiffre officiel de 14000 morts entre 2020 et 2022 ».

        Outre la question de la véracité des chiffres, il est intéressant de préciser qui a tué qui. Je crois que Pemile a apporté d’utiles précisions.


      • xenozoid xenozoid 21 juin 21:34

        @Jean Dugenêt

         le nombre de victimes entre 2014 et 2022, indique un chose, il y avait un guerre civile....maintenant c’est fini depuis feb 2022 ce n’est plus un guerre civiles,mais il y a plus de victime civile en palestine avec 360 km2, que les 2.000 kilometres de front en ukraine. mais bon quand on vous dit que ça dure depuis 1948, 360km2 ce n’est rien, n’est ce pas ?


      • xenozoid xenozoid 21 juin 21:38

        @jean

        je remarque aussi que tu fais dans l’aspirateur, les commentaires disparaissent avec le vent...


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 juin 22:24

        @xenozoid

        « je remarque aussi que tu fais dans l’aspirateur, les commentaires disparaissent avec le vent... »
         
        Si vous voulez essayer de placer une petite insulte, vous avez la possibilité de le faire une fois.
        Je ne vous ai pas autorisé à me tutoyer.


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 juin 22:26

        @xenozoid
        Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne la palestine.


      • xenozoid xenozoid 21 juin 22:26

        @Jean Dugenêt
         yes my liege


      • Seth 22 juin 10:13

        @xenozoid

        Je te reprends :

        Aye my sovereign liege. Un peu de respect !  smiley


      • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 22 juin 12:32

        @Seth
        "Or se porter garant engage à s’assurer de l’application des traités. Poutine l’ayant fait dans le but d’arrêter les bombardements de l’Ukraine« 

        Je ne comprends pas ce que vous dites. Poutine assurément, ne s’est pas montré garant de l’application des traités qui garantissaient l’inviolabilité des frontières de l’Ukraine. Êtes-vous en train d’affirmer qu’il a eu des raisons de le faire puisque c’était »dans le but d’arrêter les bombardements de l’Ukraine«  ?

        S’agit-il donc d’un aveu ? Vous reconnaissez qu’il n’a pas respecté ses engagements. Vous trouvez à cela une »bonne raison" alors qu’il ne peut pas y en avoir. Pour arrêter les bombardements, la première chose à faire était de faire rentrer les russes venus se faire passer pour des séparatistes chez eux.


      • Panoramix Panoramix 22 juin 18:34

        A propos des adhésion à l’OTAN, selon la charte c’est l’OTAN qui ’’invite’’, non les pays qui font acte de candidature

        Article 10 de la charte

        Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à accéder au Traité tout autre Etat européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique Nord

        Donc les élargissements relèvent bien de l’initiative des pays membres, ils s’adressent évidemment à des pays qui seraient intéressés, mais qui n’ont pas l’initiative de déposer candidature.

        C’est une stratégie délibérée de la part des USA que d’élargir leur zone d’influence pour isoler et affaiblir la Russie (voir the great chessboard de Brzezinsky, notamment page 46)


        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 juin 10:15

          @Panoramix

          Vous faites ici référence à l’article 10 de la Charte de 1949. Elle reste valable et appliquée mais, à l’évidence l’OTAN n’invite à adhérer que des pays qui ont demandé à adhérer et elle refuse parfois des demandes. Si vous tenez à être formaliste cela peut être formulé autrement. On peut dire que l’OTAN refuse d’inviter dans certain cas des pays qui ont demandé à adhérer.

          Il est clair que pour les pays anciennement membre du pacte de Varsovie ce sont eux qui ont demandé à adhérer. Là encore, si vous tenez à être formaliste, il est possible de dire qu’ils ont demandé à être invité à adhérer.

          Quoique vous en disiez, l’initiative est venue de ces pays. Il n’y a eu aucune action venant de l’OTAN pour les inciter à adhérer. J’ai largement expliqué que pendant plus de deux ans l’OTAN a tout fait pour dissuader ces pays de se rapprocher de l’OTAN. On sait précisément, dans quelles conditions, ils ont ensuite invité à adhérer.

          Si vous voulez parler de stratégie délibérée des dirigeants des USA, je dirai pour ma part qu’ils font tout ce qui est possible pour mâter toute forme de rébellion qui met en danger le capitalisme partout dans le monde. Ils ont fait aussi tout ce qu’ils pouvaient pour restaurer le capitalisme dans l’ancien bloc de l’Est. C’est pourquoi ils sont avant tout complices et collaborateurs de Poutine. Des nuances peuvent être introduites à partir de 2004/2005. Cependant, c’est bien encore et toujours la collaboration qui prime.

          En cela, les internationalistes, à l’inverser de Poutine et de tous ses alliés, ont toujours combattu l’OTAN. Contrairement à Poutine et ses alliés, nous n’avons jamais rien trouvé de positif dans cet organisme qui est par essence réactionnaire.

          La nuance vient seulement du fait que la politique de Gorbatchev puis celle de Eltsine et de Poutine (pendant quelques années) a effectivement abouti à la restauration du capitalisme, mais elle a eu aussi un effet secondaire. La mobilisation des masses a initié une désagrégation de l’URSS qui était devenue un empire russe. Poutine a fait tout ce qu’il pouvait pour éviter cette désintégration à un moment où les USA ne s’en souciaient guère ou y étaient favorables. C’est la seule nuance. Il s’agit bien d’une nuance, car les USA/OTAN ne se sont nullement souciés de l’indépendance de la Tchétchénie. Ils ont sciemment laissé Poutine massacré autant qu’il le voulait. Ils étaient prêts à faire la même chose pour l’Ukraine. Ils ont donné le feu vert à Poutine pour qu’il envahisse l’Ukraine. Ils se sont un peu repris par la suite, contraint par la mobilisation du peuple ukrainien.


        • Eric F Eric F 23 juin 11:19

          @Jean Dugenêt
          Vous n’allez tout de même pas nous faire accroire que les occidentaux et surtout les services américains n’ont pas sponsorisé et attisé les mouvements pro-occidentaux en Ukraine pour parachever leur marche vers l’Est ; la présence de la secrétaire d’état déléguée US en soutien à l’insurrection de Maïdan n’est pas caritative.
          Que l’objectif était été davantage un impérium économique qu’un bastion militaire est possible, mais on sait que l’un ne va pas sans l’autre. 
           
          En 2021 le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN qui avait été mis en sommeil a été réaffirmé au sommet de la Haye, et il a été répondu aux Russes qui protestaient que cela ne les regarde pas, tel fut le déclencheur.
          Alors non, les Américains n’ont pas donné de feu vert, ils ont été amenés à prendre conscience que cette fois la Russie ne laisserait pas tomber, mais ne voulaient pas s’impliquer directement dans un conflit militaire. Si le ’’coup’’ initial des forces russes avait fonctionné, alors effectivement les occidentaux auraient lâché l’affaire.
          Mais bon, à un certain stade il y a une question de crédibilité, l’Ukraine a été soutenue au début avec réticences (sauf quelques faucons), avant de l’être de manière intensive pour éviter le discrédit d’une défaite (ça ressemble à l’acharnement de poursuivre la guerre perdue au Viet Nam). 

          La Tchétchénie étant une province intérieure à la FDR, la nature géopolitique était très différente de celle des pays d’Europe de l’Est, entrer dans une guerre sur le sol russe n’était simplement pas envisageable.
          En outre quoi que prétendent certains, les USA ne veulent pas un éclatement de la FDR, de crainte de prolifération d’états voyou nucléarisés. 


        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 juin 14:52

          @Eric F
          Vous n’allez tout de même pas nous faire accroire que les occidentaux et surtout les services américains n’ont pas sponsorisé et attisé les mouvements pro-occidentaux en Ukraine pour parachever leur marche vers l’Est« 

          Mais je n’ai jamais vu le début de l’ombre d’un semblant de preuve qu’il y aurait eu de tels financements. Les spécialistes poutinolâtres m’ont déjà fait part d’une trentaine de documents déclassifiés, mais ils n’en ont jamais proposé un à ce sujet. Si cela vous parait si évident, vous avez peut-être un semblant de preuve.

           »la présence de la secrétaire d’état déléguée US en soutien à l’insurrection de Maïdan n’est pas caritative.« 

          S’agit-il encore de la dame au blouson bleu qui a distribué des petits pains ? C’est une rigolade ! Cela a eu quelle influence ! Combien de personnes l’ont vue. C’est ridicule. 

          Pour ce qui est du feu vert, je fais un copier/coller, car j’ai déjà expliqué cela.
          Regardez à ce sujet mon article :  »Où en sont les relations entre Poutine et les dirigeants américains ?

          =============================

          Finalement cette politique mondiale menée conjointement par l’OTAN-USA et la Russie fut un échec pour les deux grandes puissances. L’échec des américains culmine en 2021 avec leur débâcle en Afghanistan et celui de Poutine avec son invasion ratée en Ukraine. Face à la résistance ukrainienne, ses troupes qui étaient arrivées à proximité de Kiev ont été contraintes de reculer jusqu’à la fin 2022 avant que le front se stabilise en 2023. La troisième année de guerre commence alors que Poutine avait prévu d’abattre le régime de Zelensky en quelques semaines pour y mettre à la place un gouvernement à ses bottes. Au même moment, les gouvernements des USA, de l’Angleterre et de la France, dans leur extrême bonté à l’égard des ukrainiens, avaient proposé d’accueillir, en tant que réfugiés politiques, le gouvernement de Zelensky. Aucun gouvernement n’avait prévu que le peuple ukrainien résisterait aussi vaillamment. Ils ont dû tous s’y adapter.

          Poutine et Biden restent fondamentalement d’accord sur la nécessité de maintenir le capitalisme en écartant tout risque de puissantes mobilisations ouvrières. Les dirigeants américains n’ayant pas actuellement de solution de rechange, au cas où le régime de Poutine s’effondrerait, tiennent à ce qu’il se maintienne au pouvoir. Poutine règne en effet sur une poudrière qui risque à tout moment de se désintégrer. Les travailleurs des républiques de l’ancienne URSS ne veulent plus de cette domination « coloniale » de leur pays (Tchétchénie, Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan et ... Ukraine).

          D’ailleurs, le COR (conseil OTAN-Russie) créé le 28 mai 2002 est resté en place et il s’est réuni à onze reprises depuis 2016. La dernière réunion du COR remonte au 12 janvier 2022 soit à un peu plus d’un mois de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Certes, il fonctionnait au ralentit depuis l’invasion de la Crimée le 1ᵉʳ avril 2014.

          Un document de l’OTAN de février 2022 indiquait clairement que les relations entre la Russie et les USA étaient encore très amicales au moment de l’invasion de l’Ukraine :

          "Les Alliés continuent de croire qu’un partenariat entre l’OTAN et la Russie, fondé sur le respect du droit international, aurait une valeur stratégique. Ils aspirent toujours à une relation de coopération constructive avec ce pays, qui passe notamment par des mesures de confiance et de transparence réciproques et une meilleure compréhension mutuelle des postures des forces nucléaires non stratégiques de l’OTAN et de la Russie en Europe, et qui soit fondée sur des préoccupations et des intérêts de sécurité communs, dans une Europe où chaque pays est libre de décider de son avenir.« 

          Leur langue de bois se décrypte facilement  : »une relation de coopération constructive (...) fondée sur des préoccupations et des intérêts de sécurité communs". Il s’agit bien de maintenir la soumission des exploités et de prévenir toute tentative de rébellion dans toute l’Europe (de l’Atlantique à l’Oural). Ce sont bien là les « intérêts de sécurité communs » à Poutine et aux dirigeants américains.

          Le gouvernement américain savait précisément quand et comment Poutine envahirait l’Ukraine. Un article du Washington Post en date du mercredi 17 août 2023 indiquait en effet que les autorités américaines connaissaient les moindres détails des plans du Kremlin dès octobre 2021 (4 mois avant l’invasion). Le fait qu’ils aient laissé faire a bien valeur d’autorisation donnée à Poutine. Cet article du Washington Post a fait sensation et il a été abondamment repris. (Voir tout ce qu’on trouve sur le web en tapant dans un moteur de recherche : "Poutine avait l’autorisation des américains pour envahir l’Ukraine"). Voici notamment ce que je trouve dans « Courrier International » :

           "Au fil d’une enquête en quatorze chapitres, menée par une dizaine de journalistes à travers le monde et intitulée “Sur la route de la guerre”, The Washington Post révèle dans son édition du mercredi 17 août les coulisses des mois qui ont précédé la guerre en Ukraine. Le quotidien s’appuie sur le témoignage d’une trentaine de hauts responsables politiques, militaires et issus du milieu du renseignement, occidentaux et ukrainiens, dont certains s’expriment sous le couvert de l’anonymat. On y apprend que les services occidentaux, notamment américains et britanniques, étaient incroyablement bien informés, qu’ils avaient connaissance dans les moindres détails des plans du Kremlin et de l’intention de Moscou d’envahir l’Ukraine."

          Biden a, de fait, donné son feu vert à Poutine. En fait, le Washington Post n’a rien révélé d’important car il ne pouvait pas en être autrement. Le dialogue est permanent entre la Russie et les USA. Poutine ne pouvait pas mettre en œuvre une décision de cette importance sans en avoir informé les USA. Car le dialogue n’a jamais cessé. Il a toujours été assumé au minimum par le biais d’une diplomatie qui n’est pas toujours affichée officiellement mais dont l’existence n’est plus un secret. Des rencontres ont plusieurs fois été évoquées dans la presse. Ainsi le patron de la CIA s’est rendu au Kremlin les 2 et 3 novembre 2021. A cette occasion : "entre Vladimir Poutine et William Burns (le patron de la CIA), un entretien téléphonique a eu lieu, dans le cadre de cette visite, a déclaré lundi à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Un article du 2 novembre 2011 de Sud-Ouest précise : "Le directeur de la CIA William Burns a rencontré mardi à Moscou le très influent chef du Conseil de sécurité russe, ont annoncé les services de ce dernier et l’ambassade américaine en Russie« .

          Ces échanges se sont poursuivis. Un article de Newsweek du 6 juillet 2023 explique :  »En janvier 2022, un mois avant l’invasion russe, la CIA aurait servi d’intermédiaire entre Washington et Moscou pour établir une série de « règles » partagées." Il est clair que Poutine et les dirigeants américains ne sont pas des ennemis. Ils sont tout au plus des adversaires dans un jeu où ils sont bien d’accord sur les règles que chacun doit respecter. L’article de Newsweek précise : "lors d’une visite déjà connue au Kremlin du directeur de l’agence, Guillaume Brûle, la Russie s’est engagée à ne pas étendre le conflit au-delà des frontières de l’Ukraine et à éviter l’utilisation d’armes atomiques ; en retour, l’administration du président Joe Biden s’assurerait que Kiev « ne prendrait aucune mesure qui pourrait menacer directement la Russie ou la survie de l’État russe ». Sur la base des accords entre Washington et Moscou, il appartiendrait aux Etats-Unis de veiller au respect de ces engagements."

          =======================



        • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 juin 15:54

          @Eric F

          « En 2021, le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN qui avait été mis en sommeil a été réaffirmé au sommet de la Haye »

          À ma connaissance, il n’y a pas eu de sommet de l’OTAN à la Haye. Vous trouverez la liste des sommets de l’OTAN sur cette page de Wikipédia.
          En 2021, un sommet de l’OTAN s’est tenu à Bruxelles. Une autre page de Wikipédia résume ce qui a été dit à propos de la Russie ainsi :

          "Relations avec la Russie (points 9 à 15) : « Tant que la Russie ne montre pas qu’elle respecte le droit international et qu’elle honore ses obligations et responsabilités internationales, il ne peut y avoir de retour à la normale. ». L’OTAN réitère aussi son « soutien à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine, de la Géorgie et de la République de Moldavie à l’intérieur de leurs frontières internationalement reconnues ». Enfin l’OTAN condamne le renforcement du potentiel militaire conventionnel et nucléaire de la Russie et l’augmentation de ses activités militaires." 

          Les relations entre l’OTAN et l’Ukraine sont résumées sur le site de l’OTAN.

          Il convient en effet quand on veut analyser l’évolution de ce conflit de connaître les différents discours de Poutine et les prises de position de l’OTAN. Cependant, la question n’est pas du tout de choisir entre Poutine et l’OTAN. Les internationalistes sont opposés à tous les impérialismes. Ils sont opposés à l’impérialisme US assurément représenté par l’OTAN et à l’impérialisme Russe représenté par Poutine puisqu’il s’agit d’une dictature.

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