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Accueil du site > Tribune Libre > Coke en Stock (LXXVIX) : le précédent de 2013, avec l’avion (...)

Coke en Stock (LXXVIX) : le précédent de 2013, avec l’avion prétendument « abattu »

Des avions prétendument abattus, cela nous en rappelle d'autres : en 2013 aussi le gouvernement vénézuélien avait affirmé la même chose... et provoqué les mêmes doutes, à voir comment ces avions avaient pu se retrouver au sol, et dans quel état. L'épidémie d'atterrissages, néanmoins, force le président Maduro à sortir de sa réserve et évoquer le problème d'un trafic évident, mis sur le dos aussitôt des "ennemis du pays", ou de pratiques douteuses des USA via la CIA. Mais les critiques les plus virulentes viennent plutôt du Mexique, chez qui les avions repartent après s'être chargés en cocaïne au Venezuela. On commence à se douter que l'armée, chargée d'empêcher le trafic, y participe, plutôt. Ce n'est qu'un bout de l'iceberg qui commence à surgir....

Des appareils "abattus" ?

Un avion déclaré "abattu" par d'hypothétiques chasseurs vénézuéliens et en fait incendié au sol par l'armée du pays ? Mais voilà qui nous en rappelle (encore) un autre, en effet (je vous avais dit que le sujet était... inépuisable !). Le 6 novembre 2013 en effet on avait appris de l'administration de Maduro qu'un biréacteur transportant de la drogue avait été "abattu" (là encore) par des chasseurs vénézuéliens, deux jours auparavant. "Lundi soir, le commandement de la défense aérienne de l'espace de l'Air Force bolivarienne a détecté et intercepté un Hawker Siddeley HS-125-400 immatriculé XB-MGM"explique un communiqué de presse triomphant du Ministère de la Communication et information citant Vladimir Padrino López, chef du commandement stratégique, qui parlait bien d'appareil qui avait été abattu. 

L'intervention de Maduro

Selon la note, "l'immatriculation de l'avion est l'acronyme utilisé au Mexique par des avions privés", mais il n'a pas été donné plus de détails sur le nombre de membres d'équipage ou de la cargaison de l'appareil. L'avion aurait été "intercepté" a 12,9 miles (20 km) au nord de Buena Vista Meta, dans l'État d'Apure, à la frontière avec la Colombie, haut lieu du trafic de cocaïne entre les deux pays. Le président Maduro en personne évoquant son sort le mercredi suivant, dans le journal El Nacional,  en décrivant les faits dans un événement officiel et en signalant que son pays aurait effectivement abattu "30 avions associés au trafic de drogue depuis mai 2012", date à laquelle est entré en service le Control Act, une opération pour la défense de l'espace aérien vénézuélien. Bien entendu, personne n'avait eu vent jusqu'ici d'un tel nombre d'avions interceptés et ensuite abattus. Maduro répétant avec insistance "qu'il a le pouvoir, en tant que chef de l'Etat, d'abattre tout navire entrant illégalement au Venezuela pour trafic de drogue ..." peut-être pour contecarrer la réputation de son prédécesseur, jugé laxiste par les autorités américaines en matière de trafic de drogue" ; précise la presse, restée dubitative.

Des revendications un peu téméraires, voire des vantardises

Pour mieux convaincre, la force aérienne du Venezuela publie alors deux images de l'avion, le montrant au sol, presque réduit en cendres et encore avec des traces de feu sur les débris. Le commandement en chef de l'armée de l'air du pays,  Vladimir Padrino López (nommé depuis ministre de la défense le 25 octobre 2014, ici à gauche) enfonce le clou et se vante alors sur son compte twitter que ses hommes ont bien abattu effectivement l'appareil en accompagnant d'une photo de l'appareil en train de brûler et en félicitant la Défense du pays et et ses officiers subalternes, pour avoir "repéré" l'avion et l'avoir "abattu". Il rappelle aussi pour l'occasion la signature en mai 2012, de la nouvelle loi sur le contrôle de l'espace aérien par les forces intégrées du pays (air et terre), en précisant que "14 avions ont été ainsi déjà abattus par ces services" et non la trentaine citée par Maduro, qui semble tout simplement avoir plus que doublé le chiffre à l'occasion : visiblement ça cafouille sec dans la communication sur le sujet. Auraient participé à l'arrestation deux équipages des F-16 de l' aviation militaire 'bolivarienne (AMB), achetés par le prédécesseur de Chavez, plus vraiment sous garantie (*) et des hélicoptères MI-17.  Ces (rares) images proposées à la population, tout de suite, intriguent les spécialistes : l'avion ne semble pas s'être écrasé ; mais s'être effondré sur son train en brûlant. Visiblement, l'avion s'est posé intact, donc, et a été incendié.. après coup. Voilà qui rappelle l'épisode précédent. A-t-il au moins été intercepté, ou s'est-il posé en raison d'un problème technique, les spécialistes doutent fortement de la version donnée par les autorités du pays, et leur représentants. La presse, elle fait de belles infographies avec l'évènement...

Pas de boîtes noires... obligatoires au Mexique, pourtant

Le hic, c'est en effet "que les boîtes noires du Hawker 125 XB-MGM (numéro de série NA0713) n'ont pas été retrouvées", annonce également le gouvernement, privant les enquêteurs de données dont la dernière demi-heure de vol et ses données vocales du cockpit,. Etrange, dans ce genre de catastrophe, puisqu'elle sont faites pour résister au feu ! L'avion en était obligatoirement muni, comme le veut la loi mexicaine, ce que rappelle vite le pays mis en cause : "selon la norme officielle mexicaine NOM-022-SCT3-2011, l'utilisation des enregistreurs de bord installés dans les avions dans l'espace aérien du Mexique, et leurs caractéristiques sont établies ; pour tous les appareils à turbine à voilure fixe et aux avions appartenant ou détenus par les titulaires de permis, ayant une configuration de 10 passagers ou plus, à l'exclusion des sièges pour l'équipage de conduite ; ou avec une masse au décollage maximale certifiée de 5700 kg" comme cela a été publié dans le Journal officiel du jeudi 09/02/2012". Autre bizarreté : l'avion calciné ne recèle non plus aucun cadavre. Ni aucune trace de cocaïne. Bizarre, pour un avion de narcotrafiquants abattu !!! Bref, la version donnée en pâture au public ne tient pas, et un bon nombre d'observateurs commencent sérieusement à douter des "explications" vénézuéliennes lorsqu'un tel avion est découvert.

Des mexicains plutôt dubitatifs

Face au mutisme vénézuélien, ce sont alors les mexicains qui font bouger les choses, via le ministre de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, en fouinant dans les papiers de l'avion incriminé par les vénézuéliens. Ils retrouvent d'abord le certificat de navigabilité de l'avion, enregistré sous le numéro 20133303, il était provisoire, car valable pour un an seulement, jusqu'au 30 octobre 2014 seulement, et autorisait effectivement le jet Hawker Siddeley DH-125-400A, avec le numéro de série NA713 à voler. "il est considéré qu'il remplit les conditions navigabilité" indique-t-il. Le document a été signé par le vérificateur Francisco Javier Acosta et le commandant de l'aéroport de Monterey (où est enregistré l'avion et où se situe sa base), représentant de l'aviation civile, et le capitaine José Mario Chávez Gaona. L'avion, en état de vol, était piloté selon les mexicains par Alfredo Chavez Padilla et le co-pilote Mauricio Perez, tous deux de Toluca, deux pilotes chevronnés habitués des vols touristiques au dessus du Pacifique, puis d'au dessus du Nuevo Leon et de Queretaro. Leur avion, âgé de 44 ans, a longtemps fait le taxi aérien principalement des États-Unis, du Canada, de Porto Rico et du Mexique. Et surprise, les mexicains annoncent que l'avion avait aussi à bord des passagers : deux femmes, Susana Bernal Rivas, et Gesabel Adriana Cruz Méndez, et trois hommes : Isaac Pérez Bonn, David Franco Sergio Eduardo Rodriguez et Manuel Benítez. Les personnes citées auraient pris l'avion de Queretaro le 4 Novembre à 11h59 vers l'île de Bonaire dans les Antilles Holllandaises (Antillas Holandesas), après un vol de 5 heures, en utilisant pour l'embarquement de fausses cartes d'identité, comme l'équipage, d'ailleurs. Les responsables de la circulation aérienne des Antilles indiquent que le jet a bien atterri, puis est reparti vers le Honduras, vers La Ceiba. De Queretaro Intercontinental Airport, au Venezuela, il y a 8 heures de vol, mais l'avion doit faire le plein tous les quatre heures de vol : il s'est donc posé quelque part entre deux. Les informations dont on dispose alors indiquent que l'avion a transporté sur la fin du vol seulement trois personnes : les deux pilotes et de nouveau Isaac Pérez Bonn (ou Isaac Pérez Dubond, selon les communiqués). Des passagers, voilà qui change tout !

Un vieil avion acheté à un broker... mais remis à neuf

Ne reste plus à trouver que le propriétaire, qui s'avère être le dénommé Jorge Salazar Ochoa, information révélée par le journal mexicain Reforma. L'homme a acheté l'avion environ 350 000 dollars à un broker américain. C'est le tarif pour un avion aussi âgé. L'avion fabriqué en 1969 a été proposé à la vente en janvier 2013 avec 10 681 heures de vol à son actif et 8 107 atterrissages. Il a donc dû ajouter à cela une remise à niveau complète de l'avion, qui a pris un mois dans des ateliers situés à Monterrey et qui a coûté environ 400 000 dollars. L'avion qui aurait été abattu valait donc au bas mot aux environs de 750 000 dollars ! Avec à bord des passagers, cinq, plus les deux pilotes ? Dont aucun cadavre n'aurait été retrouvé ? La déclaration liminaire vénézuélienne en prend un coup là ! Les choses n'ont pas pu se passer comme il a été dit. Les pilotes, comme les passagers, sont sortis de l'avion une fois celui-ci posé et se sont... échappés, laissant l'avion intact... ou en y mettant eux-mêmes le feu, une pratique courante en cas de découverte (à moins que ce ne soient ses "découvreurs" qui l'aient fait...). Vérification faite par les mexicains, Ochoa Salazar a obtenu auprès des autorités aéronautiques mexicaines (la Direction générale de l'aviation civile -DGAC- du Mexique), le certificat de vol de son avion, son IFE, avec une adresse située dans la ville de Villa de Alvarez, à Colima, mais il s'avère que celle-ci est celle d'un simple centre social, dans lequel habite un professeur d'école ! En revanche, l'avion était basé officiellement à Monterrey, à San Pedro Garza Garcia, dans le Nuevo León.

Un avion du Cartel de Sinaloa ?

Pour ajouter à la confusion paraît le 21 octobre un rapport officiel faisant état de "13 avions abattus par la force aérienne vénézuélienne" (ici à droite un de ses vieux F-16 datant de 1983 *) ; encore un autre chiffre que celui donné auparavant. En prime, aucun passager ni un seul kilo de cocaïne provenant d'un avion intercepté n'a été montré à la presse sur la trentaine d'avions annoncés. Visiblement, le Hawker, s'il a bien été contraint à se poser par des avions vénézuéliens, à réussi à se poser en pleine jungle.. et ses occupants ont réussi à fuir... la version officielle ne tient donc pas. Un forum du site spécialisé Prune le montre sans hésiter. Le Mexique en est d'autant plus persuadé que le ministère de l'intérieur accuse les utilisateurs de l'avion d'être liés aux cartels mexicains de la drogue, dont celui de Sinaloa, associé à des cartels... vénézuéliens. Le responsable visé par les autorités s'appelant Joaquin El Chapo Guzman. Le Vénézuela dissimulerait-il des preuves de ses liens avec les trafiquants de drogue, le sujet, fort sensible, comme à ressurgir avec force.  Les contacts entre les deux pays existent ; on retrouve ainsi le fait que le lundi 4 novembre, selon l'AFP, à 20 heures et 41 minutes exactement, le chancelier du Venezuela Elias Jaua Milano (ici à droite lors d'une visite au Mexique en avril 2013), a été aperçu sortir d'une réunion officielle privée tenue dans le bureau du chef du ministère des Affaires étrangères du Mexique,en présence du ministre mexicain des Affaires étrangères Jose Antonio Meade : ce soir là, visiblement, les mexicains avaient déjà annoncé la couleur aux vénézuéliens : et visiblement aussi, un réchauffement entre les relations diplomatiques est en cours, ce que cet incident grave remettait en cause. Maduros se démarquant en effet de Chavez dans ses relations avec le Mexique, cet incident rejetait à nouveau un froid entre les deux pays ! La presse mexicaine avait juste auparavant pavoisé en annonçant que "les liens entre ces pays sont historiquement proches. Aucune raison de ne pas rester. La gauche pendant douze ans avait bouché l'horizon. " Un geste notoire de ce réchauffement avait surpris, le Mexique s'étant engagé à soutenir le Venezuela, membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies dans la période 2015-2016. Or ce qu'ont découvert les mexicains, c'est que l'avion n'a pas été abattu, mais qu'il a été retrouvé abandonné en pleine jungle, et que ce sont les militaires vénézuéliens eux-mêmes qui l'ont incendié.

Un avion incendié au sol, et non "abattu" en vol

Voilà qui change beaucoup de choses, en effet, le Mexique n'appréciant pas du tout cette évidente dissimulation. "Suite à l'information publiée aujourd'hui dans divers médias, qui est liée à un aéronef à d'enregistrement mexicain dans un incident avec les forces armées du Venezuela, le ministère des Affaires étrangères (SRE), à travers l'ambassade du Mexique dans le pays, a publié une note diplomatique pour clarifier les faits demandés en stricte conformité avec le droit international. Le SRE restera attentif à la réponse à donner à cette demande et a contacté les autorités vénézuéliennes pour obtenir des informations aussi rapidement que mérites le cas et de déterminer les responsabilités susceptibles d'en découler". Et voilà surtout qui rappelle le cas de ce mois d'octobre, avec le Gulfstream ayant subit le même scénario. Avec encore une fois, l'incendie par l'armée vénézuélienne de l'appareil, empêchant toute enquête sérieuse.  Ce qu'a noté un député mexicain, Miguel Barbosa (PRD, ici à gauche) qui "a souligné qu'il était inquiétant et étrange qu'après avoir abattu l'avion mexicain, l'armée lui aurait mis le feucomme pour effacer toutes les preuves de son origine". « Je ne défends pas un vol international d'aéronef mexicain ou d'une partie du monde qui développent des activités de la criminalité organisée, ou le trafic de drogue. Mais bien sûr ce que le gouvernement du Venezuela a déclaré au sujet de la décision qu'il a pris de l'abattre, puis de le démolir en incendiant l'avion ". L'homme ajoutant « sans aucun doute, après avoir été démoli, brûlé, incinéré, de sorte qu'il n'y a plus aucun moyen de faire une enquête, on peut certainement parler d'une décision d'un gouvernement agissant selon des positions de force, et des décisions arbitraires". Un député, signalant que l'affaire avait promptement été... étouffée dans l'œuf, mais présentée tout autrement à la presse et au public !

On frise l'incident diplomatique

Un article de presse ressorti ici par I'excellent Insight Crime revient sur l'embarras vénézuélien du moment : "Réactions de Maduro. Le président vénézuélien a été surpris que le gouvernement du Mexique puisse lui demander des explications sur l'incident impliquant les citoyens et les avions qui étaient mexicains (comme si ce ne n'était pas une obligation). Pour lui, il semble que par le simple fait de décréter, sans même présenter et même pas annoncer des preuves, que l'avion a été chargé avec la drogue et que ses passagers étaient donc des trafiquants de drogue, et qu'un jugement sommaire a été fait pour les condamner socialement et moralement, cela suffit et en ce cas il n'y a pas de place pour toute demande d'un gouvernement étranger sur les événements au Venezuela. En revanche, en faisant jouer la raison et la logique d'Etat, citant la souveraineté nationale et le respect du droit international, le SER a demandé des informations sur l'affaire et le chancelier Meade a rencontré l'ambassadeur du Venezuela au Mexique, en recherchant les moyens diplomatiques pour empêcher « l'incident » de détériorer la relation complexe entre les deux pays. Le gouvernement mexicain doit continuer à insister pour que l'on connaisse pleinement les faits, par la contrainte à la fois des lois et l'application des règlements internationaux."

D'autres cas remontent à la surface

Le cafouillage était évident, et la presse de rappeler une autre affaire de dissimulation pour mettre encore plus à mal les vénézuéliens. L'histoire d'une saisie de drogue... non avouée. Pour ce qui est des 168 kilos de coke disparus, c'était une autre affaire en effet : celle passée à l'aéroport international Maiquetía - Simón Bolívar, lors d'un vol en direction de la République Dominicaine le 16 avril précédent, quand un plus gros appareil, un MD 80 avec une capacité de 153 passagers, avait été retourné après cinq minutes de vol à peine, alors que l'avion, semblait être pourtant en bon état. La raison invoquée était officieusement que "l'une des roues ne pouvait pas se rétracter correctement". On découvrira en fait dans les bagages de l'avion de retour au tarmac quatre valises sans propriétaire avec à l'intérieur 168 kilos de cocaïne... dans un aéroport gardé, on le rappelle, par la Guardia Nacional Bolivariana.. qui avait "ajouté" les valises, voilà bien le problème en effet...Pourquoi l'avoir caché au public, un deuxième problème... à l'évidence !

Un gouvernement qui dissimule ou minimise les cas les plus pendables ?

Le Venezuela dissimulerait-il des quantités de drogue partant du pays, via ses fameux jets ? Sans aucun doute. Le 15 septembre dernier, voici en effet ce qu'on avait appris avant même l'affaire du "Gulfstream de brousse " : "les autorités vénézuéliennes n'ont pas révélé que de la cocaïne a été découverte dans un avion plus tôt dans l'année, soulevant de nouvelles questions à propos de la quantité de frogues en cours de transfert par le principal aéroport international du pays à destination de l'étranger. Un article publié par le journal vénézuélien El Nacional a révélé que les autorités avaient découvert 168 kilos de cocaïne dans un jet le 16 avril dernier. Ni le ministère public du Venezuela, ni les autorités de saisie anti-drogue n'ont divulgué l'information, a rapporté le journal. La cocaïne était emballée dans quatre valises à bord d'un avion lié à la République dominicaine. L'avion a décollé du de plus grand aéroport international du Venezuela, celui de la Maiquetia, juste à l'extérieur de Caracas, mais a atterri à nouveau après seulement cinq minutes en l'air, après qu'un problème technique aît été signalé". Le gouvernement n'aurait pas déclaré avoir saisi 168 kilos de cocaïne ? Mais dans quel but ? Pourquoi vouloir masquer au pays l'ampleur de ce trafic ? Non, décidément, plus on avance dans ce dossier... et plus le gouvernement vénézuélien et ses militaires se retrouvent mal à l'aise... en dissimulant des faits.

La Garde Nationale Bolivarienne mise en cause

L'enquête qui a suivi avait pourtant bien vu sept personnes arrêtées... dont un officier de la garde nationale bolivarienne. "La police anti-drogue du Venezuela ne s'occupe plus en effet de la sécurité à l'aéroport international de Maiquetia depuis 2006. Au lieu de cela, elle est dans les mains de la garde nationale bolivarienne, dont certains éléments sont profondément soupçonnés d'être impliqués dans le trafic de cocaïne dans le cadre d'un trafic de drogue connu comme le Cartel du réseau de Los Soles". Des militaires de haut rang, impliqués jusqu'au cou, ayant parfois des liens avec des personnes assez inattendues... telle cette blonde italienne, arrêtée au détour d'un enquête de longue haleine... "Plusieurs représentants de la garde nationale ont été arrêtés à la suite de la saisie du vol d'Air France de l'année dernière, ainsi que lors d'une enquête impliquant une femme italienne - l'ancienne secrétaire de l'ex-Premier ministre Silvio Berlusconi - qui a été prise dans le trafic de cocaïne en provenance du Venezuela tôt cette année".  La dame s'appelle Federica Gagliardi et elle a été arrêtée en effet à son arrivée à l'aéroport de Rome-Fiumicino en provenance du Venezuela, soupçonnée d'emporter avec elle 24 kilos de cocaïne... représentant 6,7 millions d'euros... la dame avait été abondamment montrée par Berlusconi au sommet du G8 de 2010... elle y avait été même surnommée par la presse "la dame blanche" (? ??) !!! Berlusconi, après le G8, l'avait emmenée aux dîners officiels au Brésil et au Panama ! Pays dans lequel Berlusconi avait fourgué hélicoptères et radars... pour lutter contre le trafic de drogues ! Pour sa défense, la blonde affirmera qu'on avait glissé les 24 kilos dans ses bagages sans qu'elle ne le sache. Bien entendu. Une histoire qui ne tient pas, comme beaucoup d'autres, car si les policiers italiens l'attendaient à Fiumicino avec une telle impatience, c'est bien parce qu'ils la pistaient depuis des mois !!! Le Venezuela était déjà à ce moment l'objet d'une surveillance étroite de ses aéroports, et de la drogue qi y circulait !!!

Le pouvoir vénézuélien mouillé jusqu'au cou

Il existerait donc bien une impunité, en effet, au Venezuela, au plus haut du sommet du pouvoir en ce qui concerne les trafiquants de cocaïne vénézuéliens. Ceux qui gravitaient, justement, autour de Chavez et que Maduro a reconduit pour la plupart. Aucun ménage n'a été fait lors du changement de che d'Etat, Maduro, cet ancien chauffeur de bus, étant un fidèle de Chavez. "Un ancien chef du renseignement du Venezuela accusé de trafic de drogue et des liens avec les guérillas colombiennes des FARC a été libéré quelques jours après son arrestation à Aruba (photo à gauche), illustrant l'impunité dont jouissent les fonctionnaires vénézuéliens ayant des liens avec le gouvernement. Le 27 juillet 2014, le gouvernement des Pays-Bas a ordonné la libération de l'ex-chef des renseignements Hugo Armando Carvajal Barrios, qui a été renvoyé au Venezuela et reçu par le président Nicolas Maduro le même jour, a rapporté El Universal. Carvajal a été arrêté sur l'île d'Aruba le 23 juillet dernier, à la demande des États-Unis. La libération de Carvajal a eu lieu après que le gouvernement des Pays-Bas ait envoyé une lettre au procureur général d'Aruba indiquant que l'ancien officier de renseignement - qui a été nommé consul général du Venezuela à Aruba en janvier, mais devait encore être approuvé par les Pays-Bas - bénéficiait de l'immunité diplomatique (...) Aruba est un territoire autonome des Pays-Bas, ce qui signifie le pays a le contrôle sur les affaires intérieures, mais se reporte à la Hollande en matière de défense et des relations extérieures." Celui-là, en effet, nous intéresse au plus haut point.. ce que nous étudierons bientôt, rassurez-vous...mais à part, tant il en vaut la peine.

D'autres avions attendent...

Et il en reste encore d'autres d'avions susceptibles de jouer les fantômes de frontières ; tel cet autre Hawker Siddeley HS-125-400A, ex H&H Investments Co, saisi par les autorités vénézuéliennes en 2007, pour... trafic de drogue, celui d'une obscure société SG Espinoza, un appareil immatriculé XA-YSM, pris en photo ici au Valencia Arturo Michelena Airport le 14 novembre 2008. Ce vétéran des enregistrements (il en est à 16 !) pourrait toujours voler, après un petit refurbishing. 

 

(*) selon Slate, à la question "pourquoi les USA ont-ils vendu des F-16 au Venezuela, en premier lieu ? L'administration Reagan a fait une offre prioritaire pour la flotte du Venezuela en 1981, pour 615 000 000 de dollars -y compris les pièces de rechange, la formation et l'aide technique- au président d'alors, Luis Herrera Campins, qui avait montré un soutien pour le régime de droite de Duarte au Salvador."


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16 réactions à cet article    


  • morice morice 2 avril 2015 11:20

    pas demander si la modération vous a demandé de vous calmer... 


    • bourrico6 2 avril 2015 12:15

      @morice

      En tout cas tu reviens en pleine forme, ça chouine, ça insulte, c’est du momo !


    • Dom66 Dom66 2 avril 2015 11:42

      Si je comprends bien, vous êtes lâché place gauche sur trafic de cocaïne au Venezuela

      A la compagnie « Drogair »

       Si une boite noire ici :

      http://www.dailymotion.com/video/xkvif4_la-boite-noire-de-dsk-retrouvee_webcam

      Ça c’est du sérieux au moins


      • FALCON 2 avril 2015 14:36

        Avez-vous remarqué que les deux Hawker 125-400 évoqués dans l’article n’ont pas les mêmes moteurs ? Celui de la fin, le XA-YSM, possède toujours ses Rolls Royce Viper d’origine, sa valeur ne dépasse pas 200.000 dollars car il ne répond plus aux normes de bruit.


        Celui du début de l’article, le XB-MGM, a été remotorisé avec des réacteurs Garrett TFE731, de plus gros diamètre, moins bruyants et gourmands que les Viper d’origine, ce qui augmentait significativement sa valeur. Si la cellule avait plus de 10.000 heures de vol, les réacteurs avaient moins de 2.000 heures de fonctionnement. Son type était Hawker 125-400AS ou 125/731.

        • FALCON 2 avril 2015 15:07

          @Alex
          Le pilote étant non fumeur, cela ne pouvait pas être des cigarettes !


        • TicTac TicTac 2 avril 2015 16:56

          @FALCON
          Je pensais qu’il s’agissait de contrebande de coke, pas de cigarettes.

          Me trompe-je ?

        • morice morice 2 avril 2015 16:14
          Ces réacteurs étaient-ils certifiés pour les zones maritimes, donc des Sea Garrett (en espagnol : Mar Garrett) ?
          La précision est importantissime car tout le sens de l’article s’en trouverait changé 

          à mourir de rire...

          • bourrico6 2 avril 2015 16:17

            @morice

            J’avais oublié l’égo incommensurable dans ma description, une faute inadmissible.

            Ce soir, je vais me flageller.


          • morice morice 2 avril 2015 16:16

            « L’homme a acheté l’avion environ 350 000 dollars à un broker américain »


            ce n’est pas moi qui fixe le prix....

            ah ah ah !

            • bourrico6 2 avril 2015 16:18

              @morice

              Yeeeeeeeeeeeeeeees « haha » le retour, putain il me manquait cet argument de choc, le fameux « haha » du momo. smiley


            • bourrico6 2 avril 2015 16:19

              @bourrico6

              oups, « ah ah ah »

              Mâitre momo, me pardonnerez vous jamais cet affront fait à votre suprême intelligence ?


            • Pyrathome Pyrathome 2 avril 2015 18:09
              Les enquêteurs ont retrouvé des recherches sur le suicide et les portes blindées de cockpit dans l’historique de la tablette d’Andreas Lubitz. La seconde boîte noire a par ailleurs été retrouvée.

              .

              http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150402.OBS6283/crash-de-l-a320-le-copilote-s-etait-renseigne-sur-le-suicide-et-les-cockpits.html

              .

              Le crime/suicide serait donc prémédité ?? 

              Comment une compagnie comme Lufthansa n’est pas capable de détecter un pilote aussi farci de la tête  ?

              Toute cette histoire me semble vraiment surréaliste, pour l’instant on est bien forcé de croire à ce qu’on nous raconte.....

              Franchement, vous en pensez quoi ??

              On sait le monde devenir fou, mais à ce point, ça devient gravissime, d’autant qu’il circulerait, paraît-il, une vidéo extrait d’un portable juste avant le crash........


              • morice morice 3 avril 2015 08:10

                et Alex, soucieux de s’instruire,


                soucieux de détruire


              • sls0 sls0 2 avril 2015 22:12

                28 réactions dont une seule ayant un lien avec l’article.

                1)Dans la dernière tentative de coup d’état, dans le scénario il y avait l’emploie d’un avion.
                C’est un peu tendu entre les USA et le Venezuela, hors la force des USA en cas de conflit c’est un peu les avions.
                En ce moment au Venezuela l’envie de glorifier sa défense anti-aérienne doit être importante.
                Je réside en Amérique latine, l’exagération et la théâtralisation c’est assez courant.
                C’en est à un point que pour comprendre je vais directement dans leurs statistiques ou documents officiels, c’est pas caché mais c’est un sacré foutoir, même google a difficile à trouver.

                2)Quand on regarde un peu les journaux d’Amérique latine, la plupart sont pro Venezuela, il y en a qui l’attaque, c’est bien fait, c’est bien monté, ça prend du temps à vérifier, souvent on arrive à un point où l’on ne peut ni valider, ni invalider, c’est très bien fait.

                3) Dire que les Vénézuéliens ne sont pas au top pour la lutte anti-drogue, c’est pas un scoop, ils ont d’autres problèmes. La drogue ça embête les USA, c’est autant de ressources qui ne sont pas affectés à la déstabilisation du Venezuela. De là à dire que le gouvernement vénézuélien est impliqué dans le trafic, il y a un pas que je ne franchirai pas.

                1+2+3= Pas de jugement à l’emporte-pièce avec des éléments qui sont difficiles à vérifier.
                Si on ne connait pas la culture d’un pays, on s’en tient aux chiffres et au factuel.

                Ce qui est écrit au dessus devrait me faire plusser.
                Maintenant la phrase qui va me faire moisser : J’apprécie les articles de Morice, même si je suis de temps en temps pas d’accord, au moins il y a de la recherche, des sources et ils sont intéressants à lire.


                • morice morice 3 avril 2015 08:15

                  Dans la dernière tentative de coup d’état, dans le scénario il y avait l’emploie d’un avion.


                  ça n’intervient pas ici..

                  qui l’attaque, c’est bien fait, c’est bien monté, ça prend du temps à vérifier, souvent on arrive à un point où l’on ne peut ni valider, ni invalider, c’est très bien fait

                  là personne ne l’attaque, c’est lui qui dit abattre, ce qui est faux.

                  Dire que les Vénézuéliens ne sont pas au top pour la lutte anti-drogue, c’est pas un scoop, ils ont d’autres problèmes. La drogue ça embête les USA, c’est autant de ressources qui ne sont pas affectés à la déstabilisation du Venezuela. 

                  C’est l’inverse : la drogue c’est un système introduit par les USA pour déstabiliser le pays....

                  Pas de jugement à l’emporte-pièce avec des éléments qui sont difficiles à vérifier.

                  Les immatriculations sont vérifiables et on retombe sur la Floride ou le Delaware.. ou la Banque des Mormons...

                  Maintenant la phrase qui va me faire moisser : J’apprécie les articles de Morice, même si je suis de temps en temps pas d’accord, au moins il y a de la recherche, des sources et ils sont intéressants à lire.

                  ici vous êtes mort si vous avez écrit ça... les frustrés qui viennent flinguer sont avant tout des fainéants incapables de passer des heures à résoudre une énigme... des crétins surtout, qui n’ont aucune notion du problème du trafic mondial de la coke. Parmi mes lecteurs, je me targue d’avoir des... douaniers.

                  • bourrico6 3 avril 2015 10:36

                    @morice

                    ici vous êtes mort si vous avez écrit ça... les frustrés qui viennent flinguer sont avant tout des fainéants incapables de passer des heures à résoudre une énigme... des crétins surtout, qui n’ont aucune notion du problème du trafic mondial de la coke. Parmi mes lecteurs, je me targue d’avoir des... douaniers.

                    Non, ça c’est ce que tu prétends faire avaler à tous le monde, tes bobards de parano.

                    En fait, oui, les sujets sont intéressants, mais tu les rends sans intérêt pour plusieurs raisons.
                    La rédaction est indigeste, c’est mal recopié, et ce n’est pas relu, et vu les phrases sans le moindre sens que tu sors parfois, tu ne peux pas dire le contraire.
                    L’autre raison, est simplement que tu es ce qu’on appelle une tête de con, incapable de faire autre chose que d’agresser et de chouiner, t’es un vieux con avec des caprices de sales gosses.

                    Et viens pas encore pleurer ta mère au sujet des insultes, après tout, ne viens tu pas de balancer les mots suivants : frustrés, fainéants, et crétins ?

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