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Coke en stock (XLV) : le mélange des réseaux

Les américains ont donc fini par comprendre une partie du réseau de trafic de cocaïne. Une partie qui inclut donc les activités de Viktor Bout, mais aussi qui mouille les banques américaines qui ont prêté l'argent pour l'achat de deux gros porteurs destinés à traverser l'Atlantique, des achats qui se sont retrouvé noyés dans le scandale Wachovia, carrément évacué par l'administration américaine, si bien qu'aujourd'hui il va devenir difficile de revenir sur cette période. Il n'empêche : la justice US a fini par condmaner un des pilotes qui, selon des écoutes du FBI, avait été retenu pour efffectuer la traversée sur un très gros porteur Ill-76 : cette filière-là d'exportation de cocaïne avait décidé de ne pas lésiner sur les moyens pour la faire parvenir en Afrique de l'Ouest, et de là vers l'Europe (via notamment le Maroc). Or ce n'était pas le seul projet du genre : d'autres fabricants de cocaïne suggéraient de faire la même chose, mais avec cette fois comme correspondants d'autres individus, que nous verrons plus tard, si vous le voulez bien. Commençons d'abord par la filière Bout.

Cette fois c’était a télévision russe qui nous l’apprenait, à sa manière, le 18 octobre dernier, en prenant fait et cause pour un de ses ressortissants, arrêté manu militari par la DEA américaine à Monrovia et promptement expédié aux USA pour y être jugé. Sur les écrans russes, on voit le bon père de famille pilote d’Antonov 32 être accusé d’avoir voulu tenter un vol transatlantique Vénézuela-Libéria. L’homme est le chaînon manquant de l’affaire : cela fait trois ans qu’il fait dans le genre paraît-il, il a déjà traversé plusieurs fois l’océan : c’est très certainement un des pilotes des petits avions repérés, voire peut-être bien celui du plus gros qui a débuté la série ici-même. Et ce pilote a très certainement aussi volé pour Viktor Bout : voilà nos deux histoires qui se télescopent. Konstantin Yaroshenko, c’est son nom, est un élément fondamental de tout le montage conduisant aux vols transatlantiques porteurs de cocaïne, et les américains ne s’y sont pas trompés, pour une fois.

Selon l’un des procureurs américains se chargeant de l’affaire des livraisons transatlantiques de drogue, nous l’avons vu, c’était bien le mafieux Makled-Garcia également qui se cachait derrière le DC-9 mexicain et les 5,5 tonnes de cocaïne découvertes à bord. Or, de cela, nous nous en doutions déjà un peu, ma foi, avec la découverte faite à propos de cet incroyable épisode, et cet avion déguisé singeant les couleurs de l’administration américaine. La chose la plus troublante encore étant la présence à bord de Miguel Vicente Vázquez Guerra comme pilote, dont le frère Carmelo Vicente Vázquez Guerra sera lui arrêté... en Guinée, en descendant du Gulfstream G1159B N351SE  avec 600 kilos de drogue à bord. Il sera relâché dès l’année suivante grâce à la corruption d’un juge local. Le pilote du DC-9 mexicain échappant comme par hasard à la vigilance de la police locale ! La chose la plus étrange encore étant la similitude de décoration entre ce Gulfstream et celui de Mobarack, société de Floride, saisi par Chavez en 2008. Arrêté et vite relâché... Selon le témoignage de Manuel Antonio Silva Jaramillo toujours, c’était donc bien un avion qui faisait partie du même groupe d’envoi. "Un avion pris en Sierra Leone en Juillet 2008 avec 600 kg (1 323 livres) de cocaïne fait partie du groupe, a confirmé la DEA. Le chef du gang Jésus-Eduardo Valencia-Arbalaez, payait selon lui les pilotes 200 000 à 300 000 dollars par voyage". On comprend mieux les risques pris par ses nouveaux Mermoz qui se sont succédés comme on l’a vu... Un DC-9 qui appartenait, rappelons-le à SkyWay et à Royal Sons Motor Yacht Sales : la firme liée à la CIA d’un côté et aux émirs de l’autre. Et au milieu, une relation commune, disons : Mohamed Atta ! Non, cette affaire remonte bien plus haut qu’on ne pense et mêle bien divers protagonistes, dont les noms reviennent depuis des années pour d'autres affaires !
 
Six appareils déjà achetés, nous avoue un des dealers, pour un seul de perdu crashé (au Mali, mais reste à savoir si c'était l'un des leurs !), reste encore cinq gros porteurs de disponibles, et dont on igore encore qui en aurait pu être le pilote, jusqu’au jour où une autre dépêche nous apprenait qu’il pourrait très bien avoir été un pilote... russe. Le 28 mai 2010, en effet, alors que les petits avions continuent à tomber comme des sauterelles en Afrique, un homme se faisait arrêter à Moronvia, par des agents de la DEA américaine en train de pister quatre tonnes de coke améne sur place et prêtes à être dispatchées entre le Liberia et le Ghana. Selon les officiers US, le dénommé Konstantin Yaroshenko, 41 ans, s’apprêtait à se trouver un appareil pour faire la traversée du Vénézuela au Liberia, et aurait même choisi un Ill-76 pour la faire, ainsi qu’un Antonov 12 en relais pour la deuxième étape. Lui aurait été promis par les trafiquants 4,5 millions de dollars de prime, plus 1,2 million pour acheminer la drogue du Liberia au Ghana, apprend-t-on lors de l'enquête US (ce que j'ignorais en écrivant les deux articles parus ici sur Yaroshenko)  ! La société qui devait fournir le gros porteur ll-76 utilisé s’appelant "Rostavia" selon cette même enquête. Yaroshenko, pris sur le fait, avait été arrêté par les "Special Forces", et envoyé aussi vite aux USA pour y être jugé, ce qui n’a avait pas manqué de provoquer l’ire russe, Yaroshenko étant citoyen du pays. Dans son équipe ou plutôt son gang, il était le seul russe, les autres étant des citoyens de la Sierra Leone, du Ghana et de la Colombie. Bien entendu, dès son arrivée à Manhattan, Yaroshenko fera état de tortures de la part de la police du LIbéria, histoire de provoquer un soutien plus poussé de son administration. Yaroshenko, un ancien pilote de la KLM reconverti dans le pilotage d’Antonov 32 de savane, semble-t-il : le candidat parfais pour l'emploi.
 
 
L’acte d’accusation libérien prècise en fait pas mal de choses sur cette affaire : selon en effet le document Cr S8 09. 524, Chigbo Umeh, 42 ans, qui est originaire du Nigeria, est le courtier qui a aidé divers fournisseurs internationaux de stupéfiants à transporter par voie maritime et aérienne nombreuses tonnes de cocaïne d’Amérique du Sud vers l’Afrique de l’Ouest, d’où la cocaïne a été transporté vers l’Europe ou ailleurs en Afrique. Salazar Castano, 44 ans, "qui est de Colombie, est un fournisseur de cocaïne basée en Colombie et en Espagne, qui, de concert avec ses co-conspirateurs, a envoyé des gros aéronefs commerciaux contenant la cocaïne d’Amérique du Sud Afrique de l’Ouest, ainsi que de petits avions privés qui partaient des pistes d’atterrissage clandestines en Venezuela. Yaroshenko, 41 ans, qui est russe, est un pilote d’avion, un expert du transport aérien qui a transporté des milliers de kilogrammes de quantités de cocaïne d’Amérique du Sud, vers l’Afrique et l’Europe. Nathaniel French (alias "Frenchman" ou "The Expert"), 51 ans, qui est originaire du Ghana, a aidé les fournisseurs de drogues en fournissant un soutien logistique et la coordination pour les expéditions maritimes de cocaïne à travers l’océan Atlantique.  Mawuko, 57 ans, également en provenance du Ghana, a aidé les fournisseurs de drogues par sa connaissance approfondie de la navigation maritime, y compris le développement des routes maritimes qui pourrait se soustraire à l’application de l’action des radars." Tous avaient été piégés par Fombah Sirleaf, gradé de l’ U.S. Military Academy de West Point en 1992, et le propre (beau ?) fils de la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf, porteur de micros sur lui pour l’opération à haut risque de surveillance du gang et agent efficace surtout de la Republic of Liberia National Security Agency ("RLNSA"), dont il a pris la direction après ce haut fait d'armes. La présidente est elle-même une ancienne prisonnière politique sous le régime de Charles Taylor, dont on sait le goût pour tous les trafics (ce que l’on découvre en détail avec son procès). Elle a juré mettre fin au trafic de drogue qui ravage son pays et venait de jouer là un coup de maître avec l’arrestation des envoyés de Makled-Garcia, et surtout d’un des pilotes de ses expéditions.
 
 
Le pilote russe est en effet très important : c’est un véritable chaînon manquant qui nous conduit en fait à deux autres réseaux. Sur des photos, on le voit, il aurait été visiblement pilote de Boeing chez KLM. On pose rarement devant un avion en habit de commandant de bord sans en avoir été le pilote. Quand bien même il n’aurait pas été pilote dans cette société, restée très longtemps à Moronvia, une chose est sûre : il connaissait bien la capitale, là où il s’est fait arrêter. Rappelons que c’est là aussi justement que Viktor Bout avait créé en 1996, avant Sharjah son deuxième bureau, voire troisième après le Kazakstan, avec Almaty (et sa société d’Ill-18 Irbis), et la Belgique avec Ostende. C’est à Moronvia également qu’il avait créé Air Cess Swaziland, une société inscrite au Swaziland, et qui opèrera de fait à partir de l’aéroport de Pietersburg, en Afrique du Sud. Les circuits de Viktor n’ont jamais été simples, exprès, pour éviter les poursuites trop évidentes.  Est apparu aussi deux ans après, en 1998, Cessavia, une compagnie enregistrée elle... en Guinée Equatoriale. Bout possèdant bien des Antonov 32, dont un, le 9XR-SN, qui allait s'écraser le 1 juin 2004 à Kigali lors de son atterrissage, son train s’étant replié sous lui. L’avion avait été détenu l’année précédente par les autorités de Goma pour avoir transporté des armes : ses pilotes et son personnel étaient tous russes : Konstantin en était-il déjà, c’est impossible à prouver pour l’instant, l’enquête le dira. Le 29 juin 2005, rebelote : c’est un An-26 qui voit à nouveau son train se replier à Goma cette fois. L’appareil appartenait à Mango Mat, et était au nom de Sun Air, encore un paravent de notre vendeur d’armes, très présent sur la région. Armes, drogue, diamants, drogue, armes, diamants : les avions des trafiquants emportent toujours des choses différentes à l'aller et au retour. Ce n'est pas Nicolas Cage qui va dire le contraire.
 
Bout était déjà bien présent en Afrique, au Congo notamment, nous dit Arnaud Labrousse : "le 17 janvier 2003, une fascination congolaise pour l’offre Bout a tué sept personnes. Lors d’un Brazza-Douala, un Antonov 24B (ER-AFT) fabriqué en 1968 s’écrase à Ndjolé au Gabon. Pas de survivants. Il a été loué par la défunte société congolaise « Pont Aviation » à Aérocom - encore elle - mais s’affichait aussi chez la moldave Tiramavia. Passionnée de clients angolais, c’est-à-dire la Força Aérea Populare de Angola (T-301, T-702), Tiramavia fournit Volga Atlantic Aviation, celle que nous avons entrevue livrant du matériel peu clair à Kigali. Le 15 février 2002, un des Antonov 12BP de Tiramavia (ER-ADL) rate la piste de Roberts International Airport à Monrovia, tuant le co-pilote ukrainien. Les experts du Conseil de sécurité soupçonnent qu’il transportait des armes et des munitions. Un brin gaillards, ils ajoutent : "Malgré le manque de coopération de la part des autorités libériennes, le panel a pu obtenir des plans de vol [...] et d’autres informations montrant que l’avion a quitté Brazzaville (République du Congo) pour N’Djamena (Tchad) pour récupérer un chargement de viande. Au Tchad, la viande n’a pas été chargée mais des boîtes rectangulaires en bois, étroitement empaquetées et affichant des sceaux diplomatiques tchadiens l’étaient. " Des armes, bien sûr, inutile de faire un dessin.
 
Konstantin Yaroshenko, lui, posera deux fois en photos devant "son" avion africain attitré : un Antonov 32, dont on finit par retrouver l’intitulé exact en regardant attentivement les deux clichés (et en en épluchant une bonne centaine d’autres !). Lors de sa déposition, Yaroshenko a donc bel et bien menti : il a dit voler pour la firme Rostavia, une société russe "non confirmée"... qu’il cite, mais inexistante dans les faits. Une de ces boîtes à lettres pratique, sans bureau... et sans avions semble-t-il. Selon sa déposition, après avoir volé à Rostov, sur hélicoptère et comme co-pilote d’Antonov 32, "il a travaillé en majeure partie en Nouvelle-Guinée", ce qui reste bien vague comme emploi. Mais sur l’une des deux photos, avais-je déjà écrit, "avec un libérien arborant fièrement une chemise aux couleurs du drapeau du pays, il pose devant un appareil d’une compagnie appelée AirMark, qui possède de bien étranges particularités." Une entreprise dont la flotte est plutôt ancienne, et comporte des Antonov 32 et des Antonov 12 , ainsi que des 737 et même deux vieux 727. La société est... indonésienne, son siège et à Singapour, mais ses avions son enregistrés en Moldavie (en ER) ou au Kazakhstan (en UN), et ils silonnnent l’Afrique ! Avouez qu’il y a de quoi se gratter la tête, et surtout de lier Airmark au cercle étroit des proches de Viktor Bout !
 
 
Elle s’appelle Airmark, et a même possédé il y a longtemps un Boeing 707 de Qantas, le N°N220M, ancien 17696, qui est revenu comme pièce de musée à sa société d’origine. Elle dessert, annonce-t-elle sur son site, "l’Asie, la Micronésie, l’Europe,le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique du Nord". Or la firme achète ses avions au Kazaksthan, notamment l’Antonov 12 UN-11650, qui sera vu en une année changer de livrée de façon assez spéciale, sa queue gardant l’ancien logo : une pratique qui rappelle celle des avions de Viktor Bout ! En avril 2005 l’avion est siglé Almaty Aviation Cargo, en juin 2006 il est devenu Bismallah Airlines (société du Bengladesh ; avec deux antiques HS-748 ; genre avion poubelle au look dégradé inimaginable) ! Son Antonov 8 3C-KKZ, opérant à partir de sa base de Seletar, à Singapour, sera vu souvent à Fujairah, où il finira ses jours et sera démembré sur place. Elle détiendra aussi un temps l’Antonov An-12B UR-CGV à la si belle livrée bleu foncé vu partout, y compris à Vatry, et qui aura la fin terrible déjà expliquée à l’épisode 21. C’est en vérité l’homme de main de Viktor Bout, Dimitri Popov, qui gérait Mango Mat Aviation, en le fournissant en Antonov 26 ou 32 de Volga Atlantic Airlines (firme enregistrée au Swaziland !), comme le 9U-BHR. l’appareil était arrivé au Bénin à partir de l’Ukraine via Khartoum, le 28 août 2004, et sera vu au Congo sous cette fausse appellation, vite transformée en 9Q-CAW. Officiellement, Volga Atlantic Airlines appartenait à l’ukrainien Yuri Sidorov et à Fred Rutter. Deux de ces appareils, le 9U-BHO (une immatriculation du Burundi !) et le 9U-BHN, avaient dépassé depuis plusieurs mois les dates d’inspections de leurs moteurs. Selon le bureau d’Antonov, aucun des deux appareils n’avait été entretenu. Le second se crashera logiquement sur ennuis moteurs le 7 juillet 2006 entre Goma et Kisangani. Il portait alors le numéro 9Q-CVT  : à bord il y avait 4 russes et 2 congolais.
 
 
Sous le nom de Compagnie Aérienne des Grands Lacs (GBLC) Bout possédait effectivement deux Antonov 32 : le 9Q-CMG et le 3C-QQT (au nom de San Air General Trading), un Antonov 12, (9Q-CGQ), and même deux petits Antonov 2, enregistrés UN-79954 and EX-70306 : le second sera racheté par une firme suisse pour de la publicité d’appareillage électrique et deviendra YL-LEV Feller - Edizio Due. Or, sur une des photos de Konstantin, posant en t-shirt marron, l’Antonov 32 derrière lui est intégralement blanc : il n’appartient donc pas à AirMark... et le bord d’attaque de ses hélices indique qu’il a bien vécu déjà. Notre homme volait sur d’autres An-32, et ceux disponibles à l’époque et dans le secteur sont essentiellement ceux de Viktor Bout : la conclusion s’impose d’elle-même. Les efforts de l’administration russe pour le sortir des griffes de la justice américaine, et la rapidité de cette dernière à se saisir de son cas parlent en effet pour une possibilité évidente d’avoir été à plusieurs reprises un des pilotes de Viktor Bout. L’Antonov 32 crashé au Congo en mai 2009 contenait un chargement de coltan, marché sur lequel Bout était très présent, comme nous avons pu le voir déjà. Bref, Yaroshenko conduisait à Viktor Bout : lors de son procès, pas une seule fois son nom sera cité. Non pas que Yaroshenko, fort peu bavard, ait eu des veléités de le dénoncer : c'est surtout dû au fait que pas une seule fois le procureur chargé du procès n'a eu envie de prononcer son nom !
 
D'un côté donc, l'achat prévu de vieux DC-8, et de l'autre un bon vieil Ilyushin. Des avions archi-connus, vus sur tous les territoires ces dernières années. Les Ill-76, à Monrovia, c’étaient à vrai dire des... habitués, au temps de Charles Taylor : "aéroport de Monrovia, vendredi 2 mai 2003, 11 h 50 TU. Un quadriréacteur Iliouchine 76, un de plus, se pose sur l’aéroport de la capitale libérienne et stationne en bout de piste, à l’abri des regards indiscrets. Aussitôt, une flottille de petits camions et une vingtaine de militaires s’approchent. Commence alors une noria qui durera deux bonnes heures entre les soutes de l’appareil et le camp voisin qui héberge une unité d’élite des forces du président Charles Taylor. Des dizaines de caisses de munitions, d’armes, d’obus de tous calibres, de missiles et de treillis sont ainsi transférées, prêtes à alimenter la guerre civile qui ravage le pays depuis quinze ans. À 16 heures, l’avion redécolle. Caché dans un coin de l’aéroport, un témoin note ses références précises, EP-TQJ, ainsi que le nom de la compagnie : Queshm Airways. Une enquête complémentaire permettra de savoir qu’il s’agit là d’une compagnie iranienne et que ce vol, qui vient de violer l’embargo international sur les armes à destination du Liberia provient de Téhéran, via Mombasa au Kenya". Qeshm Airways, effectivement une société... iranienne existant depuis 1993, volant en Yak-42 habituellement ! Le fameux TP-EQJ ayant été spotté en 2001.... à Ostende.
 
 
L’étrange imbrication des lieux et des avions laisse fortement entendre également qu’Airmark, société indonésienne fort visible en Afrique dans des pays "sensibles" aurait eu des liens avec Viktor Bout : Yaroshenko ayant en ce cas joué sur les deux tableaux. Transportant des armes (à l’aller) mais aussi de la drogue (au retour !) : or ce volet-là, a toujours aussi existé chez Viktor Bout. Selon les procureurs US, Yaroshenko aurait déjà fait plusieurs voyages transatlantiques depuis ces trois dernières années : lesquels, voilà qui est intéressant. Les quatre tonnes saisies par les autorités de Moronvia correspondent justement à la charge utile d’un Antonov 32 et non d’un 727 ou d’un Ill-76 (c’est 6 tonnes maxi). L’idée est peut-être qu’un aéroport a servi d’intermédiaire à son Antonov : on pense à ceux de CapVerde, l’endroit idéal pour faire la transition. On rappelle qu’au Mali ce qui semblait être un Antonov 32, voire plutôt un Antonov 8 ou 12, (un avion à aile haute en tout cas) avait était aperçu déchargeant de la drogue le 25 janvier 2010, sur la piste de Mema, près de la localité de Kita, à 76 km seulement de Tombouctou (Mali). ... comme avait dû le faire les "réceptionnistes" du 727 brûlé sur place. Mais on peut également penser à un Fokker 27, comme nous le verrons plus loin (ci-dessous un Antonov 24 photographié à Goundam, à à 90 km au sud-ouest de Tombouctou, ici en pleine tempête de sable) ! En janvier 2010, près de Kita, le temps mis pour le décharger faisait penser à un très gros porteur : plus de 10 tonnes selon les estimations ! "Le 25 janvier dernier, un avion-cargo avec un équipage de quatre personnes, toutes sud-américaines, atterrit tranquillement sur la piste de Mema, près de la localité de Kita, à 76 km de Tombouctou (Mali). À son bord, 250 grands fûts de cocaïne, indiquent des sources locales. Les témoignages font état de quatre rotations de 6 véhicules 4×4 qui ont déchargé la marchandise, sous forte escorte, avant de disparaître. L’avion s’envolera dans la matinée du 26 janvier sans qu’aucun officiel malien ne fouille l’avion." Preuve que la police locale est bien de mèche avec les trafiquants ! 
 
 
Konstantin Yaroshenko a donc bien fait partie du bal, malgré les dénégations de son épouse venue le défendre jusqu'à la sentence. Au final, il faudra attendre le 7 septembre dernier pour voir cette sentence tomber : Yaroshenko, bel et bien rendu coupable de tentative et surpris en plein préparatifs de transferts de cocaïne par les agents US, était finalement condamné à 20 ans de prison, aux USA. L'un des principaux responsables du circuit mis en place, Chigbo Peter Umeh écopant de 30 années, ce qu'avait demandé le procureur pour Yaroshenko en personne. Les russes, dans leurs journaux télévisés n'appréciaient pas pour deux raisons, le fait que tout s'est joué dans un pays tiers, le Libéria, et que comme d'habitude ce sont des agents du FBI déguisés en acheteurs potentiels qui avaient recueilli les discussions sur les préparatifs des vols. Les commentatrices faisant remarquer que le condamné n'avait jamais introduit de drogue sur le continent américain et avait été jeté en prison après avoir été extradé. Or, selon la Cour Fédérale de New-York c'est ce dont on l'avait accusé... la seule chance restante pour lui étant donnée par son avocat, qui laissait entrevoir un possible transfert vers la russie, où Yaroshenko devrait purger sa peine. Le propos des commentateurs est à relativiser, car on assiste aujourd'hui, dans le circuit de distribution de la cocaîne, a de biens étranges ballets, ou la drogue partie de Colombie et arrivée sur la côte Ouest de l'Afrique peut très bien traverser dans l'autre sens l'Atlantique pour atterrir aux Etats-Unis. Mais l'essentiel repart bel et bien vers l'Europe, direction l'Angleterre, mais aussi la France, la Hollande et l'Allemagne ou l'Italie... en traversant le Sahel.
 
 
Au delà de sa condamnation, le ministre de l’intérieur sénégalais Cheikhou Cissé pouvait conclure que "selon les chiffres de l’ONU de 200 à 300 tonnes de cocaïne arrivent chaque année en Europe par avion. Une partie de ce trafic est d’Afrique de l’Ouest, a-t-il dit. Sur 822 saisies de drogue en Europe en 2009, 122 ou 13 % sont arrivés par les vols Afrique de l’Ouest, selon le Programme des Nations Unies et Alexandre Schmidt à la tête du bureau régional. Schmidt a déclaré que "l’Afrique de l’Ouest est devenue une cible pour les trafiquants de drogue en raison d’une vague de répression dans les États-Unis" et "en raison de la faible coordination entre les différents services et les gouvernements la région". Aujourd’hui, avec les têtes qui sont tombées, on en sait un peu plus sur l’organisation de ce gigantesque trafic piloté à distance par les chefs de cartels colombiens, qui ont repris le flambeau laissé par les Caravelle d’antan de Pablo Escobar... tout se tient désormais, et le plus grand vendeur d’armes au monde est de la partie : voilà une raison de plus pour laquelle les américains souhaitaient tant mettre fin à ses activités : elles empiétaient trop sur les leurs.
 
Ce qui est pourtant à noter, c'est que dans l’acte d’accusation rédigé par les procureurs US contre Viktor Bout, pas une seule fois cité au procès de Yaroshenko, figurent les comptes bancaires américains avec des sommes déposées pour l’achat de deux vieux Boeing 727 : la préparation de la réédition du vol du Mali, sans aucun doute. Des vols qui n'avaient pas envie de s'arrêter, à ce qu'on a pu voir après la tentative et son résultat avorté. Le 7 juin 2010, la DEA américaine et la police colombienne arrêtait en effet "El Loco Barrera" un trafiquant colombien lié à Emeka Okonkwa, alias "Mike", l’un des membres du groupe du Libéria à la base des transferts par avion. Le même jour, Manuel Acevedo Sarmiento, surnommé "Juan" était également arrêté : tout le groupe avait alors été démantelé. On citait à nouveau dans l'arrestation d'Acevedo Sarmiento l’avion du 13 juillet 2008 surpris en Guinée Bissau et ses 600 kg de drogue volatilisés à bord : on en revient toujours aux mêmes et à leurs montages tortueux et les compromissions évidentes avec les pouvoirs locaux. Deux jours plus tard, "Gafas", alias Alexánder Farfán Pérez alias "Enrique", séquestrateur bien connu des Farcs des 3 américains était condamné à 19 années de prison. Si cela ne vous rappelle rien, regardez bien cette photo. L’homme est à droite. Le gars à gauche, le tabassé à sa descente d’hélico ou dans le commissariat qui a suivi, c’est Gerardo Antonio Aguilar... alias "César" le fameux géolier d’Ingrid Bétancourt : celui qui souriait avec les policiers venus l’arrêter dans l’hélicoptère qui le ramenait... lors de la non moins célèbre opération "Jaque". Le dénommé César n’avait toujours pas été condamné depuis, pensait-on.
 
En réalité, si : "César" n'a certes pas été condamné en Colombie, mais aux USA (on pense que sa compagne avait été "retournée" par le FBI, qui lui avait même refilé un téléphone piégé permettant d'écouter toutes ses conversations). "La Cour suprême colombienne a extradé Ramirez aux Etats Unis en juillet 2009 sur les accusations de trafic de stupéfiants. Le 16 décembre 2009, Ramirez a plaidé coupable à Washington, DC, devant un tribunal fédéral, de complot visant à importer de grandes quantités de cocaïne aux États-Unis en tant que commandant de 1er front des FARCs de 1998 à juillet 2008, Ramirez a déclaré qu'il avait ordonné à ses subordonnés de fabriquer et de distribuer des milliers de tonnes de cocaïne qui a ensuite été importés aux États-Unis. Le 22 Juillet 2010, Ramirez a été condamné à 27 ans de prison. Il est détenu dans une prison fédérale dans l'Illinois" nous apprend Wikipedia. Reste à vérifier où et comment : si c'est comme Michael Headley... ou Ali Mohammed... car les USA ont caché pas mal de choses, dans cette affaire, et notamment le rôle joué par les banquiers qui étaient prêts à soutenir les "investissements" de Viktor Bout dans des gros porteurs destinés à être sacrifiés, où en tout cas à ne pas servir plusieurs fois, étant donné leur prix dérisoire d'achat (par rapport au volume de drogue emporté et à sa valeur phénoménale !).
 
Le scandale énorme de la banque Wachovia et son camouflage par une administration US qui a pris peur aux effets collatéraux que cela pouvait déclencher reste en exemple de la duplicité fondamentale du principe qui veut que Viktor Bout soit tombé dans un traquenard douteux sur des livraisons d'armes promises aux Farcs alors que nul part dans son acte d'accusation n'est évoqué son rôle dans le transfert de quantités phénoménales de cocaïne : pour quoi donc, voilà tout le problème : veut-on ainsi étouffer les révélations sur les implications de la DEA elle-même dans ces traffics ? On se perd en conjonctures sur "l'effacement" complet du volet des gros porteurs de cocaïne dans le cas de Viktor Bout... Le scandale Wachovia, ainsi résumé assez justement : 'la banque a reconnu n’avoir pas surveillé adéquatement des transactions de plusieurs milliards de dollars entre des maisons de change mexicaines et sa filiale britannique. Quelque 4 200 transactions suspectes ont été faites pour une somme globale de 8 milliards de dollars dans des affaires reliées au trafic de la cocaïne. L’enquête avait débuté en 2005 après qu’un chien eût découvert de la cocaïne à bord d’un avion. On a saisi quatre avions qui avaient été achetés précisément pour le transport de cocaïne. Quelque 20 000 kilos de cette précieuse marchandise furent saisis".... Des avions achetés, comme j'ai déjà pu le démontrer ici, grâce à la banque sauvée de la faillite... par l'argent de la drogue : "selon M. Costa, c’est l’argent de la drogue qui a sauvé le système bancaire pendant la crise financière. Celui-ci dit avoir la preuve que l’argent venant du crime organisé était le seul argent liquide qui entrait dans les banques au plus fort de la crise. Il estime à 352 milliards de dollars les profits provenant du commerce des narcotiques qui ont été absorbés par le système bancaire. Il dit avoir obtenu ses informations d’officiers de banques situés en Angleterre, en Suisse, en Italie et aux États-Unis"

 
Car ce n'est pas tout : comme je vous l'ai dit, tout ça ne concerne que le volet "américain" de l"affaire. Or il existe un volet... français, concernant le même sujet. Et celui-là est tout aussi grâtiné, sinon davantage, et c'est lui que je vous propose de découvrir demain si vous le voulez bien (non non, je n'ai pas oublié Breivik non plus, mais là, voyez-vous, il me semble que ce fameux "volet français" urge un peu : vous comprendrez pourquoi en le lisant...).
 
 

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15 réactions à cet article    


  • morice morice 5 octobre 2011 12:21

    Déjà vu idiot, mais là on atteint des sommets de trollisme de la part d’un habitué du genre !!! 



    PENIBLES INTERVENTIONS !!

    • rosa luxemburg 5 octobre 2011 18:20

       Franchement j’ai hâte de voir le volet Français .Une petite question pourquoi vos articles sont systèmatiquement moinssés ,est ce parce qu’ils disent trop de véritès et que ça gêne certains lecteurs qui se sentent visés ou est ce de la jalousie pour le travail que vous fournissez si assiduement ?

      Quant aux banques cela m’étonnerait beaucoup qu’elles puissent être sauvées ,de la faillite,par l’argent de la drogue ils n’ont pas eu le temps de refaire la cagnotte idem pour les états donc champagne pour tout le monde fin de la mafia !!!


      • Georges Yang 5 octobre 2011 19:21

        Les articles sont moisés non du fait de leur thème qui peut être intéressant mais du style brouillon de l’auteur et de ses réactions aux critiques
        Aussi à cause d’amalgame dignes de marabout bout de ficelle
        Morice est un petit sophiste qui à partir de deux vérités que personne ne conteste sort une troisième énormité


      • jean 5 octobre 2011 20:58

        Merci morice, comme d’hab ce qui est le plus moinssé est aussi le plus gênant....


        • GLANDU 5 octobre 2011 21:05

          merci morice, continuez !
          les chiens aboient la caravane passe. 


          • Bobby Bobby 5 octobre 2011 21:23

            Bonsoir,

            Sur le fonds, j’aurais plutôt tendance à penser que cette drogue qui fait couler tant d’encre (entre-autres), sera probablement bientôt une nécessité pour palier la faim et les pulsions de révolte d’un peuple ravalé au niveau lambda (cf. « A Brave New World » )

            Mais continue à encourager Morice pour sa ténacité devant les « mis » aux ordres.... de big brother probablement ?


            • GLANDU 5 octobre 2011 21:39

              morice je suis ravi de te dire que le site à crachats des mous du gland tombe en ruine...
              fufu et le léooooon ont le melon qui gonfle comme une pastèque pleine d’eau gazeuse.


              • symbiosis symbiosis 6 octobre 2011 13:57

                Salut Glandu,

                Site à crachat des mous du gland qui tombe en ruine, je suppose que tu parles de « Disons. fr » ou de son petit frère, qui envoie leurs sous-marins nauséabons sur AgoraVox pour discréditer ses acteurs et semer le trouble et la zizanie.
                Qui d’ailleurs tire à boulets rouges sur Morice, entre autres, on peut ne pas être d’accord avec lui et trouver ses méthodes caractérielles et atrabilaires, mais il ne mérite pas autant de haine et de vindicte.
                C’est de ça dont dont tu parles ? duglan ?


              • morice morice 5 octobre 2011 23:53

                 Franchement j’ai hâte de voir le volet Français .Une petite question pourquoi vos articles sont systèmatiquement moinssés ,est ce parce qu’ils disent trop de véritès et que ça gêne certains lecteurs qui se sentent visés ou est ce de la jalousie pour le travail que vous fournissez si assiduement ?`


                merci : pour deux raisons : car je m’attaque à l’extrême droite négaitonniste, qui ne le pardonne jamais, et par jalousie de ceux qui n’arrivent pas à tenir le même rythme : parmi mes détracteurs, des virés d’ici qui peinent à faire un texte tous les 36 du mois et qui virent à tire-larigot leurs lecteurs, après m’avoir reproché de demander à le faire ici : personnellement, à les voir en ce moment parler de leur dada, l’islamophobie qu’ils ont tenace, ça me fait rire : j’ai été le premier à parler de Gilles Kepel ici, et de ses ouvrages : ils le découvrent aujourd’hui dans un article du Monde, et n’arrivent même pas à COMPRENDRE ce qu’il a écrit : ils en arrivent à l’inverse même de ses conclusions, il faut le faire !

                mon article avec Kepel


                je continue à dire que j’y avais pressenti les révoltes arabes.

                extrait :
                Comme le souligne dans sa critique Vincent Vier, pourtant, l’islam, historiquement, s’acheminait avant 2000 vers un islam modéré, et c’est bien ce que disait Kepel. « La thèse défendue par Kepel est la suivante : le développement de l’Islamisme correspondrait à une phase de tension liée au contexte socio-économique et politique des années 1970-80, mais sa faillite à la fin du siècle ouvrirait la voie au pluralisme et à la démocratie. Il convient ici d’explorer plus en avant cette argumentation afin de mieux l’analyser. D’une part, nous dit l’auteur, l’avènement d’une nouvelle ère (moindre pression démographique et exode rural ralenti ; mondialisation accélérant l’occidentalisation) créerait aujourd’hui des conditions moins favorables à l’Islamisme. D’autre part, l’expérience d’une phase de repli identitaire permettrait paradoxalement à ces sociétés, en réaction à ces excès, de s’approprier pluralisme et démocratie, notions jusqu’alors perçues comme d’importation occidentale. Kepel montre que, lasses des promesses non tenues et des violences, les populations rejettent effectivement autoritarisme politique et Islamisme, de plus en plus renvoyés dos à dos, et ressentent une profonde aspiration au pluralisme. L’inflexion du discours islamiste modéré, qui s’inspire désormais de principes hier encore honnis (notamment en matière de droits de l’homme) s’inscrirait dans ce contexte nouveau ». Qu’est ce qui a bien pu gripper le processus inéluctable, sinon l’attentat du 11 Septembre, en définitive, et la mise en valeur dans des proportions effarantes d’un individu devenu le chantre d’une vision réactionnaire de l’islam née en Egypte, et n’ayant séduit jusqu’alors qu’un petit groupuscule de fanatiques ?
                A partir de cette réflexion, une idée fondamentale apparaît en effet : n’aurait-on pas assisté à une coalition de fait entre un pouvoir wahhabite chancelant, fruit d’une hérésie religieuse selon certains, qui voyait la démocratie annoncée venir lui enlever sa place dans un délai de plus en plus bref, comme en Iran au seuil de l’an 2000 avec leurs mollahs chiites, et un autre pouvoir désireux de se trouver un ennemi lui permettant de tenir à flot une économie de guerre reposant sur les contrats faramineux passés à sa propre armée ? N’aurait-on pas assisté à l’accord entre deux pouvoirs afin de réallumer les flambeaux d’une vision de l’islam traditionnel qui périclitait ? Pour moi, ça ne fait aucun doute : il y a trop de preuves de l’ingérence de l’Arabie Saoudite dans les préparatifs ou la dissimulation de cet événement majeur. Je vous ai déjà dit, à la suite du visionnage de Power of Nighmares, qu’Al-Qaida était une fabrication complète et désormais un label apposé à n’importe quel mouvement terroriste inorganisé. Cela se confirme une nouvelle fois. L’islam, comme toute religion, ça se manipule, et ces dernières années le démontrent.

                l’article du Monde : lisez bien la conclusion !

                Le problème, montre Gilles Kepel, c’est que l’Etat bâtisseur ne suffit pas. Les tours ont été rasées pour certaines, rénovées pour d’autres, mais l’Etat social, lui, reste insuffisant. La politique de l’emploi, incohérente, ne permet pas de raccrocher les wagons de chômeurs. Les transports publics restent notoirement insuffisants et empêchent la jeunesse des deux villes de profiter de la dynamique économique du reste de la Seine-Saint-Denis. Plus délicat encore, la prise en charge des jeunes enfants n’est pas adaptée, en particulier pour les familles débarquant d’Afrique subsaharienne et élevés avec des modèles culturels très éloignés des pratiques occidentales.

                Que faire alors ? Réorienter les politiques publiques vers l’éducation, la petite enfance, d’abord, pour donner à la jeunesse de quoi s’intégrer économiquement et socialement. Faire confiance, ensuite, aux élites locales de la diversité en leur permettant d’accéder aux responsabilités pour avoir, demain, des maires, des députés, des hauts fonctionnaires musulmans et républicains. Car, dans ce tableau sombre, le chercheur perçoit l’éveil d’une classe moyenne, de chefs d’entreprise, de jeunes diplômés, de militants associatifs, désireuse de peser dans la vie publique, soucieuse de concilier identité musulmane et appartenance républicaine.




                • Georges Yang 6 octobre 2011 01:00

                  Etes-vous vraiment l’auteur de ce commentaire cohérent ? On peut en douter à la lecture de vos articles confus, brouillons, sans aucune logique


                • GLANDU 6 octobre 2011 09:18

                  nous verrons avec le résultat des quelques élections ici et la dans les pays concernés et sous tutelle islamique (tunisie, égypte...)


                • symbiosis symbiosis 6 octobre 2011 13:08

                  Ce qui est gênant dans l’entité Morice, si ce n’est le volume des commentaires qui diminue au fil des discussions au lieu d’augmenter, c’est plus le fait de l’amalgame et du quant à soi. On est dans l’impossibilité de réellement situer Morice idéologiquement.
                  Je pencherais pour le gauchiste atlantiste, qui dénonce certes l’extrême droite comme il le dit, mais sans soulever les enjeux de l’existence de l’extrême droite pour le pouvoir mondial.


                • colombe rouge colombe rouge 6 octobre 2011 08:33
                  vous êtes dégoutez parce que ça balance sur votre bizness.

                  Bon travail Morice.Continué comme ça à dénoncé c’est marchants de la mort,c’est vraiment un fléau. La bêtise humaine est vraiment bien organisé. 


                  • morice morice 7 octobre 2011 15:12

                    Un rappel salutaire :


                    Ellen Johnson Sirleaf, première femme démocratiquement élu sur le continent africain, vient de recevoir le prix nobel de la Paix.

                    Son fils doit être ravi...

                    • HERVE 12 octobre 2011 08:49


                      Le procès de Viktor Bout a commencé aux Etats - Unis.

                      Peut-être échangera-t-il des informations contre une réduction de peine ... C’est sans doute ce qu’a fait Jacques Monsieur.

                      Dans ce dernier cas, on sait que l’on a parlé des liens entre Jacques Monsieur et Serge Frantsevitch mais rien ne semble avoir été rendu public à ce sujet.

                      On aimerait aussi en savoir plus sur Ronald Rossignol...


                      Viktor Bout. Enfin le procès de « Lord of War »

                      http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Viktor-Bout.-Enfin-le-proces-de-Lord-of-War-341705/

                      actu-match | mardi 11 octobre 2011

                      (...)

                      Procès du « marchand de mort » mardi

                      http://info.france2.fr/monde/proces-du-marchand-de-mort-mardi-70732729.html

                      (...)

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