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Accueil du site > Tribune Libre > De l’art de faire pleurer dans les chaumières...

De l’art de faire pleurer dans les chaumières...

Voici un article qui risque de faire de moi un affreux égoïste sans coeur, mais le fait est : notre société baigne dans le sentimentalisme et l’émotion à outrance depuis le milieu des années 1980 et le fameux concert pour le Bungladesh. Notre président M. Sarkozy l’a bien compris, qui a fait de « l’émotionnalité » son mode de communication principal, pour la lutte contre les pédophiles quand un enfant se retrouve violé ou pour la lutte contre l’Alzheimer. Mais il n’y a pas eu besoin de l’attendre pour que notre société fasse dans le sensationnalisme à chaque catastrophe dans le monde. Comment en est-on arrivé là et surtout comment faire pour en sortir, car la vérité est là : on n’a jamais autant parlé d’aider les autres, mais on n’a jamais aussi peu fait pour les déshérités de la vie. Etat des lieux et grand ras-le-bol.

Ne vous méprenez pas, vous les défenseurs de la rupture et de l’homme providentiel : je ne vais pas m’en prendre à M. Sarkozy. Il n’est pas pire ou meilleur qu’un autre sur le sujet. Son prédécesseur Jacques Chirac a fait pas mal dans le genre charité chrétienne aux aguets. Je pourrais alors critiquer sa façon d’utiliser l’émotion pour donner l’impression qu’il agit et est réactif, mais je ne le ferai même pas : ce n’est pas vraiment le sujet de cet article.

Ce qui m’énerve, c’est qu’on vit dans une société qui érige la charité comme un symbole de sa générosité extrême aux plus démunis, notamment le tiers-monde, et qui se complaît dans cette terrible hypocrisie qui efface par les larmes et son empathie le fait qu’elle est plutôt totalement égoïste et apathique.

Quand j’étais à l’école, on m’expliquait que la charité était cette façon qu’avaient les nobles avant la Révolution, puis les bourgeois (après 1789), de montrer leur magnanimité en montrant qu’ils mettaient une pièce à l’obole de l’Eglise ou en donnant les restes de ses repas à son personnel d’entretien. Avec les combats pour l’égalité et la laïcité, cette tendance hypocrite, qui consiste à donner un peu quand on a tout, avait eu tendance à disparaître, surtout à l’Après-Guerre et l’apparition de l’Etat-Providence. Aujourd’hui, l’Etat-Providence est à l’agonie et la charité est de retour et elle est en pleine forme.

Notre société complètement individualiste essaye de se donner une bonne conscience en défendant des causes lointaines (ou pas). La culpabilité judéo-chrétienne a encore de l’avenir : honteux que nous sommes de vivre dans une petite-bourgeoisie et un doux conformisme, on en a oublié le malheur des autres. Et pas un jour ne se passe sans qu’une troupe d’artistes, tous plus ou moins connus, ne montent des concerts pour défendre ici le Darfour, là Ingrid Bettancourt ou encore là les inondations dans le Sud-Bhoutan. Et qu’y voit-on ? Des chanteurs, plus ou moins gauchistes (mais ce n’est pas toujours vrai) s’adresser à une foule de jeunes conquis et à prêcher des convertis que "le Gouvernement, c’est des fascistes et qu’il faut aider les pauvres petits enfants morts de faim en Afrique centrale !" (je caricature à peine) et tout le monde d’applaudir en choeur, sans se rendre réellement compte que pendant qu’ils s’amusent à danser, lesdit enfants continuent de mourir... Combien d’entre eux, sur scène et dans la foule, ont réellement mis la main à la pâte et sont allés aider les fameuses victimes ? Pas beaucoup hélas. Beaucoup de bonnes intentions, et peu d’action. Et je ne parle même pas des concerts à l’intention d’Ingrid Bettancourt : c’est sûr qu’elle doit être ravie d’entendre Renaud chanter pour elle de ses geôles colombiennes...

Et tous les ans, la grand-messe de tous ces artistes se passe, en général au mois de décembre, où la crème des crèmes des chanteurs français se retrouve pour chanter les chansons des uns et des autres, au profit d’une association d’aides aux sans-abris. "Mais pourquoi il critique les Restos, ce renfrogné frustré ?", me direz-vous ? Je ne critique absolument pas l’association en elle-même, ni ses bénévoles, qui font un travail remarquable depuis 20 ans. Ce que je critique, c’est l’existence même d’une telle association, née dans la tête d’un trublion qui en avait marre que la classe politique ne se remue pas pour les plus pauvres, et qui espérait une seule chose : "Que ça ne dure pas longtemps". Et qu’ont fait les députés pour soutenir l’action de Coluche ? Ils ont dit : "Super ! Bonne idée ! Déduisons les impôts des gens qui donnent !"... Et si plutôt ils avaient pris le relais, et financé ce genre d’initiatives, en créant de vraies structures ?

Et donc, tous les ans, on nous fait croire, pauvres malheureux que nous sommes, qu’en achetant l’album des Enfoirés, on fait une excellente action, puisque les bénéfices vont à l’association (sans dire que les droits d’auteur des chansons chantées dans ce concert ne sont pas, eux, versés...). Et chacun fait sa bonne petite action en achetant le DVD ou l’album, persuadé en effet d’avoir fait preuve de générosité. Et pendant ce temps, combien d’entre nous (je ne m’exclus pas du lot, bien entendu) ne détourne pas le regard en croisant un SDF dans la rue ou va lui parler ? Oh, parfois nous allons mettre une petite pièce, sans les regarder plus, mais on a fait une "bonne action"... Est-ce que les artistes, les Cabrel, les Goldman et consorts, vont servir des repas en tant que bénévoles dans les cantines des Restos ? Là, ce serait de la solidarité !

J’en ai marre de cette pseudo-générosité qui, sous couverts de bonnes intentions, utilise les bonnes âmes, alors que ce sont souvent déjà eux qui payent le plus d’impôts...
Marre de voir tous les ans, cette espèce de foire aux monstres qu’on appelle le Téléthon, qui n’intéresse personne, où chacun essaye de faire preuve de générosité pour ces gens qui souffrent réellement. Cette soi-disant solidarité disparaît souvent derrière le fait que les handicapés continuent d’être, le reste de l’année, des victimes de discrimination, non seulement au travail, mais aussi dans le métro, dans la rue et même dans les logements, puisqu’ils ne sont pas équipés ! C’est beau une France qui pédale sur 100 km pour aider ce petit gamin qui a une maladie dont on n’avait jamais entendu parler, et qu’on oubliera une fois le week-end passé...

Et je ne parle même pas des catastrophes naturelles ! Quel magnifique élan que ces milliers (millions ?) de Français qui ont donné naturellement, alors que leurs bourses étaient bien grevées par les fêtes de Noël, traumatisés par ces enfants et ces gens qui ont subi un des plus terribles tsunamis du siècle. Et il y eut tellement de dons que certaines associations ont déclarées qu’il fallait arrêter de donner car sinon l’argent servirait à autre chose ! Belle leçon de transparence et d’honnêteté ! Mais presque trois ans après cette catastrophe, qui sait où en sont les travaux, les soins, le maintien des victimes ? Au point mort ! Et ce n’est pas faute d’essayer, puisque les associations se battent corps et âme pour continuer à aider !

Un autre exemple qui illustre bien mes propos : rappelez-vous, il y a quelques mois, un jeune chanteur vainqueur d’une émission de télé-réalité, Grégory Lemarchal, décédait à 24 ans de la mucoviscidose. Bien que ce jeune garçon n’ait jamais vraiment eu l’occasion de faire ses preuves en tant que chanteur (mais il avait le temps ! il était jeune !), son décès a été un traumatisme médiatique, encore plus fort que Michel Serrault plus tard... Une émission de télévision présentée par le pape de la Star Ac’ et d’anciens camarades de l’émission, pathétique d’émotion au possible, a néanmoins rapporté 5 millions d’euro à la recherche contre cette terrible maladie. Les gens, touchés par l’émotion, ont fait des centaines de dons. C’était tellement terrible, cette disparition. Et depuis, son producteur (Universal pour ne pas le nommer) exploite le filon de façon scabreuse et malsaine au possible, en sortant tout ce qui a pu être fait par le jeune chanteur, même des maquettes et des reliquats de ses apparitions à l’émission de TF1. Mais attention, la "plupart des bénéfices" iront à l’association Grégory Lemarchal d’aide aux malades. C’est tellement généreux de leur part... Et depuis, on en est-on ? Vous en voyez, vous, des malades à la télévision ?

Attention : je ne critique pas toutes ces associations, qui font un travail incroyable, et dont je serais incapable de faire la moitié de leurs efforts, ces Restos du coeur, Médecins sans frontières qui vont sur le terrain, quitte parfois à laisser leur peau. Je suis dégoûté surtout par toutes ces émissions destinées à faire des dons,et visant à exploiter la générosité relative des téléspectateurs, qui oublieront le lendemain pour quoi et pour qui ils ont donné. Ecoeuré par cette façon de montrer du doigt le malheur des plus démunis, pour faire oublier leurs problèmes aux gens et ne pas parler des vrais soucis de société. Attristé par cette société qui feint son apathie en pleurnichant devant des images formatées pour ça, qui détourne le regard sur la véritable misère, qui oublie son SDF en bas de son immeuble et se moquant gentiment de l’attardé mental ou le trisomique qu’on croise tous les matins à la boulangerie, ou pire en ayant pitié d’eux...

Et puis, comme on vit dans une société "kleenex", on fait larmoyer, et puis on jette le mouchoir et on passe à autre chose, occultant le fait que ces gens continuent à vivre dans la misère ou la souffrance. Aujourd’hui, la mode est aux malades d’Alzheimer, demain ce sera quoi ? Les verrues plantaires ? Les drogués ? Les sans-abris ? A moins qu’une catastrophe nous tombe sur la tête, ce pourquoi ils deviendront forcément prioritaires...


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20 réactions à cet article    


  • ZeusIrae 11 septembre 2007 11:26

    On ne peut qu’approuver.On nage dans le sentimentalisme niais et le mélodrame.Toute les platitudes y sont passés mais les journalistes ne cessent de battre tout les records dans le domaine.


    • Nicolas 11 septembre 2007 12:13

      Entièrement d’accord, c’est bien plus facile de pleurer un bon coup et donner quelques euros tous les x jours, et ne pas s’en faire le reste du temps...


      • biztoback 11 septembre 2007 12:53

        Mouais, et alors le mieux c’est de ne rien faire du tout et rester impassible devant le malheur des autres en esperant que ça ne nous arrive jamais. Ok, restons individualiste, chacun chez soi et ne parlons pas de nos problèmes aux voisins.

        Tss, bien qu’on peut y voir une certaine hypocrisie dans cette generosité ciblée, c’est aussi une façon de se solidarisé entre nous et pourquoi pas de se redonner confiance...


        • Nicolas 11 septembre 2007 13:46

          C’est bien de donner des fonds à des associations qui font un bon boulot. C’est mieux de savoir pourquoi tu le fais, t’intéresser à ce que fait l’asso et pas rester au stade « ah oui j’ai bien vu que c’est triste, tenez voilà mon argent, mais arretez de me montrer ces images »...


        • reaper95 reaper95 11 septembre 2007 14:41

          Personnellement, je crois surtout que c’est une façon de déculpabiliser (ou, en tout cas, de NOUS déculpabiliser) de l’état dans lequel nous laissons le monde pour nos enfants. La plupart des Occidentaux sont imprégnés de culture judéo-chrétienne, où la culpabilité est une des clés (avoir abandonné Jésus sur la croix est encore difficile à avaler aujourd’hui...). Les gens qui s’impliquent dans des associations ont eu le cran, EUX, de tenter de changer le cours des choses, que ce soit les bénévoles des Restos ou les gens qui partent en Irak ou en Afghanistan pour éduquer les enfants. Tous les autres (moi compris, soyons clair : je ne jette la pierre à personne) ne donnent que pour justifier le fait qu’ils ne font rien (pour les meilleurs d’entre eux). Ca n’empêche pas nos politiciens (avec l’aide des médias) d’user du sentimentalisme pour appuyer cyniquement cet humanisme qu’ils n’ont pas toujours. Comment peut-on expulser de façon aussi inhumaine des immigrés (bien que présents illégalement) et jouer sur la corde sensible dès qu’il s’agit d’un enfant violé ? Rappelons-nous l’affaire de ljeune fille agressée dans le RER, soit disant parce « qu’elle était juive » et surtout de l’émotion en masse de nos politiques dans la minute qui suivait l’annonce de ce qui était en fait l’histoire d’une mythomane compulsive et maniaco-dépressive en manque de reconnaissance. Jouer trop longtemps sur l’aspect sentiment des gens finit par leur sucer tout l’aspect « rationnel » et « réfléchi » : plus de « rebellion » ni de rage (regardez les rugbymen du XV de France, détruits émotionnellement après voir lu cette lettre de Guy Môquet)


        • alberto alberto 11 septembre 2007 17:19

          Oui, Reaper95, mais je trouve que ce qu’il y a aussi d’irritant, c’est le business qu’il y a derrière : « the charity business » !

          ça m’est arrivé, comme d’autres que je connais, de me laisser attendrir et de faire un don à une association : hé bien dans l’année en cours, j’ai reçu, chez moi par courrier, une vingtaine de sollicitations pour d’autres causes « humanitaires » avec une débauche de papiers, de photos, d’enveloppes pré-timbrées...

          Et on perçoit le montant de cette « perte en ligne » quand on trouve publié le « rendement » (ratio argent collecté/ argent réèllement distribué) : quelquefois inférieur à 50%, rarement supérieur à 60%... Quand on découvre que l’Etat perçoit sa dîme...Tout ça laisse un goût amer...

          Bref, comme vous l’écrivez : chapeau pour le militant de base, mais je pense aussi qu’on nous essaie de nous émouvoir pour le business de certains.

          Bien à vous.


        • shartmann 11 septembre 2007 14:37

          L’altruisme est dans la nature humaine et est stimulé par le sentiment d’empathie - provoqué par la vue de personnes dans le malheur ou le besoin. Pas la peine de chercher plus loin les causes de générosité qui t’agace. Si le téléthon et la star académy t’énervent, tu ne seras pas le premier à donner ton poste de télévision à un moins riche que toi - et tu t’en porteras bien mieux.


          • moebius 11 septembre 2007 15:24

            ....parlerais plutot d’une « déprivatisation du sentiment », et ce serait une tentance lourde de nos sociétés...changer votre téleviseur pour un bocal de poisson rouge...peut etre ? ou lisez l’annuaire plutot que la presse...je ne sais pas, tenez votez pour le modem qui eux ne font pas dans le sentimentalisme. Ouaf ! ouaf !


            • cflorian 11 septembre 2007 16:37

              je suis totalement d’accord avec l’article, on réagit à l’émotion, on joue sur les sentiments des gens mais sans approfondir les sujets. aider c’est bien, mais il ne faudrait surtout pas trop chercher à remettre en cause notre société. c’est comme pour les impôts, on discute si il en faut un peu plus ou un peu moins, mais jamais de ce que l’on en fait, or c’est quand même le plus important.

              la vitesse de notre société associée à la médiatisation des faits divers entrainent une réaction émotionnelle de l’opinion sans recul et sans suivi. ceci n’aurait pas grande importance si nos hommes politiques ne faisaient pas de même. or nous assistons de plus en plus à une politique de réaction et non d’action. un fait divers médiatique entraine forcément une loi qui ne sera surement pas appliquée car oubliée sitôt publiée. ainsi les problèmes ne sont jamais traités dans le fond et les solutions largement insuffisantes. l’exemple le plus flagrant est celui des sdf du canal saint martin : on les a relogé sous la pression populaire mais que fait on concrétement pour les personnes qui sont « hors » de la société, comment éviter que des personnes se désocialisent ?


              • Battement d’elle 11 septembre 2007 17:46

                @ l’auteur

                N’avez vous pas un sentiment d’inutilité en écrivant tout ça ?

                ’’Et pendant ce temps, combien d’entre nous (je ne m’exclus pas du lot, bien entendu) ne détourne pas le regard en croisant un SDF dans la rue ou va lui parler ? ’ (sic)

                Je ne comprends même pas que vous ayez écrit ceci : est-ce juste pour être lu... ou bien est-ce pour vous donner bonne conscience...en espérant qu’il y aura plein d’internautes qui témoigneront eux aussi de leur inertie ?

                Il est sur qu’en ces lieux vous trouverez beaucoup d’échos dans votre sens : quand on est incapable de parler ’à la caissière de son supermarché’.... ça m’étonnerait beaucoup de les voir tendre la main à un SDF !!!

                A quoi sert ce constat.... si, à commencer par vous-même, vous n’êtes pas prêt à ’mettre la main à la pâte’ ??????????????????

                Vous êtes très représentatif d’une certaine catégorie de bipèdes : heureusement il y en a encore qui fonctionnent autrement !!

                Au lieu de palabrer.... vous feriez mieux d’agir !

                NB : vous avez oublié de citer médecins du monde qui fait un travail exceptionnel !


                • reaper95 reaper95 11 septembre 2007 19:40

                  @Battement d’elle :

                  J’essaye juste d’expliquer ce que je ressens par rapport à la charité. Je pense que, dans un monde idéal, ce ne sont pas les associations qui devraient aider, mais bel et bien les gouvernements et les organismes publics. C’est ça que je dénonce. On vit dans un pays où l’imposition est plutôt importante, et on a quand même une sorte d’inertie (comme vous le dites si bien) de nos dirigeants, qui préfèrent faire pleurnicher la ménagère devant sa TV que véritablement agir.

                  Après, probablement que ce que j’écris est aussi inutile que ce que je dénonce, puisque, oui, je devrais moi aussi me redresser les manches et aller aider mon prochain, entrer dans une association, plutôt que de maugréer. Oui, mais voila, c’est ainsi, je suis le cul sur ma chaise, comme d’ailleurs la quasi totalité des journalistes qui passent leur temps à dénoncer des scandales, pendant que des dizaines, des centaines d’anonymes se lèvent le matin à 6h30 en hiver pour aller servir la soupe populaire. Mais cette espèce est malheureusement rare, j’en suis conscient. Et en plus, je ne pense pas faire partie de la pire catégorie de « bipèdes », puisque j’ai participé à ma façon par le biais d’associations catholiques,et il m’arrive de m’arrêter pour parler à un SDF (même s’il m’arrive de détourner le visage de la misère,ce qui n’est pas très bien je l’admet). Nous avons tellement de soucis et peu de temps qu’il est difficile de pouvoir gérer 2 carrières en même temps.

                  En plus, il y a un monde d’écart entre les militants bénévoles qui se battent tous les jours sur le terrain, et les administratifs, qui sont aussi bureaucrates que nos amis tant décriés de la Poste !

                  Alors, avant de me jeter la pierre, et à moins que vous fassiez vous-même partie d’une telle association, connaissez-vous réellement quelqu’un qui agit de façon aussi désintéressée ? Mettez-vous vous-même la « main à la pâte » ? Et qui en connaît, allez, plus de 2 ?


                • Battement d’elle 11 septembre 2007 21:03

                  @ reaper

                  Je ne suis pas d’accord avec vous : pour qu’une société change, c’est à chacun de nous d’apporter sa pierre à l’édifice.... et le premier geste commence par l’intérêt que nous portons à notre environnement immédiat.... par la façon que nous aurons d’aider ceux qui en ont besoin : la prochaine fois que vous croiserez le regard d’un SDF...ne détournez pas votre regard et dites lui bonjour.... rien n’est plus terrible que de sentir un pestiféré ! on ne vous demande pas de vous occuper de tous les SDF.....mais vous pourriez très bien vous occuper de celui qui est le plus proche de chez vous... on ne vous demande pas de l’héberger...mais vous pourriez envoyer un courrier à votre maire pour qu’il prenne en compte sa situation ou bien lui apporter de la nourriture....des vêtements....vérifier qu’il connait tous ses droits... et plus simplement prendre le temps de discuter avec lui, ne serait-ce que quelques minutes.....pour qu’il se sente.... humain ! Vous serez étonné du comment on peut sortir ses personnes de l’isolement : et pour accomplir tout ça....vous n’avez besoin d’aucune association : Si chaque personne fait la même chose.... je crois vraiment qu’il y aura bien moins de SDF !

                  Lorsque vous dites : ’’ connaissez-vous réellement quelqu’un qui agit de façon aussi désintéressée ? Mettez-vous vous-même la « main à la pâte » ? Et qui en connaît, allez, plus de 2 ? ’’

                  Bien sur que je mets "la main à la pâte’’ : tous les jours... et je ne fais partie d’aucune association.

                  Si vous voulez que le monde change.....agissez !


                • PtitLudo PtitLudo 11 septembre 2007 18:46

                  Bien d’accord avec cet article, surtout quand on voit qu’à côté de celà les crédits publics pour la recherche sont progressivement supprimés.

                  Avec le profit pour seul objectif, on revient effectivement quelques siècles en arrière avec la charité pour se donner bonne conscience (exemple les pièces jaunes).

                  Cela démontre encore une fois que l’on vit dans une société complètement schizophrène ou le chacun pour soi est devenu la valeur essentielle et où d’un autre côté on est de plus en plus sollicités par d’innombrables associations caritatives pour faire preuve de charité !


                  • Briseur d’idoles 11 septembre 2007 20:52

                    Pour faire pleurer les chaumières , faut parler de la Shoah... mais pas des autres morts, pas même celles de chez nous !

                    D’ailleurs, pleurer pour la Shoah va devenir obligatoire...

                    Sarko va bien nous inventer une police, pour vérifier si tout le monde pleure bien...

                    Prévoyez un oignon !


                    • NPM 11 septembre 2007 21:28

                      « Quand j’étais à l’école, on m’expliquait que la charité était cette façon qu’avaient les nobles avant la Révolution, puis les bourgeois (après 1789), de montrer leur magnanimité en montrant qu’ils mettaient une pièce à l’obole de l’Eglise ou en donnant les restes de ses repas à son personnel d’entretien. Avec les combats pour l’égalité et la laïcité, cette tendance hypocrite, qui consiste à donner un peu quand on a tout, avait eu tendance à disparaître, surtout à l’Après-Guerre et l’apparition de l’Etat-Providence. Aujourd’hui, l’Etat-Providence est à l’agonie et la charité est de retour et elle est en pleine forme. »

                      AH AH AH AH AH !!

                      Dites, vous avez vraiment cru a ces conneries ? Pour info, la « charité » était payé par les impots du peuple, c’est à dire des paysans, et se nommé la « dime » (0,5% du revenu par ans).

                      Par ailleur les nobles et bourgeois n’ont jamais été hypocrites, ca sont ceux qui n’ont pas assez touché qui l’affirme ! Comme quoi les parasites sociaux ne sont et ne seront jamais satisfait ! Ils feraient mieux de se mettre aux travail..

                      Au reste moi je ne donne jamais rien, pour ne pas être accuser d’hypocrisie, car comment s’en défendre ? Et puis avec tout les impots qu’on paye ! (Un salarié ne garde que 23,5% de son salaire réel !).

                      Sinon, pour le sentiment, bein c’est le propre de la République, qui est tout de même basé uniquement sur les émotion de la populace. La preuve dans vos affirmation : méchant nobles trés méchant, bourgois pas sympa du tout, heureusement, la laicité (? ?) arrive, et l’écolier peut respirer en paix soulager dans un monde de bonheur, circuler y a rien d’autre à dire et n’oubliez pas de conchier nobles et bourgois merci.


                      • Zepekegno Zepekegno 11 septembre 2007 22:54

                        Je suis d’accord avec l’auteur. Cette prédominance médiatique de l’émotion sur la raison me semble potentiellement dangereuse pour plusieur raisons, entre autre parce que l’émotion impose souvent une perception manichéenne et dichotomique des choses.


                        • ddacoudre ddacoudre 12 septembre 2007 02:17

                          Bonjour the reaper 95.

                          Tu as fait un bon article qui soulève plusieurs approches de l’initiative individuelle pour se structurer. Altruisme fait parti de notre aptitude mais se limite aux proches directs, ensuite il s’étend par culture.

                          La charité est un comportement qui en découle en s’appuyant sur l’empathie réelle ou égoïste.

                          La solidarité est l’entre aide égoïste, j’aide parce qu’en retour je pourrais être aidé si besoin est. La charité repose sur le don, sur une ressource aléatoire. La solidarité se structure autour d’un processus d’adhésion déterminé et dont plus stable.

                          Ces deux approches de l’entre aide peuvent être laissé à l’initiative individuelle, ou lorsqu’elle acquière une activité permanente d’une ampleur nationale être transféré à l’Etat ou aux collectivité locale. Ce qui devrait être le cas pour les restos du cœur par exemple. L’Etat n’a pas vocation à remplacer les personnes dans tout ce qu’elles entreprennent, l’Etat c’est d’abord le peuple. C’est à lui à partir d’initiative individuelle ou collective d’assumer son existence et de mettre en place les organisations dont il a besoin, mais puisque le peuple c’est aussi l’Etat, rien ne s’oppose a ce qu’il s’auto saisisse.

                          La seule opposition n’est que d’ordre idéologique et pratique. Idéologique c’est le faux débat public privé, pratique c’est que lorsqu’un groupement d’intérêt individuel acquière une puissance supérieur à celle de l’Etat, donc du peuple, et qu’il est de ce fait en mesure d’imposer ses vue au peuple, celui-ci est en droit de l’annexer ou de réduire sa puissance pour que le peuple reste souverain

                          Alors le problème que tu soulèves, qui relève de l’instrumentalisation de l’émotion dont ce gouvernement se montre friand, nous renvoie au pratique made in USA que nous avons importé comme tant d’autre chose y compris aujourd’hui la violence de bande à la mode des blacks américains.

                          Il y a un mimétisme sociétal sur lequel surfent les promoteurs de ces grand rendez-vous de la charité et de l’information, et ceci touche L’Europe car L’Europe s’est américanisé.

                          Comme tu le soulignes le fait divers constitue la plus grande parti de l’information, depuis que cela dure on ne peu suspecter le hasard.

                          Ainsi tous les jours je me lève en sachant que tel crimes ou méfaits ont eu lieu, que tel drame est survenu et quand ils ne sont pas assez scabreux sur notre territoire l’on va les chercher à l’étranger.

                          Cette répétition quotidienne ne peu pas être sans incidence sur le comportement des citoyens à qui l’on ressasse tous les jours qu’ils courent un danger pour eux ou leur proche. Cette société qui cultive le catastrophisme à en faire des spectacles nous dirige droit vers la recherche du salvateur et par là nous conduit vers le totalitarisme.

                          Ceci est la grande victoire du FN qui naviguait sur le thème de l’insécurité. Car maintenant c’est comme cela que ce fait la politique par thème, pathétique de préférence, qui risque de conduire à une situation dramatique ce conducteur de rallye malheureux à deux titres, d’avoir accidentellement tué et en plus d’avoir des traces de cannabis qui vont le criminaliser. De plus comme il s’agit de la mort d’un enfant il faut euthanasier tous les conducteurs de véhicules.

                          Les raisons se trouvent peut-être dans les financements des médias via la pub qui impose de se couler dans les désirs des plus nombreux, dans la pauvreté du débat politique qui ne s’oppose plus sur des idéaux, et ceux qui en sont encore porteurs ne sont pas vendeur.

                          Dans la peur, car tous ceux qui ont fait les temps glorieux des trente glorieuses sont pour la plus part toujours vivant, eux qui ont connu les débats farouches autour du programme commun, pourquoi sont-ils taisant devant la médiocrité informative,alors qu’il y atantd’information, même il n’y en a jamais autant eu.

                          Dans la lutte pour le pouvoir de la communication, l’art de faire pleurer dans les chaumières n’est certainement pas gratuit

                          Cordialement.


                          • reaper95 reaper95 12 septembre 2007 10:48

                            @ ddacoudre :

                            merci de ton commentaire. Je ne suis pas totalement d’accord avec ton point de vue.

                            Il est possible que notre société européenne ait été importée des USA, et finalement notre comportement se calque sur eux, surtout avec le nombre de séries américaines sur les chaînes françaises. Un avocat m’a raconté une fois qu’il était désespéré par les « votre honneur » entendu à longueur de temps dans les cours de justice française, à cause des expressions US de leurs séries. En France, on doit dire « Monsieur ou Madame le juge ».

                            Il est évident que notre Président actuel, fasciné qu’il est par le grand pays de l’autre côté de l’Atlantique, se soit impregné de la politique appliquée par ses confrères et consoeurs d’outre-atlantique, beaucoup basée sur la communication et le sentimentalisme.Il y en effet belle lurette aux USA que les directeurs de campagne sont recrutés dans les écoles de marketing.

                            L’information a toujours été basée sur le « faits divers » ou la « mauvaise nouvelle ». Les trains qui arrivent à l’heure ne sont pas spectaculaires. On s’en plaint toujours, mais d’un autre côté, quand le journal de JP Pernaut à 13h sur TF1 fait un magazine d’information sur le terroir et les régions, tout le monde s’en plaint qu’on ne parle pas des vrais problèmes. Où est le juste milieu ? Il est évident que le journal de 13h sur TF1 n’a rien d’informatif, et que ça a PLUS contribué à « lobotomiser » l’esprit critique et politique que l’omniprésence de faits divers et de nouvelles scabreuses. Je parle de TF1, mais France Télévisions n’est pas bien mieux, et pour avoir de l’information plus ou moins objective et pertinente, il faut aller sur la TNT ou le câble (iTélé,LCI,BFM,...)

                            Ce qui est dangereux, ce n’est pas ça. Ce qui menace la liberté d’expression, c’est quand des médias sont aussi complaisants vis-à-vis du pouvoir, ou d’un homme politique (en l’occurence en France Nicolas Sarkozy). On manipule l’opinion pour qu’elle se rallie à une idéologie (en général rarement glorieuse). C’est quand par exemple on dit « les trains n’arrivent pas à l’heure, c’est la faute de la Gauche (ou de la droite ou des syndicats ou des professeurs,etc...) »

                            La campagne de 2002 a été faite principalement sur l’insécurité, nos banlieues à feu et à sang, nos violences quotidiennes,etc... Ce sont les médias qui l’ont initiée, très bien reprise par Jacques Chirac. Et là, c’est l’avalanche d’informations sur notre pays qui va à vau l’eau m’sieurs dames ! Jusqu"à l’apogée de ce papi agressé 3 jours avant le premier tour de la Présidentielle (qui s’avérait en fait qu’il était venu en découdre avec des jeunes voyous qui embêtaient son petit fils)... résultat : Le Pen au second tour, et élimination de Lionel Jospin, qui avait sous-estimé complètement le problème.

                            Pendant 5 ans, on a eu comme « chef de la sécurité » celui qui deviendra notre président. Et que fait-il ? Il jongle entre résultats en baisse (il faut que mes résultats soient bons) et risques en hausse (il faut que vous m’élisiez pour que je résolve les problèmes à fond). Quelques jours après son élection, que se passe-t-il ? Les médias taisent une émeute qui a lieu à Cergy-Pontoise entre bandes rivales. Pourquoi d’un coup, alors que leur héros a été élu, on ne parle plus d’insécurité ? Quand aux événements de la Gare du Nord et de Pigalle, il est intéressant de voir que ces événements (majeurs pourtant !) ont été tût par la majorité des médias, et qu’il a fallu quelques Rouletabille (notamment l’équipe de « 7 à 8 » sur TF1) pour parler de ce fait d’actualité.

                            Or, contrairement à ce que tu dis, ce n’est pas une victoire du FN, puisqu’il a été laminé par Nicolas Sarkozy (d’un côté : tant mieux !). Alors, c’est peut-être une victoire de ses idées, mais ce n’est pas si évident : va dans n’importe quelle ville de banlieue (et j’habite en banlieue) et demande aux gens ce qu’ils pensent des petits caïds, de l’immigration,de l’Europe,de la hausse des prix, et vous aurez un joli panachage du discours de Le Pen. C’est normal ! Le Pen (comme Sarkozy d’ailleurs) écoute les gens et leur dit « je suis tout à fait d’accord avec vous, la France fout l’camp ma p’tite dame ! C’est la faute aux immigrés ! ». Et là, les médias ont pas mal contribué à ce genre de discours, politiquement incorrect, mais idéologiquement plus proche des réalités que l’angélisme du PS.

                            En fait, ce n’est pas les pleurnicheries sur l’enlèvement d’une gamine par un pédophile qui sont inquiétantes ; c’est la peur que ça incombe : il y a des pédophiles à tous les coins de rue, il faut mettre nos enfants à l’abri ! On joue donc effectivement (comme tu l’expliques) sur la PEUR : peur de son voisin, peur de l’immigré, peur de l’Europe, peur du musulman, peur des maladies, peur des malfaiteurs,etc...

                            Un exemple ridicule mais qui symbolise l’époque dans laquelle on vit : je vais dans un magasin de la grande distribution (que je ne citerai pas...) avec ma copine et la poussette dans laquelle nous avions notre bébé. Au moment de rentrer dans notre magasin, le vigile s’approche de nous et met un anneau de plastique rouge sur la poussette. On lui demande pourquoi c’est faire, il nous répond, un poil gêné : ’c’est pour contrôler".... Donc nous serions tous des voleurs par défaut ? Sous prétexte que je dispose d’un petit panier sous la poussette de mon fils, je vais m’en servir pour voler des trucs ? Ca m’a fait froid dans le dos, quand j’ai pensé que ça ressemblait à un autre moyen de distinguer des gens dans une foule : une étoile jaune... Alors bien sûr, j’exagère fortement, mais ça m’a troublé,et j’ai compris une chose : c’est le 11 septembre que l’idéologie totalitaire (ou du moins autoritaire) a gagné : la peur de nos ennemis nous oblige à toujours plus de sécurité pour éviter les attentats, et puisqu’on a carte blanche sur la sécurité, pourquoi ne pas tout se permettre pour optimiser la sécurité au maximum, même si ça ne concerne pas l’intérêt général et des vies.

                            Bref, là où je suis d’accord avec toi c’est que « ’art de faire pleurer dans les chaumières n’est certainement pas gratuit », puisqu’il contribue à la manipulation en règle des masses...


                          • ddacoudre ddacoudre 12 septembre 2007 23:55

                            bonjour

                            sympha ta réponse et juste sur bien des points merci.


                          • Michael Flame 13 octobre 2007 23:17

                            Bonsoir à toutes et à tous,

                            Cet extrait de mon roman (protégé et non publié), pour Gregory Lemarchal (courageusement provoqué chez Ardisson tout à l’heure, je le dis pour les milliards de terriens qui l’auraient pas vu), pour sa famille, et pour tous ceux qui souffrent de tels handicaps. Et pour la liberté de provocation que eux n’ont pas...

                            Flash pub !

                            "Je zappe : le téléthon...sans rapport avec la météo d’avant, une charmante Sophie récitait son prompteur « Merci merci ! Ca n’est jamais arrivé, c’est tout simplement IN-CROY-ABLE : 100 millions d’euros, 20 minutes après le lancement !...Merci beaucoup. Mais on peut donner encore plus ! Appelez spontanément le 36 37, ou tapez « Paula » par sms, au 36 37, tout simplement ! Mais surtout, donnez. Les enfants ont besoin de votre générosité, de votre...(elle hésita, le prompteur devait bugger)...de votre spontanéité voilà ! Merci merci ! » J’envoie un sms, et je zappe : Ardithon. Son hebdomadaire culturel de 20 minutes « 100 millions de cactus et moi et moi et moi », hommage-copiage-montage à un arbuste désertique, commençait : « Bonjour à la terre entière ! Et bienvenue dans la meilleure émission de tout l’étang ! Vous connaissez le principe : un maximum de mytos pour un minimum d’audimat. Trop fort ! Avec nous en cette fin d’après-midi, Paula ! ! Tout simplement Paula ! » clap clap clap (y a trois spectateurs dans la salle, dont un barbu de 50 ans, télémaniaque qu’on voit dans toutes les émissions) « Paula bonjour !
                            - Bonjour Monsieur
                            - Vous pouvez m’appeler Titi dès maintenant, sexy comme vous êtes
                            - (sourire condescendant)
                            - Voilà. Alors Paula, vous sortez un bouquin, La possibilité d’un bouquin, c’est pour ca que vous êtes là, car je fais des émissions intelligentes, moi. (allusion délirante à Steevy du Loft, qui cartonne à la même heure sur la chaîne France 47 avec « A droite, à voile et à vapeur : même pas peur » Allusion aussi à Sophie, la meuf d’avant. Allusion également au reste de l’humanité)
                            - C’est « la possibilité (« ouin ! ») d’un Livre », déjà (« ouin ! »). Ensuite non, je l’ai pas (« ouin ! ») sorti pour (« ouin ! ») être là (« ouin ! »), mais pour Thibaut (« ouin ! »).
                            - Thibaut ? C’est qui cuilà ! votre mec, vot amant ? (quel toupet)
                            - Non (« ouin ! »), c’est mon (« ouin ! ») petit frère (« ouin ! »). Et mon livre (« ouin ! ») lui est dédié (air gravement orchestré d’Ardithon), même si je ne parle évidemment pas de lui, car c’est une fiction.
                            - Alors justement, vous me faites ma transition ! (silence...échange de sourires niais) Comme c’est une fiction, ca m’amène au potch. Oui, je dis le potch maintenant, car c’est un livre de potch ! (éclat de rire hystérique. Silence) Non en réalité, c’est parce que le CSA m’interdit de dire le pitch, voilà. (importante précision, c’est une émission intellectuelle et de divertissement)
                            - Je vous écoute. (« ouin ! »)
                            - Alors voilà. Le potch. Ca raconte plusieurs vies, très ancrées dans l’air du temps niveau histoire, très « hors du temps » niveau style. Ca résume bien, hein !? (oué, pas mal)
                            - Euh...oui (« ouin ! »), ca résume (« ouin ! ») très bien même (« ouin ! »).
                            - Alors bien sur, on va pas tout raconter. C’est très difficile de parler de littérature à la télé. (bah viens faire des séminaires en fac, t’es le bienvenu) Mais je pense que c’est bien de parler de bouquins à la télé, personne le fait maintenant, les gens préfèrent regarder le téléthon, Steevy l’aut pédale, c’est comme ca, l’intelligence ca vend plus. Sophie, si tu nous regardes ! (rire monomaniaque de mauvaise foi. Et puis non, je crois qu’elle te regarde pas) . Alors voilà ! « La poooossiiiibiiiliiiitééééé d’unnn liiiiiiiiivrrre mesdames messieurs ! ! ! » (il brandit le bouquin vers une possibilité de lumière) Bien alors voilà, comme il reste plus qu’une minute, on va terminer légèrement. (il cherche une fiche. Lancement en régie du jingle des « dents de la mer »)
                            - Ok
                            - Vous connaissez le principe de « la dernière minute avant la fin » ? (smiley circonspect d’un cynisme autodéclamatif)
                            - Euh...oui, mais j’ai oublié, rappelez-moi ca.
                            - Alors c’est très simple : vous pouvez me poser une question, à Stephane Bouffion déjà, et surtout à MOI ! Ce que vous voulez. Voilà. C’est bien la légèreté !...ca manque à la télé !... de pas réfléchir tout le temps ! (sous-entendus scandaleux)
                            - Ok. Alors...Monsieur Bouffion, vous trouvez ca vraiment original de mixer le pire de Desproges avec le meilleur de Danny Boon, en prenant une voix de gogol pour souligner votre pseudo-mordant ?
                            - Ha hin hin hin hiiiin ! Réponds, Bouffion !
                            - ...Non Titi (« ouin »)...ca me laisse sans voix (dit il avec une voix de gogol). Juste, quand même (« ouin ») : Moi, Madame, je n’écris pas des bouquins de merde, je fais de l’humour antiformaté, mais jamais déplacé, jamais règlement de compte. Toujours pertinent, la preuve, y a que la vérité qui blesse, d’abord (dit il avec sa vraie voix). Voilà.
                            - Ouin...ouin...il a pas complètement tort...à moi maintenant !
                            - Ok...Alors, euh...
                            - Vite, vite, c’est bientôt les guignols.
                            - Oups ! (« ouin ! ») Alors, euh, euh, voilà : est-ce que piper des cartes c’est tromper ? (silence de mort)
                            - Non une autre ! Bon je vais vous dire, je commence à en avoir marre qu’on me réduise à ca. Faut arrêter le délire...le truc c’est que j’ai invité Picard, quand il était encore frais, et je lui ai fait une interview intelligente, sur le PSU, la CSG, son parcours, etcetera. Une interview intelligente. Bon. Et à la fin, pour décontracter, je lui ai fait une interview formatée, tournée sur le cul, c’est vrai. J’admets. Et je lui ai demandé si sucer c’était tromper et...
                            - Je vous demande juste pour les cartes Monsieur Ardithon, je ...
                            - Je termine, merci. Bah ouin, pour les cartes, piper c’est tromper bien sur pfff (digression intellectuelle, bravo) Donc je disais : faut arrêter de s’acharner sur les gens comme ca, c’est pas bien. Le truc c’est que j’ai invité Picard, quand il était encore frais, et...(lancement du générique de fin, qui coupe le son des discussions prétendues houleuses, pour laisser place au zapping) Je zappe. Pauvre Ardithon. C’est mon Pondichéry, je le confesse ! J’espère qu’il m’en voudra pas de détourner le titre de son œuvre, lui qui aime tant la liberté de provocation : c’est une connerie de jeunesse, je le fais qu’une fois, passons. Repomper c’est pas tromper. Un très bon produit en somme, mais périmé : avant c’était de la dynamite, maintenant, des paires comme lui, y en a plus de deux. Il reprend, il est repris, bref, une position moyenne qui restera moyennement dans l’histoire. Ce qu’il ignore, c’est que là, tout le monde se fout de sa gueule. Qu’il est déjà MOOORT. Qu’il l’entende bien, avec ses oreilles ouvertes sur son gros cul, direction corbillard l’homme en noir. Je zappe. Une rediffusion de l’émission littéraire d’avant-hier soir : « Des silences de minuit », de Philippe Laction. Avec Paula encore : « ..............................Paula...comment expliquez-vous...la...disons, pour faire simple, euuuu, la structuration euuuuuuu pluristylistique du...du du...de euuuu de votre texte ? "...etc...

                            in Récit d’un écrit vain, de Michael Flame ! (à paraître bientôt, si mon éditeur numéro 1 accepte)

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