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Des chercheurs on en trouve, mais plus pour longtemps ...

Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté le « plan en faveur de l’attractivité des métiers et des carrières dans l’enseignement supérieur et la recherche ».

N’étant pas spécialiste des jongleries budgétaires, je ne m’exprimerai pas sur la manière de financer ces mesures. Mais la question demeure, surtout lorsqu’on évoque le fait que l’université pourra engager des fonds propres, provenant notamment des contrats de recherche. Une fois encore, les plus actifs pour "faire rentrer" de l’argent pour la recherche seront taxés pour payer "une gestion des ressources humaines plus personnalisée qui reconnaisse l’engagement pédagogique".

Le seul point vraiment positif du dispositif qui se met en place est sans doute le fait que les enseignants-chercheurs seront désormais évalués tous les quatre ans, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, contrairement aux chercheurs des organismes publics de recherche. En effet, ceux-ci remplissent annuellement une fiche d’activité, et remettent un rapport d’activité complet tous les quatre ans.
A part cela, organiser une compétition interne entre les enseignants-chercheurs dont l’arbitre ultime, pour l’attribution d’une prime et de son montant, sera le président de l’université, ne peut être perçu comme un réel progrès que si l’on pense vivre dans le monde des Bisounours. Qui déterminera les critères d’évaluation, et sur quelle base ?

Maintenant, quid des chercheurs des organismes de recherche, qui, n’en déplaise à nos gouvernants, existent encore… Dans quel état me direz-vous ? Certes, le sort des veaux qu’on mène à l’abattoir n’est pas enviable, mais consolons-nous en nous disant, comme dans la sagesse populaire, que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
Il est reconnu, dans les fiches officielles du ministère, qu’il n’existe pas de prime ou d’indemnité qui reconnaisse "la qualité des travaux de recherche menés par les chercheurs". Alors, pour remédier à cela, on crée une prime d’excellence qui ne peut être attribuée à un chercheur que s’il effectue au moins un tiers de service plein d’enseignement.
Etonnant, non ?
Ceci témoigne de la vraie reconnaissance que notre ministre manifeste à la profession de chercheur. Nous ne pouvons être excellents, nous n’avons le droit d’être reconnus comme excellents, que si nous acceptons de faire un métier qui n’est pas primitivement le nôtre. En effet, la diffusion du savoir, qui fait partie du métier de chercheur, n’est pas synonyme de charge de cours à l’université. Les chercheurs participent à la formation universitaire, notamment en encadrant des doctorants. Mais seuls les enseignants-chercheurs ont droit à une prime d’encadrement doctoral. Que cette prime se transforme en prime d’excellence scientifique pour les enseignants chercheurs, personne ne saurait s’en plaindre, mais que les critères appliqués aux chercheurs soient les mêmes, en particulier pour ce qui est de la charge d’enseignement, NON !
Non, sauf à reconnaître honnêtement, pour une fois, qu’on s’achemine sans échappatoire possible vers un statut unique, et donc vers une disparition des chercheurs temps-plein sans lesquels la recherche scientifique française n’occuperait pas la place qu’elle occupe dans la communauté internationale. Et, contrairement à ce que prétendent les Cassandres, cette place est tout à fait honorable, et même qualitativement en progrès, ainsi que l’indique l’analyse du "Department for Innovation, Universities and Skills" du Royaume-Uni (International comparative performance of the UK research base, July 2008). Une telle étude de nos collègues britanniques ne saurait être taxée de favoriser notre pays, n’est-il pas ?

Je crains que les mesures que vient d’annoncer la ministre, mesures qui, en première analyse, semblent bonnes puisqu’elles permettent de revaloriser la carrière d’enseignants-chercheurs méritants (il y en a beaucoup), soient l’arbre qui cache la forêt. Et les collègues qui s’en réjouissent vont sans doute se réveiller avec la "gueule de bois". L’abandon par les organismes de recherche de la plupart de leurs laboratoires au profit des universités, et maintenant la quasi-obligation d’enseigner qui est faite aux chercheurs autrefois temps-plein, ne doivent pas être considérés comme distincts de la volonté affichée, et écrite à maintes reprises, de faire disparaître 80 % des universités françaises au moins dans leur dimension d’acteurs de la recherche scientifique.

Alors, il n’est pas loin le temps où, pour chercher des trouveurs, il faudra aller loin, loin de nos frontières.


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20 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 octobre 2008 12:24

    Bonjour,

    Je comprends parfaitement votre propos et le sens de vos inquiétudes.

    J’avoue porter en moi une sorte de trauma de chercheur mis à la porte de l’Université alors qu’il avait commencé une carrière de trouveur, oui, si si, c’est vrai ce que je raconte. En fait, le mal est dans les facs depuis 20 ans au moins. Plus de passion et les gars vraiment passionnés et doué d’un esprit curieux, aventureux, ne sont pas dans la place.

    Quant à chercher les trouveurs, pour prendre mon exemple, ils n’ont que 5 minutes à pied pour venir me trouver, mais ces 5 minutes sont un gouffre qui sépare deux esprits, le bureaucrate des facs qui fait semblant de chercher et le trouveur, que je prétends être, avec pas mal d’innovation. Dualité forme énergique dans le formalisme quantique, une révolution ! et tant d’autres, la métaphysique des miroirs par exemple, datant de plus de dix, anticipant les neurones miroirs découverts par les neuroscientifiques... etc...

    Faites remonter l’info chez vos collègue, il faut sauver le chercheur Dugué !


    • lavabo 22 octobre 2008 15:44

      Bernard, c’est pas pour être méchant, mais elle date de quand votre dernière publi ?


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 octobre 2008 16:06

      Publish or perish, that is the question


    • geo63 22 octobre 2008 13:02

      @l’auteur : une petite remarque technique, pour les unités mixtes (Université-CNRS), lors de chaque plan quadriennal, les enseignants-chercheurs doivent remettre une fiche d’activité en recherche et l’absence de publications peut entraîner leur éviction de l’UMR. Enfin c’était vrai quand j’étais en activité, il n’y a pas si longtemps, c’est toujours le cas je suppose.
      Par ailleurs, je partage vos inquiétudes.


      • Romain Desbois 22 octobre 2008 22:58

        @GEO63
        Est-ce que la religion de la publication ne fausse pas le jugement ?
        est-ce vraiment le seul critère valable pour juger de l’efficacité et de la compétence d’un chercheur ?

        J’imagine que selon le type de recherche, on publie plus ou moins fréquemment.

        Et j’ai cru comprendre que le côté pervers de ce critère d’attribution de subvention pousse à la publication, quitte à stopper une expérience et à devoir tout reprendre à zéro ensuite.

        ce n’est pas ce que j’appelle de l’efficacité, plutôt un beau gachis.


      • mat 23 octobre 2008 23:30

        Oui, les chercheurs des unités mixtes sont bien évalués. A noter qu’un mcf voulant avoir une carrière qui évolue (passer prof), UMR ou pas doit bien entendu publier et communiquer régulièrement.
        Enfin, les ingénieurs d’etude et de recherche (a temps plein sur la recherche) remplissent des fiches d’objectifs (système tout à fait ridicule selon moi). 
        Leur salaire est même modulable (à la baisse, uniquement) par tiers via la prime de recherche...


      • chria chria 22 octobre 2008 14:17

        Les maîtres de conf deviennent des profs, qui va faire de la recherche à part les chargés de recherche cnrs ?
        Les doctorants bien sûr...


        • Elisabeth P Elisabeth Piotelat 22 octobre 2008 14:25

          On voit passer plein de jeunes chercheurs dans les laboratoires. Ils ont 30 ans, un doctorat... Ils sont enchantés de participer à un projet de recherche sur contrat.
          A la fin du CDD, ils partent sans dire au-revoir, en gardant contact avec leur équipe de recherche à cause de la dernière publication qu’ils viennent de soumettre. 
          Ils s’inscrivent à l’ANPE qui ne sait pas conseiller des jeunes plus tellement jeunes avec un BAC+8. Un beau gâchis... 


          • Yohan Yohan 22 octobre 2008 14:46

            En cherchant bien, on trouve des chercheurs qui trouvent


            • lavabo 22 octobre 2008 15:42

              Ben oui, regarde B. Dugué il le dit lui-même , c’est un trouveur.......


            • Voltaire Voltaire 22 octobre 2008 15:43

              Je ne partage pas la vision pessimiste de l’auteur, même si, on le sait, le diable se cache dans les détails.

              Une partie des problèmes cités par l’auteur concernent notre système d’évaluation des chercheurs. Il a parfaitement raison de souligner cette carence, mais ces erait aller un peu vite en chargeant la barque du ministère. Ce problème récurrent, et partagé par de nombreux pays, mérite une réflexion de fond de la communauté scientifique, qui est elle-même très divisée à ce sujet. Il faut espérer que le nouveau comité national d’évaluation parviendra à définir des éléments consensuels à ce sujet, mais c’est un travail de fond...

              L’auteur a en revanche raison de pointer certaines abérations du nouveau mécanisme de revalorisation des salaires : je ne suis pas certain que le système soit encore figé, et il y a sans doute de la marge pour améliorer certaines mesures pratiques. Néanmoins, on ne peut nier que la volonté de revalorisation des carrières aille dans le bon sens. C’est aux universités et organismes de recherche de faire maintenant leurs travaux pratiques et suggérer des contre-propositions qui puissent s’appliquer à leur système.

              Plus inquiétant est la faible quantité de primes et autres contrats d’excellence. Il faudrait atteindre un seuil de 10% pour être vraiment incitatif ; on en est loin. Mais la situation budgétaire étant ce qu’elle est... 


              • Christophe Christophe 22 octobre 2008 17:05

                @L’auteur,

                Je partage votre position sur l’orientation prise par cette nouvelle tendance.

                Afin de mieux étayer votre propos, il serait peut-être pertinent de mettre en exergue la proportion de chercheurs consacrant un tiers temps à l’enseignement au regard de l’ensemble des chercheurs. J’ai cotoyé nombre de chercheurs qui consacrent quelques heures hebdomadaire, mais rarement plus de 7-8 heures hebdomadaires d’enseignement en université ou école doctorale ; ce qui représente moins d’un quart d’enseignement au regard du temps de recherche hebdomadaire officiel.

                Comme par expérience, nous pouvons nous poser la question du temps qui sert de référence au temps d’enseignement. J’ai connu des chercheurs de Toulouse qui enseignaient à Paris, à Tarbes, ... enfin dont l’éloignement engendrait un temps spécifique au transport qui n’est ni un temps de recherche, ni un temps d’enseignement. Comment est traité ce temps intermédiaire ?

                Quoi qu’il en soit, il me semble que la primauté doit être donnée à la recherche et non à l’enseignement au risque de ne plus avoir des chercheurs qui enseignent mais des enseignants qui pratiquent de la recherche ; une inversion des rôles en quelque sorte.

                Afin de ne pas pénaliser un chercheur enseignant (je préfère cette tournure qui met en avant la fonction première), en considérant que la performance du chercheur se mesure au nombre de publications et d’interventions dans les colloques, ne serait-il pas acceptable de proposer un modèle permettant de convertir les heures d’enseignement (transport compris ou non) en équivalence publication ? Ainsi aucune tendance ne serait pénalisée, la mesure de performance serait centrée sur la fonction première du chercheur tout en valorisant la transmission du savoir.


                • mat 23 octobre 2008 23:51

                  Il me semble que votre message montre que vous ne connaissez pas du tout les règles dans l’enseignement supérieur.

                  >Je partage votre position sur l’orientation prise par cette nouvelle tendance.

                  >Afin de mieux étayer votre propos, il serait peut-être pertinent de mettre en exergue la proportion de chercheurs >consacrant un tiers temps à l’enseignement
                  >au regard de l’ensemble des chercheurs. J’ai cotoyé nombre de chercheurs qui consacrent quelques heures >hebdomadaire, mais rarement plus de 7-8 heures hebdomadaires d’enseignement en université ou école
                  >doctorale ; ce qui représente moins d’un quart d’enseignement au regard du temps de recherche hebdomadaire officiel.

                  Moins d’un quart ? Est ce une erreur ? Vous estimez donc que le service d’un enseignant chercheur est de combien ? 28 a 32 h par semaine ? Même un enseignant temps plein au collège exploserait son service avec un de tels horaires !
                  Avec 7-8heures hebdomadaires et un service étalé sur l’année, vous êtes déjà au dessus du service temps plein d’un maitre de conférence !



                  >Comme par expérience, nous pouvons nous poser la question du temps qui sert de référence au temps
                  >d’enseignement. J’ai connu des chercheurs de Toulouse qui enseignaient à Paris, à Tarbes, ... enfin dont
                  >l’éloignement engendrait un temps spécifique au transport qui n’est ni un temps de recherche, ni un temps
                  >d’enseignement. Comment est traité ce temps intermédiaire ?

                  Comme rien du tout. Citez moi un seu emploi à l’univeristé ou le temps de transport interviendrait dans le service !
                  Etes vous en train de sous entendre que certains chercheurs diminuent leur taux horaire d’enseignement en allongeant leur temps de transport ?
                  J’ai presque du mal à croire à une manoeuvre lourdingue de désinformation...Dites moi que je me trompe !

                  >Quoi qu’il en soit, il me semble que la primauté doit être donnée à la recherche et non à l’enseignement au
                  >risque de ne plus avoir des chercheurs qui enseignent mais des enseignants qui pratiquent de la recherche ;
                  >une inversion des rôles en quelque sorte.

                  Sans doute y a til une part de vrai. Il ne faut néanmoins pas oublier qu’en France , le taux de chercheurs temps plein est faible à coté des enseignants chercheurs, et que si on comptait le nombre de publications, il serait nettement en faveur des enseignants chercheurs !
                  Quoiqu’on en dise, la recherche est d’abord effectuées dans les universités !
                  Ne vous trompez pas, je ne critique abslument pas les chercheurs temps pleins, bien au contraire. Ils ne sont pa assez nombreux et iI ont un rôle primordial de continuité de la recherche.
                  Mais il faut parfois regarder les chiffres.

                  >Afin de ne pas pénaliser un chercheur enseignant (je préfère cette tournure qui met en avant la fonction
                  >première), en considérant que la performance du chercheur se mesure au nombre de publications et
                  >d’interventions dans les colloques, ne serait-il pas acceptable de proposer un modèle permettant de convertir
                  l>es heures d’enseignement (transport compris ou non)

                  Par pitié, arrêtez avec cette histoire d’heures de transport !

                  >en équivalence publication ?

                  Analyse purement quantitative de la recherche, imposée par le modèle anglo saxon, qui nous a mené à la situation actuelle : publish or perish...et un taux de publication infernal qui mène à la multiplication des papiers et à une baisse énorme de lisibilité de l’information !


                • Christophe Christophe 24 octobre 2008 01:16

                  Vous parlez de l’enseignement supérieur universitaire que je ne connais pas, mais il semble qu’il y ait méprise.

                  Les chercheurs dont je parle sont avant tout chercheur, dans des centres de recherche (l’ ONERA) et non à l’université. Certains donnent de leur temps de recherche pour l’enseignement dans des écoles doctorales (Sup’aéro, ...) mais pas en université.

                  Pour les trajets, cela n’a rien à voir avec les sous-entendus que vous laissez planer. A l’ONERA Toulouse, lorsque j’y étais, l’un des chercheurs enseignait 2 heures (le même jour) par semaine à Paris ; faites le calcul rapide, il avait plus de temps de déplacement que de temps d’enseignement.

                  Il m’a semblé comprendre que l’auteur mettait en avant le problème de l’incitation à l’enseignement pour les chercheurs qui n’enseignent pas ou peu : Maintenant, quid des chercheurs des organismes de recherche, qui, n’en déplaise à nos gouvernants, existent encore… Dans quel état me direz-vous ? ... Alors, pour remédier à cela, on crée une prime d’excellence qui ne peut être attribuée à un chercheur que s’il effectue au moins un tiers de service plein d’enseignement.

                  Disons qu’il existe encore des chercheurs qui n’enseignent que très peu (voire pas du tout) sans avoir le statut d’enseignant-chercheur ; a priori, ce statut n’existe pas dans les structures d’Etat de droit privé ; et le temps de service n’est pas du tout celui d’un maître de conférence, mais celui d’un salarié du privé.

                  Pour la mesure de la performance, comme d’ailleurs la mise en concurrence perpétuelle, je n’y suis pas du tout favorable pour autant. Il n’existe aucun métrique objectif permettant de mesurer la performance d’un chercheur, au moins sur ce point, nous pouvons, a priori, être d’accord. Mais quand les institutions veulent mettre en place une mesure de performance, il vaut mieux la moins pire que la pire.


                • Christophe Christophe 24 octobre 2008 15:18

                  Selon ce lien, environ 3 chercheurs sur 4 sont enseignants-chercheurs (en ne considérant que les chercheurs universitaires et des EPST, mais pas par exemple des EPIC) ; mais conservons cette proportion.

                  Selon celui-ci, l’évaluation dans la recherche n’est pas la même dans le monde de la recherche selon que vous soyez chercheur ou enseignant-chercheur ; avec des écarts (ou non) dépendant du secteur de recherche.

                  Si l’évaluation des chercheurs se fait en plus en rapport avec le temps consacré à l’enseignement, nul doute que la volonté affichée dans les réglements consiste à amoindrir le nombre de chercheurs sans obligation (actuellement) d’enseignement.

                  Comme je me posais la question, j’ai préféré joindre la réponse que j’ai trouvé.


                • Traroth Traroth 22 octobre 2008 17:10

                  Des chercheurs, on en trouve, des trouveurs... on en cherche ! smiley


                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 22 octobre 2008 20:26

                    C’est tout à fait ça la formule de de Gaulle

                    des chercheurs qui cherchent, on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche


                    Et une formule qui tue dont je suis l’auteur

                    Selon les textes, l’enseignant-chercheur doit participer à l’avancement de la science
                    Selon les faits, la science participe à l’avancement de l’enseignant-chercheur


                  • Traroth Traroth 22 octobre 2008 23:53

                    J’ignorais que je paraphrasais quelqu’un, je dois bien le reconnaitre. Je disais ça comme une boutade, c’est tout.
                    Le milieu de la recherche est facile à moquer, car l’idée même de recherche implique qu’on peut ne pas trouver, et on pourrait parfaitement imaginer un chercheur qui ferait honnêtement son travail, mais ne trouverait rien de significatif durant toute sa carrière. Il serait simplement coupable de manque de flair.
                    En pratique, j’imagine qu’avec un peu de bon sens, on doit pouvoir distinguer les pistes de recherche prometteuses de celles qui le sont moins, et les chercheurs qui ne trouvent pas sont sans doute ceux qui ne cherchent pas assez fort.
                    Tout ça pour dire qu’à mon avis, le milieu de la recherche est comme n’importe quel autre milieu professionnel, et qu’on y trouve des gens compétents, passionnés, et d’autres qui seraient plus à leur place ailleurs.


                  • mat 23 octobre 2008 23:55

                    M. Dugué, ou je me trompe, ou vous mettez sur la place publique un problème personnel (ancien qui plus est, semblerait il) pour analyser la situation nationale de la recherche en France. Sérieusement, quel est l’intérêt ?
                    N’y a-t-il pas d’autres endroits pour régler vos comptes ?


                  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 ( le retour ) 24 octobre 2008 00:00

                    A part cela, organiser une compétition interne entre les enseignants-chercheurs dont l’arbitre ultime, pour l’attribution d’une prime et de son montant, " N’y a-t-il pas plus vibrante motivation que de se voir récompensé son début de carrière par une prime de fin d’études conséquente ?

                    Un jour, un chercheur en poste de nuit pour surveiller un mélangeur destiné à composer de la céramique et ajouter régulièrement de l’eau, eut la malencontreuse idée d’y vider sa cannette de bière alors qu’il l’avait prise pour boire un coup. De ce geste il découla qu’il avait pultiplié par dix les capacités de densité de ladite céramique tout en multipliant par deux sa résistance à densité égale...Un simple pompier qui avait constaté qu’au plus profond d’un incendie éteint, il avait trouvé un truc complètement blanc qui n’avait pas brulé, l’ayant emporté chez lui, il découvrit que c’était une couche de bébé, faite de cette sorte de lingette dont les fibres sont assemblées non tissées mais de façon aléatoire. Il inventa le meilleur matériau isolant coupe feu.

                    Notre monde étant fini, j’entends par là qu’il a ses limites précises et non qu’il va se casser la gueule (...quoique...) la recherche va forçément atteindre un degré de maturité ultime au delà duquel la motivation risque de peser moins lourd que les fruits du travail accompli. C’est comme en Formule1, pour gagner encore un kilo sur la voiture, il faut déployer une énergie et un coût sans commune mesure avec le gain finalisé.

                    Ce qui devrait motiver la recherche d’aujourd’hui, ce serait d’apporter la réponse matérielle aux millions de français qui ne demandent qu’à rouler à l’électricité en ville. Mais, le chercheur qui développera la voiture légère qui se déplace silencieusement, et fait son plein sur le parking au soleil, mets en péril, à lui seul, un pan entier du monopole qui soumet lui-même les autorités universitaires sur l’autoroute du temps passé...


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