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Du crash à la rédemption : pourquoi Pierre Palmade mérite une chance

Le mercredi 16 avril 2025, Pierre Palmade quitte la prison, un bracelet électronique à la cheville. Condamné pour un accident qui a brisé des vies en 2023, il a pleuré ses fautes, reconnu son erreur. Cette clémence fait grincer des dents, mais moi, j’y vois une lueur : une justice qui donne une chance à un homme perdu. 

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Je n’oublierai jamais ce soir de février 2023, quand le nom de Pierre Palmade a envahi les infos. Lui, l’humoriste qui m’avait fait hurler de rire dans Ils s’aiment, était au cœur d’un cauchemar. Sur une petite route de Seine-et-Marne, il a percuté une voiture, drogué jusqu’aux yeux par la cocaïne et une saleté appelée 3MMC. Dans l’autre voiture, il y avait Yuksel, son petit Devrim, 6 ans, et Mila, enceinte. Le choc a été atroce : un bébé perdu, des corps blessés, des âmes en miettes. Palmade, lui, s’en est sorti, les côtes cassées, mais avec un poids bien plus lourd : la honte, la culpabilité.

J’ai suivi son procès, en novembre 2024, le cœur serré. À Melun, il n’a pas joué les victimes. "J’ai détruit une famille, je ne mérite pas de vivre", a-t-il murmuré, les yeux pleins de larmes. Je l’imaginais, cet homme que j’avais applaudi sur scène, debout face à une salle où la douleur des autres le transperçait. Il a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme, et envoyé à Bordeaux, dans une cellule à l’écart, pour ne pas devenir une cible. J’ai pensé : c’est fini pour lui. La France l’a rayé de son cœur.

Mais le 15 avril 2025, tout a changé. La cour de Bordeaux a décidé qu’il pouvait rentrer chez lui, avec un bracelet électronique. Pas une liberté, non : une laisse. Des horaires stricts, des rendez-vous médicaux, l’obligation de se soigner. Sur X, j’ai vu la colère exploser : "Libre après quatre mois ? C’est une blague !". J’ai compris cette rage. Pourtant, dans mon coin, je me suis surpris à sourire. Pas pour excuser ce qu’il a fait, mais parce que je crois qu’un homme, même au fond du gouffre, peut se relever. Palmade, en disant "je suis coupable", m’a donné envie d’y croire.

Je ne peux pas parler de lui sans penser à ceux qu’il a blessés. Yuksel, Mila, Devrim. Leur douleur, je ne l’imagine même pas. Perdre un bébé, voir son enfant hurler de peur, c’est une blessure qui ne guérit pas. Leur avocat a dit dans Le Parisien que la justice s’applique à tous, même à Palmade. Ces mots m’ont marqué. Ils me rappellent que la justice, ce n’est pas seulement punir, c’est aussi réparer. Et réparer, pour Palmade, ça commence par se regarder dans le miroir. Il l’a fait, je crois. Au tribunal, il n’a pas cherché d’excuses. Il a pleuré, pas pour lui, mais pour eux.

Je repense à l’homme qu’il était. Pierre, le gamin bordelais qui faisait rire ses profs, l’artiste qui remplissait les salles avec ses sketches. Mais derrière, il y avait un vide. La drogue, il en parlait déjà dans les années 2000, comme une vieille amie toxique. "J’ai besoin d’un carburant pour vivre", disait-il à Télérama. Ce carburant l’a brûlé, et avec lui, des innocents. Mais je refuse de le voir comme un monstre. Un monstre ne pleure pas ses fautes. Un monstre ne dit pas : "Je veux changer". Palmade, lui, l’a dit, et je veux le croire.

Quand j’ai appris pour le bracelet, j’ai repensé à la prison. Bordeaux-Gradignan, c’est un endroit où l’on entasse les gens, 1 100 pour 600 places. Là-dedans, Palmade était un fantôme, isolé, sans espoir. La prison, ça punit, mais ça ne guérit pas. Lui, il a besoin de médecins, de psys, de quelqu’un pour l’aider à décrocher. Le bracelet, c’est ça : une chance de se soigner, sous surveillance. Pas une liberté, mais un défi. S’il foire, il retourne en cage. Moi, je pense qu’il peut réussir. Parce qu’il sait ce qu’il a fait et ce savoir, c’est une arme pour avancer.

Je sais que cette décision choque. Beaucoup veulent Palmade derrière les barreaux pour toujours. Je comprends. Quand on lit les posts sur X, on sent cette soif de vengeance. Mais moi, je me pose une question : à quoi sert de l’enfermer sans fin ? La justice, ce n’est pas juste taper fort. C’est donner un sens. En le laissant sortir, avec ce bracelet, elle lui dit : "Prouve que tu peux être meilleur". C’est un pari risqué, mais beau. Parce que si Palmade se relève, il montrera que même les pires erreurs ne condamnent pas pour toujours.

Je pense à l’addiction, ce poison qui ronge tant de vies. Palmade, avec son argent, ses succès, n’y a pas échappé. Il est comme ces milliers d’anonymes qui luttent, tombent, se relèvent. En France, 1,5 million de personnes touchent à la drogue, d’après des chiffres officiels. Lui, il a touché le fond, mais il veut remonter. Ses cures, ses rechutes, ses nuits perdues, je les vois comme un cri : "Aidez-moi". La justice l’a entendu. Moi aussi. En le soignant, on ne l’excuse pas. On l’aide à ne plus jamais faire de mal.

Sa célébrité complique tout. Palmade, c’est celui qu’on aimait, puis qu’on a haï. Les télés, les réseaux l’ont cloué au mur. "Un riche qui s’en sort", disent certains. Mais je ne vois pas ça. Je vois un homme jugé comme les autres, avec les mêmes droits. La loi dit qu’on peut aménager une peine courte et c’est ce qu’ils ont fait. Pas de passe-droit, juste une chance. Sa gloire, au contraire, l’a enfoncé : tout le monde le juge, tout le monde le condamne. Moi, je veux regarder au-delà. Je veux voir l’homme, pas l’image.

Et puis, il y a cette idée qui me hante : le pardon. Pas l’oubli, non. Pardonner, c’est dire : "Tu as fauté, mais tu peux être autre chose". Palmade, au procès, a demandé pardon. Pas avec des mots creux, mais avec des larmes, des silences qui disaient tout. Dans Le Monde, on racontait son visage, ravagé par le remords. Ces larmes, elles m’ont touché. Elles m’ont dit qu’il veut réparer, même un peu. Je crois qu’on doit lui laisser cette chance. Pas pour lui, mais pour nous. Parce que pardonner, c’est se prouver qu’on est plus grand que la haine.

Pour Palmade, ce bracelet, c’est un fil d’espoir. À 57 ans, il n’a plus rien. Plus de scène, plus d’amis. Même Michèle Laroque s’est éloignée. Il est seul, avec ses regrets et ce bracelet qui le surveille. Mais je l’imagine, dans son coin, se battant pour décrocher, pour redevenir quelqu’un. Un proche, dans Sud Ouest, disait : "Il veut vivre, vraiment". Moi, je veux croire qu’il peut y arriver. Pas redevenir une star, non, mais un homme qui se regarde dans la glace sans honte.

Pour Yuksel, Mila, Devrim, je n’ai que du respect. Leur douleur, je ne peux même pas la mesurer. Je sais que ce bracelet peut leur sembler injuste, comme un affront. Leur avocat dit qu’ils veulent avancer, pas se venger. Je les admire pour ça. La justice, en tenant Palmade loin d’eux, essaie de les protéger. Moi, je crois que sa rédemption, si elle arrive, sera aussi pour eux. Pas pour effacer, mais pour donner un sens à ce drame.

Cette histoire, elle me change. Elle me force à réfléchir à ce qu’on veut comme société. Enfermer pour calmer notre colère ou tendre la main pour construire ? Palmade, avec son passé, ses erreurs, son courage d’avouer, me fait choisir la seconde voie. Je ne l’excuse pas. Mais je crois en lui, parce qu’il croit en lui. Ce bracelet, c’est une promesse : celle d’un homme qui veut redevenir humain.


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29 réactions à cet article    


  • Gégène Gégène 17 avril 19:10

    L’auteur a entièrement raison : la vraie victime de cette sale affaire, 

    c’est Pierre Palmade, lui si drôle, qui nous a fait tant rire !

    Et les gens vraiment moches, ce sont ceux qui refusent un pardon

    si humblement sollicité. Honte à eux !!!


    • @Gégène

      Vous savez très bien que ce n’est pas le sens que j’ai donné à mon texte. 

      Je sais qui sont les véritables victmes et je l’ai indiqué. Je vous invite à le relire.

      Ne déformez pas mes propos.


    • Gégène Gégène 17 avril 19:42

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      J’ai pris la peine de relire.
      Il y a vraiment des gens nés avant la honte smiley


    • @Gégène

      C’est à dire ? Vous pensez vraiment qu’une peine de prison ferme est efficace, en particulier pour les déliquants routiers toxicomanes ? Il est préférable de privilégier les soins. De plus,le bracelet électronique n’est pas un pardon, bien au contraire. C’est une épée de Damoclès qui oblige celui qui le porte à vaincre ses démons.


    • Buzzcocks 17 avril 22:08

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      Bravo, c’est si rare de lire des trucs intelligents ici...
      Je pense que Palmade « bénéficie » de cette mesure car nos prisons sont pleines à craquer donc la « solution » du bracelet permet de les vider, tout en évaluant que Palmade ne devrait pas récidiver.
      Pour cela, il faut quand même contrôler qu’il ne prend plus rien, et qu’il se tient éloigner de son dealer. J’imagine que ça fait partie de la « peine ». Mais est ce que l’administration a les moyens de contrôler les gens, imposer des prises de sang ? Je n’en sais fichtre rien.
      Après, il y a un autre risque... c’est qu’il se foute en l’air. Et là, qui sera responsable ?


    • Bonjour @Buzzcocks et merci pour votre intervention.

      Oui, vous avez raison : les prisons sont pleines à craquer et il faut donner une chance aux condamnés qui ont une chance de se réinsérer dans la société, avec un risque très faible de récidive. C’est le cas de Palmade et de millers d’autres personnes.

      Pour purger sa peine sous bracelet électronique, Palmade a présenté de sérieuses garanties : logement fixe, revenus confortables (7 500 €/mois), proches garants, etc. Comme vous l’avez souligné, il sera régulièrement contrôlé : prises de sang, examens médicaux, visites à son domicile, etc. Et, bien entendu, il a une obligation de soins. Ce qui était complètement impossible en prison où il y a un psychiatre pour 300 patients. 

      Oui, il y a un risque de suicide. Mais je pense qu’il a vraiment envie de s’en sortir et ne pas se foutre en l’air. Après, je peux me tromper. 


    • Fergus Fergus 18 avril 11:59

      Bonjour, Giuseppe

      Lorsque vous écrivez « une justice qui donne une chance à un homme perdu », c’est oublier que Palmade a déjà eu sa chance après une première condamnation en 2019. Il est donc récidiviste.

      Cela dit, que Palmade soit  après 4 mois de détention  assigné à résidence et contraint de suivre un traitement pour lutter contre ses addictions me semble une bonne chose, eu égard à son profil et à la réelle détresse qu’il a ressentie à la suite son accident.

      Ce qui ne veut pas dire, malheureusement, que tout risque de nouvelle récidive sera écarté...


    • Gasty Gasty 18 avril 12:24

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Pourquoi Palmade bénéficie d’une telle clémence ? Je dis « clémence » parce que je ne crois pas que vivre entre 4 murs soit agréable à vivre. Et pourquoi Sarkozy bénéficie aussi d’un bracelet ?
      J’ai quand même l’impression que dans votre prison surpeuplé, il y en aurait qui pourrait en bénéficier de cette clémence et qui ne l’auront pas.
      Vous savez pourquoi ? Parce que ce sont des inconnus.
      Connu ou inconnu, la justice n’est pas la même ?????


    • mac 18 avril 12:29

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      C’est à dire ? Vous pensez vraiment qu’une peine de prison ferme est efficace, en particulier pour les déliquants routiers toxicomanes.
      Il doit prendre au moins autant que s’il avait été chauffeur livreur ou manutentionnaire dans une entreprise, est-ce vraiment le cas ?
      Des rumeurs nombreuses courent sur le fait que dans certaines de ces « soirées », il y avait des gens bien nés côté financier ou sur le plan politique, et comme on dit, il n’y a parfois pas de fumée sans feu...
      On ne peut adhérer à un système judiciaire où des inconnus qui en ont fait bien moins, se retrouvent bien plus maltraités, parce qu’ils n’ont pas le bras suffisamment long...
      Dans un système qui se respecte, les puissants doivent montrer l’exemple...


    • jakem jakem 18 avril 23:30

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      J’apprécie beaucoup votre texte, Giuseppe. 
      Pourtant je pense qu’il ne faut pas généraliser.
      Il-y-a de véritables crapules, d’ignobles salopards qui ne ressentent et n’expriment pas le moindre repentir.

      Pour eux, la taule est tout indiquée.

      Si leur attitude change ( ça peut se produire  parfois une rencontre, même en prison, est décisive ), alors les conditions de détention peuvent changer aussi.
      Et une perspective de réparation, de rédemption peut apparaître.


    • LeMerou 19 avril 06:42

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Bonjour, 

      « Elle me force à réfléchir à ce qu’on veut comme société. Enfermer pour calmer notre colère ou tendre la main pour construire ?  »

      Lisant votre post, je me suis dit tout y est de la « victimisation » de l’auteur des faits, pour nous tirer une larme à l’oeil, le pauvre M. Palmade, bien sûr on y trouve le couplet classique, prenant soin tout de même des victimes réelles.

      Puis vient, l’argumentation finale, la surpopulation carcérale et la reconstruction, associé à un comparatif fallacieux avec un homme connu, mais qui n’est lui que « soupçonné ». Judicieux mélange justificateur de la décision prise.

      L’auteur des faits est citoyen comme les autres, peu importe son statut social, dans la vie nombre de citoyens assument au quotidien leur responsabilités permettant une vie en société, se réfrénant sûrement car tremblants devant les conséquences. La personne en question est soumise elle aussi aux mêmes règles qu’il n’est pas sans connaître, puisque ce dernier est en plus « récidiviste » et c’est cela qui à mon avis rend l’affaire exécrable.

      Rappelons nous, aussi la période infâme concernant le décès de l’enfant, ou l’objet de sa « viabilité », fut employée, discutée, argumentée, pour minimiser les faits et la peine associée. Exécrable non ?

      Bref, l’homme en question serait « brisé » par ce qu’il à commis, je ne préjuge pas de l’état psychologique de ce dernier, toutefois je note que sa « première fois » ne lui a pas servi de leçon, il y a là peut être chez lui, un sentiment lié à sa « célébrité » le plaçant non pas au dessus des lois, mais pas loin.

      L’incarcération ne permet pas la reconstruction !
      C’est un lieu ou l’on doit purger sa peine, songeant jour après jours à ce que l’on a fait, un lieu ou normalement l’on assume les conséquences de son acte, ressortant libre, mais non blanchi pour débuter sa reconstruction mûrie derrière les barreaux.

      C’est un lieu sûrement malsain, terrible, et j’en passe, mais qui pour certains ne fait plus « peur » alors qu’il le devrait. La menace de l’emprisonnement, ne paie plus.
      Ne soyons pas dupe non plus, l’auteur des faits n’a pas été placé avec des personnes « dangereuses » pour la société, qui auraient voulues attenter à sa vie par jalousie de son ex-statut social. Il se dit plutôt que l’auteur des faits écrivait des « sketches ».......

      La main est tendue, mais après, pas avant l’expiation, sinon les peines n’ont plus de sens.
      La seconde chance, si tant est que cela fusse possible, car nul doute que pour cette personne, l’après ne sera pas ce qu’il a été avant sera difficile, mais dans la vie les reconversions existent, elles ne sont pas l’apanage des gueux, nombres de métiers manquent de bras dit-on.

      Votre argumentaire, faisant ressortir insidieusement qu’il ne sait faire que ça, dès les bancs de l’école, est presque insultants pour celles et ceux qui au quotidien exercent bien d’autres professions qu’ils/elles n’ont pas souhaitées.

      Bref, votre post est bien dans la « tendance » du moment, les « bons criminels » à l’insu de leur plein gré, les « méchants criminels » qu’il faut maintenir hors du contact de la population. Selon moi, ça ne peux qu’envenimer ce qui existe déja, que la « Justice » n’est pas la même pour tous. 

      Par contre, je suis d’accord avec vous, ses amis, ses connaissances issues d’un petit monde privilégié, se comportant majoritairement comme lui, ont presque crié « Haro sur le baudet » comme pour expier leur comportement. Beaucoup se sont « éloignés » comme pour se différencier, peut être aussi par peur d’être entaché d’une fréquentation avant les faits.....Petit monde d’une hypocrisie ignoble incroyable. 

      Ne cherchons pas d’excuses là ou il n’y en a pas, ne cherchons pas de circonstances atténuantes là ou elles n’existent pas, 
      M. Palmade à joué et il a perdu. Certainement beaucoup plus qu’il ne le pensais (du moins j’ose espérer), 
      En fait tout cela aurait pu être évité, si sa première fois en 1995, lui avait fait prendre réellement conscience ! Mais apparemment cela n’a pas été le cas.


    • SilentArrow 18 avril 05:52

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Vous m’avez convaincu.

      Vous auriez pu faire un bon avocat.


      • Bonjour @SilentArrow et merci pour votre commentaire.

        J’ai juste écrit ce qui me semblait humainement acceptable. Mon but était de montrer qu’il existe des personnes qui n’hurlent pas avec les loups et qui pensent que l’être humain n’est pas foncièrement mauvais. Lorsque certaines conditions sont réunies, il faut donner une chance à un homme qui a montré des remords sincères et qui a vraiment envie de changer et d’arrêter de vivre dans un cauchemar permanent.


      • John John 18 avril 08:33

        Salut Giuseppe !

        « Bordeaux-Gradignan, c’est un endroit où l’on entasse les gens, 1 100 pour 600 places. Là-dedans, Palmade était un fantôme, isolé, sans espoir. La prison, ça punit, mais ça ne guérit pas. » 

        Avant sa sortie de prison il y a quelques temps des gardiens ont dit « il ne tiendra pas le coup » ou « il craquera forcément » ... Eux savent forcément très bien de quoi ils parlent .. Ils ont bien compris la détresse dans laquelle se trouvait ce prisonnier ... Ils sont un peu les premiers à avoir sonné l’alerte ... Comme toi Giuseppe ils en ont clairement déduits que sa place n’était pas derrière les barreaux ... Sûrement et clairement bien trop fragile mentalement ... Hanté par les remords et l’ennui qui se sont accrochés à lui comme le lierre s’accroche à l’arbre ... 

        Mais il y a sûrement d’autres prisonniers qui sont aussi dans son cas et qui n’ont pas droit au bracelet ... Alors, si c’est bien pour Pierre pourquoi ce ne serrait pas bien pour les autres ? Surtout dans un pays ou la justice est et se doit d’être la même pour tous ... C’est là où du coup ça devient compliqué ...  


        • Bonjour @John et merci pour ton intervention très intéressante.

          Je suis totalement d’accord avec ton commentaire. Je partage ton avis à 100 %. La place de Palmade n’était clairement pas derrière les barreaux. Et comme tu l’as si justement signalé, ce sont les surveillants pénitentiaires qui ont sonné l’alerte. Oui, ils connaissent leur métier et savent reconnaître les personnes pour qui l’emprisonnement représente un danger. 

          Il y a d’autres condamnés qui sont dans ce cas et qui ne peuvent pas purger leur peine sous bracelet électronique. Ceux qui ne peuve pas présenter de solides garanties de revenu ou de logement, par exemple. Il y en a certainement d’autres qui ont toutes les garanties nécessaires mais qui se heurtent à la complexité administrative de la justice. Oui, la justice doit être la même pour tout le monde. Mais cela n’a jamais été le cas, hélas. 


        • Seth 18 avril 11:15

          @John

          Ils pourraient le coller à Mauzac. Il paraît que c’est plus cool...  smiley


        • ZenZoe ZenZoe 18 avril 10:31

          L’auteur, votre position est humaine et mérite le respect. Pour autant, je pense qu’on se trompe en confondant tout. 

          Dans n’importe quelle société organisée, la justice est là pour sanctionner tout écart de conduite contraire aux lois votées par tous. La justice est la colle qui relie des individus tous différents pour vivre ensemble sans trop de pépins.

          Le pardon, la rédemption, les soins, tout ça, c’est le rôle d’autres ministères. Que l’état mette en place des dispositifs d’aide aux citoyens, c’est très bien et même indispensable. Mais c’est au citoyen de prendre la décision et entreprendre les démarches nécessaires pour se (re)prendre en main. Personne ne doit le faire à sa place, ni le juge, ni le curé, ni le médecin... Au final, c’est le revers de la médaille de la liberté, à laquelle soi-disant nous sommes attachés mais sans en vouloir les inconvénients.

          Je plains Pierre Palmade. Je n’aimerais pas être à sa place. Vraiment. Ceci dit, il a reçu une peine, conforme à ce qui se pratique pur ce délit. L’avocat de la défense et les victimes pensent que justice a été bien rendue, et c’est le principal au fond. Maintenant, nous devons nous retirer, laisser Palmade se reconstrurie, de son plein gré, et, je l’espère, de retrouver un certain apaisement. Et je souhaite aux victimes de retrouver une certaine joie de vivre, malgré tout. Mes pensées et mon coeur vont plutôt vers eux à vrai dire. Eux qui n’avaient rien demandé. Alors que Palmade....


          • Bonjour @ZenZoe et merci pour vortre commentaire qui apporte une réflexion intéressante.

            Je suis un être humain et le sort de mes semblables ne m’est jamais indifférent. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu exprimer mon avis sur Palmade, avec mon coeur.

            L’Etat ne remplit plus ses missions. Il est en carence. Et nous le voyons tous les jours. Palmade a donné les garanties nécessaires pour purger sa peine sous bracelet électronique. Il n’est pas pardonné par la justice. C’est une voie qui est encore plus exigeante que celle de l’emprisonnement. Il serait sorti dans moins d’un an, avec les remises de peine, et il n’aurait jamais pu se soigner. Un psychiatre pour 300 patients dans l’univers carcéral... De plus, certains détenus n’ont rien à faire en prison. Leur place est en hôpital psychiatrique.

            Oui, vous avez raison. Palmade a une peine conforme à ce qui est prévu pour ce délit. Il est rongé par la honte et les remords. Je pense qu’il est sincère. Maintenant, il faut que les médias lui foutent la paix. Il doit se renconstruire et affronter ses démons. 

            Je pense également très fort aux victimes. Je n’arrive pas à me mettre à leur place et à mesurer toutes leurs souffrances. Comme vous, j’espère qu’elles pourront retrouver une certaine sérénité. Le chemin sera long. Mes pensées et mes prières vont vers elles, du fond du coeur. 


          • Seth 18 avril 15:08


            "Il est rongé par la honte et les remords. Je pense qu’il est sincère. Maintenant, il faut que les médias lui foutent la paix. Il doit se renconstruire et affronter ses démons."

            In nomine patris et filii et spiritus sancti et vade in pace Christi, amen.  smiley


          • ETTORE ETTORE 18 avril 13:27

            Soit !

            Si vous admettez qu’un « bracelet bip bip » peut et doit subvenir à tous les ressentiments, qu’une population puisse déglutir....

            Je ne peux vous contredire, devant le poids de la masse, des invariants existants.

            Il reste une question néanmoins....

            Cela concerne les personnes, qui ont été directement « impactés » par le comportement mortifère, initié par cette personne.

            Vous en conviendrez comme moi, que, EUX, étaient totalement innocents, face à cette personne, qui avait tous les antécédents cumulés volontairement,... pour ne plus l’être.

            Croyez vous, que le ressenti des personnes sacrifiées, puisse être oblitéré, par un raisonnement de logique sociétal, ?

            Et de quel droit, peut t-on se permettre, de dire et écrire des opinions, qui, même si elles se veulent « libertaires » pour assumer l’expression de progression morale de la société, peuvent nuire, et créer de la douleur, à ceux qui sont passé, du stade d’innocents, au pinacle de la souffrance ?

            Partageant de fait, et par obligation, une forme de culpabilité par la douleur, en y étant condamné, sans appel, ET sans jugement, par celui qui a été, lui, jugé par les artifices de la loi ?

            Quels droits y avez vous ?

            Et pour finir, dans cette triste affaire, comme dans beaucoup d’autres, où on ouvre grande, la porte de la bien séance d’esprit, laissant entrer le souffle frais, d’une société, qui se veut de régler ses problèmes structurels, avec lenteur, et idées écloses, à coup de « faute de mieux, cela suffiras »...Puisque les moyens, quels qu’en soient les niveaux, font défaut !

            Il serait intéressant d’imaginer ( et cela, sans vous le souhaiter, le moins du monde) comment VOUS, totalement impacté, par une sordide histoire du pareil au même, réagiriez vous, ?

            Et si votre constance d’acceptation au bijou bracelet, ( et toutes les raisons socio économiques, mâtinées des relents publicitaires, liés à l’accusé) serait toujours aussi prononcée, une fois soumis à la prévarication d’un droit de vivre, naturel ?

            Mais peut être me diriez vous, qu’il faut « savoir s’élever » dans la vie ?

            Justement !

            Et jusqu’à quelle hauteur de vue, ,pensez vous que la douleur puisse devenir enfin aussi légère, qu’un diaphane nuage, qui n’assombrit plus, le soleil d’une vie ?


            • jakem jakem 18 avril 23:23

              Ce texte très personnel et empreint de sincérité de Giuseppe est plus convaincant que le discours, presqu’une harangue, de Badinter contre la peine de mort, et que tous les blablas de prétendus humanistes qui défendent les racailles.

              Bien qu’ils relèvent tous de l’appréciation intime de Giuseppe, les arguments avancés, non entachés d’idéologie absolutiste, sont persuasifs.

              Ils expriment une qualité humaine : le pardon ; et une attitude plus intellectuelle ou philosophique : la conviction que le repentir ou la repentance peut être sincère et affecter profondément et durablement quelqu’un au point de générer une volonté et une énergie insoupçonnée contribuant à une véritable mutation psychologique de la personne concernée en vue de la rédemption.

              Giuseppe n’oublie pas les victimes de l’accident provoqué par Palmade et leur accorde autant de sincérité dans la compassion qu’à lui.
              Il les nomme, et rapporte leurs paroles d’apaisement via leur avocat.

              Un texte de bonté qui fait la part des choses avec discernement et empathie.

              Je suis content de l’avoir lu. Merci Giuseppe !


              • Com une outre 19 avril 07:53

                J’ai failli vomir. Beurk...


                • Corcovado 19 avril 08:59

                  Je vous décerne la palmade d’or de l’humanisme.

                  J’aurais été moins indulgent, au vu de tous les avertissements reçus et notamment ceux qui émanaient de proches et de collègues.

                  Quoique, si on regarde les dernières photos de l’intéressé, on a plutôt envie de le relâcher car il fait peine à voir.

                  Plus généralement, je me désole de ce que la justice offre tant de nouvelles chances à des individus qui font alors de nouvelles victimes et je trouve pitoyables ceux qui veulent que des condamnés soient relâchés sous prétexte qu’il y a surpopulation carcérale, sans envisager un instant qu’il faudrait augmenter la capacité des prisons ou en construire de nouvelles.


                  • CHALOT CHALOT 19 avril 11:12

                    Il est riche, célèbre, donc protégé par la justice de classe !


                    • jakem jakem 19 avril 15:01

                      En lien avec la chronique de Giuseppe :

                      https://www.lefigaro.fr/politique/on-ne-peut-pas-etre-indifferent-au-destin-de-11-millions-de-francais-elisabeth-badinter-mal-a-l-aise-apres-la-condamnation-de-marine-le-pen-20250419

                      Les deux articles, surtout le premier, fait surgir plusieurs questions :

                       quelle est la place de la morale, de l’éthique, de la conviction en la vertu du repentir dans le Code pénal ?

                       doit-on juger uniquement de façon formelle, logique, comme un ordi, sans jamais tenir compte des circonstances, ou doit-on mêler au jugement, à la sanction, des aspects atténuants OBJECTIVEMENT le délit ?

                       ou bien doit-on juger en cherchant SUBJECTIVEMENT, selon sa conscience chrétienne et ses convictions humanistes, des aspects atténuants ?

                      Dans le premier cas, les sanctions seraient admises par tous si tout le monde et n’importe qui était traité avec la même sévérité. Ou s’il existait une série de « peines plancher », incompressibles, et qui ne pourraient en aucun cas être minimisées, atténuées, par l’accommodement de liberté surveillée sous bracelet électronique.

                      Or, ce n’est pas le cas. Tous les jours des dizaines de gens ne sont pas traduits en justice ( pourtant leurs fautes sont prouvées et incontestables ) ou font l’objet d’un simple rappel à la loi.
                      Il arrive même que la condamnation soit une véritable provocation ( dans le genre « doigt d’honneur » ) de la Justice envers ( ou plutôt : contre ) la victime.
                      Ainsi le salopard qui a traîné un flic sur plus de 100 m, et qui n’a été condamné qu’à une amende de 150 ( cent cinquante ) € et du bricolage au service de la collectivité pendant 2 semaines.  

                      Tous les jours des milliers de vols sont commis dans des commerces ( article à ce sujet dans Le Figaro ), et les commerçants sont démunis car la Police est submergée.  Si les commerçants affichent les photos des voleurs, ils risquent une grosse amende et même la prison !  Ou bien des représailles de racailles ... qui ont appris, grâce aux gauchistes ( dans une certaine mesure, É. Badinter en fait partie ) comment « vivre ensemble » et profiter de tous sans rien faire.

                      Fillon a été stoppé dans sa trajectoire vers l’Élysée par le Parquet financier gauchiste, ce qui fut un affront à la démocratie.

                      Car il n’était pas le seul à employer son épouse. Ni le seul à recevoir des cadeaux. Le Pourri Socialeux Lang en a reçu aussi, dont des costards, pour faire, paraît-il, la promotion de la haute couture française.
                      Donc il a aussi contribué à « engraisser éhontément » des patrons multi-millionnaires, stylistes, des mannequins plus ou moins putes, tout un système capitaliste honni des gauchistes ; pourtant ces grands humanistes n’ont pas ouvert leur clapet................ Pourquoi ?

                      Tous les jours des gens sont victimes du squat de leur domicile principal, et n’en possèdent pas d’autres.  Ils n’ont pas le droit de déloger les salopards ; lesquels sont même aidés juridiquement et matériellement par d’autres salopards, militants d’associations, pour résister à la loi.

                      ------------

                      Je pourrais continuer à décrire des incongruités juridiques qui sont de véritables injustices, des dénis de Justice, tant les exemples sont nombreux.

                      Mais je m’arrête là en réaffirmant mon adhésion à l’opinion de Giuseppe concernant Palmade ( dont je me fiche par ailleurs ) car ce dernier n’est pas, n’est plus dangereux pour la société.
                      Il entre dans la catégorie des condamnés selon le second cas que j’ai énoncé.
                      Que les gauchistes gémissent et hurlent : « il est riche et célèbre, c’est pour ça qu’il est libre ! » , alors qu’il n’est pas réellement libre, et le risque qu’on l’attrape en train de faire du rodéo dans les rues tout en portant son bracelet est quasiment nul.

                      Les mêmes braillards hurlent pour le respect de la Loi mais ne tolèrent pas que sa rigueur puisse être atténuée par elle.
                      Ils prétendent défendre l’État de Droit ( plutôt : les tas de droits ) mais hurlent quand l’un des leurs est pris la main dans le sac et se voit confronté à la police puis au jge.
                      Les exemples sont nombreux du côté de la fange islamo-gauchiste.

                      Et si la juge en charge du dossier du Méluche ne parvient pas à faire prescrire le délit de détournement d’ARGENT PUBLIC, ils hurleront à l’injustice, à la Justice capitaliste partisane, etc .... Ils sauront trouver les mots dégoulinants de mensonges pour exonérer leur gourou de toute responsabilité.

                      Je trouve que Palade a fait peu de taule. Quelques mois de plus en cage auraient renforcé sa certitude d’avoir très gravement fauté.
                      Et n’auraient malheureusement pas permis aux jeunes parents en devenir d’accueillir leur nourrisson.


                      • Mustik 19 avril 22:49

                        Au cœur de la semaine Pascale, je vous rappelle ces paroles du Xrist revenu d’entre les morts :

                        « En vérité, en vérité, je vous le dis, toute faute sera pardonné, quiconque n’a jamais péché lance la première pierre... »


                        • Jean Keim Jean Keim 20 avril 07:54

                          Les drogues détruisent ceux qui les consomment, mais comment considérer ceux qui les vendent ; un vendeur de drogue, quelle que soit sa place dans le système, n’est-il pas littéralement un empoisonneur ?

                          Un Vendeur ne peut pas ignorer qu’il vend un poison, il commet donc un meurtre, voir un assassinat.


                          • ETTORE ETTORE 20 avril 14:06

                            @Jean Keim
                            Un grand sujet que celui là .
                            Quand un « dealer » est pris, on énumère la quantité de drogues, qu’il a sur lui, l’argent, les armes....Mais le terme « dealer » adjoint de « connu des services » suffit pour normaliser l’activité.
                            Il est, tout au plus, condamné, pour détention de stupéfiants, d’armes, mais pas pour la vente et commerce de ses produits illicites.
                            A rapprocher du commerce du sexe, ou, on veut faire payer le « consommateur », mais pas les « propositions des fleurs de trottoir », comme si le plaisir, n’était que la résultante coupable, de celui qui le cherche, et pas, de celui/celle, qui l’offre !
                            Il y a un sombre masque sur tout cela, que l’on peut appeler hypocrisie, ou incompétence.....Mais je pencherais surtout sur une vision du péché, qui tient encore de la punition divine, rendue par de simples ....Humains impotents, et imbus de leurs prérogatives, tout aussi soumis à leurs pulsions, que ceux, qu’ils font semblant de condamner....à leur place !.


                          • Jean Keim Jean Keim 21 avril 07:41

                            @ETTORE

                            De toute façon, vu l’ampleur des activités de la drogue, de la prostitution et d’autres plaies liées à l’argent-fric comme la guerre, toutes les couches de la société sont infestées par la cupidité ; pour être franc, malgré tout ce que j’ai pu écrire sur la nature de la pensée et plus précisément sur les modes de penser, je ne vois pas comment le monde pourrait s’amender.

                            Un dealer vend de la drogue parce que c’est de l’argent facile à gagner, il est peut-être un père de famille aimant , mais le mal que va causer son immonde trafic ne l’effleure pas.

                            Son mode de penser est tout orienté vers le profit, hormis son petit monde, les autres n’existent pas sinon comme des clients potentiel.

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