Familles ! On vous ment !
Ce dessin de Nagy : bouclier fiscal de 2009 peut vraiment s'adapter ici : les distributeurs et les "producteurs" de produits transformés : pâtes, huile.... se "sucrent" pendant que ceux d'en bas ont du mal à joindre les deux bouts.....
Les familles populaires souffrent de plus en plus. En France, plus de 10 millions de personnes survivent sous le seuil de pauvreté et ce nombre augmente régulièrement.
A côté de ces familles depuis longtemps en grande difficulté, d'autres qui réussissaient jusqu'alors à peu près à joindre les deux bouts, n'y arrivent plus. Tout augmente : les carburants, les charges locatives ou de copropriété et les produits alimentaires. Pendant que les grands distributeurs et ceux qui nous gouvernent si mal masquent la réalité : les augmentations de prix, notamment alimentaires, ne découle ni de la crise, ni de la « guerre russo-ukrainienne » mais d'une véritable arnaque…
De mars 2022 à mars 2023, la hausse des produits alimentaires a été de 16%... Les produits les plus impactés sont les pâtes, l'huile, la moutarde, les steaks hachés surgelés... Le directeur général de Système U, Dominique Schelcher, prévoit de futures augmentations qui se situeraient entre 23 % et 25 % pour l'alimentaire et l'hygiène d'ici fin juin ! Macron ne dément pas, bien au contraire, en affirmant : « Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu'à la fin de l'été »
Mais alors, on ne peut rien ou si peu ?
En fait, on pourrait beaucoup car ces augmentations, bien réelles, sont des arnaques provoquées par les distributeurs et les producteurs ( pas les petits paysans mais par les grandes entreprises de transformation). En effet, les cours mondiaux ont connu, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, non pas une augmentation mais bien une baisse de 20% , à cause « d'un fort ralentissement de la demande mondiale par rapport à l'année 2022 »
Si on prend l’exemple des huiles végétales, leurs cours mondiaux a baissé de 48% en un an (de mars à mars) alors que leur prix de détail a connu une hausse de 49% durant la même période dans les rayons des supermarchés …
Pourquoi une telle distorsion ?
Simplement parce les prix payés par les distributeurs aux « producteurs » ont été déterminés d'un commun accord au moment où les cours mondiaux étaient élevés. Qui touche le pactole et qui paye la note ?
Les faits sont têtus.
Le groupe Carrefour a connu en un an une augmentation de 16% de son chiffre d'affaire et un bénéfice net de 1,35 milliard d'euros... 26% de plus que l'an dernier... Une aubaine pour les actionnaires. Quant aux producteurs, ils peuvent jubiler : le groupe Avril qui « produit » les huiles Lesueur, Puget, Isio4, profite d'un bénéfice net de 218 millions d'euros, soit un bond de 45% par rapport à 2021. Et ce n'est qu'un début !
En même temps, que fait notre gouvernement ? Rien, sinon prendre quelques mesurettes. Ne serait-il pas temps de nous mobiliser, non pour un simple blocage des prix alimentaires, mais pour une réduction qui les ramène au niveau de mars 2022... ?
Smina Kernoua et Jean-François Chalot
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