Fillon à la barre : « Circulez, y’a rien à voir ! »
Conférence de presse arrogante qui n'assume rien ; boniments et embrouilles ; excuses à propos d'emplois familiaux en lieu et place d'emplois fictifs délictueux ; procès d'intention à l'endroit de la presse d'investigation : Canard enchaîné et Médiapart ; remise en cause de la compétence de la justice ; chantage au chaos aux relents mégalomaniaques : "Ma candidature sinon le pire !" François Fillon tente le coup de force car Fillon a senti la victoire là, tout près, à portée de main - une victoire qui hurle, assourdissante et qui ne demande qu'à se donner sans réserve et sans état d'âme - face à une Marine le Pen qui ne peut espérer jouer qu'un rôle de sparring Partner au second tour de cette non-élection présidentielle...
Fillon s'accroche désespérément, cherchant à gagner du temps car il sait les humeurs changeantes, les opinions instables ; il sait qu'un événement peut en cacher et en chasser un autre, très vite, et que le corps électoral a plus ou moins intégré le fait que les motivations de la classe politique sont aussi d'ordre vénal...
Fillon a donc reniflé cette victoire quasi acquise et puis une autre donnée aussi : parmi les 45 millions d'électeurs, du moins.... parmi ceux qui se déplacent encore et qui bravent l'abstention comme d'autres le mauvais temps, on y trouve toujours autant de pauvres bougres amnésiques, complaisants, d'une sottise d'une invention toujours renouvelée, année après année, génération après génération ; le corps électoral est une fille facile qui se laissera toujours faire pourvu qu'on sache lui parler.
Mais que personne ne se réjouisse ! Ce qui a été commencé là, ce lundi après-midi, avec cette conférence de presse et l'obstination arrogante d'un Fillon qui décide de se maintenir, ne se terminera pas le soir de la victoire attendue de ce même Fillon face à une Marine Le Pen dans une élection sans second tour car, si jamais aucun Président n'a été autant insulté que Sarkozy et Hollande, avec Fillon à l'Elysée, le déclin de la 5e république atteint sa pente la plus abrupte.
Grandeur et décadence, la descente et la chute finales seront d'autant plus brutales qu'elles emporteront avec elles et la fonction présidentielle et la 5è République car il semblerait qu'il n'y ait plus à droite un seul homme pour rappeler ceci : "Mieux vaut perdre une élection que son âme" et plus encore lorsqu'il est question - après Sarkozy et Hollande -, d'une fonction - la plus haute -, maintenant menacée d'être définitivement frappée d'indignité : fonction et homme.
Les intérêts de caste, intérêts particuliers - revanche politique, carrière, bonus financier, canapé, fauteuil, strapontin, retraite dorée - car il y en aura pour tout le monde ! - l'auront donc emporté même si d'aucuns seront très certainement appelés à regretter dans les mois et les années à venir d'être restés en politique alors qu'ils avaient largement l'âge de prendre leur retraite.
Quant à Alain Juppé, il portera une lourde responsabilité dans son refus d'offrir à sa famille politique une sortie honorable. Mais... que pouvait-on bien attendre de cet homme ? Un geste, une décision qui l'engagerait historiquement ? Non, rien.
Petit premier ministre sans envergure répondant au nom de "juppette", maire d'une ville prospère sans voix et sans conséquence (une ville pour rien ?)... tout se tient décidément ; et plus eux tous se réclament de de Gaulle, de Clémenceau et d'autres encore, moins ils en ont l'empreinte de pied, l'envergure et la taille pas davantage : Liliputiens au monde de Lilliput ils sont ! Alors que la situation mondiale, la justice, la protection, la dignité des nations et des peuples exigent des géants.
10 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON