Fin d’une ère politique
Fin d'une ère politique
Nous sommes aujourd'hui à un tournant majeur de notre histoire : c'est la fin de la social-démocratie telle que nous l'avons connu. Premier constat, les néologismes n'ont vraiment pas bon goût : que signifiait social-démocratie ?
Une démocratie peut ne pas être sociale ? N'est-ce pas dans son essence même de représenter chacun ?
Alors si c'est le cas pourquoi le mentionner ? Sinon pour faire comprendre au quidam qu'il a une chance extraordinaire de vivre en démocratie, et que celle-ci est sociale, si il ne l'avait pas senti. Peut-être que déjà, à travers ce mot, les tenants du tout libéral avaient bien compris les limites du système qu'ils voulaient imposer au reste de la population.
La machine médiatique a en vérité pris le relais depuis 2007 et la démocratie, telle que nous pouvons en donner une définition acceptable, n'existe plus depuis 2005. Cette date majeure dans l'idiome français marque une césure profonde entre le peuple et les élites qui sont censées êtres élites car normalement éclairées sur les meilleurs chemins du bonheur à emprunter.
On constate donc une vacuité intellectuelle féroce ces dernières décennies et un délitement du citoyen au politique, mais, et c'est très bien pas à la politique . Le politique actuelle incarne un clivage non plus idéologique mais médiatique : chacun reconnait et apprécie ou déteste un politique en fonction de son activité sur le web : la non-pensée, le laxisme intellectuelle, le tweet émotionnel sont autant de signes du délitement de notre nation.
L'idée ne fait pas le tweet, et c'est pourtant devenu l'apanage de notre classe politique. Avoir des milliers de vues, être sacré Master Monster de la toile, voile le but à atteindre pour faire bouger l'opinion. Oui mais, en quel sens ? C'est bien la question que l'on peut légitiment se poser ! L'assemblée nationale aujourd'hui n'est plus qu'une parodie démocratique : elle est devenue illégitime en 2007 lorsque les députés ont voté contre le peuple.
Il est donc plus qu'urgent de refonder notre système à l'heure où les précédentes baudruches présidentielles ne collaient que rustines et patches sociaux à un modèle qui n'a plus de sens : non le traité de Lisbonne ne cadrait pas les droits des citoyens mais celui des entreprises. Non l' Europe telle qu'elle se définie aujourd'hui n'est pas bonne pour ses ressortissants : guerre, chômage, paupérisation, corruption... Souvenez vous du livre de Boukovsky.
I) Les erreurs de casting
- La déliquescence sarkoziste -
Tout a vraiment commencé avec l'élection de N. Sarkozy. A cette époque, il était tellement mauvais, qu'il dû dépasser de 50% son plafond de campagne pour essayer de convaincre les français. Sa nullité extrême l'expédiait tout droit dans les bas-fond intellectuels, entre arrogance bêtise et brutalité, nous avons eu l'illustration parfaite de ce qu'une campagne à la Trump ou Berlusconi pouvait donner en France.
L'épouvantail de l'extrême droite agité, il était facile pour ce nain politique de vouloir expliquer qui quand quoi où aux autres, alors que lui même n'est qu'un transfuge de l'ultra libéralisme américain. Ce premier cheval de Troie dans notre belle démocratie n'augurait donc rien de bon.
- La déception hollandiste -
Puis, survint notre champion : j'ai voté pour M. Hollande. Et j'ai été particulièrement déçu : de la loi El Khomeri aux ordonnances travail, c'était vraiment terrible de saccager l'orbe sociale pour un gouvernement de gauche.
Il est difficile aujourd'hui e ne pas comprendre que son héritage est la faillite du socialisme à la française et que les espoirs que pouvaient porter François Mitterrand, se sont évanouis d'abord avec Jospin puis avec Hollande. Mais le socialisme est et restera toujours une belle idée : comment la faire vivre ? Comment lui amener un souffle nouveau ?
- Le techno fascisme marconiste -
Vous pensez que le terme est un peu fort ? Que c'est exagéré ? Voici de petits souvenirs : les mutilations des gilets jaunes, le mépris face aux ouvrières de Gad, la violence face aux chômeurs car il suffit de traverser la rue pour trouver du travail, la violence des réformes successives de l'Education Nationale qui détruisent complètement notre système éducatif, les réformes iniques de l'Hôpital qui achèvent notre système de santé, et maintenant les retraites avant d'obliger les plus humbles à travailler pour rien au RSA.
Nous sommes rentrés dans une ère techno-fasciste : ce président se moque éperdument des plus pauvres et est là pour servir les intérêts des plus riches, de manière tellement patente que c'en est affligeant. La classe médiatique lui cire les chaussures du matin au soir et, heureusement, la réforme des retraites a montré les mensonges évidents de son équipe de bras cassé.
II) Les perspectives
Il est donc plus qu'urgent de reprendre le contrôle sur la société, et ce en multipliant les lieux de rencontres, de liens sociaux. Notre société se meurent de l'absence, de l'enfermement, de la tristesse des uns et des autres à ne pas voir qu'il est si important de se rencontrer.
La mère de toute les batailles est la reconquête de notre système social : relisons le CNR de 1945, pourquoi est-ce que ces acquis ont été perdus ? Quels gains la population a-t-elle eu de si important qu'elle soit en mesure d'accepter de lâcher ces acquis sociaux ? Pour quoi ? Pour quelles raisons ? C'est bien la première des questions à se poser et c'est bien un véritable programme que de reconquérir cette avancée majeure.
La seconde bataille est celle de la numérisation des services publics : il faut "vivre avec son temps" certes, mais comment optimiser la dématérialisation des services et garder le temps nécessaires à l'écoute et au dialogue, pour que le numérique ne devienne pas une arme technologique d'isolement ?
La troisième bataille est celle de l'école : il est plus qu'important de reconquérir notre école et notre devoir est d'amener chaque enfant à trouver un sens à ce qu'il fait : abolir les portables, recréer du sens et du lien. Repenser le lien au numérique et aux écrans.
Epilogue
Voilà...Je vous proposerais donc chaque semaine un billet, sur les réformes en cours, les batailles en cours, les luttes à venir et les espoirs à conquérir.
Bien à vous,
Bonne semaine et bon dimanche !
Révolutionnairement vôtre,
Boris Rannou
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