Gilets jaunes, et si cette violence préfigurait une situation à venir encore plus violente ?
Les violences et dégradations inacceptables qui accompagnent les manifestations des gilets jaunes ne traduisent-elle pas la rupture entre un monde en train de s'effondrer et un monde imaginaire où, selon eux, la croissance, grâce aux technologies miracles, permettraient d’éviter la catastrophe par "un meilleur partage des richesses", sans rien changer au système économique et en refusant la réalité écologique ?
Un acte 18 très violent, avant l'acte 19 où l'intention de mobiliser les militaires de l’opération antiterroriste Sentinelle sera prise dans le cadre de la mobilisation des « gilets jaunes » ...
Selon le ministère de l’Intérieur, 10 000 gilets jaunes ont manifesté samedi dernier à Paris, soit quatre fois plus que les 2 800 comptabilisés une semaine plus tôt. De nombreux casseurs, issus de leur rangs, ont d'abord tenté de prendre d'assaut l'Arc de Triomphe, mais ensuite, repoussés par les forces de l'ordre, ils ont saccagé, pillé et incendié une partie des Champs- Elysées. Face à ce regain de violence, Emmanuel MACRON avait décidé de quitter plus vite que prévu la station de ski de La Mongie, où il passait le week-end, pour rentrer à Paris.
Ces violences et les dégâts considérables commis par des casseurs qui accompagnent systématiquement et seulement les manifestations des gilets jaunes ?
Alors qu'il étaient trois à quatre fois moins nombreux qu’à "la marche du siècle" pour le climat qui s'est déroulée sans incidents notoires, comment se fait-il que l'acte 18 de la manifestation des gilets jaunes s'accompagne de telles violences (comme pour les précédents) ? Mais, cette fois c'est encore pire. Des barricades qui sont sont montées et mises à feu, plus les "mises à sac", des magasins se poursuit, progressivement et méthodiquement, des boutiques où chaque commerce est visé par des groupes de casseurs organisés. D'après les témoignages ce sont des dizaines de manifestants qui entrent à l’intérieur devant une foule compacte et déterminée.
Les chaînes d'infos montrent la tente du Fouquet’s, déjà pillée, qui est en flamme. Elles indiquent également que son mobilier est utilisé pour alimenter les divers feux ou pour servir de table à des manifestants qui font mine de casser la croûte, carte du restaurant en main. Une banque du boulevard Roosevelt est également embrasée, entraînant un important incendie dans un immeuble (11 blessés légers). Les affrontements se font de plus en plus violents et les forces de l’ordre n’hésitent pas à répliquer aux jets de pavés par des tirs de LBD. L’Arc de Triomphe se distingue à peine tant le nuage de gaz lacrymogène est dense. Les vitrines ont toutes volé en éclat. Chez LACOSTE, des mannequins traversent des vitres défoncées. Les cintres sont éparpillés un peu partout sur le trottoir.
Les kiosques à journaux sont également ciblés par des casseurs. Ils ont tous été saccagés et pour la plupart incendiés. Une nuée de papiers journaux en cendres se répand dans le ciel tandis que les alarmes des magasins vandalisés résonnent dans la rue. Les batteries des trottinettes électriques balancées dans les foyers explosent. Tout cela constitue même une attraction pour certains badauds et touristes qui sortent leurs smartphones. Incroyable !
Mais pourquoi une telle violence seulement lors des manifestations des gilets jaunes ?
Faut-il rappeler que la stratégie "anti système", empreint d'une certaine violence qui caractérise aujourd'hui le mouvement des gilets jaunes n'a d'autres objectifs que de vouloir fédérer "toutes les victimes" des élites qui sont au service de l’oligarchie politico-financière et économique » pour créer une majorité politique qui serait le point d’appui d’un changement radical et égalitaire, avec l'alibi de préserver et obtenir toujours plus d'avantages sociaux. C'est ainsi, et selon ces objectifs que, par le Web, les gilets jaunes se sont constitués autour d'un discours de rejet et de haine contre Emmanuel MACRON, la démocratie représentative, les élites, voire contre les "étrangers", tous contre lesquels il faut se liguer en réclamant "le pouvoir au peuple", notamment, par le RIC .... ils sombrent ainsi dans un populisme de type nationaliste haineux et violent, balayant du coup les règles les plus élémentaires de l'Etat de Droit et oubliant également que nous sommes dépendant du Droit Européen, en particulier la charte des droits Européens qui prime sur le Droit national, interdisant la peine de mort qui est réclamé par certains. Celles et ceux qui ne partagent pas leur point de vue ou sont différents sur le plan économique, culturel ou cultuel deviennent dès lors "des collabos", des ennemis à combattre... C'est ainsi que va se développer, voire s'amplifier un climat de haine et de violence, terreau favorable à tous les casseurs.
Et si la situation de violence qui caractérise les manifestations des gilets jaunes n'était qu'un scénario à la Française préfigurant une situation à venir plus violente sur le plan mondial ?
On peut et doit éventuellement interdire les manifestation des gilets jaunes sur l'ensemble du territoire, conformément à la loi, dont L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, en préambule de la Constitution, souligne : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Mais, on ne répétera jamais assez que l'écologie science nous enseigne, entre autre, qu'aucune espèce ne peut proliférer indéfiniment au détriment des autres espèces, comme le fait l'homme sans se mettre elle même en danger.
Parmi les bombes que nous redoutons le plus, celle qui nous semble la plus destructrice, car elle peut mettre un terme à toute vie sur terre, c’est la Bombe Atomique. Les 6 et 9 août 1945, Hiroshima et Nagasaki furent la cible des deux premiers bombardements nucléaires de l’histoire. Bilan : Plus de 200.000 morts et un cortège de graves pathologies frappant les blessés, encore aujourd’hui de nombreuses personnes doivent vivre avec des séquelles. Mais il y a une bombe qui, telles les radiations nucléaires, dont les explosions récentes provoquent cependant encore plus de dégâts sur la vie et sur la planète, c’est la Bombe démographique.
À terme, car en plus de proliférer au détriment des autres espèces, c’est le fonctionnement global de la Terre qui est menacé et compromet ainsi l’avenir de l’humanité. L’impact humain existe en effet depuis l’aube de l’humanité, mais il augmente constamment et si rapidement depuis le XXe et XXIe siècle qu’il devient intolérable pour la planète.
La bombe démographique nous fait entrer dans une nouvelle ère géologique.
L’influence de l’homme a atteint une ampleur, telle qu’elle précipite l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Cette nouvelle ère c’est l’Anthropocène, où l’humanité constitue une force planétaire géologique. Depuis deux siècles, nous sommes en train de nous extraire de l’Holocène, une période interglaciaire commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a fourni des conditions environnementales extrêmement stables, permettant le développement mondial que nous connaissons.
Alors que cela semble échapper aux Médias, mais surtout aux responsables politiques, excepté les écologistes et quelques personnalités, la plupart des scientifiques ne cessent de l’affirmer : La terre est entrée dans une nouvelle ère environnementale : l’ANTHROPOCENE. Ce qui nous arrive n’est pas une simple crise environnementale, mais une révolution d’origine Humaine.
Si les 11 500 dernières années ont connu des conditions de vie relativement stables permettant à l’homme de sauter de la terre labourée du néolithique au sol lunaire, désormais nous filons vers l’inconnu. Depuis la révolution Thermo-industrielle, avec les explosions récentes, de plus en plus forte de la bombe démographique, il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants et moins de deux siècles pour approcher les huit milliards. Dévoreur insatiable des énergies carbonées pour les lesquelles on peut prévoir encore 50 ans de pétrole, un peu moins pour l’uranium, une centaine d’années de gaz naturel et 200 ans de charbon environ, sans compter que leur combustion produit beaucoup de CO2. Plus ils sont hydrogénés, moins ils en émettent par unité d’énergie produite. Produire 1 kWh avec du charbon émet environ 1000 g de CO2, 750g avec du pétrole et de l’ordre de 500 g avec du gaz naturel, faute d’avoir anticipé par des mesures adaptées de Décroissance Démographique et économique, choisie et équitablement répartie, la vie sur terre de l’homo sapiens risque fort de s’achever dans un chaos généralisé, où, entre ceux qui voudront s’accaparer des dernières énergies fossiles et ceux qui voudrons les conserver, la violence sera-t-elle que les survivants envieront les morts...
Quelques exemples qui démontrent les effets particulièrement destructeurs des explosions récentes de la bombe démographique, ignorés par les "gilets jaunes" :
Aujourd’hui, le bétail et les humains représentent 97% de la biomasse des vertébrés de la terre, alors qu’il y a 10.000 ans les humains et leurs bétails représentaient seulement 0,01% de la biomasse des vertébrés terrestres. Les humains et le bétail mangent 40% de la production annuelle de la chlorophylle terrestre.
Nous devrons produire plus de nourriture au cours des 50 prochaines années que depuis les 500 dernières années. Pour ce faire, selon les experts, nous avons besoin de 6 millions d'hectares de nouvelles terres agricoles chaque année. Nous perdons 12 millions d'hectares de terres agricoles chaque année uniquement en raison de la dégradation des sols. Dans 10 ans, 4 milliards de personnes seront à court d'eau douce. Aujourd'hui plus d'un milliard de personnes font plus d'un kilomètre chaque jour pour trouver de l'eau douce, souvent plus ou moins contaminée par des rejets toxiques. On estime qu’il y a 80.000 produits chimiques non testés dans l'environnement.
Les terres cultivées et les pâturages ont causé la perte de 80% de toutes les extinctions d'espèces de vertébrés terrestres. Au rythme actuel de la croissance démographique et de l’impact des pays industrialisés, l'acidification des océans doublera d'ici 2050 et triplera d'ici 2100.
Destructions effrayantes par la bombe démographique
En plus des millions d’humains morts chaque année dans le monde à cause de la pollution, 99% des Rhinocéros ont disparu depuis 1914, ainsi que 97% des Tigres. 90% des Lions ont disparu depuis 1993. 90% des tortues marines ont disparu depuis 1980. 90% des papillons monarques ont disparu depuis 1995. 90% des gros poissons marins ont disparu depuis 1950. 80% des gorilles ont disparu depuis 1955. 60% des éléphants de forêt ont disparu depuis 1970. 50% des barrières de corail mondiales ont disparu depuis 1985. 50% des poissons d'eau douce ont disparu depuis 1987. 40% des Girafes ont disparu depuis 2000. 40% du phytoplancton des océans a disparu depuis 1950. 30% des oiseaux marins ont disparu depuis 1995. 28% des animaux terrestres ont disparu depuis 1970. 28% de la totalité des animaux marins ont disparu depuis 1970.
Le cycle de l'azote est tellement corrompu par nos engrais chimiques qu'il tue la vie des fleuves et des rivières et la vie des océans.
Nous pulvérisons tellement d'herbicides et de pesticides que nos terres agricoles sont devenues de véritables « déserts verts ». Les cultures OGM ont détruit 90% des papillons monarques en 20 ans. 3 graines traitées aux néo-nicotinoïdes infusées dans un verre d'eau tuent un oiseau. Les Nicotinoïdes sont solubles dans l'eau.
Les monocultures provoquent la perte des insectes par un manque de bio- diversité et des sources de pollen. La moitié de tout le soja cultivé en Amérique du Sud dans les anciennes forets tropicales sert a nourrir les porcs consommés en Chine.
50% des espèces de vertébrés restantes sur terre va disparaître dans les 40 prochaines années.
La demande d'énergie devrait croître de plus de 50 % d'ici à 2030
Sous le double effet de la croissance économique et de la hausse de la population mondiale, la demande mondiale en énergie devrait croître de 52 % à l’horizon 2030 et selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, voire de 71 % selon les estimations du Département américain de l’énergie. A lire : ( https://lapsuske.brubel.net/IMG/pdf /demande_mondiale_energie_reserves.pdf )
Avec la nouvelle révolution des "intelligences artificielles" et le nouveau statut des robots, toujours plus de population est synonyme de toujours plus de besoins en terres rares.
Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l'yttrium, et les quinze lanthanides. (Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium, et Lutécium) Ces matières minérales aux propriétés exceptionnelles sont utilisées dans la fabrication de produits de haute technologie. Avec le boom du numérique et des nouvelles technologies « vertes » qui ne fonctionnent pas qu'avec le soleil et le vent, elles fonctionnent aussi sur l'exploitation de minéraux rares. Aujourd'hui, à l'échelle de l'économie mondiale, les terres rares sont considérées comme des métaux stratégiques. On retrouve ainsi des terres rares dans les batteries de voitures électriques et hybrides, dans les LED, les puces de smartphone, les écrans d'ordinateurs portables, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes... L'industrie de la défense a elle aussi recourt aux terres rares dans la fabrication de drones, de capteurs de radars et sonars ou de systèmes d'armes et de ciblage.
Il ne faut pas oublier, par exemple que 40% d'énergie dite » verte » exigera 200% de plus de cuivre, 100% d'énergie verte exigerait 500% de plus de cuivre. Le pic de cuivre se situera en 2030-2040 (Il n'existe pas de substitut réel pour le cuivre). Nous avons extrait 50% de tout le cuivre en seulement 30 ans.
Au niveau actuel de consommation, sans progression de la population, en 2050 nous atteindrons les pics pour l'étain, l'argent, le nickel, le zinc, le cadmium...
Sombres perspectives
Une situation écologique qui ne cessera de se dégrader, avec des effets irréversibles : destruction de la Biodiversité, dérive climatique, montée des océans, épuisement rapide et inexorable des ressources naturelles liée aux problèmes de surpopulation, ainsi que les énergies fossiles dues à la prolifération d’esclaves mécaniques aux appétits gargantuesques … Phénomène aggravé par une mondialisation économique dominée par le Monétarisme, où le pouvoir politique a volontairement capitulé face à l’oligarchie Bancaire et Financière qui a pris le gouvernail de la politique mondiale en imposant son diktat via la Bourse et les Agences privées de notation. Avec la raréfaction des ressources et la disparition programmée de certaines espèces, la loi de l'offre et de la demande s’applique maintenant aux richesses naturelles. Ainsi, des banques et des fonds d'investissements qui échappent désormais à tout contrôle du pouvoir politique achètent d'immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales menacées. Monétarisées et financiarisées, ces réserves sont ensuite transformées en produits boursiers spéculatifs. Nul doute que de puissantes vagues migratoires climatiques et économiques en découlant vont aggravées les situations et se traduire par des conflits extrêmement violents...
Faut-il rappeler également les constats des "collapsologues"
« Comment tout peut s’effondrer » est le titre d’un ouvrage paru en 2015. Pablo SERVIGNE et Raphaël STEVENS, les auteurs, reprenaient la thèse de l’effondrement des sociétés popularisée par Jared DIAMOND. Prétendant se limiter au constat d’un effondrement inévitable au vu des diagnostics de la science, les deux auteurs créaient le terme de « collapsologie », autrement dit la science de la catastrophe écologique entraînant l’effondrement de la société humaine.
les scientifiques situent entre +1°C et +4°C (par rapport à l’ère préindustrielle) le point de basculement au-delà duquel la calotte glaciaire du Groenland se disloquera, entraînant in fine une hausse de sept mètre du niveau des océans. Depuis 2016, le réchauffement est supérieur à 1°C ; nous sommes donc dans la zone dangereuse. De toute manière, sans mesures drastiques, une hausse de 60 à 80 cm du niveau des océans est fort probable dans les prochaines décennies. Plusieurs centaines de millions de personnes seront alors contraintes de déménager.
Nous ne serions pas dans cette situation tragique si de sérieuses réductions des émissions de gaz à effet de serre avaient été décidées dans le sillage de la Conférence de Rio, en 1992. Mais les émissions ont augmenté plus vite que jamais. Un record a même été battu en 2017 : 3,7% de hausse ! Au rythme actuel, le budget carbone donnant deux chances sur trois de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement sera épuisé en 2030 ; celui de 2°C le sera en 2050.
Pour conclure
Nous sommes arrivés à une rupture. Il faudrait jeter les bases d’une autre société, basée sur la décroissance démographique et économique où la satisfaction des besoins humains réels devraient être démocratiquement et prudemment déterminés dans le respect des écosystèmes et des possibilités énergétiques à long terme. En France, comme par les choix électoraux exprimés dans de nombreux autres pays, les gilets jaunes expriment la rupture entre un monde en train de s'effondrer tel que le constatent les scientifiques et les collapsologues, et un monde imaginaire où, selon eux, la croissance est une vache sacrée, et où on croit que des technologies miracles permettront d’éviter la catastrophe, sans rien changer au système économique et qu'il suffit "d'un meilleur partage des richesses". Cette orientation est nettement majoritaire, mais la réalité de l'effondrement généralisée qui est une évidence risque d'entraîner des violences extrêmes.
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