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Accueil du site > Tribune Libre > Gilets jaunes : Quatre ans de combat et d’espoir

Gilets jaunes : Quatre ans de combat et d’espoir

« Ils veulent nous enterrer. Mais ils ne savent pas que nous sommes des graines ».

Proverbe mexicain

 

Novembre 2018, novembre 2022, quatre ans de combat formidable. Le Mouvement des Gilets jaunes, qui est né et s'est développé en dehors de toute organisation politique ou syndicale, est d'abord une révolte contre la situation économique et sociale désastreuse dans laquelle se trouve une large frange de la population. C'est une révolte contre cette politique de paupérisation ultra-libérale menée tambour battant par les gouvernements successifs. La radicalité du Mouvement n' est que le corollaire de la brutalité des politiques économiques et sociales imposées par la minorité d'exploiteurs à l'immense majorité de la population. C'est un rejet massif non seulement de ces politiques, mais aussi du président de la République serviteur zélé de la classe dominante. La force et l'originalité du Mouvement des Gilets jaunes résident dans son existence même et dans sa magnifique résistance à l'une des plus brutales et des plus féroces bourgeoisie au monde. Le Mouvement des Gilets jaunes est donc le produit authentique de la lutte des classes qui secoue la société française aujourd'hui. Mais ce combat aussi magnifique soit-il ne peut être mené à son terme en l'absence d'une direction consciente et déterminée capable d’unir au-delà des Gilets jaunes l'ensemble des opprimés et des exploités, de les guider pour affronter la classe des oppresseurs et des exploiteurs capitalistes.

 

Les Gilets jaunes ont surgi sur la scène politique française au moment où le capitalisme semble domestiquer les différentes organisations politiques et syndicales. En effet, les directions de ces organisations, à l'exception de l'Union syndicale Solidaires, la France Insoumise et le NPA, semblent dépassées et assistent en spectateurs comme si elles n'étaient pas concernées par ce conflit ouvert. Elles sont davantage dans un processus de « pacification et de régulation des conflits » que dans une stratégie de lutte de classe. Les directions des grandes centrales syndicales ont honteusement tourné le dos au Mouvement et laissé les Gilets jaunes seuls face à un pouvoir réactionnaire et extrêmement violent. Institutionnalisées, ces directions se sont progressivement éloignées des préoccupations sociales et politiques de celles et ceux qui subissent au jour le jour non seulement les affres du chômage et de la précarité, mais aussi le despotisme patronal.

Le combat des Gilets jaunes constitue, dans une certaine mesure, un refus et une révolte contre l'immobilisme des directions syndicales et politiques qui sont réduites à gérer avec le pouvoir le système en place alors même que la tendance générale du capitalisme n'est pas d'améliorer les conditions de celles et ceux qui produisent la richesse, mais à les dégrader. Dans ce sens, leur silence peut être interprété comme un soutien indirect au pouvoir en place.

 

Le combat des Gilets jaunes n'est pas seulement pour améliorer momentanément les conditions

d’existence des travailleurs, des salariés, bref de tous les exploités pour rendre la société capitaliste supportable, mais de lutter pour une nouvelle société : « Conscients que nous avons à combattre un système global, nous considérons qu'il faudra sortir du capitalisme » (1). Au-delà des revendications économiques légitimes, la lutte des Gilets jaunes est un combat politique de classe contre classe. « Macron démission » scandent les manifestants tous les samedis. Dès les premières manifestations, les Gilets jaunes sont allés crier leur colère et leur indignation sur les lieux même du pouvoir. « Emmanuel Macron oh tête de c. on vient te chercher chez toi » chantaient à pleins poumons les Gilets jaunes. Leur combat ne se limite donc pas seulement à des revendications immédiates mais s'attaque aussi aux conditions dans lesquelles les injustices de classe se reproduisent. Les Gilets jaunes ont compris que derrière cette injustice et cette dégradation générale des conditions de vie que subissent les classes populaires, se cache la classe des oppresseurs qui a hissé brutalement Macron à la tête de l'Etat. « Macron, robin des rois », « président des riches » ou encore « Rends l’ISF d’abord ! » clament les Gilets jaunes.

 

Effrayée par la détermination de ce mouvement populaire et par sa farouche volonté de ne plus s'inscrire dans le jeu du pouvoir, la classe dirigeante n'a pas hésité à mener une véritable guerre contre les Gilets jaunes. Même l'armée a été appelée à la rescousse. Car lorsque le conflit s'aiguise, la classe dominante n'a d'autres choix que d'utiliser la violence pour perpétuer sa domination. Et plus la lutte perdure et prend de l'ampleur, plus la répression devient intense et brutale : rien de plus normal dans une société fondée sur la lutte des classes. Le combat des Gilets jaunes a eu au moins le mérite de mettre en pleine lumière non seulement la brutalité de l’État, mais aussi les valeurs hypocrites de la république bourgeoise : État de droit, droits de l'homme, séparation des pouvoirs, liberté de s'exprimer, de manifester, de circuler et tutti quanti.

Pour briser le Mouvement des Gilets jaunes, la bourgeoisie française a mobilisé tout son appareil répressif, judiciaire et médiatique. Les Gilets jaunes sont probablement le Mouvement le plus réprimé dans l'histoire récente de la France. Les chiffres parlent d'eux-mêmes :

  • 2 décès,

  • 315 blessures à la tête,

  • 24 éborgné·es,

  • 5 mains arrachées (2).

L'étude menée auprès des CHU de France et publiée dans la revue scientifique « The Lancet »  montre une forte hausse du nombre de personnes éborgnées avec les LBD depuis la révolte des Gilets jaunes (3).

Le Ministère de l'intérieur compte, quant à lui, 2 448 blessés, 561 signalements déposés à l'IGPN, 313 enquêtes judiciaires de l'IGPN, 8 enquêtes administratives, 23 enquêtes judiciaires de l'IGGN, 180 enquêtes transmises au Parquet, 19 071 tirs de LBD, 1 428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées, 5 420 tirs de grenades de désencerclement , 474 gendarmes blessés et 1 268 policiers blessés (4).

Cette violence d'Etat condamnée par le Défenseur des Droits (5) , Amnesty International (6), l'ONU (7), le Parlement européen (8), le Conseil de le l'Europe (9) reste impunie.

Le pouvoir n'a nullement le souci de la vie et de l'intégrité physique des révoltés, mais s'inquiète grandement des constructions, des bâtiments, « de la brique et du mortier » (10).

Macron et son gouvernement considèrent que la violence et la brutalité utilisées contre les Gilets jaunes sont justes alors que la moindre vitrine cassée par les révoltés constitue par elle-même un crime.

A cette brutalité policière, s'ajoute une violence judiciaire inédite :

-Environ 11000 personnes placées en garde à vue.

- 4700 affaires ont fait l’objet de renvoi devant les tribunaux, dont un peu moins de la moitié dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.

- Un peu plus de 3000 condamnations ont déjà été prononcées. Un tiers de ces condamnations ont donné lieu à des peines d’emprisonnement ferme.

- « Environ » 440 mandats de dépôt ont été décernés (exécution d’une peine ou détention provisoire) (11).

Une nouvelle loi est votée par le parlement le 12 mars 2019 qui se rajoute à l'arsenal juridique répressif qui existe déjà (lois antiterroristes, état d'urgence désormais inscrit dans le droit commun...). Mais cette fois elle ne concerne pas des terroristes mais des hommes et des femmes qui ont décidé de prendre leur destin en main, les Gilets jaunes. Il s'agit de la loi « anticasseurs » imposée par le pouvoir et qui constitue une attaque sans précédent contre le droit de manifester même si son article 3 a été censuré par le conseil constitutionnel.

 

Et comme cette répression physique et judiciaire ne suffit pas, la classe au pouvoir utilise une autre arme non moins violente que les LBD ou les condamnations à des peines d’emprisonnement ferme ; il s'agit de la propagande médiatique pour stigmatiser et discréditer le Mouvement aux yeux de « l'opinion publique » nationale et internationale. Président de la République, Gouvernement, journalistes, intellectuels, experts...défilent sur les plateaux de télévisions et stations de radio pour déverser leur haine de classe : une « foule haineuse », des « bœufs », des casseurs », des « nervis », des « salopards d’extrême droite et extrême gauche », des « fascistes », des « conspirationnistes », des « antisémites » etc. Certains vont même jusqu'à appeler les forces de l'ordre et l'armée à se servir des armes : « qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois ! […] On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies » (12). Cela fait penser aux Versaillais qui voulaient à tout prix détruire les Communards !

Non satisfaits d'avoir éborgné, mutilé et stigmatisé les Gilets jaunes, Macron et son gouvernement ont exigé des médecins de les ficher lorsqu'ils arrivent blessés aux urgences. La classe dirigeante veut ainsi transformer les médecins en complices, en simples supplétifs de la police : le secret professionnel, la déontologie et l’éthique médicale n'ont de valeur que lorsqu'ils servent ses propres intérêts (13).

Partout on interdit aux Gilets jaunes de manifester et notamment dans les centres-villes. Leurs ronds-points sont souvent occupés par la police et leurs cabanes systématiquement détruites (14).

 

Mais malgré cette politique de terreur, les Gilets jaunes sont toujours là, nettement moins nombreux certes, mais avec la même détermination et la même colère qu'au début du Mouvement. Ils sont en quelque sorte comme ces plantes sauvages qui traversent les murs les plus solides. Toutefois, cette détermination et cette colère restent insuffisantes pour permettre le bouleversement radical de la société capitaliste. Ils ne peuvent le faire qu’en s’alliant avec la classe ouvrière, seule classe réellement révolutionnaire de part sa position dans le processus de production. Mais cela suppose que les bases des centrales syndicales et des partis politiques de gauche luttent contre leurs propres directions afin de leur imposer un plan de bataille unitaire avec les Gilets jaunes.

 

Il est grand temps que tous les exploités et tous les pauvres se réveillent et rejoignent celles et ceux qui mènent depuis maintenant quatre ans un magnifique combat contre une classe sociale ultra-minoritaire mais qui possède tous les pouvoirs. La lutte des Gilets jaunes dépasse le cadre étroit des revendications corporatistes. Elle s'inscrit dans une perspective plus large, celle d'un combat contre les injustices de classe et la misère sociale. Le Mouvement des Gilets jaunes a réveillé de profondes espérances, mais il ne peut réussir que s'il mène une résistance collective, structurée, consciente et déterminée, une lutte politique de classe contre classe.Toutes les forces qui se réclament de la classe ouvrière, tous les progressistes, tous les citoyens appauvris, méprisés et humiliés, soyons donc tous avec le Mouvement des gilets jaunes contre les privilèges et pour l'abolition de la domination de classe. Sans cette unité, sans ce lien fraternel de solidarité, la classe dirigeante ennemie du progrès, poursuivra sa politique de régression et de misère sociale.

 

Mohamed Belaali

 

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(1)https://giletsjaunes-coordination.fr/wp-content/uploads/2019/06/ada-appel-de-la-2e-assembleee-des-assembleees-des-gilets-Jaunes.pdf

(2)https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan

(3)https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)31807-0/fulltext

(4) https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan

(5)http://www.assemblee-nationale.fr/presidence/Rapport-MO-09-01-18.pdf

(6)https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/usage-excessif-de-la-force-lors-des-manifestations

(7)https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=24166&LangID=F

(8)http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do

(9)https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/maintaining-public-order-and-freedom-of-assembly-in-the-context-of-the-yellow-vest-movement-recommendations-by-the-council-of-europe-commissioner-for-

(10)K Marx : « Le Paris ouvrier, en accomplissant son propre, son héroïque holocauste, a entraîné dans les flammes des immeubles et des monuments. Alors qu'ils mettent en pièces le corps vivant du prolétariat, ses maîtres ne doivent plus compter rentrer triomphalement dans les murs intacts de leurs demeures. Le gouvernement de Versailles crie : Incendiaires ! (...) La bourgeoisie du monde entier qui contemple complaisamment le massacre en masse après la bataille, est convulsée d'horreur devant la profanation de la brique et du mortier ! » Dans « La guerre civile en France ». Editions sociales, p.84.

https://www.marxists.org/francais/ait/1871/05/km18710530d.htm

(11)https://www.streetpress.com/sujet/1568288596-en-prison-comme-440-gilets-jaunes-ils-racontent

(12)https://www.dailymotion.com/video/x70bgv3

(13)http://www.belaali.com/2019/05/le-fichage-des-blesses-jaunes.html

(14)https://lvsl.fr/carte-destruction-cabanes-gilets-jaunes/


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16 réactions à cet article    


  • nenecologue nenecologue 21 novembre 2022 09:04

    Les gilets jaunes ont été noyautés par les trotskystes qui ont amenés leurs petits copains black blocks... et c’était la fin des gilets jaunes.

    Et depuis quand défiler change quelque chose ?

    Ces gens au gouvernement ne s’arrêterons que lorsqu’on les arrêtera physiquement !

    Tout le reste n’est que philosophie.

    Et à l’auteur, par pitié, arrêtez d’utiliser « celles et ceux ».


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 21 novembre 2022 09:38

      @nenecologue
       
      ’’Ces gens au gouvernement ne s’arrêterons que lorsqu’on les arrêtera physiquement !’’
        >
       « Le roi ne lâche que quand le peuple arrache » Victor Hugo (Notre Dame de Paris)


    • sirocco sirocco 21 novembre 2022 13:28

      @nenecologue
      « Ces gens au gouvernement ne s’arrêterons que lorsqu’on les arrêtera physiquement ! »

      C’est évident ! 

      Merci d’apporter de l’eau à mon moulin : je me sentais un peu seul sur ce forum à affirmer que la situation ne pourra changer que par une insurrection populaire violente. Comme en 1789.

      Quand des propagandistes tels lecoindubonsens disent ici  : « ...réagissons, mais toujours sans violences, sans manifs, sans grèves. D’autres moyens existent » (ces autres moyens étant, d’après ce que j’ai compris : le débat !  smiley ) il faut avoir des convictions pour poster ce genre de commentaire alors qu’il est tellement plus confortable de baisser son froc et de se mettre à quatre pattes en espérant que ça ne sera pas trop douloureux...


    • alinea alinea 21 novembre 2022 14:42

      @sirocco
      Ça se discute ; personnellement je pense que nous aurions des chances de changer les choses si nous étions tous en connexion avec chacun son mode de lutte. Mais ceux-ci je les vois plus comme désobéissance, boycotte, organisations

      underground, jusqu’à saper ce qui doit l’être dans leur monde. Se réunir pour se faire taper dessus, s’unir pour défendre l’opprimé, bon on sait que cela ne sert à rien.. si l’opprimé de l’hôpital, par exemple, rejoint le GJ, on aura déjà plus d’air.
      Hélas beaucoup de GJ ont rejoint la FI, au moment où elle croit malin de sortir dans les rues pour crier : Pouvoir d’achat, et Climat ! Et d’autres se veulent soutiens de beaux projets.
      C’est dire qu’on n’est pas sortis de la merde


    • sirocco sirocco 21 novembre 2022 21:23

      @alinea
      « Se réunir pour se faire taper dessus, s’unir pour défendre l’opprimé, bon on sait que cela ne sert à rien.. »

      C’est une simple question de forces en présence. Le 14 juillet 1798, les insurgés ont été assez nombreux.

      Lors de l’ Acte plutôt mouvementé des GJ au cours duquel la porte d’un ministère a été forcée par un engin de manutention et le poudré prêt à s’enfuir, s’il y avait eu 200 000 GJ de plus dans les rues de Paris ce soir là, l’Élysée, l’Assemblée nationale et quelques studios de merdias auraient pu être pris par les émeutiers et nous n’en serions pas dans la situation catastrophique qui est celle de la France aujourd’hui.

      Une grande majorité de la population soutenait le mouvement des GJ. Mais ils n’ont pas été assez nombreux à manifester dans la rue et ceux qui ont eu le courage de sortir n’ont pas fait le poids... smiley


    • sirocco sirocco 21 novembre 2022 21:24

      @sirocco
      1789 bien sûr...


    • alinea alinea 23 novembre 2022 21:55

      @sirocco
      Tout à fait d’accord pour ça ; ce n’est pas en l’honneur des partis de gauche qui ont bien mis deux mois à dire qu’ils soutenaient les GJ !
      Ceci dit, une super pub gouvernementale disait qu’ils étaient tous nazis, alors, forcément. C’était le début de la fin de l’autonomie d’un peuple, depuis, si le président éternue ils sont cinquante millions à venir lui proposer un mouchoir.


    • Attila Attila 21 novembre 2022 09:20

      S’attaquer à la machine du pouvoir sans s’être dotée de leur propre machine, une organisation structurée et puissante, a placé les Gilets Jaune en situation de faiblesse.

      Laisser tout le monde se dire GJ sans contrôle a permis des infiltrations qui ont détourné le mouvement de ses objectifs premiers : où sont les Gilets Jaunes du début ?

      .

      .


      • Attila Attila 21 novembre 2022 13:24

        A mon humble avis, la priorité d’un nouveau mouvement de contestation serait de reprendre l’audiovisuel public comme la Bastille de 1789.

        L’audiovisuel public appartient à tous les français, il est scandaleux que seule une minorité puisse y diffuser son point de vue.

        .


      • sirocco sirocco 21 novembre 2022 13:57

        @Attila
        "Laisser tout le monde se dire GJ sans contrôle a permis des infiltrations qui ont détourné le mouvement de ses objectifs premiers..."

        C’est pas si facile... Dans un mouvement populaire que vous voulez structurer en pensant qu’il sera plus efficace, dès que vous choisissez des responsables ou des dirigeants, ils s’enivrent de ce pouvoir, deviennent carriéristes et corruptibles... Voyez ce que sont lamentablement devenus en France les leaders syndicaux, les partis d’opposition [sic]...

        Le mouvement des GJ a perdu sa force en se politisant, en laissant entrer sur ses ronds-points des bannières syndicales et gauchistes (entre autres causes car il y a eu aussi, lors des Actes, la répression féroce du régime, les violences commises par des groupes de racailles et de policiers déguisés, les accusations systématiques des merdias...). On a aussi entendu parler de responsables GJ plutôt délirants, bien sûr choisis par le régime...

        Si le mouvement renaît, les citoyens devront veiller, chacun dans son cercle, à repousser les politisés.


      • Attila Attila 21 novembre 2022 14:11

        @sirocco
        J’ai participé à des actions collectives contre des décisions politiques. Nous avons pu bénéficier de l’expérience de personnes issues d’organisations (syndicat, fédérations, etc). Leur connaissance du fonctionnement des politiques a été un atout précieux pour déjouer tous leurs pièges.
        Construire une organisation est un impératif pour contrer la féroce machine de guerre du pouvoir. Mais, vous avez raison, cette organisation peut être détournée de ses buts au profit du pouvoir et des intérêts personnels de quelques dirigeants.
        La solution est dans une rédaction des statuts qui prévoit des processus de contrôle très stricts. Et surtout, ne pas laisser la direction à un seul homme qui décide de tout : il faut une direction collective élue démocratiquement et pas par cooptation des autres dirigeants.

        .


      • Clark Kent Clark Kent 21 novembre 2022 09:24

        " Ils ne peuvent le faire qu’en s’alliant avec la classe ouvrière, seule classe réellement révolutionnaire de part sa position dans le processus de production.  "

        Malheureusement, c’est un discours du XIXème siècle, à l’époque où les sociétés étaient structurées à l’intérieur d’états-nations qui avaient chacun leur cohérence interne.

        Aujourd’hui, la lutte des classes est mondialisée et la classe ouvrière a été délocalisée avec les outils de production qu’elle faisait fonctionner. Elle est principalement en Chine.

        La stratégie des nantis pour consrver et augmenter leurs privilèges est mondiales.

        L’arnaque de la pandémie a permis de génaraliser les techniques de contrôle social à l’échelle planétaire, et les GFAMs ont tissé un réseau detraçage que l’humanité n’a jamais connu auparavant.

        Comment en sortir ?

        Les mésaventures de Zuckerberg et la brutalité de Musk sont peur-être un signe de dégradation du système, mais il ne faut pas espérer une amélioration tant que les opprimés ne seront pas aussi bien organisés que leurs prédateurs. Sans cette condition, les facéties des milliardaires risquent de créer des catastrophes pour les salriés, comme c’est le cas pour la moitié des salriés de Twitter mis à la rue, et pour l’autre moité sommée de quitter le navire si elle ne se soumet pas corps et âme au patron. C’est ça, le modèle des libertariens tromphants.


        • Samy Levrai samy Levrai 21 novembre 2022 10:30

          Puis vint le COVID...et ses nouvelles surveillances et répressions.


          • the clone the clone 22 novembre 2022 07:49

            Il faudrait des gilets jaune x 1000 mais le gouvernement a prévu le coup, il a commandé et reçu pour sa gendarmerie mobile des véhicules blindés pouvant intervenir dans les rues et pour 300 millions d’€ de matériel répressif, grenades, armes de tout genre etc ......

            Attendez vous au pire si cela pète fort, des tirs a balles réelles, l’UE lui en donne le plein droit si le gouvernement est menacé et il ne s’en privera pas sous les applaudissement des LR ..... 


            • Attila Attila 23 novembre 2022 15:14

              @the clone
              Didier Lallement :
              « L’ex-préfet de Paris estime que la classe moyenne est entrée « dans la violence politique et la révolte ». Selon lui, le jour où la police « devra ouvrir le feu, on entrera dans une autre dimension ». « Cela risque d’arriver un jour », craint-il. »

              Luc Ferry avait dit que la police devait faire usage des armes contre les Gilets Jaunes. La bourgeoisie aux abois.

               Accessible avec un VPN :

              https://francais.rt.com/france/102198-manifestations-pour-lallement-usage-feu-fdo-risque-arriver-un-jour

              .


            • sirocco sirocco 22 novembre 2022 15:42

              La gouvernance de la macronie ne vous plaît pas du tout ?...

              Venez le dire dans la rue (le samedi), on vous y attend  smiley

              https://reseauinternational.net/gilets-jaunes-a-quand-le-grand-retour/

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Mohamed Belaali


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