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Accueil du site > Tribune Libre > Hannah Arendt : la banalité du mal

Hannah Arendt : la banalité du mal

« Hannah Arendt » est le dernier film de Margaret von Trotta, cinéaste engagée.

C'est un film remarquable que je ne saurais trop recommander. Film brûlant qui évoque l'histoire et le présent, notre présent. On en sort les tripes nouées.

L'histoire est donc celle d' Hannah Arendt, philosophe allemande, auteur de "L'origine du totalitarisme". Apprenant qu'Eichmann va être jugé à Jérusalem, elle propose au New Yorker de suivre le procès.

Un des points forts de ce film est d'utiliser les documents de l'époque et de nous montrer Eichmann, avec ses tics, dans sa cage de verre. Il était indispensable que nous le voyions pour comprendre la thèse brûlante d'Hannah. Alors que tous les juifs dont les familles ont été martyrisées, anéanties dans les camps de la mort, s'attendent à voir un monstre, souhaitant qu'on leur dise que cet homme a été capable, consciemment, d'accomplir le summum de l'horreur, la conclusion d'Hannah Arendt va être totalement différente. Cet homme est un homme ordinaire, banal, qui s'est contenté d'obéir sans haine particulière, sans aucun antisémitisme. On lui aurait fait envoyer à Dachau des Sioux, des Berbères ou des poulets, il aurait agi de la même façon.

La banalité du mal. L'obéissance aux ordres. Sans questionnement. Sans état d'âme.

La force de ce film est, nous montrant Eichmann, de valider cette thèse.

Laquelle, en son temps, a soulevé une haine effroyable contre son auteur. Les siens l'ont jugée traître. Ils l'ont accusée d'excuser l'inexcusable.

Hannah Arendt, comme Antigone, fait face à la Cité et refuse que les règles de la communauté, temporelles, l'emportent que celles qui sont éternelles, ici, non la religion, mais la Raison.

En publiant « Eichmann à Jérusalem » qui résumera ses articles pour le New Yorker, elle perdra quantité de ses amis qui ne supporteront pas, la traitant de pute nazie, qu'elle absolve ainsi ce criminel. Il devait, il ne pouvait être que monstrueux.

Plus encore, dans cette rigueur de pensée qui la caractérise, Hannah Arendt évoque le souvenir des conseils juifs qui ont aidé le système. Là, pour ses compatriotes, la ligne interdite est franchie.

 

Ce film, remarquablement interprété par Barbara Sukowa, nous bouleverse tant on le sent en prise directe avec l'actualité.

Nous aussi, nous vivons une époque où de simples bureaucrates obéissent sans se poser de questions.

 

Il m'est venu à l'esprit la fameuse scène où, dans « I comme Icare », des hommes , dans le cadre de l'expérience de Milgram, finissent par torturer d'autres hommes parce que leurs supérieurs le leur demandent.

 

Il m'est venu à l'esprit cette époque où Qin Shin Huangdi, premier empereur de Chine, s'appuyant sur la philosophie des légistes, affirmait que la seule morale était l'obéissance à la loi . Qin Shin Huangdi disait à ses soldats : « Si tu m'obéis sans te poser de questions, tu feras le bien. Le mal, c'est me désobéir et tu seras puni. Ma loi est le bien. »

Ceux qui résistent, les Confucéens, seront jetés au feu avec leurs livres. Quand Qin Shin Huangdi demande 80 000 têtes au soir d'une bataille, il les obtient.

Dans ce monde-là, il n'y a plus de conscience du bien et du mal. Il n'y a plus d'individu contredisant la masse. Il n'y a qu'un peuple qui a pour seule morale l'obéissance.

 

Ne vivons-nous pas une époque où une multitude de bureaucrates obéissent à un système sans se poser de questions ?

Ne sortent-ils pas tous les jours des plus grandes écoles, formés à obéir à des théories pour qui l'humain n'est qu'un rouage de la sainte machine de la croissance ? Quels sont les bureaucrates qui donnent des ordres aux armées, sans avoir jamais vu couler une goutte de sang ? Quels sont les bureaucrates qui, pianotant sur leurs écrans pour donner satisfaction à des actionnaires, ignorent que mille personnes, à des milliers de kilomètres de là, sont écrasées sous une masse de béton , parce qu'il faut simplement un peu plus de bénéfices ? Parce que c'est la loi à laquelle ils obéissent ? Ont-ils fait des études ? Connaissent-ils l'Histoire ? Savent-ils à quelle armée ils appartiennent ? Quelle responsabilité est la leur ? 

 

Nous aimons bien cette idée, comme les Juifs de la Shoah : ce sont des monstres qui nous tuent. Non. Ce sont des hommes qui n'ont plus le sens du bien et du mal car le système dans lequel ils sont engagés leur demande simplement d'obéir.

 

Je voudrais m'adresser aux députés et aux sénateurs socialistes qui, pour beaucoup , je l'espère , sont de gauche, c'est à dire ont une notion du bien et du mal qui est favorable au peuple et non au capital.

Ces députés sont soumis, depuis un an, à une bureaucratie, appelée gouvernement, qui exige d'eux qu'ils ne réfléchissent plus mais qu'ils se soumettent à des ordres qui n'ont rien à voir avec leurs racines.

On leur demande , comme dans « I pour Icare », de libérer des charges de plus en plus violentes et mortelles.

On leur interdit de réfléchir. On décide même de se passer d'eux.

 

Députés et sénateurs socialistes, ne soyez pas des bureaucrates.

N'obéissez pas.

Et si vous avez des doutes, allez voir ce film : « Hannah Arendt ».

 


Moyenne des avis sur cet article :  3.8/5   (60 votes)




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100 réactions à cet article    


  • jako jako 14 mai 2013 09:24

    Merci Ariane, vû la semaine passée dans une salle en Belgique, cela s’adresse tout de même aux personnes connaissant un peu cette Femme. Elle y est , à mon avis bien rendue.


    • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 09:28

      Bonjour Jako.

      Non, j’etais avec mon fils qui ne la connaissait que de nom, vaguement, et il a été passionné par le film et la problématique.

    • jako jako 14 mai 2013 09:34

      Oui surement , j’avais même pensé en sortant qu’il faudrait diffuser de tels films dans les ecoles. Il est vrai que toute la partie sur le « jugement » est édifiante, dommage que ce livre soit innaccessible aujourd’hui.


    • Hermes Hermes 14 mai 2013 11:26

      Excellent article. Encore aujourd’hui, il ya des endroits ou son portrait est taggué avec la croix gammée à Paris.

      Une seule phrase détonne dans votre article :

      "Je voudrais m’adresser aux députés et aux sénateurs socialistes qui, pour beaucoup , je l’espère , sont de gauche, c’est à dire ont une notion du bien et du mal qui est favorable au peuple et non au capital."

      N’oubliez pas Ariane que quelle que soit l’opinion, le drapeau, la religion, la tradition, la nationalité ou l’origine, vous trouverez autant de personnes de bien que de personnes au psychisme tordu (1% a peu près) ou de personne simplement soumises. La qualité d’être humain n’est le privilège d’aucune coterie, et c’est bien à l’attaque de ce préjugé que cette femme a été honnnie par le siens.

      La passion est mauvaise conseillère, car elle fait catégoriser trop simplement, stigmatisant les antagonismes, et c’est aussi ce qu’elle mettait en lumière lumière, ce qui a été insupportable pour certains.

      Bonne journée. smiley


    • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 12:30

      Bonjour Hermès,

       

      je trouve étrange qu’ayant approuvé mon article , vous trouviez que sa conclusion détonne. Elle ne tonne même pas. Elle est simplement logique .

      je veux bien qu’en France, il y ait des hommes qui pensent que le libéralisme fou est une excellente solution mais je m’adresse ici à ceux qui portent cette étiquette « socialiste » dont on me dit qu’elle a bien déteint depuis le temps, mais , ici , en ce moment , je ne veux pas le savoir. Je me mets à la place des citoyens de gauche qui ont voté pour ce parti qui les trahit.

      Ne jouez pas le rôle des amis d’hannah qui lui demandent de se taire en sortant de grands mots.

      Ce sont de petites réalités que nous avons sous les yeux. quotidiennes et assassines. Qui les signe est coupable et doit bien le savoir.

      ils sont de plus en plus à le savoir. 

       


    • Hermes Hermes 14 mai 2013 14:27

      Ariane,

      votre article est excellent, je maintiens, les questions soulevées pertinentes ! Vous avez abordé un sujet qui dépasse de loin les questions politiques partisanes. Je respecte votre point de vue, mais son surgissement dans ce cadre m’a semblé dommage car il limite la portée du débat. Votre message vaut tout aussi bien pour les autres partis, ceux qui ont exercé le pouvoir, comme ceux qui le briguent, à titre préventif, le pouvoir ayant facheuse tendance à user le lien entre l’homme politique et son humanité smiley

      Bonne journée à vous


    • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 15:48

       

      Oui, Hermès, bien sûr, tout libéral est à interroger jusqu’à ce qu’il s’interroge. Pas seulement les socialistes.

      Mais dans leur cas , il y a des promesses liées à leur nom qui le rendent différents des autres. (On va le dire ainsi.)

      je pensais ensuite à ce qui s’est passé au sujet des récriminations de certains socialistes au sujet de l’Allemagne de Merkel.

      Savez-vous qu’on demande à ceux qui veulent déposer de nouveaux amendements de voter d’abord « oui » à la version officielle. S’ils ne le font pas , on ne prendra rien en compte de leurs demandes. Et s’ils le font...le vote « oui » étant à 100%...Là l’absurde est atteint...Laissez entrer Ionesco et ses Rhinocéros... 

      Ceci explique cela.


    • Hermes Hermes 14 mai 2013 17:41

      Je comprend parfaitement. Bon courage......


      • A cent pour cent avec vos réflexions Ariane mais hélas, il est indéniable que sur cette foutue planète demeureront encore pendant longtemps, très longtemps même, les « dominants » et les « dominés » et que notre propre passage, notre vie, ne pourra pas changer les règles, sinon les faire bouger d’un milliardième de millimètre. Notre tâche essentielle - en dehors de toute confiance aveugle à donner à quiconque, socialiste compris - est de continuer de « gueuler » autour de soi. On trouvera certainement des échos qui de génération en génération finiront par raboter cette infâme servilité sans cervelle. En traçant son « propre chemin le plus proprement possible » que certains appelleront égoïsme ou traitrise.
      • Mais alors un autre cauchemar, terrible se répandra. Dotée enfin d’une conscience ou intelligence ou paix unique en son sein que fera donc l’espèce humaine sinon... s’emmerder, en ayant perdu à jamais le pouvoir de gueuler ! Avant d’en arriver à ce stade, elle aura peut-être eu le temps de contaminer Mars ou Jupiter.
      • Amicalement.

    • Hermes Hermes 15 mai 2013 10:42

      Bonjour alias Henri Francois,

      Mais peut-être la nature humaine est une sorte de sas de transition à jamais instable..... à mi-chemin entre la dépendance totale aux contradictions et au temps qui efface tout, et à l’infinie conscience intemporelle instantannée (hypothèse, cela va sans dire !).

      Si on commence à circuler dans ce sas (un vécu purement personnel et intérieur), on y découvre par endroits une joie ludique, non possessive, qui ne se laisse plus aussi facilement déstabiliser par l’idée de la disparition (je=possession), ni hypnotiser par des espoirs lointains, un état interne mobile et sans discrimination des instants.

      L’emmerdement est une des formes de la contradiction tout simplement, qui contient beaucoup d’auto-complaisance,

      Peut-être y aura-t’il toujours des humains dans toutes les situations de ce sas qui s’appelle la vie ? La perception de la réalité étant fort différente en fonction des positions ou l’on se met, la question du sens elle même change : la perception de son propre espace dans l’instant est sens alors que dans une autre position, le sens est dans une dépendance à un résultat dans le temps. Toucher du doigt cette possibilité donne une méta-direction, et ne pousse pas à l’inaction, mais plutôt a soutenir tout ce qui reflète cette possibilité et cherche à enlever ce qui en bloque l’accès, comme par exemple la violence, la répression sexuelle et l’exploitation.

      Cela soulève un défi intéressant : le sens donné aux combats bloque la porte du sas intérieur. Pour cette raison le sens que nous inspire le combat est à double tranchant.

      Amicalement.


    • gotjy gotjy 20 mai 2013 17:29

      Bonjour ma chère Ariane,vous atteignez les sommets par la pertinence de vos articles,vôtre analyse est en tout point comparable à la mienne,que dire de plus ?En fait je dois reconnaître que je suis complètement partial et non objectif, car je suis intrinsèquement sous le charme de vôtre personnalité.


    • Fergus Fergus 14 mai 2013 09:31

      Salut, Ariane.

      Il y a quelques semaines, je pensais précisément à Hannah Arendt en passant, dans les rues de Berlin, à proximité de celle qui porte son nom. Je ne savais pas alors que ce film allait sortir et je regrettais que cette femme ne soit pas plus connue de nos compatriotes tant sa vision de l’humanité de nos semblables, y compris ceux qui se sont livrés aux pires actes de barbarie, est juste et empreinte d’une très grande intelligence. C’est pourquoi je suis ravi que ce film existe, et il va de soi que j’irai le voir dès qu’il sera diffusé dans ma ville. Merci d’en parler dans ces colonnes.

      J’apprécie également beaucoup l’image de « I comme Icare » appliquée à ces élus godillots qui cautionnent tout et n’importe quoi par discipline partisane sans mesurer toujours les dégâts occasionnés sur les plus fragiles de nos concitoyens et sur un modèle de société durement bâti et qui se trouve de plus en plus sapé par leurs votes. Puissent les Français ouvrir les yeux sur ces dérives car, comme le scolopendre, elles sont porteuses d’un venin redoutable : celui de la déshumanisation.

      Bonne journée.


      • Guy BELLOY Guy BELLOY 14 mai 2013 11:32

        Bonjour Fergus,


        Il y a bien longtemps que les français n’ouvrent plus les yeux. D’ailleurs les ont-ils déjà ouvert ? 

        Mon billet d’hier qui se voulait une tentative de réflexion sur les errements politiques dans les couches populaires n’a provoqué que commentaires partisans et haineux. 

        Et la question principale n’a pratiquement jamais été abordée. 

        Quel est le Messie qui parviendra à rassembler ces compatriotes aux intérêts pourtant semblables ? 

        On sort de tels affrontements quelque peu halluciné et effrayé.

      • francesca2 francesca2 14 mai 2013 11:43

        Mon billet d’hier qui se voulait une tentative de réflexion sur les errements politiques dans les couches populaires


        De quel mépris vous faites preuve ! 


      • Guy BELLOY Guy BELLOY 14 mai 2013 11:56

        Bonjour Francesca,


        Il me semble que, comme beaucoup, vous dégainez un peu vite. 



      • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 12:33

        merci, fergus. Entièrement d’accord avec toi.

        Francesca , que veux-tu, tu défends un parti qui paraît très inquiétant à d’autres.

        Guy, ton article est malheureusement partisan et du côté que tu ne souhaites sans doute pas. Je ne sais ce que tu as voulu faire mais le résultat est maladroit. C’est mon impression. D’où sans doute les réactions.


      • francesca2 francesca2 14 mai 2013 15:33

        Vraiment, Ariane ? 

        Vraiment, tu me fais le coup du parti « inquiétant » ? 
        Mais, mis à part quelques vieux souxante-huitards emboboisés jusqu’à la moelle, qui peut y croire encore ? 


      • pyjahman pyjahman 14 mai 2013 15:41

        @Guy Bellois

        « Quel est le Messie qui parviendra à rassembler ces compatriotes aux intérêts pourtant semblables ? »

        Vous théologisez la politique, c’est la la plus grande erreur que fait l’humain d’aujourd’hui.
        La politique, c’est l’implication du peuple dans la vie de la « Cité » ou du ’Pays’ aujourd’hui, c’est le choix de chacun pour un intérêt général. Il n’y a pas de messie, il faut réinstaurer une vraie démocratie.


      • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 16:01

        Oui , Pyjahmann , c’est le peule prenant en main les affaires de la cité et jugeant de l’intérêt général. il n’y a rien de divin là-dedans.

        Francesca : Ecoute si toute la France trouvait le FN super, perso, je serai la seule et je le resterai, à trouver que MLP est une de ces mémères d’antan qui caquètent sur le pas de leur porte en dénigrant tout ce qui passe d’étranger, et en respectant les patrons. (Je m’en tiens ,non à ce qu’elle dit mais à ce que son parti fait. ) J’ai connu ça. Je la retrouve exactement. Quand je pense qu’ayant rédigé de faux tracts et les ayant fait distribuer , elle a trouvé ça parfait, elle l’héritière d’un château que l’on dit issu d’un héritage frauduleux , je conçois que bien des Français qui votent pour Cahuzac ou Sarkozy aient envie de voter pour elle ! ils aiment bien les Tapie car ils se disent qu’un chef qui ruffiande ça peut être bon pour eux.

        Elle est du même acabit que Hollande. « la Finance est mon ennemi ! »...Bien sûr...

         Quant à l’immigration, pour régler celle des Africains , il faudra d’abord régler celle des armées US qui bouffent leur pays.

        Bonne chance !


      • devphil30 devphil30 14 mai 2013 09:45

        Merci Ariane pour cet article plein de conviction.


        Le rapprochement avec notre époque actuelle est très juste.

        Le rappel de l’histoire est indispensable pour se souvenir que l’homme a toujours été un prédateur pour lui même.
         
        La morale sur l’obéissance à la loi de Qin Shin Huangdi a été hélas vérifié souvent dans le passé , ceux qui commandent en mettant en place un système hiérarchique , policier , répressif peuvent faire commettre des actes abjects à d’autres personnes qui n’auraient développé de violence envers d’autres.

        La force de ce système réside dans la force de l’obéissance si le peuple renverse le dictateur , lui même n’est rien , seul ses fanatiques peuvent le défendre.
        L’histoire n’a été qu’une succession de dictateurs plus ou moins démocratiques nommés rois , empereurs , présidents.

        La chute d’un dictateur, rois , empereurs ou président permet l’avènement d’un autre sans rien changer.
        Cette folie humaine est inscrite dans ses gènes et seuls les plus pourris accèdent au pouvoir , imaginons comment la vie pourrait être plaisante dans un monde en paix , sans discorde.
        Mais c’est une utopie de croire que l’on puisse changer la nature humaine , juste essayer de canaliser ses vils pensées.

        Philippe



         






        • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 10:46

          Bonjour Philippe, 

          Au sujet du rapprochement avec notre époque, cela frappe, je pense, tous ceux qui voient le film. La dureté , en particulier, avec laquelle elle est traitée par les siens. Les Cassandre ne sont jamais les bienvenues car elles forcent à reflechir et à agir.

        • alinea Alinea 14 mai 2013 10:28

          Ce sont des enfants qui obéissent au père, pour garder son affection et la chaleur de la famille ; il faut être adulte pour désobéir ; la peur du retour de bâton, la peur de la solitude ! Aujourd’hui le monde est organisé de telle façon qu’il exige de nous que nous soyons des héros ! Or... les résistants furent moins nombreux que les collabos, la désobéissance civile qui est notre seule solution aujourd’hui, est sévèrement punie ; il n’est qu’à voir ces instituteurs qui se rebiffent : ils ne font pas tache d’huile ! au contraire. Quel miroir déformant ont-il devant eux le matin quand ils se rasent ceux qui sont conscients mais n’agissent pas ?
          Aujourd’hui, on a tout un tas de médications pour supporter cela ! Abrutir, c’est encore le mieux pour gouverner tranquille ! Abrutir la masse et flatter et acheter les complices ! Le tour est joué ! Incorruptible est un mot bien désuet, non ?


          • Cocasse Cocasse 14 mai 2013 10:31

            Tout à fait, il suffit de voir la façon dont les identitaires ont été traités suite à leur manif sur le toit de la mosquée en construction à Poitiers. La résistance se paye cher.

             smiley

          • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 10:43

            Alinea, bonjour ! ( Cocasse, va jouer sur le toit de ta mosquée)


            L’humanité a tout de même accompli de grandes choses. Le génie humain est prodigieux. Nous vivons une époque trés dangereuse , mais je ne veux pas être pessimiste ! ( très beau temps ce matin !)

          • alinea Alinea 14 mai 2013 11:04

            Ariane : tu veux parler de pyramides ?
            Bon, je ne veux pas te gâcher la journée !! Enfin, l’humanité c’est quand même avant tout ces milliards d’anonymes qui en ont chié toute leur vie, parfois pour ces grandes choses ! d’autres fois non... le empires, la civilisation, ouais...


          • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 11:28

            Non, je pensais a la mirale, a l’amoyr ,a la joie, a la beauté, a l’intelligence, a l’altruisme, toutes ces belles choses qui sont aussi notre vie !


          • Guy BELLOY Guy BELLOY 14 mai 2013 11:38

            Bonjour Ariane,


            La morale, l’amour, l’altruisme bien sûr. 

            Mais nous ne vivons pas dans un monde de bisounours et il est des réalités à accepter sans pour autant manquer de respect à autrui. 

          • alinea Alinea 14 mai 2013 11:58

            Ça, ce n’est pas l’homme qui l’a fait ! l’homme n’a fait que les détruire ces belles valeurs ; et je t’accorde que sans elles... hein ?
            Enfin pas tous les hommes, on est bien d’accord.
            Je te chipote, je vois bien ce que tu veux dire ! bises !


          • Cocasse Cocasse 14 mai 2013 10:29

            Je voudrais m’adresser aux députés et aux sénateurs socialistes qui, pour beaucoup , je l’espère , sont de gauche


             smiley  smiley  smiley 

            Je m’attendais pas à quelque chose d’aussi comique sur un sujet d’apparence aussi grave. Je crois que vous avez un véritable talent d’humoriste sans le vouloir, oui, presque tous vos sujets contiennent des perles.

            Merci pour votre petit reporting sur ce film, cela me suffit, car je n’irais pas le voir (même téléchargé !). Mais sinon j’avais bien aimé I comme icare, tout autant que « mon oncle d’amérique » que vous n’avez pas mentionné, mais qui traitent aussi de ces sujets.

            • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 10:39

              Moi aussi, j’adore te lire car tu me fais beaucoup rigoler ! Et comme je te vois assez souvent en commentaire de mes articles, je suis ravie de voir que tu fais partie de mes « followers » !!!

              Pour le film, dispense-t-en, en effet...Pour toi, je signale le dernier VSD avec Marine en couverture !!

            • Cocasse Cocasse 14 mai 2013 12:36

              Ah ? J’ignorais, je me tiens assez peu au courant de son actualité depuis quelques mois.


              Ce qui se passe, c’est que j’ai presque complètement perdu goût au cinéma tant ce qui sort actuellement est déplorable, combien même des films encensés par vous ou la critique (mais à choisir j’aurais davantage confiance en vous qu’en les critiques).
              Les seuls films que j’ai plaisir à voir encore sont des films « qui ne datent pas d’aujourd’hui ».

              Et puis votre résumé est tellement bien tourné qu’il m’a donné l’impression d’en récolter toute la richesse du film sans à le voir, et à en supporter les travers et la déception.
               smiley

            • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 16:03

              oh ! la !la !!!! Je rentre de la plage..Je suis toute rouge...cela cache l’émoi de mes joues en vous lisant !


            • Cocasse Cocasse 14 mai 2013 16:32

              Je suis toute rouge


              Je ne vois guère ce qui change de votre état ordinaire... ^ ^

              Les critiques sont exaspérants (surtout ceux des inrocks que je ne lit heureusement pas), avec leur cocufiage commercial, ou leur snobisme de monoprix.
              Avec vous au moins on peut se faire une idée, il suffit juste d’appliquer un correctif  à degré variable rectificateur sur l’angle idéologique, mettre un limiteur de vitesse sur le qq-pralinage, et compter pour le reste sur un taux de cohérence à peu près potable.



            • gaijin gaijin 14 mai 2013 11:16

              oui ++++++
              il ne faut pas oublier la conclusion de milgram : les « monstres ordinaires » c’est 20 % de la population
              individus amoraux dépourvus de compassion ils sont le terreau sur lequel peut s’appuyer n’importe quelle absurdité inhumaine
              mais ils ne défilent pas au pas de l’oie il sont chefs de service, conducteurs de trains, policiers, truands, boulangers, leaders politiques ........


              • Francis, agnotologue JL 14 mai 2013 12:04

                Bonjour à tous,

                Ariane ne dit pas le contraire de ce qu’on peut lire dans le numéro de Philosophie Magazine du 5/13, dont je cite ce passage : ’’Hannah Arendt disait de Eichman : ’’Eichmann faisait montre d’une pensée qui s’activait en vue de ne pas penser, qui mobilisait clichés et formules toutes faites pour ne pas réfléchir à ses actes"

                Dans ma page auteur je pose la question : Eichmann, un godillot libéral ? Je crois que je ne pourrais pas exprimer ma pensée au sujet du néolibéralisme avec plus de concision.

                Cornélius Castoriadis disait : ’’ la doctrine néolibérale, cette « non-pensée intégrale » ’’

                Une non pensée intégrale, où le compassionnel a remplacé l’analyse politique. Le libéralisme c’est l’endormissement de la raison. Le collectivisme en est le cauchemar. Entre les deux il y a la démocratie, le plus mauvais système après tous les autres. Nous ne sommes plus en démocratie.


                • Francis, agnotologue JL 14 mai 2013 12:18

                  Au sujet du sommeil de la raison, cette citation de Goya : « Le sommeil de la raison engendre des monstres »


                • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 12:20

                  JL,

                  je te remercie de communiquer cette citation qui explique si clairement ce que j’ai ressenti en voyant ce film.

                  il est bien évident que Von Trotta y a aussi laissé ce message.

                  La barbarie européenne est notre lot.

                  Certes , il n’y a pas encore de trains pour je ne sais où...mais il me semble qu’autrefois...cela a commencé assez lentement, non ? le temps que les partenaires en affaire se mettent d’accord sur quel genre de guerre il fallait mener ?

                  Nous sommes victimes d’une guerre économique et nos ennemis ont des moyens techniques et scientifiques effrayants.

                  Ceux qui les soutiennent, doivent apprendre à se regarder dans une glace et à se nommer.

                  je les laisse faire.


                • Francis, agnotologue JL 14 mai 2013 13:16

                  Scheiser,

                  je vous pose une question : est-ce que vous jugez des idées au travers de ce que vous pensez de ceux qui les expriment ? Si oui, vos idées si vous en avez, ne valent rien.


                • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 15:35

                  On transmet à Goya.


                • Francis, agnotologue JL 15 mai 2013 11:44

                  Schweitezer,

                  sauf erreur, la polyandrie c’est le fait pour une femme d’avoir plusieurs maris. Si un homme peut avoir un mari, et si la polygamie est autorisée, en vertu de l’égalité on doit autoriser un homme à avoir plusieurs maris.

                  Et ces maris peuvent également se marier entre eux ! Dieu seul s’il existe, sait où ça va nous mener tout ça !

                   smiley


                • Guy BELLOY Guy BELLOY 14 mai 2013 12:36

                  Julliard, évoquant son service militaire lors de la guerre d’Algérie, a écrit l’année dernière un peu stupidement que les tortionnaires, de quelques cotés qu’ils fussent, ont besoin de considérer leurs victimes comme une sous-race pour se dédouaner psychologiquement. 


                  La thèse d’Hannah Arendt est trop souvent vérifiée : banalité du Mal effectivement : l’obéissance aux ordres. Sans questionnement. Sans état d’âme.



                  • Guy BELLOY Guy BELLOY 14 mai 2013 14:30

                    Enfin j’ose espérer que pour certain(e)s, ça n’est pas toujours facile...


                  • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 15:38

                    Certainement. Il suffit de voir dans quel état reviennent nombre de militaires US rapatriés du Vietnam ou d’Afghanistan.

                    Mais ils ont l’horreur sous leurs yeux. Les bureaucrates ne l’ont pas. ils peuvent davantage se mentir à eux-mêmes.


                  • foufouille foufouille 14 mai 2013 12:47

                    "Je voudrais m’adresser aux députés et aux sénateurs socialistes qui, pour beaucoup , je l’espère , sont de gauche, c’est à dire ont une notion du bien et du mal qui est favorable au peuple et non au capital."

                    aucune excuse a ce niveau
                    si ce sont des marionnettes, ils le savent tres bien


                    • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 15:25

                      On doit toujours se trouver des excuses, tu sais. Je pensais avec une amie de ces fameux « conseils juifs » , dont personne ne parle ici, qui donnaient un coup de main aux nazis , en disant que s’ils collaboraient ce serait moins dramatique.

                      Ca me fait penser au point de vue de certains socialistes qui pensent que s’ils conduisent la France au tombeau libéral, ce sera moins horrible que si c’était la droite.

                      On est en plein dedans.

                      Et ça pue des deux côtés. Autrefois et maintenant.


                    • tf1Goupie 14 mai 2013 13:19

                      Une vision toujours aussi naïve de la société.

                      Mais si vous alliez jusqu’au bout du raisonnement (la banalité du mal), vous diriez que le mal vient donc de « l’homme de la rue », celui qui finira par haïr le voisin, l’étranger, le noir, le gitan, le juif, ou le riche.
                      L’homme du peuple est donc celui qui détient cette haine viscérale : le Peuple est dangereux, il faut donc se méfier du Peuple. Mais bien sûr vous n’irez pas jusqu’au bout.

                      Et puis qui différencie le Bien du Mal ?
                      Car plutôt que prendre la fable de l’holocauste vous auriez aussi bien pu prendre celle du Communisme, là où des bureaucrates et des militants ont martyrisé avec discipline, ... au nom du Bien de l’humanité.

                      Vous-mêmes n’allez pas au fond de ce qui est en vous.


                      • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 15:19

                        Je suppose que c’est à Hannah Arendt que tu t’adresses.

                        Tu peux lui écrire au Newyorker.

                        je transmettrai. 


                      • Hermes Hermes 15 mai 2013 15:46

                        La nature humaine détruit les espoirs de paix ?

                        ENORME !

                        La nature humaine est un devenir. Elle sera ce que nous en ferons. Si nous la piétinons nos enfants seront piétinés. Des individus tordus pensent qu’ils faut piétiner une partie de leurs semblables (à cause de la nature humaine sns doute moins bonne chez ceux là) pour exorciser leurs peurs pour tenter d’éviter leur propre souffrance.

                        Accepter de voir sa souffrance, l’intégrer et la dissoudre en se réconciliant avec sa « nature humaine », et il n’y a plus besoin d’espoir de paix, il y a la source de paix, là maintenant.

                        Soyez heureux, vraiment, profondément heureux  ! Prenez celà en charge CHEZ VOUS, sans chercher le bouc émissaire. Ainsi vous assumez le devenir de cette nature humaine.

                        Bonne chance si vous tentez l’aventure


                      • Hermes Hermes 20 mai 2013 21:01

                        Quelle tristesse !

                        Je vous souhaite mieux que cette démission, chaque homme possède un infini trésor qu’il n’est nul besoin de chercher d’attendre ou regretter, et qui rend vain tout combat : c’est ce qu’il est et qu’il ignore, car celà ne peut se savoir ni se transmettre.

                        Puissiez vous le connaitre dans cette vie, ou survivre au « grand saut » et le retrouver plus tard ! La vie sur Terre a attendu des milliards d’années avant de surgir, il ne sert à rien d’être pressé.

                        Agoravoxement votre.


                      • agent orange agent orange 14 mai 2013 13:27

                        Ariane
                        Enfin ravi de te lire sur un sujet qui ne nous déchire pas, ne nous divise pas... et quel sujet !
                        Au delà du formatage et de l’obéissance aveugle des bureaucrates, « l’affaire Eichmann » est aussi révélateur de l’efficacité du mossad ; l’enlèvement de celui-ci en Argentine un cas d’école inestimable pour comprendre la capacité de l’état hébreux à mener des opérations audacieuses...
                        Quant aux élus de gauche auxquels tu exhortes à renouer avec leurs généreuses valeurs, leur trahison n’est pas une nouveauté. Leur abstention lors de la ratification parlementaire du Traité de Lisbonne (refusée par voie référendaire) et leur vote à la guerre en Libye (à part une poignée) auguraient de ce qu’ils seraient capables de faire une fois de retour au pouvoir.
                        Merci pour cette critique cinéphile qui donne enfin envie de voir un film.


                        • volt volt 14 mai 2013 14:03
                          je sais pas si j’ai tout bien compris mais il suffit d’avoir la télé pour être eichmann ? 
                          puis d’écrire des choses sur la télé pour passer du côté arendt ? 
                          je me souviens d’un ami, le pauvre homme avait fait une entrée en schizophrénie qu’on disait, bibliothèque brûlée et tout, je le croise sur une plage, petit échange .. il me confie que pour ses grands fous rires, privés, il avait gardé un ultime petit livre, caché, dans un coffre-fort .. - ah bon lequel ? - la correspondance arendt-heidegger, dit-il, plié en quatre ; là non plus j’ai pas tout compris, faudra que j’aille voir ..

                          • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 15:17

                            Perso, j’ai bien compris. Et je ne suis pas la seule à comprendre ce genre de phénomène. Mais Milgram est nazi aussi ?

                            Surtout parlez bien du passé et pas du présent.

                            je ne sais pas si vous ririez autant.


                          • volt volt 14 mai 2013 17:54

                            attendez... en gros donc : des israélites m’expliquant qu’il remettent à sa place une israélite en démontrant au passage qu’elle aurait cette gloire d’être capable de raison au choeur des sirènes de la shoah... merci, glorieux en effet, bilan : une resucée de la chansonnette qui n’en finit plus de la shoah, mais sur le mode nouveau du philosophe qui se penche pour reconnaître que « ah oui c’était nous, comme vous et moi le mec »...

                            sauf que le « comme vous et moi », s’applique désormais à la chansonnette elle-même, 
                            basta, ça suffit de plus reconnaître qu’il y a bien un Milgram du discours de la shoah elle-même.
                            banalisation dit-elle ? mais voilà abattez un immeuble avec un avion, et surtout raisonnez en chiffres ce ne sera pas comparable bien sûr... 
                            je ne veux pas entrer dans ce débat, y’en a marre de la même rengaine ; 

                            or il fallait encore nous ressortir un film sur les camps, seulement manquait la pirouette, suffisait d’une semi-philosophe un peu controversée, et le tour est joué.
                            banalisation dites-vous ? 
                            ben je vais vous dire où j’en suis de la banalisation excatement et bien aujourd’hui : 
                            je n’arrive pas à trancher si j’ai reçu plus de discours sur la gueule concernant la shoah en quarante ans, ou plus de bombes de tsahal... 
                            vous pourriez m’aider ?

                          • volt volt 14 mai 2013 18:19

                            et je compte en milliers d’occurences bien sûr...


                            now pour ce qui est du cinéma mormon, on appréciera, outre les basses suractivées pour soutenir physiquement le vide de fond, le coup de l’amphi qui applaudit, la machine à écrire, et les menaces de mort... que d’émotions, je ne m’en remets pas.
                            l’essentiel de l’affaire, à travers ce personnage féminin, étant que la dictature ambiante de discours sur la shoah devra désormais être tenue et transmise par le matriarcat, vu que les pères ont déjà donné, et que l’on considère, à raison, que de ce côté le marché semble saturé...
                            on attend avec impatience, le prochain épisode, où un jeune abusé par un évêque du vatican, trouve le chemin du repentir, dans des archives sur himmler et consort, versant, en territoires occupés, des larmes messianiques sur une époque si cruelle. merci.

                          • raymond 14 mai 2013 19:03

                            Suis je étonné ??? volt à court-circuité, n’importe quoi ....


                          • volt volt 14 mai 2013 19:51

                            c’est pourtant pas compliqué raymond, y’a israël d’orient et israël d’occident.


                            israël d’occident y’en a deux :
                            1-celui du ciné, où on va pleurer son saoûl de culpabilité, pour mieux oublier ce putain de pétain et s’imaginer que le fuyard d’angleterre fut le héros qui n’a pas piétiné 68.
                            2-celui de la télé, où c’est toujours les méchants terroristes qu’on voit, après, mis en morceaux par l’aviation, pendant qu’on découpe son steack devant le 20h.

                            israël d’orient y’en a deux aussi :
                            1-celui qui est venu occuper de force une terre d’où il était quasi-totalement absent y’a 60 ans
                            2-celui qui justement pour se maintenir de force bombarde les « terroristes » que vous voyez en morceaux... 

                            à un détail près raymond : pendant que vous découpez votre steack devant la justice, le « terroriste » en morceaux sur l’écran, c’est ma femme ou ma soeur, et le mec qui ramasse son bras , sa jambe, sa tête... c’est moi.

                            alors qu’après tout cela, on vienne m’expliquer que on va pleurer, mais attention on va penser aussi, j’en pleure pas parce que je suis soldat, mais ça me dégoûte un peu, l’idiotie quoi.

                            surtout qu’on va me parler de « banalisation du mal », mais on cause y’a 70 ans surtout ! et on s’arrête là ! donc vous comprenez pas ? oui, mais je comprends pas non plus.

                            alors comme vous voyez plus haut, je commence par rire, en me disant y’a Ariane lucide et Ariane moins ; ensuite elle vient me chatouiller, parle-moi de today, me dit-elle, bon ben elle me trouve quoi, c’est pas plus compliqué.

                            rien de grave raymond, on reste copains. 

                          • pyjahman pyjahman 14 mai 2013 15:36

                            Très bon article Arianne, je ne savais pas que c’était vous l’auteure avant de finir l’article et à chaque ligne je me disais : « Ca va déraper ça va déraper ».
                            Me voilà soulagé quand je me trouve à 100 % en accord avec vos écrits et quand je vois qu’une fois de plus, vous me surprenez.


                            • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 16:05

                              Merci Pyjahman,

                              Que d’émotions lors de cette lecture , telle que vous la décrivez !

                              ravi de vous surprendre car il faut reconnaître que la surprise, tant vantée des surréalistes est un des grands plaisirs de nos vies !!


                            • MARMOR 14 mai 2013 16:54

                              Le général Erulin, commandant le 2ème REP ( la légion), régiment important s’il en est dans le paysage militaire français, et pas particulièrement situé à gauche politiquement, a réuni ses cadres au lendemain de l’élection de F mitterand :

                              " Mitterand étant président, et donc chef des armées, j’obéirai à Mitterand, J’obéirai aussi à son premier ministre, P Mauroy, et à notre ministre de tutelle, Ch. Hernu, quant à vous, vous m’obeissez, comme d’habitude....
                              J’ai été obligé de faire mon service militaire dans les années 70 dans une unité parachutiste. Les 3 premiers mois étaient consacrés à briser toute personnalité et toute velléité de desobeissance et les 3 suivants, la propagande faisait son effet. Au bout de ces 6 mois, 98% du corps se prenait pour des soldats, des justiciers, endoctrinés et réactionnaires ( 6 mois seulement !) La piqure d’hitler à ses cadres a duré bien plus longtemps.

                              • 1984 14 mai 2013 20:53

                                J’ai fait mon service militaire comme simple con à qui on ne demande pas son avis et j’ai pu constater qu’il n’y à pas besoin de grand chose pour que la plupart des humains ne deviennent des connards de première. Je remercie d’ailleurs l’armée pour cette prise de conscience et le plaisir que je prend depuis à la solitude !


                              • redredsir 14 mai 2013 17:09

                                Bonjour Ariane,
                                Vous parlez là d’un chose essentielle à mes yeux, puisque c’est justement ma profession de foi affichée ici.
                                La veule obéissance dégouline à tous les étages, et comme ouvrier j’ai souvent tenté de faire comprendre à mes compagnons que l’ordre infâme qui nous tombait dessus devait être renvoyé à l’expéditeur.
                                Je l’ai indiqué à toute ma hiérarchie aussi, et tout ce monde d’invoquer son impuissance de sous-fifre, puis de bien savoir sanctionner celui « par qui le scandale arrive », ma pomme.
                                En attendant que l’innocence se déniaise, grâce à des H.Arendt, il convient néanmoins de fustiger ceux des cyniques qui savent très bien ce qu’ils font : profiter !


                                • Jean-Pierre Jean-Pierre 14 mai 2013 17:26

                                  « Il n’y a qu’un peuple qui a pour seule morale l’obéissance. » Je pense que l’on ne peut plus utiliser le terme « peuple ». On a à faire à une « masse ». Hannah Arendt dit des choses intéressantes sur le totalitarisme, qui éclairent ce qu’est devenu le monde aujourd’hui. La société de consommation aussi engendre des masses. 

                                  Je n’ai pas vu le film, mais peut-être aurais-je l’occasion de le voir. Cependant pour connaître Hannah Arendt, ou plutôt sa pensée, il vaut mieux lire ce qu’elle a écrit. Même pour quelqu’un comme moi c’est lisible, autant que de bons polars. 

                                  Hannah Arendt est morte, et dans ce film on ne peut rencontrer qu’un personnage de fiction que nous offre Margaret von Trotta.

                                  J’apprécie le travail de Margaret von Trotta. C’est du bon cinéma.


                                  • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 18:20

                                    Le Pnume, je n’osais te le dire mais je vais quand même le faire.

                                    Tu veux sans doute dire quelque chose mais tu es incompréhensible...Dommage...


                                  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 14 mai 2013 18:14

                                    Ah ! Dame A ! que votre papier est plat, qui se termine par « allez voir ce film » et « N’obéissez pas. »


                                    .. quel ramage !.. quel plumage !.. quel battage . ; quel court-métrage ! quel gentil bavardage . ;

                                    - Vous nous conseillez d’aller voir le film ..

                                    - Puis-je vous conseiller, c’est à propos, d’aller voir l’excellent article de Bernard Marx sous le titre 



                                     .. on vous laisse « découvrir » comme dit la novlangue ..

                                    NB 1 : Volt a tort .. « Hannah restera en salle de presse, assistant aux audiences via un téléviseur » c’est elle qui est devant le téléviseur ..

                                    NB2 : « ..notamment à gauche, car elle compare l’Allemagne d’Hitler et l’URSS de Staline et affirme le caractère totalitaire des deux systèmes » 


                                    « Le président du conseil juif de Varsovie a choisi de se suicider, le 23 juillet 1942, quand il a vu que les déportations vers Treblinka commençaient et qu’il ne pouvait rien y faire...  »

                                    Un an juste après la fin retentissante de la longue amitié entre les communistes et les nazi, entre Staline et Hitler .. la Pologne dépecée par les deux compères ..

                                    • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 18:19

                                      Je voudrais te remercier, Montagnais, de compenser mes platitudes par ton talent et ta science . C’est toujours pour moi un plaisir de te lire et d’apprendre. 


                                    • volt volt 14 mai 2013 18:44

                                      Salut Montagnais,


                                      1/ ma culture hébraïque dépasse l’entendement, c’est indécent 2/ je ne nie pas une seconde le ghetto, et tout le reste 3/ j’ai les oreilles sursaturées, comme beaucoup, par la propagande, incessante, sur la question, car il y a rappeler, il y a se souvenir, laisser les gens se souvenir, et même : le droit à l’oubli 4/ quand j’évoque la télé je ne parle pas de celle de la journaliste en question, mais de la vôtre, nowadays, malgré plages, bonne copines, et motos, it’s happening now la banalisation, en cours la chose, pas eichmann, non, arlette chabot 5/ je n’ai pas vu ce film et ne le verrai pas, pour la bonne raison que mon pays prend des mesures d’hygiène contre ce genre de sous-propagande atlantiste, et que même si ce n’était le cas, le bon peuple brûlerait la salle de ciné sur l’heure, avant d’empaler le distributeur, et de se diriger pour cercler l’ambassade, d’où incident diplomatique, etc.

                                    • minijack minijack 14 mai 2013 18:25

                                      Pleinement d’accord avec votre comparaison, à ceci près qu’on peut être également de Droite (ou en tout cas pas nécessairement de Gauche), et être cependant d’accord avec cette vision beaucoup trop « administrative » de la Société.

                                      N’oubliez pas non plus que le terme « Nazi » signifie « National-Socialisme »... Et que les deux termes sont tout aussi détestables l’un que l’autre pour les Libertés individuelles, et donc le CHOIX d’obéissance ou de désobéissance de chacun... 


                                      • bakerstreet bakerstreet 14 mai 2013 18:33

                                        Votre enthousiasme est sans doute sincère, et j’espère qu’il vous amènera à vouloir en savoir plus sur cette affaire.
                                        Ce serait l’effet positif de ce film

                                        Moi, je n’irai pas voir cette fiction.

                                        D’abord parce que les propos d’Anna Arendt dans ces articles, m’indisposent, comme ils ont indisposés beaucoup de gens lors du procès.
                                        Que le mal soit banal, c’est un fait, tout comme le bien d’ailleurs.

                                        Mais ce qui est dérangeant c’est ce glissement sémantique assez pervers : Faire du mal serait une chose banale. Le mal de glissement en glissement, partant du simple vol de pomme de saint augustin pour nous aménerà cette chose innommable qu’est le nazisme !

                                        Anna Arendt était elle la mieux placée pour parler du nazisme. On peut en douter : Elle a couché avec Heidegger, proche du parti nazi, est partie aux USA pendant la guerre : Rien d’infamant en soi, néanmoins on peut se demander si ces détails ne sont que des détails, et s’ils n’ont pas occulté sa critique ; dans des prolongement inconscients qui ferait peut être plus sujet d’interrogation que la pale reflet d’un procés manipulé, et là caricaturé, et tordu pour arriver à la forme définie à l’avance.

                                        « La banalité du mal n’est le plus souvent rien d’autre que la banalité des propres conclusions de madame Arendt », comme le précisait Paul Attanasio qui suivait le procès pour le Washigton Post...

                                         Le film précise t’il qu’elle ’n’a été témoin que de la première partie du procés ?
                                        Est elle arrivé avec en tête déjà ses propres conclusions ?
                                        Elle est en tout cas choquée par la théâtralisation du procès, effectivement un sale procés, mal préparé, où le procureur confondait les lieux ; voulu par Ben Gourion, pour légitimer l’état d’israel, comme acte fondateur.

                                        Est elle à même de comprendre, comme elle le veut, le processus criminel d’Eichman. Ce type, comme tant de criminels se trouvant devant ses juges, cherche à manipuler, à passer presque pour une victime, en tout cas un rouage, un fonctionnaire zélé, voulant s’attirer les félicitations de ses chefs...
                                        Pour le cas Arendt, en tout cas, ça va fonctionner à fond !...Elle en dressera donc une image en ce sens, celle d’un fonctionnaire terne et insignifiant......

                                        Cette dame s’est tout simplement laissé abusé par un psychopathe notoire ; les pervers sont les rois de la manipulation. Il aurait fallu à Madame Arendt une autre paire de lunettes que celle de philosophe à la petite semaine pour ne pas se faire avoir.

                                        Dans la deuxième partie du procès, à laquelle elle ne participera pas, déjà envolée pour les states, elle aurait pu voir un Eichman plus pugnace, inquiet tout à coup que sa technique ne fonctionne pas devant les juges, déterminés à le faire pendre.

                                        Chercher à comprendre l’inhumain, ça part sans doute d’une bonne intention, mais au final, son message se retourne contre la visibilité : Eichman doit être condamné, pour son inhumanité : Donner une caution et une table de lecture commune entre le sens commun et cette horreur totalitaire frise l’indécence la plus complète. C’est pourquoi même les pauvres amis d’Anna Arendt n’ont pu que la lâcher, en levant les mains vers le ciel, cherchant à comprendre son égarement.

                                        Il est plusieurs articles sur le sujet en ce moment, un numéro de BOOKS, assez passionnant, sur le mal, un autre de philosophie magazine, parlant du procés eichman. Pour le reste, un article dans le dernier numéro de Marianne remet les montres à l’heure.
                                        Dans « Lanzmann répond à Arendt », traitant de son dernier film, « le dernier des injustes » qui est une sorte de contrepoids au film que vous défendez, il montre, à travers plusieurs témoins engagés de cet époque, que Eichmann ne fut en aucun cas un simple rouage, mais un nazi de haut rang, bourreau pervers et manipulateur, hors pair.
                                        Qui pourrait en douter, d’ailleurs, pour monter pareillement dans l’appareil nazi ?
                                        Une entreprise qui tout de même chercha à abuser et à mentir sur ses intentions et sur ce qu’était la solution finale avec la même malignité que ce psychopathe !

                                        non, les psychopathes ne sont pas des gens comme vous et moi.
                                        Ils ne sont pas sensibles à la compassion et à la douleur des autres
                                        Bien au contraire : Celle ci est leur source de stimulation érogène.
                                        Voilà pourquoi la compréhension est de trop.

                                        Arendt, pour finaliser l’ensemble, après avoir fait preuve de compréhension pour ce bourreau, le ramenant dans la communauté des hommes, s’attaqua avec véhémence aux juifs, selon elle bien trop tacites et muets, moutons que l’on menait à abattoir sans qu’ils rechignent ! Les conseils juifs, les « judenrate » en prirent ainsi pour leur grade, accusés d’avoir accentué la répression, en la facilitant. Argument qui ne tient pas la marée, quand on compare le nombre de morts dans les régions où elles existaient et les autres où ils n’existaient pas. En réalité que pouvaient faire ces pauvres créatures, devant des hordes de SS abruties par la haine ? Face à un pistolet, vous levez les mains, et tachez de gagner une seconde, ou deux....

                                        C’en était trop !
                                        Que ce film fasse lui aussi preuve de manipulation est dans la ligne logique de l’affaire.
                                        Notons tout de même que les grosses ficelles devrait en émouvoir plus d’un, rien que par rapport aux techniques utilisées : Soit on fait un reportage, soit on fait un film. Mais utiliser des brides du procès pour les parachuter face à une comédienne, c’est exactement comme si le metteur en scène avait pris les images de la vrai Arendt pour les oppose à un comédien
                                         jouant Eichman.

                                        La banalité du mal insidieux existe, c’est vrai. Mais il existe une ligne qui permet à tous à un moment de se ressaisir et de ne plus laisser filer.
                                        Voilà pourquoi à partir de 42, en france, quand il apparut clairement que la poltique de Pétain collaborationniste déportait femmes et enfants, ceux ci furent cachés par des héros ordinaires, qui ne savaient pas qu’ils en étaient mais qui choisirent de rester simplement humains. Ce sont les justes, ceux qui ont choisi insidieusement la banalité du bien.

                                        Bien à vous.


                                        • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 21:47

                                          merci Bakerstreet.

                                          përmettez-moi de souligner ce qui me paraît une faille dans votre raisonnement.

                                          En quoi , si Eichmann, n,’était pas un homme banal mais un psychopathe, vicieux et pervers, cela consolerait-il davantage ceux qui sont morts à la suite d’ordres, qui, vous le reconnaîtrez, n’émanaient pas de lui.

                                          On constate souvent que les pires criminels paraissent des gens très bien. leurs voisins en sont toujours surpris. Ils savent sourire. Etre aimables.

                                          La question étant : ont-ils conscience de ce qu’ils accomplissent ?

                                          Vous voulez qu’Eichmann jouisse de ses ordres et de la mort de tant d’êtres humains.

                                          Certes le sadisme existe et de multiples histoires , aux quatre coinx du monde en témoignent.

                                          Mais , ce que je veux dire, c’est que la thèse d’Hannah Arendt qui, est aussi discutable que la vôtre car vous ne vous appuyiez que sur un seul témoignage (le témoin près d’Eichmann)révèle l’âme humaine dans sa sinistre simplicité.

                                          Qu’apportez-vous à l’histoire de l’humanité en disant « il y a des fous qui la torturent ? »

                                          certes, c’est vrai.

                                          mais dire ce sont des gens ordinaires qui le font parce qu’ils exécutent un travail, me paraît beaucoup plus juste et courant . 

                                          Je viens de voir « promise land » . Une grosse boîte américaine ment pour exploiter des gaz de schiste.

                                          A la fin, une des employées, qui a trompé les habitants, dit « ce n’est qu’un job ».

                                           

                                          Voilà ,pour moi, la pierre d’achoppement.


                                        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 14 mai 2013 21:59

                                          Robert Merle ,« La mort est mon métier » ....


                                        • bakerstreet bakerstreet 14 mai 2013 22:26

                                          Ariane

                                          Merci pour votre réponse.

                                          Réponses difficiles....Les psychopathes n’ont pas d’état d’âmes. Juste la jouissance d’’abuser leurs proches, et d’abuser, en faisant souffrir l’autre. Il est difficile d’ajuster nos lunettes à leur comportement, mais nous pouvons nous défendre d’eux, en les jugeant pour ce qu’ils sont. Même s’ils font partie de l’humanité, nous avons le devoir d’exclure leur code et leur morale, qui sont pas les notres. C’est pour cela que même si l’on peut admettre que le mal fait partie de nous, à un degré mineur, nous devons revendiquer cette ligne de refus, qui s’appelle la conscience, et qui fait office de frontière avec l’indicible. 

                                          C’est à dire qu’à partir d’un certain moment, l’individu va réagir. Ce sera le cas de ce type jouant dans « promise land » et que je me promets de voir moi aussi. ( à ce propos je me demande s’ils ne se sont pas inspirés du livre d’ Annie Proulx : « Un as dan la manche » qui traite à peu près de la même histoire, avec un commercial tenant d’acheter des terrains dans le texas pour y installer des élevages de porc gigantesques, en faisant croire aux vendeurs que ce sera des hotels de luxe.....Le personnage évoluera lui aussi...Je vous recommande ce sacré bon bouquin

                                          Il y a donc bien une pensée du mal, contrairement à ce que dit arendt, qui prétend que les nazis ne l’avaient pas conceptualisé, mais qu’ils faisaient partie en quelque sorte d’une normalité bureaucratique, entrainante des hommes soumis aux ordres. Concept qui passe d’autant mal pour Eichman, quand on sait qu’il ne fut pas un conducteur de locomotive, mais qu’il fut le planificateur de la solution finale. Un concept si atroce, que même les conseils juifs, ne purent se résoudre à y croire. Comment Arendt pu t’elle s’en prendre à ces pauvres victimes, qui tentèrent de sauver les meubles, ou ce que les nazis concevaient ainsi.

                                          En tout cas merci pour avoir ce débat passionnant sur le bien et le mal, très actuel.


                                        • Gab-B 14 mai 2013 20:37

                                          Ce que nous a appris Arendt c’est que l’obéissance (aveugle) sans conscience (morale) pouvait conduire l’homme à basculer dans l’inhumanité. Mais il ne faut pas oublier que ce concept de banalité du mal à fait face à beaucoup de critique de la part de certain, et la plus violente vient de Claude Lanzmann. Les révélations faites par l’auteur de Shoah7 au sujet du « vrai Eichmann » mettent sérieusement à mal la thèse d’Arendt. S’appuyant sur le témoignage d’un homme (Benjamin Murmelstein) qui a fréquenté quotidiennement Eichmann durant trois ans au moment des faits, le réalisateur affirme que le responsable des « affaires juives et de l’évacuation » n’était pas du tout le falot bureaucrate dont Arendt a brossé le portrait en même temps qu’elle inventait le concept de banalité du mal, « qui n’était au fond que la banalité de ses propres conclusions » (sic). Dès la fin 39, c’est Eichmann qui organise la première déportation de Juifs. Tout au long de ses rencontres avec Murmelstein, Eichmann apparaît comme un antijuif fanatique aboyant des ordres inexécutables qu’il multipliait à dessein. Les anecdotes à ce sujet sont d’ailleurs nombreuses, odieuses, et irrécusables. Arendt aurai alors eu tord, mais comment ? Lanzmann explique que à cette époque les historiens avaient encore très peu travaillé. On confondait les lieux, on bousculait les témoins, qui avaient vécu des expériences limite et étaient incapables de parler. Le Procureur Général Hausner ( qui a fait le « discours d’entré » du Procès d’Eichman) partageait l’ignorance générale. A la demande de Ben Gourion, qui souhaitait en faire un acte fondateur pour Israël, Hausner avait ouvert le procès par un immense discours moralisateur : « Cette ouverture a déplu à Arendt, explique Lanzmann. Mais elle-même ne savait rien. C’était une juive allemande exilée qui ignorait tout de la réalité de ces choses et de ces gens ». L’opinion de Lanzmann sur la «  trouvaille » d’Hannah Arendt est sans concession : la « banalité du mal » est une erreur de jugement d’autant plus grave qu’elle conduit à déresponsabiliser des individus (ils n’auraient été que les « rouages » d’un système), et corrélativement à relativiser des actes d’une gravité exceptionnelle. " 




                                          • bakerstreet bakerstreet 14 mai 2013 20:59

                                            En tout point d’accord avec vous, Gab.

                                            La sortie publicitaire d’un film mensonger, racontant avec pathos et manipulation une erreur de jugement, sans toutefois remettre celle ci à l’heure, et pire en l’aggravant, est bien dans l’art du storytelling américain.
                                            Quand on cherche à vous prendre aux tripes, déconectez vos tripes, et servez vous de votre sens critiques, des sources documentaires, et de votre intelligence.


                                          • redredsir 14 mai 2013 21:18

                                            " la « banalité du mal » est une erreur de jugement d’autant plus grave qu’elle conduit à déresponsabiliser des individus« 

                                            - C’est tout l’inverse ! il s’agit au contraire de montrer et faire comprendre à tout un chacun que l’horreur à grande échelle n’est possible que lorsque les sous-fifres »exécutent" en se dédouanant confortablement de leur responsabilité.
                                            Que Eichmann ou Hitler fussent des psychopathes, des cyniques ou pas, ne change rien à l’essentiel du message : c’est la veulerie de l’obéissant qui tue massivement.
                                            Cela n’est pourtant pas très subtil à comprendre, aussi je crains fort que les réfractaires à cette démonstration ne fassent eux-mêmes preuve d’un impossible mea-culpa...
                                            Si Lanzmann ne veut pas de cette banalité-là, c’est qu’il a d’autres intérêts...
                                            L’homme n’est pas un loup pour l’homme, beaucoup sont des moutons qui hurlent, avec des dents de charognards cannibales.

                                             


                                          • Ariane Walter Ariane Walter 14 mai 2013 21:33

                                            redredsir ;

                                            Merci de répondre. je n’aurai pas mieux fait. Je partage votre opinion.

                                            quant à l’émotion que j’ai ressentie, elle était liée, non pas à l’histoire même mais à ce que je vis au présent. Dans ce monde de bureaucrates qui assassinent tous les jours.


                                          • bakerstreet bakerstreet 14 mai 2013 23:21

                                            redresir
                                             

                                            Il existe au fond dans un pays totalitaire, comme en Allemagne, en argentine ou au Chili, et même dans la France de Pétain plusieurs sortes d’individus.
                                            Ceux qui se taisent , baissent la tête, et trainent les pieds, tentant de sauver leur vie, levant la main devant le furhrer s’il le faut, mais dérangés d’aller plus loin.
                                            Ceux qui participent au système
                                            - En raison de leurs intérêts ( s’accaparer les biens, et même les personnes)
                                            - En raison de leur bêtise, de leur manque de pensée anticipatrice, liée à l’esprit de corps chez les soldats, de leur jeunesse ( ils pourront s’en mordre les doigts plus tard, j’ai connu un ancien para d’Algérie craquer à 60 balais devant un psychiatre algérien, avant de sombrer dans la culpabilité et la démence....)
                                            - Ceux qui enfin vont se révéler dans la guerre, et n’auront même plus besoin du clivage pour passer à l’acte, la société tout à coup devenant criminelle, à leur image.
                                            Faut-il pour autant définir le concept d’humanité, par rapport à cette dernière frange d’hommes, peu ragoutante, et bien loin des phares de notre humanité.

                                            Combien d’hommes ont donné leur vie pour sauver leurs proches, ou même des gens qu’ils ne connaissaient pas. Je ne dirais pas que c’est le propre de l’homme, car il me semble que les animaux, nos frères en concepts, sont bien proches de nous à ce sujet.
                                            Les loups en général ne sont pas dangereux pour l’homme, sauf quelques uns : Ne déplaise à certains qui nient leur dangerosité , il existe des cimetières dans les alpes où les tombes attestent de loups s’en prenant à l’homme endormi près d’une meule de foin, il y a un siècle ou deux.....Mais faut il définir le loup à partir de ces cas spécieux ?


                                          • Ariane Walter Ariane Walter 15 mai 2013 00:13

                                            L’homme est exceptionnellement mauvais. Mais cela suffit à lui donner mauvaise réputation.

                                            La plupart des monstres ne sont pas des monstres. Simplement pragmatiques !


                                          • bakerstreet bakerstreet 15 mai 2013 00:21

                                            Simplement pragmatiques ?
                                            Si l’on peut comprendre dans la pensée économique commune, le lien entre Pinochet et Thatcher, on ne comprend guère la fascination, totalement irrationnelle, que Pol Pot, ce fou génocidaire, lui procure !
                                            Où est un amour du mal et de la perversion partagée.


                                          • modesto modesto 20 mai 2013 19:35

                                            @ariane walter : les monstres sont peut-être pragmatiques, mais les dogmatiques sont sûrement monstrueux !


                                          • bakerstreet bakerstreet 14 mai 2013 21:59

                                            On sait comment s’en sortent les gens avec le monstrueux : Ils opèrent par clivage, ce qui permet de maintenir un semblant de normalité aux autres, alors que le pervers à sa vie autonome. Ce type qui a enfermé trois femmes aux states pendant 10 ans fonctionnait ainsi.
                                            « Un brave type, avec qui je buvais une bière, je faisais un barbecue » dira le voisin, médusé.
                                            C’est toujours ainsi, le témoignage de voisin des monstres : « Des types comme vous et moi, bonjour bonsoir..... »
                                            C’est sûr, ils n’ont pas de cornes sur la tête.

                                            En l’occurrence la trouvaille d’Arendt ne nous apprend rien de nouveau, si ce n’est qu’elle banalise le mal de la pire espèce, inédit, prodigieux : Le génocide de tout un peuple, et ça, c’est tout de même pas à la portée du premier psychopathe venu.

                                            Nous savons que certains sujets n’ont pas la qualité d’empathie et de conscience naturelle, environ 4 à 5 pour cent pour les sciences cognitives : Des images d’individus soumis à des images traumatisantes, et visionnés par imagerie médicale, montrent que la presque totalité des individus sont indisposés par ces images, leur cortex réagissant semblablement. Le reste ne ressent rien ( et va donc chercher l’émotion ailleurs, d’où la perversion, faire souffrir l’autre plutôt que l’aimer....). Il est vrai que la causalité peut souvent être trouvé dans leur passé ; enfance traumatisante, perte des repères du bien et du mal que même les animaux ont, des expériences actuelles l’attestent chez les singes. Néanmoins, à partir d’un moment, on prend les individus pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils devraient être. 

                                            Des choses qu’Arendt ne maitrisaient absolument pas, tout comme elle était à l’ouest, manipulable par le maitre en perversion qu’est Eichman, jouant au benêt de base comme Barbie le fera plus tard et tant d’autres, (comme d’ailleurs ce chef de mafia Rom actuellement jugé après avoir abusé de petites voleuses de rue)..... et peut être dans la culpabilité d’avoir fuit l’Europe, et se dédouanait dans sa conduite agressive envers les juifs, les accusant de ne pas avoir fait, ce que elle avait définitivement renoncé à faire, en fuyant aux états unis.

                                            Le pervers est très habile pour se soumettre, vous flatter et vous faire croire que vous tirez les ficelles, alors que c’est lui le maitre du jeu.

                                            Le cas arendt, à ce stade, aurait du faire sens à un film, mais de dimension psychologique, sur le déni, et les mécanismes de défense, pas dans cette pauvre reprise d’une étoffe pourrie aux mites, et ne tenant pas la critique historique, humaine, intellectuelle.

                                            Ce n’est pas la première fois et la dernière que les intellectuels se font abuser. Se rappeler des kmers rouges, et de Pol Pot vu par un libérateur par tous nos intellos, de Pétain jouant au grand père gateux, pour échapper à la peine de mort en 45.

                                            Avant ça, en 40, trompant son monde en se déguisant en sauveur de la France « je fais don de ma personne à la france...... » et de nouveau toute la France tétanisée, gens de la calotte et de la cagoule, mais plus fâcheux, anciens du front populaire, larme à l’œil devant le vieux maréchal, trompant son monde comme le dernier coquin, qui n’hésitera pas à signer le décret envoyant à la mort les enfants juifs, pour ne pas les séparer de leurs parents. 

                                            Bon dieu, il faudrait que certains révisent sérieusement leur histoire,et fasse preuve d’un peu plus d’esprit critique devant les productions américaines dégoulinantes de bons sentiments.

                                            Se méfier des crocodiles qui pour se défendre, disent qu’au début, ils voulaient juste aider les gens à passer la rivière.


                                            • bakerstreet bakerstreet 14 mai 2013 22:52

                                              « La loi morale en moi,
                                              et le ciel étoilé au dessus de ma tête. »

                                              Ce n’est pas du Eichman, vous l’avez compris, mais de Kant, un gars du même pays.


                                            • ykpaiha ykpaiha 15 mai 2013 00:30

                                              Etre ou ne pas etre..

                                              Se considérer dans les X% de bons et brave ou X autre dans les X de dégénéré ..rien que le mot est amusant...voila bien des leçons de lache,

                                              Plutot que de se croire tout simplement humain avec sa part d’incertain qui selon je temps la mode les circonstances vous feront ange ou démon, on aime s’accoquiner de vertus qui elles aussi varient selon la mode du jour.
                                              Aujourd’hui paré d’encens et de myrrhe le modele qui nous assujetti n’a rien de pire ou de meilleur que ce qui a conduit des peuples a se massacrer ; il n’est que présent parce que nous le faisons vivre....c’est tout, et massacrons tout autant, sans pour autant en éprouver quelconque malaise.

                                              Comme autrefois les vendémiaires, ou autres septembriseurs ou encore d’autres bien avant et apres eux, tout en retournant ensuite a des occupation bien sous tout rapport, nous avons l’orgueil de nous croire supérieur.

                                               Relisez« la stratégie des foules » pourtant écrit par un certain Gustave Lebon dans les années 1890 et votre abêtissement aura un sens... celui de l’humanité.

                                              La seule vraie faute de ces gens la est d’avoir su capter ce que les foules voulaient...tout comme finalement d’autres demandent vos suffrages, et finalement ne jamais assumer ni respecter la parole donnée,

                                              "Passer de la barbarie à la civilisation en poursivant un rêve, puis décliner et mourrir dès que ce rêve à perdu de sa force. Tel est le cycle de la vie d’un peuple !« 

                                               »Donnez a une foule le prestige d’exister et vos fait donneront par hypnose la force aux foules de tout renverser."

                                              Rien de plus ou de moins que ce que nos bien-pensant usent et abusent au quotidien

                                              Les moyens changent pas l’homme.....


                                              • bakerstreet bakerstreet 15 mai 2013 00:40

                                                Relisez« la stratégie des foules » pourtant écrit par un certain Gustave Lebon....

                                                Le livre de chevet des dictateurs, en particulier Hitler.
                                                 Un mode d’emploi du fascisme, exploitant et orientant les peurs primaires et triviales. Ne manque que « mein Kampf » pour avoir envie de repasser sa chemise noire, et se laisser pousser une petite moustache, avant de faire la marche du pas de l’oie en remontant la rue.

                                                On sait jamais
                                                Vous pourrez peut être trouvé un idiot pour vous suivre, ou alors un canard, si vous lui donnez du pain.


                                                • ykpaiha ykpaiha 15 mai 2013 01:27

                                                  Euh l’avez vous seulement lu ou bien le petit idiot du dimanche ne vous a t’il autorisé que gala et TF1 ?


                                                • Jean-Louis CHARPAL 15 mai 2013 00:52

                                                  Pendant de nombreuses années je me suis posé la question de savoir pourquoi le peuple allemand qui était un des plus évolués et peut-être le plus évolué du monde, avec ses écrivains, ses philosophes, ses musiciens, ses scientifiques, avait pu commettre un crime aussi horrible contre l’humanité pendant la seconde guerre mondiale.

                                                  En examinant l’Histoire de ce pays, je crois avoir trouvé l’explication (même si ça paraît gonflé de dire ça ...).

                                                  L’ unification de l’Allemagne a été réalisée sous Bismarck par la Prusse. L’ Allemagne était divisée en de nombreux petits Etats et les allemands n’avaient aucun goût particulier pour l’armée et la guerre, à part les prussiens ...

                                                  Bismarck a décidé que l’unification se ferait à marche forcée par l’embrigadement militaire, la soumission totale sous l’uniforme et la guerre.

                                                  Tout un peuple s’est mis à marcher au pas, à s’abrutir de discipline militaire, et à pratiquer un culte fanatique de l’obéissance aveugle aux ordres.

                                                  En quelques générations, tout un peuple conditionné est devenu addict à l’uniforme et à une caporalisation absolue.

                                                  Qand Adolphe est arrivé au pouvoir, il n’a plus eu qu’à « appuyer sur les boutons  » d’une machine à broyer toute individuailté, toute contestation et obéissant au doigt et à l’oeil à n’importe quel ordre.

                                                  La monstruosité de la solution finale résulte de la rencontre d’un dictateur obsédé par les juifs et d’un peuple rendu incapable de désobéir à quoique ce soit.

                                                  Rejeter cette thèse revient à considérer comme inexplicable jusqu’à la fin des temps le comportement de tout un peuple hyper civilisé. Or tout phénomène a forcément une cause.

                                                  Découvrant aujourd’hui le point de vue d’ Hanna Arendt sur Eichmann, je suis spontanément d’acord avec elle. Eichmann n’était pas un monstre en lui même. C’est son incapacité totale, absolue, à désobéir, qui fut monstrueuse et l’a conduit à des actes monstrueux.

                                                  L’obéissance est devenue un « gène historique » inoculé par la Prusse à tout un peuple.

                                                  Il aurait fallu écrire dans la Constitution allemande après la 1ère guerre mondiale que la désobissance était une valeur fondamentale de toute civilisation et leur faire faire des exercices de désobéissance, comme on fait maintenant des exercices incendie. Histoire de les « déprussianiser » ...

                                                  Il est évident que l’obéissance inconditionnelle de nos jours fait encore des ravages avec cette nouvelle idéologie totalitaire qu’est l’ultra libéralisme, dont un bon nombre de ses pratiques sont purement et simplement criminelles. 

                                                  .


                                                  • julius 1ER 19 mai 2013 18:03

                                                    je suis tout à fait en accord avec ce que tu dis d’ailleurs j’ai revu sur Arte il y a quelques jours le film de Michael Haneke « le Ruban Blanc » qui illustre bien la genèse du nazisme au travers de l’éducation des enfants dans un petit village de Prusse à la fin du XIX ie siècle. ce film montre bien le conflit de classes et la soumission à l’ordre par le conditionnement des enfants , pour moi beaucoup mieux que n’importe quel discours....... ;


                                                  • Antoine Diederick 15 mai 2013 01:19

                                                    Bonsoir Ariane,

                                                    Ce que j’apprécie chez vous c’est votre grand idéalisme bien nécessaire aujourd’hui.

                                                    De la banalité du mal ?

                                                    Voici ce que Bernanos met dans la bouche d’un de ses protagonistes :

                                                    Le monde du Mal échappe tellement ....à la prise de notre esprit ! D’ailleurs, je ne réussis pas toujours à l’imaginer comme un monde un univers. Il est, il ne sera toujours qu’une ébauche, l’ébauche d’une création hideuse, avortée, à l’extrême limite de l’être. Mais l’historien, le moraliste, le philosophe même, ne veulent voir que le criminel, ils refont le mal à l’image et à la ressemblance de l’homme. Ils ne se forment aucune idée du mal lui-même, cette énorme aspiration du vide, du néant.

                                                    Et donc Eichmann, banal tortionnaire ne peut montrer la nature du mal, car la présence du mal n’est pas banal....et la créatura imparfaite....(toutefois ce n’est pas l’explication d’une excuse).

                                                    Il faudrait aller dans cette métaphysique du mal et dans la métaphysique pour chercher des réponses....vaste tâche.

                                                    Le mal comme pensée, écrit plus haut un des intervenant dans ce fil, oui, je suis assez d’accord...

                                                    Mais comme dit Bernanos, le mal serait-il impensé dans le comportement humain .


                                                    • Antoine Diederick 15 mai 2013 01:27

                                                      le mal chez l’homme est-il un effet de sa pensée et des ressentis de l’être, avec Baudelaire, ICI


                                                    • Antoine Diederick 15 mai 2013 01:39

                                                      le nazisme a mis en scène la cruauté....tous les jours, la cruauté est mise en scène et ce d’autant plus facilement que les moyens de communication le permettent et l’amplifient.

                                                      et pour le moment la liste est longue, celle des nouvelles violences.


                                                    • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 15 mai 2013 09:42

                                                      Bonjour,
                                                      L’intérêt que vous portez à Hannah Arendt me détermine à vous indiquer l’étonnement qui a été le mien à lire, avec la plus grande attention, « Les origines du totalitarisme ». Vous en trouverez la marque dans les extraits que vous pouvez trouver ,sur Internet, de l’ouvrage que j’ai publié en septembre 2012 sous le titre : « Quand le capital se joue du travail - Chronique d’un désastre permanent » (Editions Paroles Vives)

                                                      Très cordialement à vous,

                                                      Michel J. Cuny

                                                       


                                                      • Serge ULESKI Serge ULESKI 16 mai 2013 09:58
                                                        « Hannah Arendt : la banalité du mal »

                                                        Franchement j’ai cru un moment que le sujet du film était la politique d’Israël, là-bas à l’endroit des Palestiniens et ici, contre tous ceux qui s’opposent à cette alliance occidentalo-israélo-sunnite.

                                                        Mille excuses ! J’étais hors sujet.


                                                        • jack mandon jack mandon 19 mai 2013 08:46

                                                          Le mal et l’homme, même combat.

                                                          Comme en toute oeuvre d’art chacun lit à sa mesure.

                                                          La femme, ce pourrait être un homme, en prise avec l’empire du mal. La barbarie, toujours la même et toujours autre.
                                                          La peur au coeur de l’humain qui façonne la monstruosité et le chaos. L’homme moderne issu d’un inquiétant primate.
                                                          Ainsi naquit la civilisation moderne, dans les paroxysmes, l’effroi.
                                                          Civilisation de guerres, de révolution, de violence, de haine, de mensonge,
                                                          de puissances autodestructrices.
                                                          Quant à la condition humaine, féroce, cruelle, absurde, orgueilleuse,
                                                          lâche, injuste, perverse et folle.
                                                          « La raison n’a point d’empire sur les fous et sur les sots » Corneille.
                                                          Pourquoi changer le monde quand il s’agit de changer un seul « moi-même »
                                                          La révolution de l’innocence, grande et absurde entreprise...ce pourrait être Camus.
                                                          « Quand il y a retour à la nature primitive apparaît la joie » Platon.
                                                          Au soir de ma vie, l’équation demeure,
                                                          « Mon royaume n’est pas de ce monde » Jésus.

                                                          Et brassent les émois et les interrogations.

                                                          Merci Ariane


                                                          • julius 1ER 19 mai 2013 17:43

                                                             Cet homme est un homme ordinaire, banal, qui s’est contenté d’obéir sans haine particulière, sans aucun antisémitisme. On lui aurait fait envoyer à Dachau des Sioux, des Berbères ou des poulets, il aurait agi de la même façon.La banalité du mal. L’obéissance aux ordres. Sans questionnement. Sans état d’âme

                                                            @ariane 

                                                            merci Ariane de continuer à jouer, le poil à gratter sur Ago, personnellement après avoir lu « Mein Kampf »« je continue à m’interroger sur le soi-disant antisémitisme de A Hitler, je 

                                                            me demande si ce n’était pas la »victime désignée(commode)" facile à spolier car ne bénéficiant pas d’un ancrage solide dans l’Allemagne d’alors, et surtout facile à soumettre à la vindicte du peuple allemand en pleine crise économique, à la manière de l’extrème droite et de la droite, si prompte à désigner des ennemis, les immigrés, les chômeurs, certains se bâtissent des carrières rien qu’avec ce clientélisme, il faut toujours avoir cela en mémoire, mais pour Hitler double résultat, beaucoup d’argent récolté pour financer l’effort de guerre et surtout plus d’ayant droits pour venir réclamer quoique ce soit qui plus est enrichissement d’une classe moyenne allemande qui a bien profité de ces spoliations biens acquis à peu de frais, d’ou leur reconnaissance et leur longue fidélité, voir leur allégeance au mouvement nazi, on ne mord pas la main qui vous nourrit......

                                                            certaines d’études qui ont été faites sur la situation économique en Allemagne après 1933 tendent à prouver que l’économie d’une part avec la relance de l’armement la continuation des grands travaux, la spoliation des richesses ,( n’oublions pas que l’on enfermait dès 1933 tous les opposants, communistes, socialistes, syndicalistes, catholiques qui furent les premiers à inaugurer les camps de concentration ) l’économie 

                                                            allemande avait bien redémarré dans les années 30 sans oublier les capitaux anglos/américains, voir français qui affluaient , d’ailleurs il est tout à fait étrange qu’il n’y ait jamais eu d’études sérieuses réalisées sur ces années -là, et sur l’impact dans l’économie allemande, de tous ces facteurs précités, je serai tenté de dire et pour cause car la démonstration serait facile à faire que la capitalisme est tout à fait soluble dans le fascisme et vice et versa et que le merveilleux marché a bien prospéré sous le soleil Hitlérien..............j’ajouterai que cette fameuse guerre froide monté de toutes pièces par les anglos/américains a permis d’occulter, tout un pan de l’histoire de ces années-là, d’ailleurs la preuve la plus évidente est que l’on continue d’enseigner l’histoire de la seconde guerre mondiale comme il y a 40 ou 50 ans, en continuant de dire que c’est grâce au débarquement allié en Normandie que l’Europe a été libérée, ce qui est un fait mais en occultant un autre fait qui est celui-là, il n’y avait que 7 divisions allemandes en France alors qu’il y en avait 93 sur le front de l’est ce qui en rapport de force militaire montre que si ces divisions allemandes avait été là, lorsque l’on sait l’intensité des combats qui ont eu lieu en Normandie nul doute que l’issue des combats aurait été totalement différente.............


                                                            • modesto modesto 20 mai 2013 13:58

                                                              en fait, vous voulez nous dire quoi, cher julius ?...


                                                            • julius 1ER 19 mai 2013 17:53

                                                              en parlant du comportement humain quelque chose arrivé près de chez-nous ces jours qui rappellent que les hommes peuvent être pire que des bêtes


                                                              • modesto modesto 20 mai 2013 12:25

                                                                encore un papier qui franchit allègrement le mur du çon de l’imposture intellectuelle, voire du terrorisme intellectuel !
                                                                assimiler l’analyse d’hannah arendt sur le mal nazi absolu avec le positionnement politique actuel des députés socialistes sur les moyens de sortir la france du surendettement me parait, pour le moins, gonflé, si ce n’est ignorant de l’histoire !!! on peut aussi les traiter de munichois, de sociaux-traîtres, renégats titistes ou crypto-trotskystes, gibiers de potence ou autres qualificatifs bien datés et bien connotés...
                                                                hannah arendt est une philosophe de la modernité et du libéralisme, dans tous les sens du terme. la récupérer de cette façon ne prouve pas une grande culture ni une compréhension de l’histoire. le libéralisme est un horizon, sans doute (je ne lis pas dans le marc de café), indépassable, et consubstantiel de l’émancipation individuelle (grande victoirehistoriqu de la gauhe depuis les lumières et tous les combats humanistes, féministes et autres. si la gauche a été un temps marxiste (au XX° siècle pour résumer), sait-on si elle le sera encore dans quelques années ? (et même aujourd’hui, si on regarde le monde ?...)
                                                                il ne sert donc à rien de manipuler les idées, ni d’invectiver tous ceux qui essaient d’améliorer la société en utilisant les instruments du système environnant, faute, aujourd’hui, d’autres solutions (ceux qui en ont, compatibles avec les acquis de la gauche ci-dessus mentionnés, peuvent laisser un mot ici : on fera suivre...)


                                                                • gordon71 gordon71 20 mai 2013 13:02

                                                                  bonjour Ariane 

                                                                  vous persistez brillament dans le petit commerce des bons sentiments et de l’enfonçage de portes grandes ouvertes....

                                                                  une sorte de poujadisme de gauche en quelque sorte 

                                                                  comme votre petit maître à mentir, Ariane 
                                                                  une grande figure du grand guignol de la gauche 


                                                                • gordon71 gordon71 20 mai 2013 13:29

                                                                  extraits :


                                                                  Cette bouffonnerie de diversion vise à occulter :

                                                                  1) Que la gauche progressiste, dans son ensemble, au gouvernement ou ailleurs, est incapable d’appeler un chat un chat ; ni de nommer l’effondrement écologique et social de la société industrielle à l’ère du techno-capitalisme mondialisé.

                                                                  2) Qu’elle n’a d’autre programme que la poursuite du désastre par « l’innovation », la fuite en avant technologique, et « la planification écologique », l’instauration d’un « capitalisme vert » - et fascisant celui-ci -, sous dictature technocratique, afin« d’optimiser la gestion des ressources  » (cf. Ecologie et Liberté, André Gorz, 1977 et Le Feu vert, Bernard Charbonneau, 1980).

                                                                  3) Qu’en attendant cette douteuse issue de secours et «  le retour à la croissance »qui en devrait découler, c’est au peuple que la gauche progressiste et ses branquignols « antifascistes » extorquent le prix de leurs délires économistes. Le« retour à la croissance » - et à la consommation - ne ferait que précipiter la vraie crise, la crise écologique, humaine et anthropologique, où nous sombrons de décennie en décennie. Sur cette terre finie que l’industrie et « l’économie réelle » ont dévoré en 200 ans et où les scientifiques s’efforcent maintenant de produire toutes sortes d’ersatz de matières premières.

                                                                  4 ) Que les éléments d’un « fascisme » contemporain ne résultent pas des menées d’un parti nationaliste, légaliste et électoraliste, fut-il agité de courants conservateurs en matière de mœurs, et autoritaire au plan politique, mais bien de ce que la presse et le tout-venant nomment « Big Brother ».


                                                                  http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=413



                                                                • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 20 mai 2013 13:31

                                                                  D’accord, mais pourquoi tant d’espaces inutiles entre vos paragraphes ?  smiley

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