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Accueil du site > Tribune Libre > Historique de la situation afghane

Historique de la situation afghane

Essayons de clarifier la situation en Afghanistan.

La clef pour comprendre l’Afghanistan est ethnique… sinon, on n’a aucune chance…

HISTOIRE ANCIENNE

Après mille ans de bouddhisme parsemé de quelques influences hellènes, l’Afghanistan fut peu à peu converti à l’Islam sur plusieurs siècles vers la fin du premier millénaire.
Au carrefour de la route de la soie, son histoire est marquée d’innombrables invasions et de quelques conquêtes… aujourd’hui encore les Afghans comptent en leur sein une mosaïque de peuples dont l’histoire et quelquefois les origines sont liées à celles de ces différents envahisseurs…

L’Afghan est pachtoun, tadjik, ouzbek ou hazara avant que d’être afghan.
Il s’identifie à son ethnie - mieux - à sa tribu ou à sa vallée avant que d’avoir un sentiment nationaliste, ses valeurs tournent avant tout autour de la famille, de l’autorité traditionnelle des mollahs et de celle des chefs tribaux (khans).

Au début du XVIIIe siècle, l’Afghanistan était gouverné à l’ouest par l’Empire safavide d’Iran, et à l’est par les Grands Moghols, dont l’empire s’étendait de Kaboul jusqu’à Delhi.
La ville de Kandahar, capitale des tribus pachtounes, prit ainsi une importance stratégique majeure.

Lorsque Nader Shah, roi de Perse, voulut conquérir l’Inde, il choisit à cet effet Ahmed Khan, chef de la tribu pachtoune Durani, à la tête de ses cavaliers.

1747 est la date à laquelle on attribue généralement la fondation de l’Afghanistan : à la dislocation de l’empire Perse (à la mort de Nader Shah), Ahmad Khan est élu roi d’Afghanistan par une assemblée de chefs pachtouns.

L’établissement d’un pouvoir pachtoun, depuis cette date, est d’une importance incontournable pour comprendre l’histoire contemporaine de l’Afghanistan qui a toujours été gouverné par des émirs et des rois pachtouns, au détriment des autres ethnies… jusqu’à la nomination en 1992 du président Tadjik Rabbani.

Au début du XIX°, notons que l’Afghanistan est le plus grand empire musulman du monde :
http://prospectivons.files.wordpress.com/2009/10/afgh3.jpg

A cette époque, la Grande-Bretagne et l’Empire Russe vont se disputer le contrôle de l’Afghanistan pendant près de cent ans…

La deuxième guerre anglo-afghane entérina en 1893 la “ligne Durand” comme frontière avec l’Empire Britannique (actuelle frontière Afgha/Pakistan).
Cette frontière coupait l’ex-pays pachtoun (Pachtounistan) en deux, faisant de l’Afgha une sorte d’état-tampon entre les empires russe et britannique.
Abdur Rahman, émir pachtoun de Kabul, fut le seul émir à signer et reconnaître ce traité.
Il était déjà largement impopulaire parmi les autres ethnies, ayant largement exacerbé leur ressentiment en imposant un pouvoir central répressif et en menant une véritable politique de colonisation des terres appartenant à ces minorités pour y installer les familles pachtounes.
http://www.gl.iit.edu/govdocs/maps/Afghanistan-Pakistan%20border.gif

L’AFGHANISTAN JUSQU’A L’INTERVENTION SOVIÉTIQUE

En 1919, indépendance de l’Afghanistan après la troisième guerre anglo-afghane.

En 1933, avènement du roi Mohammad Zaher Shah, éduqué en France, qui règnera jusqu’en 73.

En 1947 et donc dès l’indépendance de l’Inde et la création du Pakistan, l’Afghanistan refuse de reconnaître cette fameuse “ligne Durand” comme frontière avec le Pakistan.
Sous l’égide de son ministre de la guerre Sardar Daoud Khan, cousin du roi, elle demandera régulièrement ensuite la restitution de cet ancien territoire pachtoun (appartenant désormais donc au Pakistan).

Notons qu’au Pakistan, un mouvement séparatiste pathan (les “pachtouns” du Pakistan s’appellent “pathans”), le parti Awami, veut réintégrer l’Afghanistan depuis longtemps. Le soutien envers ses revendications apporté par Kaboul ayant à plusieurs reprises amené les deux pays au bord du conflit armé, les dirigeants pakistanais se sont toujours méfié de l’Afghanistan.

En 1953, Daoud, devenu premier ministre, se rapproche de l’URSS et établit un programme de modernisation économique et social avec l’aide soviétique.

En 1963, Daoud est forcé à démissionner suite à un énième conflit sans issue avec le Pakistan et à l’opposition croissante à son autorité autocratique.

En 1964, Zaher Shah instaure des éléments de démocratie, comme une assemblée législative dont une partie des membres est élue par le peuple.
Les partis politiques sont autorisés l’année suivante. Le PDPA (Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan), parti pro-soviétique, est créé par Nur Mohammed Taraki et se scinde ensuite en deux factions, le “Khalq” de Taraki et le “Parcham” de Brabak Karmal…

En 1973, coup d’état de Daoud (soutenu par les soviétiques) contre son cousin le roi Zaher et instauration de la première république d’Afghanistan… mais Daoud s’avère trop “nationaliste”, son but est en fait de “pachtouniser” le pays, ce qui l’éloigne peu à peu des intérêts soviétiques.

En 1977, il fait d’ailleurs adopter une constitution qui interdit les partis politiques et fait de l’islam la religion d’état. L’URSS intensifie alors ses relations avec l’ex-PDPA…

En 1978, Daoud est renversé par le Khalq (PDPA) qui, avec l’aide de soutiens dans l’armée, amène Taraki au pouvoir, aidé de son bras droit Hafizullah Amin.
Coup d’état qui semble apparemment prendre de court les soviétiques eux-même…
Taraki tente alors d’instaurer des réformes radicales mal vues par le peuple traditionaliste. Des oppositions populaires se multiplient dans le pays. Des révoltes sont très brutalement réprimées (Hérat : 5000 morts), et le mécontentement grandissant menace de s’étendre au refus du “grand frère” soviétique.
… quelques autres aimables péripéties entre les frères devenus ennemis Taraki et Amin débouchent sur l’assassinat de Taraki et la prise de pouvoir par Amin. Amin lui-même étant semble-t-il suspecté par l’URSS de liens avec les États-Unis…

En 1979, Brejnev décide finalement d’envoyer ses troupes en Afghanistan.
Il installe à la tête du pays Karmal, le leader du “Parcham”, l’autre faction du PDPA.

Cette invasion a pour effet de déclencher une véritable “guerre sainte” (djihad) contre l’envahisseur étranger et “infidèle”.

Notons que des mouvances pachtouns islamiques voire islamistes s’étaient déjà formés dès les années 60 qui refusaient tout rapprochement avec le modernisme occidental et soviétique. Elles furent réprimées par Daoud et leurs chefs durent s’exiler au Pakistan.
L’entrée en Afghanistan de l’armée soviétique en 79 favorisera le soutien de ces partis par le Pakistan qui voyait d’un mauvais œil les prétentions virtuelles du géant soviétique.
Il se disait en effet à l’époque que le but réel des soviétiques était l’accès à un port en eau profonde sur l’Océan Indien, ceci impliquant au minimum un jour ou l’autre la passage par le Balouchistan pakistanais…

Le Pakistan semble chercher pour sa part à éradiquer la double menace venant d’Afghanistan : menace soviétique d’une part, voire menace afghane par rapport à l’ex-Pachtounistan.
Sa stratégie semble être d’affaiblir l’Afghanistan pour éventuellement s’assurer d’une profondeur territoriale stratégique face à l’ennemi indien. En outre, il cherche à empêcher tout nationalisme afghan en favorisant l’emprise des partis islamiques les plus radicaux qui dépassent par leur sentiment religieux l’idée de nation, ce qui garantit d’une part la perpétuation des divisions ethniques, et de l’autre une faiblesse chronique, politique et économique, soit le gouvernement idéal susceptible de lui être inféodé…
Il mise pour cela sur un chef de guerre pachtoun : Gulbuddin Hekmatyar…

LES ANNÉES SOVIÉTIQUES

Les principaux résistants à l’occupant soviet sont tadjiks, ouzbeks ou hazaras, soit les ethnies du Nord-Afghanistan.
Les pachtouns eux, sont donc soutenus et armés par le Pakistan (avec l’aide des États-Unis et de l’Arabie Saoudite - les États-Unis qui armeront semble-t-il à un moment ou à un autre l’ensemble des moudjahidines, l’Iran participant pour sa part à armer certaines ethnies du nord, particulièrement les hazaras), mais ceux-ci (les pachtouns donc) participent assez peu à la résistance contre les soviétiques, des sources diverses affirmant qu’Hekmatyar aurait attaqué Massoud lui-même à une époque…

En 1989, Gorbatchev ordonne le retrait d’Afghanistan de l’armée russe, incapable de contrôler le pays et réduite progressivement à rester cloitrée dans ses bastions…
Il laisse malgré tout à la tête du pays Mohammed Nadjibullah, qui avait remplacé Karmal depuis 86. Les moudjahidines continuent le combat pour en finir avec les russes (ex-soviétiques)…

En 1992, prise de Kabul par le tadjik Ahmad Shah Massoud, principal héros de la guerre contre l’occupant, à la tête de “l’Alliance du Nord”, coalition de chefs de guerre du nord du pays (non-pachtouns) récemment mise en place, et fin définitive de l’épisode avec la Russie.

Bilan de dix années de guerre : plus d’un million de morts, 3 à 5 millions de réfugiés…

LES BATAILLES DE KABUL

A partir de là, il faut beaucoup de prudence pour organiser un récit cohérent de la situation tant les alliances et les trahisons se succèdent au milieu des combats entre factions et ethnies rivales, toujours sur fond de vieilles rivalités entre pachtouns et autres ethnies qui seront exacerbées et utilisées par différents chefs de guerre…

Massoud, pour prendre Kabul en évitant un bain de sang, s’est allié en 92 à l’ouzbek Dostom, ex-milicien et commandant de la garde prétorienne du régime de Kabul.
Dostom retourne ainsi sa veste une première fois et va donc aider Massoud à libérer Kabul avant que Hekmatyar ne vienne récupérer les marrons du feu avec ses propres troupes…

Un gouvernement est formé sous l’égide du tadjik Burhanuddin Rabbani qui se constituera autour des différents chefs de guerre de “l’Alliance du Nord”.

Hekmatyar, lui, continue sa propre guerre soi-disant au nom des pachtouns et tirera des roquettes sur la ville pendant des mois, jouant ainsi sur ces éternelles rivalités ethniques…
Dostom trahira d’ailleurs ensuite à nouveau en se ralliant à lui en cours de route afin cette fois de supplanter l’Alliance du Nord…

Un compromis est signé où Hekmatyar devient premier ministre alors que Massoud est évincé du gouvernement.
Hekmatyar qui se ralliera lui-même par la suite aux talibans…

Compromis qui n’arrivera même pas à mettre fin aux exactions à Kabul où la situation reste terrible : dès 92, les structures de l’armée ont été détruites, il n’y a plus de police , les services secrets ont été anéantis et d’une manière générale toute l’administration de l’état s’est écroulée. Des milliers de moujahidines sont entrés dans la ville, plus de 4000 prisonniers de droit communs sont “mystérieusement” libérés, les gens pillent les dépôts d’armes… tout le monde est armé.
De l’ancien régime, restent les membres de la police secrète, les officiers de l’ex-armée régulière et les communistes.
Kabul déjà exsangue se morcelle en différents quartiers “ethniques” où les exactions font rage provoquant encore 30.000 morts supplémentaires.

En 1994, début des hostilités avec les talibans qui prennent rapidement Kandahar puis l’ensemble du pays en 96 au bout de deux ans de combat dont un an pour le seul siège de Kabul, parachevant ainsi de transformer cette ville fabuleuse en champ de ruines.

… et la terreur talibane fit suite à tout ce gâchis.

LES TALIBANS

L’Afghanistan des talibans était le plus effroyable régime de la planète.
Un régime alliant terreur quotidienne planifiée et cruauté sadique… ils ont écrasé, torturé, humilié les afghans…
Les obligeant sous peine de sévices, tortures, à se rendre à la mosquée à chaque prière, prière devenue de véritables appels à la haine et à la violence… alors que les Afghans y sont toujours allés à la prière, sans qu’on les y oblige.
… couvre-feu quotidien, patrouilles continues circulant dans les villes pour contrôler la longueur des barbes et la décence des tenues, coups de fouet, tortures, interdiction d’école pour les filles et même de soins médicaux pour les femmes (!), mutilations et lapidations des femmes en place publique, érigeant ce supplice abominable en spectacle…

Ils ont brisé ce pays alors qu’ils n’avaient pas même contribué à le libérer de l’occupation soviétique… s’abattant au contraire sur lui comme des charognards.
… sans laisser le moindre répit aux malheureux afghans, ils ont en fait profité du chaos succédant à 13 ans de guerre pour attaquer lâchement leur propre pays et chasser ses vrais libérateurs enfin au pouvoir, n’hésitant pas à remettre pour cela une fois de plus un pays exsangue à feu et à sang…

Les Afghans, peuple fier et guerrier ont résisté à tout sauf à l’armement aveugle octroyé par les Américains à n’importe quels couillons pour contrer l’occupation soviétique… et là, tout a commencé à dégénérer.
C’est leur propre histoire qu’on leur a volé.

Jusqu’aux talibans, ils avaient toujours résisté, jusqu’au 9 Septembre 2001, date de l’assassinat de Massoud, dernier héros du vingtième siècle adulé à juste titre par les Afghans, tant par son courage guerrier que par sa sagesse et sa modération dans sa vision du monde.
Il fallait l’assassiner pour éliminer le seul symbole susceptible de rassembler tous le pays contre les talibans.
Lui mort, la voie était libre… au 11 Septembre.

“L’opération 11 septembre” pouvait se mettre en route, l’Afghanistan étant condamnée à rester ethniquement morcelée, divisée, voire encore traumatisée par ces années de guerre internationale puis de rivalités fratricides.

Les Pakistanais étaient semble-t-il derrière Hekmatyar, puis derrière les talibans… ils se seraient fait doubler par leur propre créature.
En tous cas, c’est ce que Massoud dénonçait et ce qu’il était venu dire à l’Europe lors de sa visite en 2001.
Personne ne l’a écouté…

LA SITUATION EN AFPAK

Les talibans font leur propagande au Pakistan en expliquant aux gens que la cause de toute la misère du monde vient du grand Satan américain.
Les “pathans” en particulier sont susceptible de se rallier à cette vision, ignorant sans doute pour certains ce que fut la réalité quotidienne des afghans pendant le régime taliban.
L’Amérique elle, joue le rôle de bouc émissaire.

Heureusement on peut espérer que cette propagande ait quand même pris du plomb dans l’aile depuis peu : depuis que ces abrutis de talebs, acculés dans certaines région par les troupes pakistanaises (Swat, Waziristan), n’ont rien trouvé de mieux que de bombarder des mosquées et même des terrains de jeux pour enfants… révélant ainsi aux pakistanais leur véritable nature.

On peut espérer que ce soit un aveu de faiblesse, encore que le mot “taliban” regroupe en fait différents groupes pas forcément organisés entre eux.
Toujours est-il qu’ils auront désormais plus de mal à faire avaler aux pakistanais qu’ils se battent pour l’instauration de “la vrai foi”.

La situation au Pakistan reste elle extrêmement compliquée, avec des arrière-pensées politiciennes qui peuvent toujours adapter leur politique ou leur discours intérieur à ce chaos. L’instabilité démocratique y est de toutes façons la règle depuis un bon moment… C’est le pays de tous les dangers, et doté de la bombe atomique qui plus est…

Des seigneurs de la guerre fleurissent depuis lurette à la frontière Afghano-Pakistanaise et forment de véritables “mini-états” incontrôlables.

L’afghan, je l’ai dit, est pachtoun, tadjik, ouzbek ou hazara avant d’être afghan.
Les ethnies débordent largement la frontière Pakistanaise, voire les frontières du nord (Ouzbekistan, Tadjikistan, etc).
http://www.stephanieaudras.com/wp-content/uploads/2009/05/afgha_carte.jpg

Il est de même musulman avant d’être Afghan et, à ce titre, n’accepte les forces de l’ONU que tant qu’elles le protège plus ou moins de la guerre civile, voire du retour des talibans dont l’immense majorité ne veut plus entendre parler.

Des troupes en Afghanistan, ça n’a de sens que si elles restent jusqu’à la disparition “DÉFINITIVE” de la menace taliban sur l’Afghanistan…

Pour finir, l’ Afghanistan est imprenable militairement, ou du moins ingérable ensuite, c’est un pays de montagnes et de déserts, qui plus est largement enneigé l’hiver…
La stratégie passe forcément aussi par le dialogue.

L’IMPOSSIBILITÉ DU RETRAIT EN L’ÉTAT

Quitter l’Afghanistan en l’état actuel des choses reviendrait à le laisser aux talibans.
Tout le monde s’accorde pour le dire, de la droite au parti socialiste français.

Le retrait de l’Otan en l’état actuel des choses, ce serait comparable au traité de Munich quand Hitler a commencé ses conquêtes guerrières.
… et le bon peuple d’applaudir Daladier… bravo et merci, disait-il, de nous avoir évité la guerre avec l’Allemagne…

Partir aujourd’hui et dans l’état actuel des choses, c’est signer à l’évidence le retour aux affaires de ces tarés sanguinaires, mais cette fois EN TOUTE CONSCIENCE, en toute connaissance de cause quant à l’avenir de l’histoire…

C’est livrer à nouveau le pays aux camps d’entraînement du terrorisme international, promouvoir la diffusion continue de propagande et de menace intégriste au Pakistan, encourager le terrorisme dans ce même Pakistan et même leur laisser une possibilité de prendre le pouvoir dans ce pays, créant ainsi un “état fou” possédant l’arme atomique aux portes de l’Inde…

UNE SOLUTION

Comment gagner et comment se sortir du bourbier Afghan sans rameuter les talibans au pouvoir, c’est la question à laquelle il s’agit d’apporter une réponse, aussi compliquée qu’elle soit à faire appliquer.

1- Il faut d’abord bien sûr mettre en place une armée suffisamment forte pour résister aux éventuels désirs de retour des talibans au pouvoir.

Il suffit pour cela je pense de rendre imprenables les principales villes du Sud Afghanistan en y installant des garnisons étoffées.
Ce point est prévu de longue date par l’Otan.

2- Il faut aussi et surtout mettre en place un SYSTÈME POLITIQUE STABLE susceptible de réunir tous les afghans contre cet éventuel retour des talibans.

Ça veut dire un système qui prenne en compte le problème des ethnies de façon équitable, acceptée par tous, et durablement…

Pas facile, surtout dans un pays en guerre depuis 30 ans avec plein de petits chefs sur-respectés et sans doute souvent imbus d’eux-même, auréolés de leurs seules performances guerrières.
Mais il faut malgré tout compter avec une population qui en a marre de tout ce bordel…

Je dirais pour ma part envisager une constitution de type “fédéral”, où personne ne “perde la face”, et où chaque ethnie préserve donc un peu de son autonomie et de son organisation sociale (voire des privilèges réservés à ces chefs d’un autre temps et les injustices qui vont avec).

Un équilibre constitutionnel difficile à trouver et à mettre en place dans la durée, mais avec des interlocuteurs prévisibles au moins.

Ce point absolument crucial et à mon sens incontournable, l’Otan n’en a jamais parlé et c’est inquiétant.
Certes ce n’est pas son rôle que de déclarer à la face du monde qu’il est le maître des affaires intérieures afghanes, mais il faudra bien que ça fasse partie des objectifs clairs un jour ou l’autre.

- D’une part pour que les opinions publiques comprennent que cette intervention n’est pas une guerre coloniale et acceptent la situation le temps qu’il le faudra.

- D’autre part et surtout pour éviter de partir sans avoir résolu cette équation et de laisser une véritable bombe à retardement derrière nous.

Un tel calendrier aurait alors clairement l’avantage de donner un sens, un objectif précis et une clarté à cette intervention, de pouvoir ainsi organiser un processus stratégique global à partir duquel tout le monde pourrait de référer et agir.
… alors qu’actuellement, c’est un flou pesant en ce qui concerne les objectifs de l’Otan (si ce n’est de “gagner la guerre contre le terrorisme” et d’armer le pays, ce qui reste vague et donne libre cours, à raison peut-être, à toutes les interprétations).

3- Il faut enfin une fois l’objectif atteint que l’Otan se barre de ce pays.

Car quand il n’ y aura plus “d’ennemi commun” visible, de “bouc émissaire” omniprésent à portée de fusil pour attiser la haine et la colère quotidienne, ce sera plus difficile de trouver au Pakistan des amateurs d’auto-explosion…
Alors peut-être un jour les intégristes feront leur petite propagande au niveau national, deviendrons “socio-islamistes” ou que sais-je, on s’en tape !

Donc gagner la guerre contre le terrorisme sans doute, mais surtout court-circuiter les dangers de la montée de l’intégrisme dans cette région du monde particulièrement dangereuse, donnant par cet exemple un coup de main à tous les musulmans modérés qui, particulièrement au Pakistan mais aussi ailleurs et de plus en plus, subissent quotidiennement cette peste venue de l’intérieur.

LOLO


Moyenne des avis sur cet article :  3.18/5   (11 votes)




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15 réactions à cet article    


  • katalizeur 17 février 2010 11:18

    @ l’hauteur...

    merci pour cette article qui est un melange de la propagande TF(haine) et de Cdent l’aire...je constate que cela vole toujours aussi bas....

    passons a du serieux :

    http:// www.ceri-sciences-po.org/


    • morice morice 18 février 2010 10:44

      merci pour cette article qui est un melange de la propagande TF(haine) et de Cdent l’aire...je constate que cela vole toujours aussi bas....


      le mot est faible : il creuse là.

    • ELCHETORIX 17 février 2010 15:18

      @ katalizeur , bonjour , ils sont de plus en plus nombreux les « tenants de la pensée unique » sur ce site , et la NOVLANGUE envahit le net , mais bon , restons vigilants ,,nous veillons comme des « sentinelles » .
      @ l’auteur , votre article aurait été intéressant du point de vue historique , mais sur le contemporain et sur la situation actuel , votre pose se réduit à la propagande .
      RA .


      • katalizeur 17 février 2010 16:20

        @ elchetorix

        bonjour mon ami.....

        la propagande fait rage....mais bizard la doxa a etouffée sur la grande offencive.. d’apres les derniers communiqués, les troupes de l’otan sont entrain de derouiiller.grave de chez grave...


      • morice morice 18 février 2010 10:23

        « les troupes de l’otan sont entrain de derouiiller.grave de chez grave... »


        faux : comment voulez-vous avoir des COMBATS en ANNONÇANT à l’avance une offensive par voie de presse et par bombardement de papiers rédigés dans la langue locale ??

        cette offensive est une ESBROUFFE lamentable, dont on a même donné la raison « montrer que l’armée afghane existe ».

        là voilà l’armée afghane dans un EXCELLENT RESUME...

        que voulez vous foutre avec ça ???

        c’est INFAISABLE !! il ne peut y avoir d’armée régulière organisée dans ce pays !!! 

        les soldats afghans sont dans l’état « naturel » des soldats US désabusés du Viet-Nam : ils sont déjà à la fin de la guerre avant de l’avoir commencée !! 

        haschich à tous les étages et aucun respect pour les supérieurs : c’est INFAISABLE !


        • Cug Cug 17 février 2010 15:52

           L’invasion du corps expéditionnaire de l’Otan (USA+UK+les larbins) en Afghanistan est à mettre en parallèle avec l’invasion de l’Irak ... afin d’encercler l’Iran et de donner ainsi aux anglo-saxons le contrôle des plus grandes réserves pétrolières et gazières du monde.


          • katalizeur 17 février 2010 16:27

            @ cug

            bonjour

            j’ai bien l’impression que le corps expeditionnaire comme tu dis tres justement est tombé tout seul dans le piege qu’il a eu cru tendre....

            l’ emirat invite les journalistes a venir constater sur place et sur piece le resultat de la grande offencive......


          • frédéric lyon 17 février 2010 18:00

            Article intéressant.


            Ne pas oublier que les Patshtounes sont eux-mêmes divisés en plusieurs tribus, dont les deux principales sont les Pashtounes Durrani à laquelle appartient Hamid Karzai, et les Pashtounes Ghilzai à laquelle appartient le Mollah Omar.

            Les Talibans ne représentent donc qu’une fraction du peuple Pashtoune, qui n’est lui-même qu’une fraction de la population Afghane. 

            • morice morice 18 février 2010 10:43

              super : et à part les poupées russes, ça mène à quoi ?


            • njama njama 17 février 2010 22:53

              Que feriez-vous si vous étiez afghans ? ... sinon que d’être un insurgé !

              Certains s’obstinent à nous faire accroire que ce serait pour la « bonne cause » ou « la juste croisade », et tentent de nous faire avaler ce genre de couleuvres.

              Prétendre instaurer la démocratie par les armes ? c’est affirmer le totalitarisme de cette pensée idéologique.

               


              • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 17 février 2010 22:58

                Il y a pas mal d’Afghans qui n’ont pas envie de revoir les Talibans et qui de ce fait tolèrent les forces internationales qui sont perçues comme étant le moindre mal.

                Si j’étais Afghan, je m’engagerais pour anéantir les Talibans !


              • frédéric lyon 18 février 2010 10:25

                Ca sent la fin de partie puisque les services secrets pakistanais se mettent à coopérer volontiers avec les occidentaux :


                Deux responsables talibans, le mollah Abdul Salam et le mollah Mohammad ont été arrêtés au Pakistan il y a une dizaine de jours par les autorités pakistanaises, a annoncé aujourd’hui Mohammad Omar, gouverneur de la province afghane de Kunduz (nord).

                Hier, le général Athar Abbas, porte-parole en chef de l’armée pakistanaise et la Maison Blanche avaient confirmé la capture au Pakistan du mollah Abdul Ghani Baradar, numéro deux des talibans derrière le mollah Omar. 


                • morice morice 18 février 2010 10:29

                  Hier, le général Athar Abbas, porte-parole en chef de l’armée pakistanaise et la Maison Blanche avaient confirmé la capture au Pakistan du mollah Abdul Ghani Baradar, numéro deux des talibans derrière le mollah Omar. 


                  marrant : avant il n’existait pas, tout à coup on a un « numéro 2 »

                  ah ah ah !!! 

                • morice morice 18 février 2010 10:31

                  Ca sent la fin de partie puisque les services secrets pakistanais se mettent à coopérer volontiers avec les occidentaux :


                  avec les Etats-Unis : et ça ils l’ont toujours fait. A Mumbai, surtout.... les drones du pakistan à votre avis, qui les a autorisés sinon l’ISI ?

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