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Accueil du site > Tribune Libre > Honneur aux femmes ! Il était une fois les Nîmoises...

Honneur aux femmes ! Il était une fois les Nîmoises...

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"Il était une fois les Nîmoises"... Fabienne Sartori nous invite dans cet ouvrage à une promenade, une déambulation dans les rues de Nîmes, à la découverte des archives, théâtres, bibliothèques autour de femmes célèbres ou anonymes...

Fabienne Sartori est venue présenter son livre au Carré d'Art, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.

 

Fabienne Sartori est elle-même née à Nîmes en 1965, elle a étudié l'histoire de l'art et l'archéologie à Montpellier.

 

Elle a déjà publié un ouvrage intitulé "Nouvelles du chantier naval", où elle évoque la fin du site industriel de La Ciotat, ses conséquences sur la vie quotidienne des ouvriers : elle s'attache à mettre en lumière l'histoire des invisibles, des anonymes.

 

On lui doit aussi "Opération retraite au soleil" : elle y raconte la vie de son grand-père combattant lors de la première guerre mondiale et un état du monde colonisé par les puissances occidentales.

 

Dans "Il était une fois les Nîmoises", Fabienne Sartori fait un premier constat : les femmes sont peu présentes dans les noms de lieux et de rues de la ville, dans l'espace public.

Puis, elle se livre à une véritable enquête : quelles traces nous reste-t-il des femmes nées à Nîmes et de celles qui sont passées dans la ville ?

Parmi celles qui sont passées, des noms célèbres : Colette, Flora Tristan, Albertine Sarrazin...

 

Flora Tristan se présentait comme une enquêtrice sociale. Elle a écrit un journal passionnant, plein d'humour... Elle a voulu organiser des réunions d'ouvriers, pour qu'ils sortent de leur condition misérable.

Elle décrit leur misère, leurs difficultés, elle parle beaucoup des femmes, et elle déclare : "Je vous ferai voir qu'il y a de la politique jusque dans votre pot-au feu'...

Quand elle passe à Nîmes, elle trouve des personnes peu accueillantes. Elle essaie de rencontrer des bourgeois et elle constate que les oppositions se focalisent souvent dans le domaine religieux : protestants et catholiques...

Elle fréquente le lavoir enterré de la place d'Assas, elle essaie de sensibiliser les femmes qui ne se rendent pas compte qu'elles pourraient avoir un avenir meilleur.

 

Colette dans son style merveilleux, décrit les Jardins de la Fontaine : elle promène sur les lieux un oeil artistique inoubliable...

 

Albertine Sarrazin passe aussi dans la région : elle connaît un parcours chaotique qui la conduit en prison. Première femme à raconter sa vie de prostituée, de délinquante et son expérience en prison pour femmes, elle meurt à 29 ans.

 

Quelques noms de lieux sont tout de même dédiés aux femmes :

Il existe à Nîmes, une Villa Blanche Peyron, un établissement social de l'Armée du salut... Elle a oeuvré pour le développement de l'armée du salut, et pour l'accueil des femmes en difficulté, elle accueillait les prostituées.

Un lycée porte le nom de la princesse Dhuoda, elle qui a pris la plume, après avoir été privée de ses enfants : elle a vécu au IXème siècle. Alors que son mari infidèle la prive de ses enfants, elle écrit un manuel de pédagogie afin de maintenir le lien avec eux.

On trouve une école Marie Soboul : elle vient d'une famille d'agriculteurs, son parcours illustre la promotion par l'école de la République.

Et puis, les anonymes occupent une place importante dans le livre :

Des ouvrières qui allaient laver le linge dans les lavoirs de la ville, des femmes au travail, des lavandières, des blanchisseuses, souvent usées prématurément par le labeur.

L'industrie textile était particulièrement florissante à Nîmes...

L'entreprise Solignac, près des Jardins de la Fontaine, a essayé de s'adapter aux transformations de la mode et du goût : on pouvait y faire toute sa carrière : le personnel féminin était formé dans le cadre d'un dressage. Les ouvrières étaient très contrôlées.

 

Fabienne Sartori évoque aussi le sort des femmes de petite vertu, des femmes de mauvaise vie, comme on les appelait autrefois... Souvent atteintes de maladies, elles avaient des fins de vie catastrophiques.

 

Pour finir, quelques Nîmoises célèbres : Frédérique Hébrard, Elisabeth Barbier, Jacqueline Chambon ou encore Régine Crespin qui passe son enfance à Nîmes...

 

Bien sûr, le livre comporte de nombreux autres exemples à découvrir...

 

"Des quais de la Fontaine à l’Esplanade, Il était une fois les Nîmoises nous invite à voyager au fil du temps, des rues et les lieux patrimoniaux, pour découvrir les parcours de vie de femmes nîmoises célèbres ou méconnues. Une déambulation dans la ville, une plongée dans les archives et les gazettes pour mettre en valeur leurs voix, leurs visages, leurs œuvres, leurs espaces de vie et de travail, en compagnie de : Plotine, Guillemette, Marguerite de Navarre, Suzanne Allut-Verdier, Séverine, Marie Durand, Ninou Schwartz, Flora Tristan, George Sand, Colette, Adrienne Durand-Tullou, Elisabeth Barbier, Albertine Sarrazin, Lise Gros, Blanche Peyron, Marie Soboul, Julienne Marquès, Marcelle Battu, Carmen, Némausa, Harmonie, Marguerite Long, Régine Crespin, Jeanne Coussens, Jacqueline Gaussen-Salmon, Paule Pascal, Lucette, Pauline, Monique Jourdan, Bernadette Lafont, Marie Trintignant…"

 

La description des Jardins de la Fontaine ( Colette )

 

"Nîmes enfin, Nîmes et ses Jardins de la Fontaine ! Nous poussons la grille dorée et sombre et le monde change. Un printemps si féerique qu'on tremble de le voir s'abîmer et se dissoudre en nuage. La Fontaine, les bains de Diane... profondes avenues de pierre où gronde une eau impérieuse et verte, transparente, sombre, bleue et brillante comme un serpent vif- je me penche sur cette eau frémissante où se mirent les arbres de Judée, avec le désir d'y plonger, d'atteindre cet autre jardin où le reflet des pins, des fusains, des arbres fleuris de mauve tourne, décomposé par l'eau couleur d'aigue-marine, au bleu obscur, au violet de pêche meurtrie...

Un nuage orageux qui passe au-dessus de nous verse goutte à goutte une pluie paresseuse et parfumée, qui roule en perles lourdes, exaltant l'odeur des térébinthes, des pins, des roses et des épines fleuries..."

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Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2020/03/honneur-aux-femmes-il-etait-une-fois-les-nimoises.html

 


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9 réactions à cet article    


  • @Rosemartini Rosso

     « Il était une fois les Nîmoises »

      Toujours rien sur les Costières  évidemment....pfff !  smiley


    • caillou14 rita 10 mars 2020 08:30

      Honneur aux femmes lors de leur défilé samedi (journée de la femme) en arrivant aux porcs elles furent tabasser par la milice à Macron !


      • caillou14 rita 10 mars 2020 11:41

        @rita
        Les images sont passées à la téloche !



      • cevennevive cevennevive 10 mars 2020 11:52

        Bonjour rosemar,

        Oui. Il est bon de se souvenir de toutes ces dames, de leur vie, de leurs oeuvres.

        Nîmes a bien changé aujourd’hui...

        Nîmes est comme toutes les grandes villes avec leurs périphéries glauques où il ne restera certainement pas une mémoire des vies et des oeuvres des femmes qui y vivent, très mal d’ailleurs.

        Mais ce que je viens d’écrire est triste, et le constat un peu injuste !

        Alors, pour sourire et montrer ma fierté de mère, j’espère qu’il restera plus tard, la mémoire de ma fille, Nathalie Beurier, bourrée de talent, qui vit de son art actuellement à Nîmes...

        Bien à vous.


        • rosemar rosemar 10 mars 2020 12:17

          @cevennevive

          J’aime cette ville riche d’un passé très ancien, une ville animée, très vivante, avec des propositions culturelles variées, intéressantes... on y trouve aussi des quartiers pauvres, c’est sûr...

          Et merci de citer une autre Nîmoise de valeur, une adresse à connaître...

          https://www.nathaliebeurier.fr/contact.html

          Bonne journée


        • cevennevive cevennevive 10 mars 2020 12:27

          @rosemar,

          Merci !!!

          Moi aussi j’ai aimé Nîmes. J’y ai même travaillé dans une usine de pantalons lorsque j’étais étudiante (ça date...).
          J’ai aimé ses boulevards ombragés de platanes, ses fontaines.
          C’est bien normal, je suis Cévenole !


        • rosemar rosemar 10 mars 2020 12:30

          @cevennevive

          Fabienne Sartori n’oublie pas d’évoquer toutes ces anonymes, des femmes de condition très modeste souvent oubliées des livres d’histoire... c’est aussi l’intérêt de cet ouvrage...


        • rosemar rosemar 10 mars 2020 12:33

          @cevennevive

          A lire : la merveilleuse description des Jardins de la Fontaine, à la fin de l’article... on y retrouve toute la sensibilité de Colette...

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