Il s’agite encore mais il est déjà mort...
« Nous vivons un moment crucial de notre civilisation… »
C’est ainsi que s’exprime la plupart de ceux qui savent parfaitement bien de quoi ils parlent mais qui rechignent intentionnellement à exprimer en termes bruts ce vers quoi nous embarquent les guerres pour une démocratie intégrale. Notre "civilisation" fait la guerre ou la soutient "pour la paix". On est plus à un paradoxe près et l'art de la diplomatie, qui fut la caractéristique d'une France à l'époque de sa gloire, a été consciencieusement rangée au rayon des vieilleries inutiles.
Il y a les excités, les technophiles émerveillés presque tous fascinés par le « miracle technologique » qui se déploie non plus seulement sous nos yeux effarés, mais dans nos vies. Et il y a ceux dont l’instinct encore réactif les alerte de l’imminence de quelque chose d’angoissant.
Les premiers sont les bons petits soldats sur lesquels le mouvement de "démocratisation du monde" s’appuie pour installer, de préférence sans retour possible (effet cliquet), l’aliénation insidieuse, douce, sympa et tellement « fun » de ce futur où nous "serons heureux parce que nous ne posséderons rien" (K. Schwab dans "The Great reset"). Les seconds s’adaptent bon an mal an, inquiets souvent, avec un sentiment d’impuissance qui mène malheureusement de plus en plus vers l’à-quoi-bonisme.
Notons en passant que la dépossession matérielle ne serait pas trop grave si elle ne visait en réalité la dépossession de soi. Car c'est bien cela qui est en cours...
« Dire non c’est fatiguant, alors on dit oui à tout c'est plus simple » (ce sont en substance les mots du Dr Fouché). Le totalitarisme bruyant et ses bottes ne font plus recette avec les peuples formatés à l’american way of life… ce projet de sous-vie intégrale grâce auquel chaque individu a été méthodiquement reconditionné (comme on reconditionne une valise pour mieux la fermer) par la persuation, la séduction et la manipulation appliquées via une terminologie détournée : focus client, bienveillance, nouveau management, sécurité, santé, projet, innovation et bien sûr démocratie. Autant de mots-masques qui ont permis de transformer chaque individu en un « acteur » de son devenir et mieux encore de celui du groupe qui l’emploie. Rappelons en passant qu'un acteur, précisément, ça n'acte pas sa vie mais ça joue celle d'un autre, ça parle avec les mots d'un autre, ça se laisse "diriger" et c'est même cela qu'on apprend aux futurs "acteurs" de tout poil.
Que tous les manageurs et autres « collaborateurs » de multinationales et autres grands groupes méditent longuement cette notion d’actorat…
La perversion est devenue la caractéristique de notre époque, elle invite à être efficace, agile, mobile, adaptable, en un mot elle accouche d’un individu qui ne pense plus, ne réfléchit plus, ne doute plus mais réagit, bouge, s’active, évalue, calcule comme une amibe dont le seul objectif est de survivre...en détruisant les pas-assez-adaptables. Il lui est impossible d’envisager un instant que ce qu’il est devenu soit le fruit d’un plan, d’un projet, d’une pensée psychotique qui suinte depuis la défaite de cet autre grand projet que fut le pangermanisme. Puisqu'on vous dit qu'il n'y a ni projet, ni plan et encore moins conspiration mais seulement de l'adaptation, du tâtonnement, de l'urgence et du : "c'est pas facile quand tout est devenu compliqué" !
L’injonction paradoxale est le nouveau mode de communication et nos zélotes zélites la manient avec une aisance de jongleur pro.
À nous il est demandé d’aller vite, le système, lui, prend son temps. « Step by step » comme disent les petits soldats de la post modernité qui se gargarisent au globish et son corollaire la prétention du hors-sol comme nouvelle identité. Ceux-là veulent être dans le mood ; rester dans le flux leur sert d’aiguillon, ça les asticote et ça les tient debouts. Ce sont les urbains des mégapoles et des villes moyennes destinées à devenir économiquement "dynamiques, connectées" et en même temps... "douces à vivre". L'enfer est pavé de bonnes intentions et le Nouvel Ordre Mondial y mène tout droit par une autoroute à x voies, ponctuée de péages à tarifs ajustés au paiement de la Dette Publique, ce serpent de mer qu'on nous ressort comme un conte terrifiant raconté aux enfants... que nous sommes évidemment devenus.
La machine infernale a plutôt très bien fonctionné jusqu’à présent et les remarques de l’époque le prouvent sans ambiguïté : « on ne peut rien faire », « on a pas le pouvoir », « on est pas des spécialistes », « on est bien obligé de suivre », « ça pourrait être pire ». La soumission du plus grand nombre est bien avancée, les organisateurs de cette énorme bérézina le savent, ils y travaillent chaque jour à coup de réunions stratégiques, de forums mondiaux, de concertations technico-économiques. Ces "grands penseurs" du bonheur massifié et poli ne travaillent pas comme le vulgum pécus à tondre et à dresser, non... ils échangent, discutent et pondent les Grands Projets du Nuoveau Monde QR.codé. Et surtout, ils veulent envoyer à la riflette les enfants des enfants des boomers tuer les méchants dictateurs qui ont l'outre cuidance de refuser leur idéologie suintante d'infantilisme et de compression de l'intelligence. Et ça parle bien sûr de liberté pour mieux enjôler, embarquer, séduire, convaincre et in fine faire faire ce que n’importe quel homme sain aurait refuser… du temps où il pensait encore avec son bon sens, son instinct d’équilibre et sa capacité à peser les choix en son âme et conscience.
Epoque terminée. Et l’on erre, paumé, dans un monde dégueulant de choix mais...rempli de « mêmes ». Perversion encore et toujours. Le mensonge est devenu une nécessité pour tous, il aide à – sans rire – protéger autrui de lui-même voire de la « dureté de la vie ». Devenu petite chose émotive, l’homme intégralement domestiqué doit pleurer et exprimer ses peines. On l’a couché sur un divan de psychanalyste avec à ses côtés Big Mama qui l’écoute et le prendra dans ses bras si la douleur est trop grande. Le robocop hollywoodien pleure sous son barda, il est comme BHL, notre philosophe de comptoir, "il fait la guerre sans l'aimer" et il tue parce qu'on lui a demandé de la faire. Ben oui, puisque c'est "son devoir"...
La barbarie est le fruit pourri et puant de l’infantilisme et du sans limite à la jouissance de soi.
Patience, on y va…
« On ne peut pas dire ça ! »… une petite phrase anodine pourtant de plus en plus employée par les animateurs de la l’artifice médiatique qui s’entêtent, eux aussi, à s’auto proclamer journalistes, enquêteurs sérieux (ben forcément sérieux, n’s’pas ) et dont le "bon boulot "consiste à surveiller la pensée via le détournement sémantique. On parle d’éléments de langage pour ne pas dire manipulation patente et assumée. Non, décidément « on ne peut pas dire ça ». Bouche contrôlée et mieux... muselée, stricto sensu. Bouche cousue. C'est fait et accepté.
Le dressage est efficace lorsque l’ordre est répété sur la durée. On dresse les chiens et autres animaux « domestiquables » ainsi. Depuis le 14 mars la muselière n’est plus obligatoire, du moins plus dans sur les sites du profit permanent ; dans les transports on le maintient. Pourquoi ? Sans doute parce qu’à terme, il faudra aussi contrôler les habitués du tourisme qui ne peuvent plus considérer une vie réussie sans additionner les « j’ai fait la Chine, la Thaïlande, l’Inde, les « states… ». Ces jouisseurs devront aussi être surveillés, contrôlés et ils continueront à se soumettre car le besoin de jouir prend toujours le pas sur la Raison qui nécessite, pour être opéante, de savoir gérer ses frustrations. S'empêcher ? se frustrer ? vous plaisantez !?. Ils accepteront donc tout, l'antépénultienne injection, le masque aux imprimés "fun", les éventuels prochains enfermements et tous les cul-R-codes du monde. Jouir c'est jouir, quitte à jouir de sa propre décomposition.
Le futur ID Wallet (en cours d’élaboration chez Thalès : https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/digital-id-wallet) va exiger que soit présenté l’état total de chaque individu réifié, fusse-t-il un simple touriste ou un petit businessman en herbe excité à l’idée d’aller faire du fric à Hong Kong, en Chine ou ailleurs. D’où la fausse disparition du pass vaccinal qui reviendra via l’ID wallet prévu pour contenir l'intégralité de notre bon comportement. Un monde en gestation, tellement « pratique, simplifié et cool » qui assure qu'il nous épargnera d’avoir à penser notre existence devenue elle-même complexe et ingérable. Laissez-vous faire, on parle, on décide, on projete et on pense pour vous. Reposant, non ?
La civilisation moderne occidentale et pseudo démocratique est un projet d’attentat permanent contre l’intelligence. Bernanos ajoutait "un complot permanent contre l'humanité". À l'évidence...
Elle n’a produit globalement que de la laideur au nom de la masse qu’il faut encore et toujours « gérer » et « driver » comme un troupeau. Annuellement piqués parce que la concentration urbaine favorise les gales et les miasmes, QR-codés parce que le traçage permet de gérer et d’optimiser les profits et au final éliminés pour cause d’obsolescence. Et pour que cela apparaissent encore une fois « bienveillant et cool » on démocratisera intégralement le « droit à mourir dans la dignité »… en clair le suicide consenti ou euthanasie. Quand on vous dit que les formulations et la pédagogie (!) sont importantes !
« UN PEUPLE SOUMIS QUI ACCEPTE VOLONTIERS LE JOUG NE MERITE PAS LA VIE ». (Talal Ghosn – écrivain, poète, professeur de nutrition, chercheur)
Bon, ben on est en bonne voie, non ?
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