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INTERNATIONAL : Le président brésilien Lula en visite au japon pour parler économie et environnement

Le président brésilien Lula a entamé lundi une visite d'État au Japon, accompagné d'une importante délégation économique, dans le but de renforcer les liens commerciaux et la coopération climatique entre les deux pays. Ce déplacement intervient dans un contexte de tensions commerciales croissantes, marqué par la guerre douanière lancée par les États-Unis.

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Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le 18 février 2025 à Brasilia EVARISTO SA / AFP/Archives

Durant ce séjour de quatre jours, Luiz Inácio Lula da Silva, 79 ans, entend répondre aux défis posés par l’offensive protectionniste du président américain Donald Trump, qui a durci les relations entre Washington et Brasilia. De son côté, Tokyo, allié clé des États-Unis, n'a pas obtenu d'exemption des taxes américaines sur l’acier et se prépare à d’éventuelles sanctions visant son industrie automobile. Les deux pays risquent ainsi de subir les nouvelles mesures tarifaires que Washington envisage d'imposer début avril.

« Tous ceux qui prônaient le libre-échange adoptent désormais le protectionnisme », a dénoncé Lula devant des journalistes japonais avant son départ pour Tokyo. Il a qualifié cette politique de « totalement absurde », insistant sur la nécessité de défendre un commerce mondial plus ouvert.

Accompagné d’une délégation de plus de cent chefs d’entreprise, Lula effectue son troisième voyage officiel au Japon en tant que président du Brésil. Une cérémonie d’accueil est prévue mardi au Palais impérial de Tokyo, suivie d’un banquet d'État en son honneur.

Un partenariat économique et climatique renforcé

Mercredi, Lula et le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba devraient adopter un plan d’action bilatéral axé sur le développement conjoint de biocarburants, dans le cadre d'une coopération élargie sur le climat. Cette initiative s’inscrit dans la perspective de la COP30, que le Brésil accueillera en novembre.

Le plan pourrait également prévoir l’organisation de visites mutuelles entre les dirigeants des deux pays tous les deux ans, selon l’agence Jiji Press et le quotidien Yomiuri Shimbun. Par ailleurs, Lula et Ishiba devraient réaffirmer leur attachement au libre-échange, en opposition à la politique protectionniste de Donald Trump, selon plusieurs médias japonais.

Un Brésil vulnérable face à la guerre commerciale

Deuxième exportateur d’acier vers les États-Unis après le Canada, le Brésil a expédié environ 4 millions de tonnes de ce matériau en 2024. Une éventuelle extension des taxes américaines pourrait donc avoir un impact significatif sur son économie.

Actuellement, la Chine demeure le premier partenaire commercial du Brésil, avec un commerce bilatéral dépassant les 160 milliards de dollars en 2023. Le Japon, en comparaison, n’arrive qu’au 11ᵉ rang.

« Le Brésil a renforcé sa dépendance commerciale envers la Chine ces dernières années », explique Karina Calandrin, professeure à l’école de commerce Ibmec à São Paulo. Selon elle, cette situation rend le pays plus vulnérable aux fluctuations du commerce international, notamment en cas d’intensification des tensions économiques entre les grandes puissances.

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a déjà augmenté de 20 % les droits de douane sur les exportations chinoises. Dans ce contexte, Lula cherche à diversifier les débouchés du Brésil, en promouvant notamment ses exportations de viande bovine et d’appareils de l’avionneur Embraer vers le Japon.

« L’objectif est d’élargir l’économie brésilienne et son commerce extérieur, afin de réduire sa dépendance excessive vis-à-vis des États-Unis et de la Chine », souligne Mme Calandrin. Un pari difficile à court terme, selon Roberto Goulart, professeur de relations internationales à l’université de Brasilia, qui estime qu’un véritable rééquilibrage commercial reste peu probable.

Une relation historique entre le Brésil et le Japon

De son côté, Tokyo espère qu’un renforcement des relations bilatérales éloignera le Brésil de l’influence croissante de la Chine et de la Russie, avec lesquelles il coopère au sein des BRICS, souligne Jiji Press.

Le Brésil et le Japon partagent déjà des liens étroits, notamment en raison de la présence au Brésil de la plus grande diaspora japonaise au monde, issue d’une vague migratoire massive au début du XXᵉ siècle.

L’année dernière, le gouvernement de Lula a présenté des excuses officielles pour la persécution des immigrants japonais durant et après la Seconde Guerre mondiale. En 1943, des milliers de personnes vivant sur la côte de São Paulo avaient été expulsées de leurs terres, et au moins 150 immigrants japonais et leurs enfants emprisonnés sur une île isolée.

« Présenter des excuses est le minimum que nous puissions faire pour reconnaître nos erreurs passées », a déclaré Lula avant son départ pour Tokyo, réaffirmant ainsi son engagement envers cette communauté.


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1 réactions à cet article    


  • Com une outre 26 mars 06:14

    Lula est tout sauf un protecteur de l’environnement, la forêt amazonienne le sait bien.

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