Si on devait compter sur Terra Nova pour avoir une crtique sérieuse de la politique du GE, ce ne sera pas demain la veille.
Voici quelques extraits d’articles avec des liens pour consulter les articles en entier :
« Le Grand Emprunt, étonnante martingale budgétaire promise à devenir un gouffre pour les deniers public, est le levier imaginé par le gouvernement pour restructurer profondément et durablement le système de recherche français. Nous le savons, Nicolas Sarkozy veut depuis 2007 que quelques sites universitaires français puissent se poser en rivaux des soi-disant géants anglo-saxons. Après 5 ans d’efforts, nul doute qu’il proclamera que son but est atteint, mais les dégâts sont terrifiants : asphyxie progressive des organismes de recherche nationaux, instauration d’une concurrence stérile entre les universités et entre les régions, inscription en tête de la politique nationale de recherche de la satisfaction à court terme des grands groupes privés. Cette entreprise de démolition institutionnelle laisse dans son sillage un effrayant désaménagement du territoire. Le résultat des appels d’offre Idex, Labex, Equipex et IHU le confirme : un vaste « Middle-west » à la française est en train de se créer. »
http://www.sncs.fr/imprimer.php3?id_article=2878&id_rubrique=17
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« Car les établissements ont dû, dans des délais extrêmement courts, exprimer leurs besoins et définir le périmètre d’intervention des consultants. Les stratégies, et les budgets débloqués, varient énormément d’une mission à l’autre. La concurrence est rude, et d’autant plus difficile à gérer que, sur ce marché relativement nouveau, ce sont souvent les mêmes cabinets qui interviennent auprès de candidats rivaux.
Il n’en fallait pas plus pour exacerber les tensions nées de la rencontre de ces deux univers. Sans compter que, face aux enjeux politiques et financiers, les présidents ont eux-mêmes pris les dossiers en main, se voyant parfois accusés d’autoritarisme par les enseignants-chercheurs : ceux-ci ont pu, en effet, se sentir dépossédés de leurs projets scientifiques et avoir le sentiment d’un contournement des instances collégiales traditionnellement convoquées pour définir les priorités stratégiques.
Investissements d’avenir : quelles missions confiées aux consultants ?
Deloitte, Ernst & Young, Capgemini… Tous les grands noms du consulting, mais aussi des cabinets plus spécialisés comme Erdyn ou Ineum, ont répondu aux appels à projets lancés par les établissements, PRES et universités, ayant besoin d’aide pour monter leurs dossiers de candidature aux Investissements d’avenir. Avec une implication de la part des consultants plus ou moins forte.
D’une manière générale, les établissements mettent en avant la nécessité d’avoir un regard extérieur et neutre sur leurs dossiers, ainsi qu’un soutien méthodologique : « Le rôle des cabinets a notamment été de nous rappeler en permanence le cahier des charges et l’agenda », témoigne Bernard Saint-Girons, président du PRES université Paris-Est. Les cabinets sont également considérés comme utiles pour faire le benchmark d’un marché pas toujours bien connu des universitaires, alors que le ministère avait insisté sur l’importance de la valorisation économique des projets et des liens avec des acteurs extérieurs à l’université..... »
« ...Des universités en concurrence conseillées par les mêmes consultants
Un marché spécifique et encore émergent, des délais très courts mais des dossiers d’envergure avec des millions d’euros en jeu qui nécessitaient de mobiliser rapidement et simultanément plusieurs consultants : c’est ainsi que, souvent, les mêmes cabinets ont répondu aux appels d’offres et ont été retenus par des établissements en concurrence.
Si travailler pour des concurrents est une pratique courante dans le conseil, elle n’en pose pas moins parfois des questions de déontologie. D’autant que les cabinets n’avancent pas tous les mêmes arguments. Ainsi, Ernest & Young met en avant le fait que les établissements accompagnés étaient éloignés géographiquement et préparaient des projets différents. Mais de toute façon, souligne Patrice Lefeu, leurs « équipes ont l’habitude de ces situations de concurrence et travaillent de façon absolument confidentielle ». Deloitte assure pour sa part avoir clairement séparé les équipes en charge des différents dossiers : « Elles ne communiquaient pas entre elles sur les choix stratégiques », indique Loïc Jouenne, associé responsable du secteur éducation... »
http://www.fabula.org/actualites/investissements-d-avenir-comment-les-consultants-ont-pris-place-dans-le-champ-universitaire-dossier-_43132.php
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« La terminologie a été bien choisie. Investir dans l’avenir, quoi de plus positif, quoi de plus moteur pour donner l’impression que nous avons un président de la République qui construit la France de demain, quand tout montre qu’il la conduit à se recroqueviller sur elle-même ?
Ce n’est pas un hasard si Nicolas Sarkozy a décidé de communiquer sur le bilan du « grand emprunt » rebaptisé « investissements d’avenir » la veille de la déclaration de candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste. Il s’agit pour lui d’en faire un axe important de son bilan, dont il veut montrer qu’il est positif.
Et pourtant, la manipulation est énorme : les « investissements d’avenir » ne sont pas un investissement massif, et vont déstabiliser l’ensemble de la recherche et de l’enseignement supérieur. .. »
« ...Mais il y a pire : les financements du « grand emprunt » se substituent aux financements habituels ! Ainsi, en janvier 2010, le parlement a voté l’annulation de 125 millions d’euros de crédits dans l’enseignement supérieur et la recherche, pour pouvoir financer les intérêts du « grand emprunt ». Mais il n’y a pas eu un euro de versé par ce dernier, puisque les appels d’offre étaient en cours.
La Cour des comptes, de son côté, a commencé à identifier les effets de substitution, où le « grand emprunt » finance des opérations déjà annoncées. La réalité des laboratoires, ce sont des baisses de crédits de 11% au CNRS cette année, et quelques promesses dont on ne sait pas quand on en verra la couleur... »
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/140346 ;grand-emprunt-la-manipulation-des-investissements-d-avenir.html
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Je me pose cette question, en quoi êtes-vous utile à la réflexion, si d’autres arrivent à soulever certaines incohérences alors que vous vous contentez de service minimum. Pourtant le think tank sert à cela, non ?