J’ai fait le rêve de la transition ethnologique
Nous sommes, nous occidentaux, les héritiers de la période post nietzschéenne suite à la mort de Dieu. Nos peuples ont progressivement dérivé vers une période nihiliste « Tout est permis puisque rien n’a de sens. » qui promeut le droit inconditionnel de s’approprier tout ce dont nous avons envie puisque nous allons mourir et disparaître sans la consolation d’un paradis possible. Heureusement, nous ne sommes pas tous Raskonikov et n’avons pas envie d’explorer notre toute puissance en tuant notre voisine âgée mais nous avons besoin, tous, de trouver une utilité à notre vie pour accepter notre mort future.
L'idéologie capitaliste est venue panser cette plaie existentielle en nous prônant l’argent et la consommation comme nouvelle foi depuis le debut du 20 ème siècle. Nous avons franchi deja deux décennies du 21 ème siècle avec cette foi dans le pouvoir du capital pour calmer notre mal existentiel. Quelle est notre mission de vie ? Le s.o.s ( save our soul) du terrien en détresse est de nouveau au cœur de l’actualité avec la peur du coronavirus. Pourquoi je vis et pourquoi je meurs ?
Est-ce que demain, si je meurs avec de l’argent sur mon compte bancaire, j’aurai l’impression d’avoir réussi ma vie ? Est-ce que si je travaille tous les jours 15 heures par jour pour amasser plus d’argent pour avoir une belle voiture ou une belle maison, j’aurai l’impression d’avoir accompli ma mission de vie ? Est-ce que le jour où je serai mourant, je me dirai « j’ai eu une belle vie parce que j’ai eu une Rolex ? »
Est-ce que ce principe du capital au dessus de tout peut justifier l’appauvrissement et la famine d’une partie non négligeable d’êtres humains sur cette terre ? Est-ce qu’il est légitime d'asservir et de tuer des animaux pour vivre ? Est-ce qu’il est légitime de détruire des forêts entières pour faire de l’huile ou des meubles et de prélever jusqu’à plus soif toutes les ressources naturelles de la planète ? Est-ce que l’homme ne devient pas le cancer de la faune et de la flore pour la planète qui l’héberge ?
Est-ce que toutes ces interrogations ne sont pas prioritaires par rapport à celle d’une contamination possible de personnes vulnérables par un virus, quel que soit le virus ?
Est-ce qu’il est normal de transférer les personnes âgées en fin de vie à l’hôpital et les laisser mourir seuls plutôt que de les garder à leur maison et d’autoriser à une forme d’ « extrême onction » non avec des curés mais avec les proches et les amis pour accompagner le mourant en fin de vie ?
Le principe « On ne débloque une situation qu’en se remettant en cause soi-même » est on-ne-peut-plus-actuel avec cette actualité d’un virus qui menacerait le genre humain.
Et nos élites se délectent de la peur engendrée pour nous rendre tous un peu plus esclaves. Les générations futures gagneront contre leurs élites lorsqu’ils auront trouvé le bon sens perdu qui peut relier le travail, l’argent et l’estime de soi et la résilience nécessaire face à l’interrogation existentielle de tout être humain vis à vis de sa propre mort.
Le surhomme dont parlait Nietzsche sera plus fort s’il devient résilient par rapport à sa condition de mortel et sa résilience ne pourra se faire que dans ce que les philosophies orientales appellent amour universel, qui en fait est une compréhension et appréhension de chacun comme un élément du Tout ... Mon surhomme, qui peut être aussi une surfemme prolonge ses pieds et ses mains comme des racines pour se connecter aux autres, humains, animaux, plantes ... Il ne craindra pas la mort ni un virus car il saura qu’il a en lui toutes les potentialités pour éliminer tout agresseur.
En cette période de confinement, et de post confinement, où nous sommes confinés derrière nos masques, je pense aussi à Robinson Crusoé de Michel Tournier et j’espère que cette période nous sera profitable.
Échoué seul sur une ile déserte après le naufrage du navire, Robinson passe par plusieurs phases lors de son exclusion forcée de la civilisation : il sombre d’abord dans le désespoir et il se baigne dans la boue, il se laisse aller à la paresse... Puis se lassant de cette paresse, il traverse une phase constructrice et se lance alors dans le travail et il organise sa vie pour retrouver un semblant de civilisation, celle qu’il a connue avant. Il construit une maison, cultive, crée tout le confort qu’il a vécu avant ! Il recueille ensuite Vendredi, un Indien qui détruit par accident tout ce que Robinson avait construit. Robinson lui en veut tout d’abord et est très en colère puis il en vient à emprunter peu à peu la vie du « sauvage », c’est-à-dire du non-civilisé. Son séjour prolongé sur l’ile et l’influence de son compagnon vont peu à peu le transformer et le libérer des principes et croyances qui l’entravent depuis l’enfance : pour plagier les philosophies dites new age, et qui ne sont pas si new puisque Robinson y vient aussi, il parvient à privilégier l’être plutôt que l’avoir ou le faire. Et lorsqu’un bateau aborde enfin l’ile, 28 ans après la catastrophe, Robinson décide finalement de rester sur ce petit bout de terre, loin de la vie civilisée.
Il avait atteint la phase de non retour.
Je ne souhaite pas atteindre cette phase de non retour donc aujourd’hui j ai un rêve. I have a dream,
Moi , citoyenne de ce monde, citoyenne lambda qui me suis bien souvent ennuyée à l’école mais qui n’y ai jamais mis le bazar, je rêve d’une école à la finlandaise. Je rêve d’une école où si on interroge un professeur de math sur ses élèves, il réponde « le principal, c’est qu’ils soient heureux. » Je rêve d’une école qui formera des citoyens suffisamment orgueilleux pour ne se sentir jamais inférieur à quiconque quelles que soient ses origines sociales mais suffisamment humbles pour ne jamais se sentir supérieur à quiconque, je rêve d’élèves concernés et impliqués dans les apprentissages, et qui acceptent en pleine conscience d’avoir leur place dans le monde et d’y apporter une contribution généreuse en terme d’empathie et d’amour universel. Après tout, c’est eux qui vont assurer la continuité !
Et J ‘ai un rêve plus ambitieux que tous, nous prenions le chemin d’une transition ethnologique, qu’on devienne, une petite partie du tout. Humains, animaux et plantes. Les animaux et les plantes y parviennent naturellement, pourquoi pas nous ?
Je réécris ici ma revisite du discours de Martin Luther King, mon message in a bottle :
I say to you today, my friends, so even though
we face the difficulties of today and tomorrow,
I still have a dream.
It is a dream deeply rooted in the Human dream.
I have a dream that one day this nation will rise up
and live out the true meaning of its creed :
“We hold these truths to be self-evident : that all men are created equal.”
I have a dream that one day the sons of former slaves
and the sons of former slave owners will be able
to sit down together at a table of brotherhood.
I have a dream that one day the world will be transformed into an oasis of freedom and justice.
I have a dream that children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin or their money but by the content of their character.
I have a dream today !
I have a dream that one boys and girls will be able to join hands with little white boys and white girls as sisters and brothers.
I have a dream today.
I have a dream that one day every valley shall be exalted,
every hill and mountain shall be made low,
the rough places will be made plain
and the crooked places will be made straight
and the glory of love shall be revealed
and all flesh or sap shall see it together.
Je rêve qu’un jour, notre nation se lèvera pour vivre véritablement sa conviction : “Nous tenons pour vérité évidente que tous les hommes ont été créés égaux.”
Je rêve qu’un jour les fils d’anciens esclaves ( nous) et les fils d’anciens propriétaires d’esclaves ( les élites) pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.
Je rêve qu’un jour, le monde sera transformé en une oasis de liberté et de justice.
Je rêve que Les enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, ou leur argent mais sur la valeur de leur caractère. Je rêve aujourd’hui !
Je rêve qu’un jour, les petits garçons pauvres et les petites filles pauvres avec les petits garçons riches les petites filles riches pourront se donner la main, comme sœurs et frères.
je rêve que les animaux et les humains, les plantes et les humains puissent vivre comme frères et sœurs.
Je rêve aujourd’hui.
Je rêve qu’un jour toute vallée sera élevée, toute colline et toute montagne seront aplanies,
Les endroits vallonnés deviendront plaines et les chemins tortueux deviendront droits,
Et la gloire de l'Amour sera révélée et tout être de chair ou de sève la verra. »
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